Stratégies actives et stratégies passives d exportation en Amérique latine et en Asie orientale - article ; n°186 ; vol.47, pg 249-280
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Stratégies actives et stratégies passives d'exportation en Amérique latine et en Asie orientale - article ; n°186 ; vol.47, pg 249-280

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Tiers-Monde - Année 2006 - Volume 47 - Numéro 186 - Pages 249-280
José Gabriel Palma - Export-led strategies in Latin America and East Asia: Growth as a product- and institution-specific phenomenon.
This paper investigates the growth implications of the old controversy of whether there is a difference for developing countries between exporting potato-chips and micro-chips. It concludes that the experience of Latin America and East Asia since 1980 (i.e., during the period of globalisation) clearly shows that growth is indeed a product- and institution-specific phenomenon.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

José Gabriel Palma
Anne Saint Girons
Stratégies actives et stratégies passives d'exportation en
Amérique latine et en Asie orientale
In: Tiers-Monde. 2006, tome 47 n°186. pp. 249-280.
Abstract
José Gabriel Palma - Export-led strategies in Latin America and East Asia: Growth as a product- and institution-specific
phenomenon.
This paper investigates the growth implications of the old controversy of whether there is a difference for developing countries
between exporting potato-chips and micro-chips. It concludes that the experience of Latin America and East Asia since 1980 (i.e.,
during the period of "globalisation") clearly shows that growth is indeed a product- and institution-specific phenomenon.
Citer ce document / Cite this document :
Gabriel Palma José, Saint Girons Anne. Stratégies actives et stratégies passives d'exportation en Amérique latine et en Asie
orientale. In: Tiers-Monde. 2006, tome 47 n°186. pp. 249-280.
doi : 10.3406/tiers.2006.5628
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2006_num_47_186_5628■
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STRATEGIES ACTIVES ET STRATEGIES
PASSIVES D'EXPORTATION EN AMÉRIQUE
LATINE ET EN ASIE ORIENTALE
LA CROISSANCE LIÉE À LA COMPOSITION PARTICULIÈRE
DES PRODUITS ET À LA SPÉCIFICITÉ DES INSTITUTIONS
José Gabriel Palma *
Cet article examine une vieille controverse relative aux
conséquences de la composition des exportations sur la croi
ssance : est-ce que le fait d'exporter des chips ou des puces
électroniques (potato-chips versus micro-chips) crée une dif
férence pour les pays en développement? L'expérience de
l'Amérique latine et celle de l'Asie orientale depuis 1980,
c'est-à-dire pendant la période de « globalisation », montrent
clairement que la croissance est bien liée à la composition
particulière des produits et à des institutions spécifiques *.
« On dit que, venues de Sibérie, les oies sauvages arrivent au Japon en automne et
repartent vers le nord avant le printemps, et qu'elles volent en formation de V
inversé [...]. Les "oies sauvages" les moins avancées pourchassent celles qui sont
devant, certaines par degrés, d'autres rapidement, suivant le cours du
développement industriel en un schéma rappelant un vol d'oies sauvages. »
K. Akamatsu
« Le monde du commerce extérieur est changeant. Que les différents pays soient
capables d'évoluer avec lui peut faire une grande différence autant pour leurs
échanges que pour l'impact de ces échanges sur eux-mêmes. [...] La capacité à
* Faculté d'économie, Université de Cambridge.
1 -Je voudrais remercier Alice Amsden, Stephanie Blankenburg, Mario Cimou, Giovanni Dosi,
Mushtaq Khan, José Luis Fiori, Daniel Hahn, Michael Hobday, Richard Kozul-Wright, Carlos Lopes, Julie
McKay, Carlota Perez, Fiona Tregenna, Kristy Sehnbruch et Bob Sutcliffe pour leurs observations
utiles, ainsi que les participants aux séminaires de Bangkok, Cape Town, Delhi, Kuala Lumpur,
Santiago, Sydney et Rio de Janeiro pour leurs commentaires constructifs sur la première rédaction de
cet article (Palma, 1998). Les mises en garde traditionnelles s'appliquent ici.
№ 186 - AVRIL-JUIN 2006 - p. 249-280 - REVUE TIERS MONDE 249 José Gabriel Palma
évoluer est la capacité à réagir au changement, qu'il vienne de l'intérieur ou de
l'extérieur, en adaptant par l'économie la structure du commerce extérieur à la
situation nouvelle. »
C. KlNDLEBERGER
«... l'obsession de la compétitivité n'est pas seulement mauvaise, elle est
dangereuse car elle fausse les politiques internes et menace le système
