Technologies de l information et de la communication et projets de ville : les enjeux d une mobilisation socio-politique - article ; n°1 ; vol.47, pg 19-31
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Technologies de l'information et de la communication et projets de ville : les enjeux d'une mobilisation socio-politique - article ; n°1 ; vol.47, pg 19-31

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Quaderni - Année 2002 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 19-31
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bertrand Morvan
Technologies de l'information et de la communication et projets
de ville : les enjeux d'une mobilisation socio-politique
In: Quaderni. N. 47, Printemps 2002. pp. 19-31.
Citer ce document / Cite this document :
Morvan Bertrand. Technologies de l'information et de la communication et projets de ville : les enjeux d'une mobilisation socio-
politique. In: Quaderni. N. 47, Printemps 2002. pp. 19-31.
doi : 10.3406/quad.2002.1520
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quad_0987-1381_2002_num_47_1_1520Politique
Montreuil et Aubervilliers sont deux villes de la
technologies de région parisienne dont les élus soutiennent des
projets d'envergure de développement de
technologies de la communication : pourquoi, reformation et de
comment et avec quels résultats ?
L'analyse de ces projets nous apparaît comme la communication
une occasion exemplaire de se pencher sur
l'articulation entre projet technologique, projet
et projets de ville et projet politique ; le marquage
technologique de l'espace urbain servirait un
projet de recomposition idéale - ou utopique-
de villes :
d'une identité en prise directe avec les signes
les plus forts de la modernité. On peut alors, se
les enjeux d'une demander avec quels succès, au risque de quelles
torsions, de quels oublis, de quelles exclusions
un tel processus de changement technique va être
mobilisation engagé. En effet, certains auteurs notent que :
"La principale inconnue vient de l'attitude des
usagers eux-mêmes devant les canaux socio-politique
électroniques de demain. Ils sont encore mal
définis dans la perspective d'un véritable
développement industriel allant au delà des
expériences tentées en télématique ou dans des
communautés électroniques de type Internet. Bertrand
[...] Dans le domaine de la communication
Morvan électronique, la logique de l'offre reste
prédominante alors même qu'elle conduit
souvent à de vraies aberrations économiques, CREDAP
sociales et culturelles "'. Université Paris I Sorbonne
Ce contexte nous amènera, ensuite, à avoir une
réflexion sur la place des technologies de
communication dans la gouvernance des villes
du XXIe siècle. En effet, parmi les pouvoirs
locaux et les câblo-opérateurs des stratégies se
cherchent et cette interrogation ne concerne pas
seulement les acteurs économiques mais d'abord
et avant tout les usagers et les citoyens à qui un
QUADERNI N°47 - PRINTEMPS 2002 TIC ET PROJETS DE VILLES... «19 avenir radieux est promis avec le rôle joué par municipalité sur le plan politique.
les technologies de l'information et de la - 1980-1990 : Échec des Z.A.C. (zones
communication, sans que leur avis soit d'aménagement concertées) destinées à
réellement sollicité. requalifier des friches industrielles du bas de la
ville, qui avaient été abandonnées. On voulait
MONTREUIL ET AUBERVILLIERS. fidéliser de nombreux ouvriers avec des
logements sociaux de six étages plutôt que de DEUX VILLES EN QUÊTE D'IDEN-TITÉ
deux, ce qui provoque une contestation : la
population venue de Paris pour s'installer au Bas- Montreuil-Sous-Bois
Montreuil défend le projet de petits ateliers au
rez-de-chaussée d'immeubles de deux étages de Parallèlement à la métropolisation qui s'impose
à Montreuil, les dernières grosses unités de type faubourien.
