Recherches françaises au Mexique et en Amérique Centrale, 1962-1968 - article ; n°2 ; vol.56, pg 585-609

Guy Stresser-Péan

Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1967 - Volume 56 - Numéro 2 - Pages 585-609
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: JOURNAL_DE_LA_SOCIETE_DES_AMERICANISTES
• Publié le: 01 janvier 1967
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Guy Stresser-Péan
Recherches françaises au Mexique et en Amérique Centrale,
1962-1968
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 56 n°2, 1967. pp. 585-609.
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Stresser-Péan Guy. Recherches françaises au Mexique et en Amérique Centrale, 1962-1968. In: Journal de la Société des
Américanistes. Tome 56 n°2, 1967. pp. 585-609.
doi : 10.3406/jsa.1967.2310
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1967_num_56_2_2310SCIENTIFIQUES MISSIONS
RECHERCHES FRANÇAISES AU MEXIQUE
ET EN AMÉRIQUE CENTRALE, 1962-1968
par Guy STRESSER-PÉAN
L'œuvre réalisée depuis 1962 par la Mission
Archéologique et Ethnologique Française au
Mexique et par la R.C.P. № 48 du C.N.R.S.
(Mission Scientifique Française au Mexique
et en Amérique Centrale)
Première Partie
FONDATION ET ORGANISATION
DE LA MISSION FRANÇAISE AU MEXIQUE
ET DE LA R.C.P. № 48
I. Recherches scientifiques françaises au Mexique depuis le début du
XIXe SIÈCLE.
II. Fondation de la mission archéologique et ethnologique française au
Mexique.
III. Ressources propres de la mission française et aide du C.N.R.S.
IV. Fondation de la R.G.P. № 48 du C.N.R.S.
V. Le centre de travail de la mission française a Mexico.
VI Moyens matériels d'action hors de la ville de
VII. Personnel de la mission française au Mexique et de la R.C.P. № 48.
VIII. Collections formées par la mission française au Mexique.
IX . Le conseil de la mission française au Mexique.
X . Orientation générale des recherches de la mission française et de la
R.C.P. № 48. Première Partie
FONDATION ET ORGANISATION
DE LA MISSION FRANÇAISE AU MEXIQUE
ET DE LA R.G.P. № 48
I. Recherches scientifiques Françaises au Mexique depuis le début
DU XIXe SIÈCLE.
L'intérêt de la France pour le Mexique fut éveillé, au début du siècle der
nier, par la publication, dans notre langue, des ouvrages ďAlexandre de
Humboldt. Bien qu'étant, avant tout, naturaliste et géophysicien, ce savant
allemand universel sut se passionner aussi pour l'archéologie et pour les
problèmes humains actuels de ce qu'on appelait encore le Royaume de la
Nouvelle Espagne. L'œuvre de Humboldt eut un retentissement considérable,
à une époque où l'Amérique Espagnole commençait à peine à s'ouvrir aux
étrangers.
Par la suite, c'est aussi en français que parut l'ouvrage du Capitaine
Dupaix sur les antiquités mexicaines, véritable fruit d'une coopération in
ternationale, puisque l'auteur, Autrichien d'origine française, avait travaillé
au Mexique avec une mission du Roi d'Espagne.
Au cours du xixe siècle, et au début du xxe, la France conserva un rang
honorable dans l'étude du Mexique, avec des personnalités comme Waldeck,
Aubin, Brasseur de Bourbourg, Charnay, Guillemin-Tarayre, Léon de Rosny,
H. de Gharencey, Jourdanet, Siméon, Hamy, etc.. auxquels on pourrait
adjoindre le Suisse H. de Saussure.
La Revue Orientale et Américaine, les Archives de la Société Américaine
de France, puis, à partir de 1896, le Journal de la Société des Américanistes>
turent des organes de liaison pour les Français s'intéressant au Mexique et
aux indigènes du Nouveau Monde en général. On peut rappeler, à ce propos,
que c'est à une initiative française qu'on doit la fondation, en 1875, des Con
grès Internationaux des Américanistes, dont L'importance n'a cessé, depuis,
de s'affirmer.
Cependant, les efforts de ces pionniers ne portèrent pas tous les fruits
qu'on aurait pu espérer, car à trois reprises successives, la continuité de
l'œuvre scientifique française au Mexique se trouva compromise par les
secousses de la politique internationale.
L'intervention en faveur du régime de Maximilien, qui avait donné lieu
à la fondation par la France d'une Commission et d'une Mission Scientifique,
se termina, comme l'on sait, par une rupture prolongée des relations dipl
omatiques entre notre pays et le Mexique. Les recherches françaises se trou
vèrent ainsi interrompues, bien que la Mission Scientifique, se survivant à MISSIONS SCIENTIFIQUES 587
elle-même, ait continué ses publications, parmi lesquelles on peut citer no
tamment le dictionnaire nahuatl de Siméon.
Plus récemment, la première guerre mondiale vint briser un renouveau
d'intérêt qui s'était esquissé dans notre pays, et auquel restent attachés les
noms de E.T. Hamy, du duc de Loubat et de ce naturaliste-anthropologue
que sut être Léon Diguet.
En 1930 la tradition se renoua, grâce au Dr Paul Rivet qui, avec l'aide
du Ministère des Affaires Etrangères, réussit à fonder ce qu'il appela ambi
tieusement l'Ecole Française de Mexico. Malgré son nom, cette « Ecole »
n'eut jamais de centre stable au Mexique. Ses crédits étaient simplement
attribués, chaque année, à un spécialiste pour lui permettre de se rendre
au Mexique et de faire des recherches sur place. Le Dr Paul Rivet et M. Emman
uel de Martonne se partagèrent la désignation des bénéficiaires, qui furent
successivement M. Robert Ricard, M. Weymuller, M. Soustelle, le Dr Latar-
jet, G. Stresser-Péan, le Dr Gessain, M. Halpern et Mme Soustelle. Malheu
reusement cette institution, dont l'existence était toujours restée assez pré
caire, fut supprimée lorsque la France, vaincue, se replia sur elle-même en
1940.
Par la suite, plusieurs jeunes universitaires français, envoyés au Mexique
dans le cadre du Lycée Français ou de l'Institut Français, purent réaliser ce pays des recherches de valeur, au premier rang desquelles il convient
de citer celle de M. François Chevalier sur la formation des grands domaines.
M. Claude Bataillon, qui vient de publier un remarquable tableau des régions
géographiques du Mexique, prépare une étude d'ensemble sur la ville de
Mexico et son rayonnement. M. Jean-Pierre Berthe, enfin, met au point les
éléments d'une grande thèse sur les variations des prix dans le Mexique
colonial.
II. Fondation de la Mission archéologique et ethnologique Franç
aise au Mexique.
C'est en 1958, à l'occasion d'un voyage en Europe de MM. Bosch Gimpera
et Kirchhofî, que s'engagèrent les premières conversations portant sur les
possibilités de fonder au Mexique un nouvel organisme français de recherches,
consacré surtout, comme le précédent, aux sciences anthropologiques. Le
projet prit corps, à Mexico, en octobre 1960, grâce à la visite de M. André
Parrot, Secrétaire Général de la Commission des Fouilles et Missions Archéol
ogiques du Ministère des Affaires Etrangères.
En accord avec M. Jaime Torres Bodet, alors Ministro de Educación Pub
lica, et avec le Dr Eusebio Dávalos Hurtado, alors Director del Instituto
Nacionál de Antropología e Historia, fut décidée la création d'une mission
française à laquelle on demanda de se dédier, en proportions égales, aux
recherches archéologiques et ethnologiques. La Huasteca, ou région de Tamp
ico, sur laquelle M. G. Stresser-Péan, nommé Directeur du nouvel orga- SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES 588
nisme, avait réuni une importante documentation, fut désignée comme ter
rain de recherches préférentiel.
Les premiers éléments de la Mission Archéologique et Ethnologique Franç
aise arrivèrent à Mexico en novembre et décembre 1961. Quelques semaines
furent consacrées à des démarches et prises de contact, à la location d'une
maison, à l'achat d'une camionnette, etc.. Le travail sur le terrain commença
en janvier 1962.
III. Ressources propres de la Mission Française et aide du C.N.R.S.
La Mission Archéologique et Ethnologique au Mexique dépend
de la Direction Générale des Relations Culturelles, donc du Ministère des
Affaires Etrangères. Ses crédits lui sont accordés chaque année par l'admi
nistration, après approbation de son projet de budget par la Gommision des
Fouilles et Missions Archéologiques. M. Jean Basdevant, Directeur Général
des Relations Culturelles, a bien voulu accepter que le de la Mis
sion, détaché de l'Education Nationale, soit rétribué par la Direction du
Personnel au Quai d'Orsay.
La Mission Française au Mexique n'a pas