économique mondial. »
P. Krugman
Lors de la campagne présidentielle de 1992 aux États-Unis, le premier
conseiller économique du Président Bush fut interrogé sur l'apparente diminution
du contenu technologique des exportations du pays ; il répondit qu'il ne voyait
aucune différence entre exporter des chips et exporter des puces électroniques
(potato-chips et micro-chips). Cet article examinera deux questions connexes à
cette controverse s'agissant des pays en développement (ped). Premièrement, il
s'agit de savoir s'il y a d'importantes différences économiques pour un ped à
exporter l'un ou l'autre de ces deux (types de) produits - en particulier s'agissant
des potentiels de croissance de la productivité du secteur exportateur lui-même,
de ceux de l'économie en général, de l'amélioration du bien-être par le biais des
échanges (par exemple, les problèmes liés aux termes de l'échange), et de
l'élaboration des institutions. Deuxièmement, il s'agit de savoir si les dynamiques
régionales, et en particulier les puissances régionales, jouent un rôle important
dans la probabilité qu'ont les ped d'exporter l'un ou l'autre type de produits.
La question globale des «potato-chips contre micro-chips » sera examinée en
étudiant les diverses performances de l'Amérique latine et de l'Asie orientale
depuis les années I960 dans les domaines des exportations et de la croissance. Je
soutiendrai que l'expérience de ces deux régions permet d'avancer au moins deux
hypothèses. Premièrement, celle qui veut que la croissance du pib et le rôle qu'y
jouent les exportations apparaissent à la fois comme un « produit » et un phéno
mène « spécifique aux institutions », c'est-à-dire que, s'agissant des exportations,
leur capacité à engendrer de la croissance du pib (provoquée par les échanges) et
à la maintenir semble étroitement liée à la composition des exportations et à la
capacité de l'État à mettre en œuvre les politiques commerciales et industrielles
adéquates permettant de déplacer les ressources vers des activités exportatrices
plus « créatrices de croissance ». En particulier, tout indique que les bien meilleu
res performances de de l'Asie orientale sont nettement liées aux efforts
soutenus, et couronnés de succès, de l'État et du secteur privé pour déplacer les
ressources vers des produits qui permettent la valorisation de l'offre (le long de la
« courbe d'apprentissage ») et X adaptation à la demande (face à une demande
mondiale en perpétuelle évolution) de sa capacité productive exportatrice.
Deuxièmement, celle qui veut que les dynamiques régionales, plus particu
lièrement le type spécifique de leadership que le Japon a exercé en Asie orientale,
par opposition à celui des États-Unis dans les Amériques, ont joué un rôle positif
important.
L'un des faits les plus évidents de l'économie mondiale depuis le commence
ment de la « globalisation » est le contraste des performances économiques entre
l'Amérique latine et l'Asie orientale, comme l'illustre la figure 1.
250 REVUE TIERS MONDE - № 186 - AVRIL-JUIN 2006 Stratégies actives et stratégies passives d'exportation
Figure 1
Figure la - L'Amérique latine : vmpc Figure lb Corée et Brésil : pm pc
comme multiple du pib asiatique pc comme part du pib de Vocde pc
40 50% 50%
-35
40%- 40%
-30
-25 30%- •30%
-20
20%- 20%
-10%
1960 1970 1980 1990 2000 1960 1970 1980 1990 2000
Мех/Chine = pib per capita du Mexique comme multiple de celui de la Chine
Ven/Mal = celui du Venezuela vis-à-vis de celui de la Malaisie
Arg/Cor = Argentine et Corée
Urug/Sing = Uruguay et Singapour
Moyennes mobiles sur 3 ans
L'objectif principal de cet article sera d'examiner certaines questions qui, en
matière d'échanges, touchent à ces inégalités de croissance tout à fait remarquab
les, à leur dimension régionale et au rôle du leader régional.
I - ASIE ORIENTALE CONTRE AMERIQUE LATINE : DIFFERENCES
DE STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT
Les différences entre les politiques économiques - en particulier les politiques
commerciales et industrielles - suivies par l'Amérique latine et par l'Asie orientale
№ 186 - AVRIL-JUIN 2006 - REVUE TIERS MONDE 251 Gabriel Palma José
depuis les années I960 sont bien connues 2. En Asie orientale, leur premier avantage
fut d'augmenter nettement à la fois la part des exportations et la part des produits
manufacturés dans le pib. À l'inverse, alors que l'Amérique latine avait été pendant
la première moitié du siè

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