- 1990-1992 : La ville envisage sur le Haut- production se délocalisent et la crise industrielle
s'intensifie. Cette crise entraîne une crise Montreuil de faire classer une zone urbaine de
idéologique qui accompagne le déclin national 32 hectares pour la protection des murs à pêches,
du Parti Communiste et un éclatement du jeu au titre de patrimoine historique de la ville. Les
politique local. Cet éclatement en plusieurs murs à pêches traditionnels étaient destinés à
courants politiques rivaux au sein de la donner une exposition maximum au soleil des
municipalité a été accéléré par une dissidence branches de pêchers, au titre de patrimoine
du Député-maire vis-à-vis du Parti Communiste ; historique de la ville. Ils sont les traces de la
il est devenu l'un des chefs d'une nouvelle force conquête de cette partie de la ville par les ouvriers
politique : C.A.P.A. (alliance innovateurs et contre les agriculteurs qui tenaient la ville dans
dissidents du P.C. ; groupe Verts ; Gauche les années 30, et qui votaient à droite. Ils ont été
réutilisés dans la construction de maisons socialiste).
ouvrières. On cherche à exalter cette période de
L'histoire de Montreuil témoigne de ruptures l'histoire montreuilloise que veut incarner le
successives importantes dans l'organisation Député-maire. Cette population ouvrière,
politique de la municipalité. De manière traditionnellement acquise à la municipalité, vit
schématique, on peut distinguer plusieurs aujourd'hui dans le Haut-Montreuil. La
étapes : municipalité veut faire de ces vestiges du passé
une ferme écologique et créer autour quelques
- 1930-1935 : La commune est de droite avec une industries qui fédéreront les anciens ouvriers et
leurs familles. population essentiellement agricole. Il y a un peu
- 1992-1997 : On entre dans un futur qu'on ne partout des murs à pêches, y compris dans le
Bas-Montreuil. connaît pas. À la fois la municipalité se ressource
- 1935-1970 : La prise de la commune par les dans un passé plus ancien (les murs à pêche) et,
communistes : le Bas-Montreuil , puis le centre- d'autre part, elle se jette dans le summum de la
ville, puis le haut de la ville. À l'époque, de modernité : Internet et le câble.
- 1997-2000 : Même si le canton a été repris à la nouveaux flux démographiques servent la
20» TIC ET PROJETS DE VILLES... QUADERNI N°47 - PRINTEMPS 2002 droite aux dernières élections de 1998, un risque de la commune comme la rue des Moutiers ou
de perte de contrôle politique de la partie basse du Landy, âmes historiques de la ville. Le centre-
de Montreuil existe aujourd'hui, à la suite de ville, lui, témoigne d'une mixité urbaine- petites
l'épisode des Z.A.C. des années 70-80. Il industries et logements - que l'on cherche à
s'agissait, durant les années 80 de s'assurer le préserver dans le cadre de la rénovation actuelle,
contrôle de cette partie de la ville grâce à alors qu'il subit une dévitallisation économique
l'installation d'une population acquise à et commerciale. à la
municipalité dans ces futurs ensembles de Mais entre les traces du petit village qui s'est
logements. La population d'anciens parisiens, construit près de Paris et l'urbanisation des
qualifiés, pour les stigmatiser, de "néo-parisiens années 50-60, qui a permis le développement
dont la réputation est de se croire plus malins spatial de la banlieue, existe aujourd'hui un "no
man's land" historique que l'on observe pour que les autres", a provoqué ce tournant en
refusant les projets de requalification des friches toutes les villes de la première couronne
industrielles du quartier par la municipalité. Ce parisienne.
groupe d'intellectuels, de salariés du domaine
culturel et d'artistes a besoin de surfaces Après cette situation subie, une réflexion sur les s.
moyens de restructurer le tissu économique- et * importantes pour ses activités. Ces catégories
sont donc les plus contestataires afin de social s'impose actuellement en tenant compte*,
des phénomènes de pauvreté des quartiers qui * s'approprier un certain cadre de vie offert par ce
vivent une crise de l'emploi. Il s'agit aussi de > quartier. Ils ont été chassés de Paris par la
spéculation immobilière et sont venus s'installer compenser des phénomènes de ségrégations
dans le quartier du Bas-Montreuil. Ils se sont socio-économiques, dus aux dynamiques
déjà opposés, au début des années 80, à la urbaines actuelles déstabilisatrices des
économiques locales dans toute la région réorganisation du quartier et aujourd'hui, ils
proposent des contre-projets associatifs (tendance parisienne.
Verts) concernant le multimédia. Le reste de la
ville est constitué, d'une part, par les groupes LES TECHNOLOGIES DE LA COMMUN
immigrés qui ne votent pas et d'autre part, par ICATION COMME PROJET DE
MODERNISATION ET D'AFFIRMATION les ouvriers atteints par la d&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents