Ribot La logique des sentiments - compte-rendu ; n°1 ; vol.11, pg 656-665
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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 656-665
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

Foucault
Ribot La logique des sentiments
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 656-665.
Citer ce document / Cite this document :
Foucault . Ribot La logique des sentiments. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 656-665.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_4736656 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
Je n'entrerai pas dans le détail de ces expériences pour lesquelles
je renvoie au travail de l'auteur. Je donnerai cependant un exemple
emprunté au premier tableau (p. 80). L'excitation auditive est
produite par un diapason de 208 vibrations doubles par seconde.
La durée de l'excitation était de 3 secondes.
Expér. I. — 208 vibrations. . . Ach. — Audition d'un son qui diminue peu à peu.
Expér. Marbe. — A l'audition du son l'arrière-plan de la con
science présente une variation.
Expér. Boetteken. — A côté de la sensation acoustique il y a un
très faible sentiment de plaisir. Conscience de l'attention.
C'est cette variation de l'arrière-plan de la conscience qu'Orth
considère comme un état de conscience, c'est-à-dire quelque chose
qui est dans la conscience et qui n'y existait pas auparavant. Une
chose à noter c'est la différence des réactions notées par les diff
érents sujets.
Des expériences sur le doute terminent cette partie du travail.
Je résumerai les conclusions principales de l'auteur.
Le sentiment est un phénomène psychique indépendant et qui
doit être considéré comme un élément constitutif de la conscience
de même que la sensation.
Il marche parallèlement à la sensation et est une fonction des
mêmes nerfs, mais avec un seuil d'excitation différent.
Il n'y a pas de critérium du sentiment.
On ne peut que s'en tenir aux sentiments de plaisir et de
déplaisir.
Il n'y a pas de sentiment de la volonté. Le fait exprimé par ce
mot est un complexus de sensations.
Il n'y a pas non plus de sentiment de tension et de relâchement,
d'excitation et de dépression. On peut appeler « états de conscience »
des contenus de la conscience auxquels jusqu'ici on a fait peu atten
tion.
Ces états de ne peuvent être reconnus dans leur
nature intime.
Les sentiments et beaucoup de sensations sont liés étroitement à
des états d'excitation dans le système nerveux central et on peut
distinguer du plaisir et du déplaisir passif et actif.
Il y a des états affectifs (Affekte) qui ne contiennent aucun sent
iment comme éléments constitutifs.
Le doute n'est pas un sentiment, mais un état complexe dont
l'élément constitutif est un état de conscience.
H. Beaunis.
TH. RIBOT. — La logique des sentiments. — In-8°, Paris,
Alcan, 1905, x-200 pages.
Ce livre continue deux ouvrages précédents de M. Ribot : La Psy
chologie des sentiments et L'Imagination créatrice. C'est en effet, SENTIMENTS RELIGIEUX ET ESTHÉTIQUES 657 ÉMOTIONS,
malgré son titre, une étude de psychologie. « La psychologie doit
traiter les opérations dites logiques comme d'autres faits, sans
souci de leurs formes ou de leur validité; pour elle, un mauvais
raisonnement vaut autant qu'un bon. Renvoyant à la logique les
questions de droit, à la théorie de la connaissance ou à la méta
physique les questions dernières, son champ d'action est déterminé
sans équivoque » (p. vu).
M. Ribot définit le raisonnement d'une façon très large : c'est
pour lui « une anticipation, un essai, une conjecture, une marche du
connu à l'inconnu ». Cette marche du connu à l'inconnu s'effectue
toujours par un intermédiaire, elle est toujours une opération
médiate qui a pour terme une conclusion. C'est pourquoi on peut
adopter la définition de Boole : « Le raisonnement est l'élimination
du moyen terme dans un système qui a trois termes » (p. 23).
Mais cette marche de l'esprit peut se faire de deux façons : ou
bien elle emploie les procédés rationnels, qui ont pour but d'aboutir
à une conclusion prouvée, et c'est alors le raisonnement tel que
l'envisagent les logiciens; ou bien l'esprit se dispense de recourir
aux procédés rationnels, et c'est alors le affectif, la
forme la plus générale, et aussi la plus usuelle, du raisonnement.
Historiquement, c'est la logique affective qui est la plus ancienne.
A défaut de renseignements certains sur la constitution mentale de
l'homme préhistorique, nous voyons que les sauvages actuels, inca
pables d'abstraire et d'enchaîner les idées suivant des rapports
objectifs, construisent à l'aide de perceptions et d'images de véri
tables raisonnements destinés à satisfaire leurs besoins vitaux. « La
série des perceptions et des images qui composent la construction
de son arc, de son filet d'écorce ou de ses rites, sont pour l'homme
non civilisé les moyens termes de ce raisonnement concret, en
actes, dont le dernier terme est le succès ou l'échec » (p. 26). —
Parmi ces raisonnements concrets sans cesse répétés, il s'est établi
à la longue une distinction entre ceux qui réussissent et ceux qui
échouent, de sorte que, grâce au critérium de l'expérience, une
différenciation s'est dessinée; le raisonnement objectif, probant, a
formé un petit domaine dans le champ illimité du raisonnement
subjectif. La logique pure s'est ainsi constituée et a progressé avec
la technique : « l'invention des instruments..., en raison des nécess
ités pratiques qui la régissent, a habitué l'esprit humain à la disci
pline dans le raisonnement » (p. 27). Puis « les logiciens sont
venus, qui ont analysé, débrouillé les inferences correctes et ont
composé, après réflexion, des traités à prétentions régulatrices »
(p. 29). — Le émotionnel, l'inférence affranchie des
procédés rationnels, a subsisté cependant, « parce que la logique
rationnelle ne peut s'étendre au domaine entier de la connaissance
et de l'action... La logique des sentiments sert à l'homme dans tous
les cas où il a un intérêt théorique ou pratique (au fond toujours
pratique) à poser ou à justifier une conclusion et où il ne peut pas
ou ne veut pas employer les procédés rationnels » (p. 30-31).
Toutefois, malgré cette absence de procédés rationnels, le rai-
l'année psychologique, xi. 42 658 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
sonnement affectif ne se réduit pas à une simple association des
états affectifs, et d'une façon générale le jugement et le raisonne
ment ne se réduisent pas à l'association des idées : l'association,
par ressemblance ou par contiguïté, va au hasard, le raisonnement
est un processus dans lequel il existe un choix et un enchaînement
des états intellectuels, la disposition affective qui y existe « vise un
but conscient ou inconscient, néglige ou supprime tout ce qui l'en
détourne » (p. 22).
Avant d'étudier le raisonnement affectif, M. Ribpt examine rap
idement la question de savoir dans quelle mesure les lois de l'asso
ciation s'appliquent aux états affectifs. Il ne s'agit pas d'états affec
tifs purs, car « l'affectivité pure, vide de toute représentation, si elle
existe, est extrêmement rare. On peut hasarder h titre d'exemples
l'état de béatitude produit par le hachich, l'euphorie des mourants, pénible d'incubation de la plupart des maladies, etc. ». Les
états affectifs qui se présentent à l'observation enveloppent « un
élément de connaissance qui leur donne un contenu et une
marque. Cet élément intellectuel est quelquefois très faible, et, le
fait de conscience total étant un composé binaire, nous le dénom
mons affectif, d'après l'élément prédominant » (p. 4).
Il ne faut pas considérer comme des associations affectives :
1° le transfert d'un sentiment (par exemple l'amant transfère le sen
timent associé d'abord à la personne de sa maîtresse, à ses vête
ments, ses meubles, sa maison), le fait primaire est ici une
association d'états intellectuels, et il y a simplement extension d'un
sentiment lié au premier terme de la série ; 2° le cas inverse
du précé

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