Travail, famille et contrition : femmes libérées sous conditions - article ; n°2 ; vol.6, pg 111-130
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Description

Déviance et société - Année 1982 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 111-130
En se basant sur un matériel constitué par une population de dossiers de femmes libérées conditionnelles, on répond positivement aux questions suivantes : y a-t-il indépendance entre les décisions pénitentiaires et antécédentes ? La décision pénitentiaire est-elle fonction de la classe sociale ? En valeur ajoutée, on constate que le mécanisme sous-jacent à la liaison classe sociale-décision pénitentiaire est d'ordre idéologique.
On the basis of data made of a population of files on paroled women, we answer positively to the following questions : is there indépendance between the penitentiary decisions and the previous ones ? Is the penitentiary decision a fonction of the social class ? In addition, we establish that the underlying mechanism to the relation social class-penitentiary decision is of ideological nature.
Auf Grund der Daten, die aus den Akten von bedingt entlassenen Frauen bestehen, kônnen folgende Fragen bejaht werden : Sind die Entscheidungen im Strajvollzug von den vorhergehenden unabhangig ? 1st die Entscheidung im Strafvollzug schichtspezifisch ? Dariiber hinaus gelangen wir zu der Feststellung, dass der der Schichtabhangigkeit von Strafvollzugsentscheidungen inharente Mechanismus ideologischer Natur ist
Zich steunend op materiaal dat bestaat uit een verzameling dossiers van vrouwen die voorwaardelijk in vrijheid werden gesteld, antwoordt men positief op volgende vvragen : is er afwezigheid van verband tussen de pénitentiaire beslissingen en de vroegere gerechtelijke beslissingen ? Houdt de pénitentiaire beslissing verband met de sociale klasse ? Daar komt dan nog bij dat de auteur vaststelt dat het mechanisme, werkzaam bij de binding sociale klasse — pénitentiaire beslissing van ideologische aard is.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Faugeron
Noëlle Rivero
Travail, famille et contrition : femmes libérées sous conditions
In: Déviance et société. 1982 - Vol. 6 - N°2. pp. 111-130.
Citer ce document / Cite this document :
Faugeron Claude, Rivero Noëlle. Travail, famille et contrition : femmes libérées sous conditions. In: Déviance et société. 1982 -
Vol. 6 - N°2. pp. 111-130.
doi : 10.3406/ds.1982.1109
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1982_num_6_2_1109Résumé
En se basant sur un matériel constitué par une population de dossiers de femmes libérées
conditionnelles, on répond positivement aux questions suivantes : y a-t-il indépendance entre les
décisions pénitentiaires et antécédentes ? La décision pénitentiaire est-elle fonction de la classe sociale
? En valeur ajoutée, on constate que le mécanisme sous-jacent à la liaison "classe sociale-décision
pénitentiaire" est d'ordre idéologique.
Abstract
On the basis of data made of a population of files on paroled women, we answer positively to the
following questions : is there indépendance between the penitentiary decisions and the previous ones ?
Is the penitentiary decision a fonction of the social class ? In addition, we establish that the underlying
mechanism to the relation "social class-penitentiary decision" is of ideological nature.
Zusammenfassung
Auf Grund der Daten, die aus den Akten von bedingt entlassenen Frauen bestehen, kônnen folgende
Fragen bejaht werden : Sind die Entscheidungen im Strajvollzug von den vorhergehenden unabhangig
? 1st die Entscheidung im Strafvollzug schichtspezifisch ? Dariiber hinaus gelangen wir zu der
Feststellung, dass der der Schichtabhangigkeit von Strafvollzugsentscheidungen inharente
Mechanismus ideologischer Natur ist
Zich steunend op materiaal dat bestaat uit een verzameling dossiers van vrouwen die voorwaardelijk in
vrijheid werden gesteld, antwoordt men positief op volgende vvragen : is er afwezigheid van verband
tussen de pénitentiaire beslissingen en de vroegere gerechtelijke beslissingen ? Houdt de pénitentiaire
beslissing verband met de sociale klasse ? Daar komt dan nog bij dat de auteur vaststelt dat het
mechanisme, werkzaam bij de binding "sociale klasse — pénitentiaire beslissing" van ideologische aard
is.et Société, Genève, 1982, vol. 6, No 2, pp. 1 1 1 -130 Déviance
TRAVAIL, FAMILLE ET CONTRITION :
FEMMES LIBEREES SOUS CONDITIONS
Q. FAUGERON * et N. RIVERO ** ,.
I. Un problème d'effecti vite différentielle des sanctions
1. Décisions judiciaires et statut socio-économique
La recherche ici présentée se situe à l'intersection de deux problèmes
spécifiques au système de justice pénale, à savoir :
— le problème de la mise en application des sanctions (effectivité de
la peine) ;
— celui du traitement particulier auquel les femmes sont soumises
dans la justice pénale.
