Sur une tête de gorille - article ; n°1 ; vol.4, pg 10-13
5 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sur une tête de gorille - article ; n°1 ; vol.4, pg 10-13

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
5 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1869 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 10-13
4 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1869
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

E. Alix
Sur une tête de gorille
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 10-13.
Citer ce document / Cite this document :
Alix E. Sur une tête de gorille. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 10-13.
doi : 10.3406/bmsap.1869.4349
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1869_num_4_1_4349SÉANCE DU 7 JANVIER 1869. 10
déesse Némésis qui, s'adressant à la jeune fille, lui dit :
« Voilà, allez. »
« Le crâne trouvé dans le cercueil qui était placé sur le
précédent paraît aussi appartenir à une époque très-
reculée. Les vases qui y étaient placés ne présentent rien
d'intéressant.
« Je profite du départ pour Paris de M. Jacob, pour vous
envoyer une boîte contenant les deux crânes dont j'ai parlé
plus haut, en vous priant de vouloir bien les offrir de ma
part à la Société d'Anthropologie de Paris.
« Agréez, etc. Signé : A. Pallis. »
M. Broca ajoute que la caisse annoncée par M. Pallis ne
lui est arrivée qu'après des péripéties qui n'ont pas duré
moins de quatre mois, et au travers desquelles les crânes
ont malheureusement beaucoup souffert. Ils sont actuel
lement dans son laboratoire, où il espère réussir à les res
taurer suffisamment pour pouvoir les présenter bientôt à
la Société. Des remercîments ont été adressés à M. Pallis.
M. Girard de Rialle explique par le décès de M. Jacob,
mort à Marseille, pendant son voyage, le retard et les
avaries éprouvés par les crânes.
Tête de gorille
PRÉSENTÉE PAR M. ALIX.
Je demande la permission de mettre sous les yeux de la
Société la tête en peau d'un jeune gorille, préparée par
un habile taxidermiste, M. Michels, qui a bien voulu me la
confier. Afin de conserver la forme aussi exactement que
possible, on a pris le moule en plâtre de la tête de l'animal
aussitôt après qu'elle a été dépouillée, puis, en se guidant
sur ce moule, on a sculpté une masse de liège sur laquelle
la peau a été appliquée et fixée avec un très-grand nombre TÈTE DE GORILLE. 11 ALIX.
d'épingles, afin d'éviter le retrait pendant la dessiccation.
Cette préparation mérite par conséquent la plus grande
confiance.
Je ferai remarquer d'abord que, si nous considérons cette
tête dans son ensemble, nous lui trouvons une forme glo
buleuse qui n'est pas exactement en rapport avec celle du
crâne, mais qui s'explique par le volume des muscles tem
poraux.
J'insisterai particulièrement sur plusieurs détails.
Dans les dessins qui ont été publiés jusqu'ici, on a donné
à l'oreille du gorille la forme de l'oreille humaine. Il y a là
une erreur, qui vient, je crois, de ce qu'on s'est contenté
'd'un examen superficiel. Parmi les caractères les plus sail
lants de l'oreille humaine, on peut citer la présence du lo
bule, la forme arrondie du sommet du pavillon, celle du
pli désigné sous le nom d'hélix, qui borde en avant ce pa
villon et, après en avoir dépassé le sommet, atteint géné
ralement le milieu du bord postérieur, enfin la très-petite
distance qui sépare de la conque ce bord postérieur. Sur
l'oreille de notre gorille, nous remarquons l'absence du
lobule, le large espace qui sépare la conque du bord posté
rieur, enfin, la forme anguleuse du sommet du pavillon
que lç pli de l'hélix ne dépasse pas, en sorte que le bord
postérieur n'est pas bordé; tous ces détails éloignent l'o
reille du gorille de celle de Fhomme et la font rentrer dans
le type que l'on voit réalisé chez les macaques et les cyno
céphales..
'
Les lèvres, projetées en avant par le prognathisme de la
face, n'ont par elles-mêmes aucune saillie, et l'absence du
rebord muqueux, si exagéré chez les nègres, est encore
un caractère important que l'on ne doit pas oublier.
La lèvre supérieure n'offre aucune trace de cette petite
fossette médiane qui caractérise la lèvre supérieure de
l'homme. SÉANCE DU 7 JANVIER 1869. 12
En revanche, on trouve ici, au-dessous et en avant des na
rines, sur la base de la lèvre supérieure, un large espace
légèrement concave qui est comme une continuation exté
rieure des fosses nasales et auquel Gratiolet a donné le
nom d'atrium1.
Le nez est excessivement aplati ; les ailes sont séparées
sur la ligne médiane par une dépression ; le bord supérieur
de chacune de ces ailes est limité par un sillon. Il faut bien
se garder de confondre avec les ailes du nez deux bourrel
ets placés sur les côtés de l'atrium et dont la saillie n'est
due qu'au volume considérable des muscles releveurs de la
lèvre supérieure. - •
Un autre fait sur lequel je crois devoir insister, t'est la
direction que présente le bord libre de la cloison nasale. Ce
bord libre est concave, et cette concavité regarde en haut.
Ce caractère distingue le nez du gorille des nez humains
les plus aplatis; car, chez l'homme, le bord libre- de la cloi
son regarde toujours en bas. Ce caractère est aussi en rap
port avec l'absence de l'épine nasale antérieure et infé
rieure chez les singes ; et c'est pour cela que la présence
de cette saillie osseuse chez l'homme et son absence chez
les singes anthropoïdes me semble avoir quelque impor
tance, puisqu'il y a un lien intime entre ces faits et les diff
érences qui existent dans la forme du nez. Ce n'est donc pas
là, comme l'a dit M. Daily, un caractère insignifiant.
D'ailleurs, si je considère la saillie du nez comme un
caractère important, je ne suis pas seul de cet avis.. Je puis
m'appuyer sur l'autorité de Buffon, qui regardait la saillie
du nez comme un caractère distinctif de l'homme, et sur
celle d'Jsid. Geoffroy Saint-Hilaire, qui a insisté sur l'ab
sence à peu près complète de cette saillie chez les singes
anthropoïdes.
1 V. Rech. sur l'anat. du trogl. Avbryi, dans Nouv. arch, du mus.,
t. II, 1866, p. 17. — L'ÉPINE NASALE DANS l' ORDRE DES PRIMATES. 13 HAMY.
Les faits que je viens d'exposer nous montrent entre le
gorille et l'homme des différences essentielles qui excluent
toute idée de parenté. Mais il n'est peut-être plus néces
saire d'insister sur ce point, et de plaider une cause ga
gnée, puisque M. Vogt lui-même recule au delà du saïmiri
la place de l'ancêtre commun qu'il admet pour l'homme et
pour les singes, et que la théorie darwinienne n'implique
après tout aucune parenté directe entre les espèces actuel-
ment vivantes, chacune de ces espèces s'étant développée,
d'après cette théorie, en vertu de la loi de variété sur les
branches divergentes d'un tronc commun. Celui qui ad
mettrait aujourd'hui une parenté directe entre l'homme et
les singes anthropoïdes serait donc en quelque sorte plus
royaliste que le roi, puisqu'il serait plus transformiste que
M. Vogt et que M. Darwin lui-même.
De l'ëpLue nasale antérieure dans l'ordre des primates ;
PAR M. LE DOCTEUR E.-T. HAMY.
L'anatomie comparée avait à peine bégayé ses premiers
enseignements, que déjà ses adeptes interprétaient différem
ment les faits que la nouvelle science leur découvrait
chaque jour. Goiter publiait son curieux traité de Y Analogie
des os1, et presque en même temps Eustachi gravait une
tête de singe à côté d'un crûne d'homme dans l'intention
bien manifeste d'accentuer les différences que présentent ces
deux êtres2.
Il y avait alors deux méthodes en anatomie comparée,
1 Y. Coiler, Analogia ossium humanorum, simiœ et verœ et caudatœ,
quœ cynocephali similis est atque vulpis (ap. Extemarvm et iniernarum
"principalium humani corporis parlium tabulœ). Norib, 1573, in-f°, p. 65.
» Eusiachi, Tabulœ analomicœ. Amstel, 1722, in-f°, pi. 46, fig. 2. —
On sait que les planches d'Buslachi n'ont été publiées par Lancisi que
cent quaraute-quatre ans après la mon de leur auteur.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents