Sous-traitance internationale : quelle industrialisation ? - article ; n°81 ; vol.21, pg 159-167
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sous-traitance internationale : quelle industrialisation ? - article ; n°81 ; vol.21, pg 159-167

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1980 - Volume 21 - Numéro 81 - Pages 159-167
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Claudio Jedlicki
Mario Lanzarotti
Sous-traitance internationale : quelle industrialisation ?
In: Tiers-Monde. 1980, tome 21 n°81. pp. 159-167.
Citer ce document / Cite this document :
Jedlicki Claudio, Lanzarotti Mario. Sous-traitance internationale : quelle industrialisation ?. In: Tiers-Monde. 1980, tome 21 n°81.
pp. 159-167.
doi : 10.3406/tiers.1980.4209
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1980_num_21_81_4209SOUS-TRAITANCE INTERNATIONALE
QUELLE INDUSTRIALISATION ?
par Claudio Jedlic ki* et Mario Lanzarotti*
L'objet de cet article est de proposer certains critères et hypothèses visant à
étudier la sous-traitance internationale (sti) sous un angle macroéconomique.
En particulier, il s'agira d'explorer les effets d'une industrialisation axée sur
la sti et de s'interroger à propos des possibilités existantes pour que ce type
particulier de devienne une voie de développement économique
praticable pour les pays périphériques.
Définition et typologie
Si l'on considère les typologies proposées par S. Watanabe et Ch.-A. Micha-
let, on s'aperçoit que toutes deux contiennent des cas de sous-traitance qui ne
relèvent pas de la sti lorsque celle-ci est conçue comme un mode particulier
d'industrialisation. Ceci est dû au fait que, exclusivement chez l'un et partiell
ement chez l'autre, le caractère international de la sous-traitance découle de la
nationalité des parties1.
Or, dans l'optique qui est la nôtre, le caractère international de la sous-
traitance est défini par l'existence d'un flux d'exportation de produits manuf
acturés — en provenance du pays où la sous-traitance se vérifie — provoqué
soit par la segmentation du procès de production et la séparation internationale
du lieu de la production sous-traitée de celui de la réalisation du produit
final, soit par ce dernier facteur tout seul2.
* Chercheurs à Piedes.
1. D'après Watanabe, il n'y aurait sti que lorsque la sous-traitance met en rapport une
unité étrangère avec une unité locale, indépendamment du lieu géographique d'implantation
de la première. Michalet juxtapose le critère de la nationalité à celui de la segmentation inter
nationale du procès de production, de façon telle qu'il y aurait sti entre la maison mère d'une
fmn et sa filiale atelier installée en pays sous-développé, de même qu'entre une filiale relais
et ses sous-traitants locaux. Voir S. Watanabe, Sous-traitance internationale, emploi et
perfectionnement technique, in Rjevue internationale du Travail, mai 1972; Ch.-A. Michalet,
La sous-traitance internationale, OCDE, 1977.
2. La cnuced a proposé la définition suivante : il y a sti quand deux unités de fabrication
situées dans deux pays différents conviennent que l'une d'elles (le sous-traitant), fournira à
l'autre (l'entrepreneur principal ou donneur d'ordres) — à des conditions fixées de commun
accord — des éléments ou des produits assemblés que le donneur d'ordres utilise et/ou
commercialise sous sa seule responsabilité, cnuced, Accords de sous-traitance internationale
dans le domaine de l'électronique entre pays développés à économie de marché et pays en voie de dévelop
pement, TD/B/C2/i44/Supp. I, 1976. Par rapport à la nôtre, cette définition présente l'inconvé
nient de ne pas rendre compte de la sti commerciale, les deux parties étant conçues comme des
unités de production.
Revue Tiers Monde, t. XXI, n° 81, Janvier-Mare 1980 l6o CL. JEDLICKI ET M. LANZAROTTI
II importe de justifier le rejet du critère de la nationalité des partenaires, en
tant que critère suffisant pour bâtir une définition générale de la sti valable
pour toutes les formes du phénomène.