On veut montrer qu'apporter des solutions à ces deux problèmes
nécessite de faire intervenir un opérateur de type idéologique, l'idéo
logie étant conçue comme "système (possédant sa logique et sa rigueur
propre) de représentations (images, mythes, idées ou concepts selon les
cas) doué d'une existence et d'un rôle historique au sein d'une société
donnée (...) qui se distingue de la science en ce que la fonction
pratico-sociale l'emporte en elle sur la fonction théorique" l .
Pour cela, il faut rappeler que :
a) la fonction pénale est pour une part de nature symbolique. Si le
nombre de personnes réellement prises en charge par les inst
itutions pénales, chaque année, est relativement limité — il l'est
encore davantage si on ne compte que la forme de prise en charge
à effet symbolique le plus fort, à savoir l'incarcération (1 bis) —la
fonction pénale agit sur l'ensemble social justement par sa
dimension ;
b) la production symbolique du système pénal est assurée pour bonne
partie — à travers les messages émis par un certain nombre
d' "entrepreneurs idéologiques" — par les caractéristiques mêmes
de la production pénale, tant en ce qui concerne les sanctions que
la population condamnée. 2
C'est ce que l'on observe dans l'analyse des messages émis à propos
du pénal — faits divers, discours sur les délits, les délinquants, l'audience
* Service d'Etudes Pénales et Criminologiques, Paris.
** Centre National d'Etudes et de Recherches Pénitentiaires, Paris.
Ill de jugement, les détenus, etc. Il en émerge des images de violence,
d'incompréhensible méchanceté, associées — en particulier pour les faits
divers ou les compte rendus de procès — à des catégories sociales
précisées : jeunes, immigrés, défavorisés en tout genre...
Or, on a pu montrer par des études statistiques que les
caractéristiques socio-économiques des populations traitées par la
justice pénale ne faisaient que se typer davantage à mesure qu'elles
avancent dans le processus pénal : les condamnés sont encore plus
souvent des hommes, jeunes, étrangers, prolétaires ou sans insertion
socio-professionnelle que les prévenus, et les incarcérés encore davan
tage3.
Et si l'on remonte en-deça de la prise en charge par les institutions
pénales, on s'aperçoit que, déjà à l'entrée du pénal, les caractéristiques
sociales des populations traitées ont été prédéterminées par les
processus sociaux antérieurs.
Il y a donc là un phénomène de traitement itératif des flux que
l'idée de prédétermination des décisions ultérieures dans le processus
par des décisions antérieures ne suffît pas à expliquer. Bien sûr, cette
prédétermination existe 4 . Bien sûr, il y a aussi, dans la décision, une
anticipation de ce que pourra faire le niveau de décision suivant 5 .
Mais on a pu montrer, aussi, qu'il y avait une relative indépen
dance locale à chaque niveau de décision : à savoir qu'à chaque niveau
important de décision opèrent des critères pertinents pour ce niveau et
pas forcément pour les précédents. A chaque étape du processus, les
décisions sont prises en fonction des objectifs propres au sous-système
et non par rapport à un objectif provenant d'un niveau hiérarch
iquement supérieur à ces sous-systèmes.
Autrement dit, il ne s'agit pas d'un système intégré selon la
définition, classique en théorie des systèmes, de la hiérarchisation des
niveaux.
Pour pouvoir expliquer en même temps l'aspect cumulatif du
processus pénal et l'indépendance locale relative des décisions, il faut
que joue, tout au long du processus, une variable exogène, agissant
toujours dans le même sens ; autrement dit, cette variable, pour être
explicative, doit caractériser la personne en tant que socialement située
et non pas son histoire judiciaire pénale ou l'infraction pour laquelle
elle est poursuivie. Il y aurait en effet une redondance — et même une
tautologie — à choisir une variable liée aux caractéristiques de l'acte. On
a montré que l'on avait d'autant plus de chance d'être condamné à une
peine ferme que l'on était poursuivi pour certains illégalismes, par
ailleurs caractéristiques des catégories sociales les plus défavorisées 7 ;
ou alors, que l'on était récidiviste 8 . Mais ce dernier point est aussi une
conséquence du point précédent.
112 ailleurs, on a aussi montré — en particulier pour la criminalité Par
d'affaires — que, à catégorie d'illégalismes constante, on a d'autant plus
de chance d'être condamné à une peine de prison que l'on est d'un
statut socio-économique faible ou incertain 9 .
La variable exogène dont on situe ici l'effet répété à toutes les
étapes du processus est la catégorie socio-professionnelle des personnes
traitées par le système pénal. On aimerait pouvoir dire : leur appar
tenance de classe, sauf que les indicateurs dont on dispose pour mesurer
cette appartenance sont beaucoup trop globalisants pour notre propos.
Et cette variable agit par l'intermédiaire des attitudes, des
représentations qui lui sont associées. Ainsi, on aura davantage tendance
à mettre en détention provisoire un jeune chômeur célibataire qu

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