L'approche proposée par Watanabe — axée exclusivement sur la nationalité
des parties — est en effet de nature à considérer des modalités de sous-traitance
qui ne relèvent pas de la sti, alors qu'elle en exclut d'autres qui sont part
iculièrement significatives.
Considérons le cas signalé par Watanabe de sti intérieure. La filiale d'une
fmn implantée dans un pays périphérique passe des contrats de sous-traitance
avec des entreprises locales. Si ces contrats n'avaient pas été passés les produits
sous-traités auraient dû être importés. La sous-traitance est ici à l'origine d'une
substitution d'importations, et ne crée pas un flux d'exportations de
manufacturés. Si la production de la filiale est en plus destinée au marché
interne, ce qui semble être le cas le plus commun, cette substitution aux
importations rencontre les limites caractéristiques de ce genre de processus,
notamment celles liées à la dimension du marché. Ce type de sous-traitance ne
peut donc pas être conçu comme faisant partie de ce mode particulier d'indust
rialisation qu'est la sti. Aussi, il s'agit d'une sous-traitance nationale, l'espace
national de la production sous-traitée étant le même que celui de la production
finale du bien et de sa réalisation.
D'autre part, la typologie de Watanabe ne rend pas compte d'une modalité
de sous traitance dont l'importance va en augmentant et qui contribue larg
ement à ce que la sti puisse être considérée comme un mode particulier d'indust
rialisation. Il s'agit d'un type de relation de sous-traitance établie entre unités
productives d'un même groupe multinational (ayant donc la même nationalité),
implantées dans des pays différents. Il correspond à une modalité fondamentale
de l'internationalisation du procès de production qui pourrait augurer une
nouvelle division internationale du travail. Le sous-traitant est ici une filiale
atelier, chargée d'une phase de la production dont l'intensité en main-d'œuvre
peu qualifiée justifie la délocalisation.
Ainsi donc, la nationalité des parties est un critère insuffisant pour définir
la sti, parce que trop englobant et trop restrictif à la fois.
Cela étant, une typologie de la sti peut être obtenue par le croisement de
deux critères concernant le sous-traitant : sa nationalité et le type de tâche
productive dont il est chargé.
Si l'on suppose que le est toujours soit la filiale d'une fmn,
soit une unité autonome, on obtient à titre indicatif la typologie suivante :
Type de sous-traitant
Unité Filiale
Production délocalisée autonome fmn
Phase intermédiaire i 4 finale 2 5
Procès productif dans son ensemble 3 6
Cette typologie nous semble opérationnelle car pour les différents cas
l'intensité des effets sur l'emploi, les gains en devises, le potentiel technique et
scientifique, le degré d'intégration industrielle varient. Les cas de sti compris SOUS-TRAITANCE INTERNATIONALE l6l
dans cette typologie seraient encore plus nombreux si l'on introduisait en
colonne d'autres sous-traitants (entreprises conjointes par exemple) et si l'on
faisait en ligne la différence entre les opérations de montage et de transfor
mation de la matière.
La STI comme modalité ď industrialisation
L'intérêt croissant que les pays périphériques portent aux exportations de
produits manufacturés et à l'investissement étranger, ainsi que l'expérience
remarquable de certains d'entre eux déjà engagés dans cette voie justifient
amplement une évaluation de la sti en tant que modalité particulière d'indust
rialisation vers l'extérieur. Nous proposons ci-dessous quelques critères
centraux.
— Croissance et intégration industrielle
On constate facilement que là où la sti s'est imposée comme axe central
de l'industrialisation, la production manufacturière atteint des taux de crois
sance élevés3.
Or cette croissance ne semble pas fournir une base de stabilité suffisante
au fonctionnement de l'économie. Il est certain que la demande dynamique
étant extérieure, les obstacles découlant de la dimension du marché intérieur
n'existent pas. Mais une demande exogène est susceptible de fluctuations
autonomes aux effets sensibles sur la production et l'emploi locaux4. Or, plus
la sous-traitance portera sur les phases finales de la production (types 2, 3,
5 et 6), plus les effets des fluctuations de la demande extérieure seront atténués,
puisque la possibilité existera de placer une partie des pro

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents