Un exemple de mise en valeur régionale : développement économique de la Camargue depuis la libération - article ; n°3 ; vol.4, pg 87-94
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Description

Bulletin de la Société française d'économie rurale - Année 1952 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 87-94
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 32
Langue Français
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Extrait

J Arrighi de Casanova
Un exemple de mise en valeur régionale : développement
économique de la Camargue depuis la libération
In: Bulletin de la Société française d'économie rurale. Volume 4 N°3, 1952. pp. 87-94.
Citer ce document / Cite this document :
Arrighi de Casanova J. Un exemple de mise en valeur régionale : développement économique de la Camargue depuis la
libération. In: Bulletin de la Société française d'économie rurale. Volume 4 N°3, 1952. pp. 87-94.
doi : 10.3406/ecoru.1952.1288
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_1146-9374_1952_num_4_3_1288,
UN EXEMPLE DE MISE EN VALEUR RÉGIONALE
LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
LA CAMARGUE DEPUIS LA LIBÉRATION
par Ingénieur M. J. ARRIGHI en chef du de Génie CASANOVA, Rural.
prix « officiel » taxé, nettement rémunérateur, en Traiter de là mise en valeur de la Camargue et
1946, détermina, au contraire, un essor très rapide de son développement économique expose à un dou
et provoqua même un véritable « rush » en faveur ble risque :
du riz. — Aux yeux des amants de la- nature et des
Indépendamment de l'augmentation de la producttenants des intérêts scientifiques, c'est faire œuvre
ion de cette céréale, en quantités plus ou moins sacrilège que d'évoquer la destruction, pour des fins
importantes, l'économie agricole camarguaise a été matérielles, d'un paysage prestigieux et sacré de
modifiée par l'accroissement de N l'équipement du marais, d'étangs, qu'animent les « manades » de
pays, qu'il s'agisse de l'hydraulique agricole, évtaureaux et les vols de flamants roses.
idemment au premier plan, des moyens mécaniques;
— Par contre, au regard des techniciens et des de préparation du sol et de culture, ou des instal
économistes, les entreprises de « bonification » qui lations industrielles pour le traitement du « paddy ».
viennent d*y être récemment réalisées paraîtront Mais, la Camargue a subi d'autres transformatencore modestes, par rapport aux possibilités agri ions que techniques : l'importance des investisscoles latentes de ce terroir et ne témoigneront pas ements à engager, pour créer cet équipement, a end'un harmonieux ordonnancement, répondant à traîné un large appel au crédit. Le caractère « spécull'exécution d'un « plan » délibérément préparé. atif » qui s'est, à ' l'origine, incontestablement
L'aventure camarguaise de ces dern'ères années actaché à la riziculture a fait apparaître des modesi
s'est en.vérité, bornée à la reconquête d'un territoire de « faire valoir » du sol proprement originaux.
autrefois exploité, sans porter atteinte aux siles pro Certaines de ces expériences auront eu un sort épi-
tégés par la « Réserve Zoologique et Botanique » sodique. Les déceptions, nées de quelques* improvi
ni aux anciennes cultures, dont l'exploitation nor sations malheureuses — ou maladroites — ne sau
male se poursuit. . raient ternir l'œuvre réalisée ni peser sur son avenir.
Elle est, essentiellement, le fruit d'activités indi La culture du riz est, maintenant, solidement viduelles ou de groupement locaux, qui ont su, avec implantée en Camargue et doit s'y maintenir. une rare audace, sans doute, tirer parti d'une con Sans nous leurrer sur la rigueur des statistiques,
joncture économique, favorable. nous pouvons admettre, avec une approximation Le thème profond de cette évolution, depuis la suffisante, les ordres de grandeur suivants, pour Libération, est celui de la riziculture, dont la noto définir les surfaces emblavées et les récoltes interiété a très largement 'dépassé le cadre régional et rvenues : a même été souvent cité comme un des exemples
les plus marquants du « Risorgimento » national. Besoins
Surfaces Production Cette culture n'était pas inconnue en Camargue : % tomes mation (Ma) mation Prix elle est explicitement mentionnée par certains au Années (Riz « (Riz Camargue ( Paddy) kg paddy teurs, dès le XVII* siècle, mais elle était bien près blanc) blanc)
d'être oubliée lorsqu'elle fut réintroduite, en 1942,
pour répondre à des besoins particulièrement angois 1942 300 400 5
500 400 6 1943 sants du Ravitaillement général. — 400 500 10 1944 Elle se développa, d'abord... discrètement : d'une . . 500 1.300 __ 18 1945 part, en raison des difficultés matérielles de tous 1.900 __ 700 58 1946
ordres que soulevait la création des aménagements 1.500 3.000 75 1947 40 000 4,5 %
3.000 10 000 50 000 12 % 80,25 1948 fonciers. nécessaires et préalables à l'exploitation de .60.000- 24.000 82,50 6.000 18 % 1949 rizières ; d'autre part, l'aiguillon du « marché paral 8.000 44.000 75.000 30 % 80,50 1950 lèle » ne pouvait- faire sentir sa pointe que sur une 12.000 50. 0M 33 % 65 1951
faible fraction de la récolte. L'homologation d'un .
— 88
En dix années : les rapports d'augmentation ont que rémunératrice, propre non seulement à remédier
été de : 40 pour les surfaces ; 120 pour les récoltes à cet état de choses, mais aussi à permettre de nouv
(le rendement moyen -passant de 13 qx/ha à«45 qx/. elles conquêtes.
ha)- Sans s'en douter, encore, le Français consom Au surplus, l'étude historique de dévolution de
me, aujourd'hui, une fois sur trois du riz de Camar^ l'économie camarguaise révèle- que les investiss
gue, bien souvent sous l'étiquette « Piémont » ou ements fonciers réalisés à la fin du siècle dernier et
<i Caroline ». qui, depuis, firent « vivre » le pays, avaient, été, eux
Si Tori rappelle que la surface de la Camargue est aussi, provoqués par une « crise » — de prospérité
de Tordre de 70.000 ha. dont-près de la moitié tou — celle que déclencha la création du vignoble,
jours dévolue aux grands éi:angs et au marais, que chassé du reste du territoire métropolitain par le
le riz ne peut se maintenir plusieurs années consé phylloxéra , et qui devait trouver, dans les terrains
cutives sur les mêmes soles, c'est-à-dire que la su de sable et surtout dans les clos soumis à la submers
perficie aménagée a en rizière » est très sensibl ion, son ultime refuge.
ement supérieure à la superficie « en production ». Ainsi, la constitution du vignoble camarguais et,
On observera, enfin, pour bien situer le problème, 75 ans après, la création des rizières, tirèrent parti
qu'après la « pointe » de 1947-49 le prix du riz pad des mêmes éléments favorables des lieux : l'abon
dy, qui représentait, alors, 3,5 fois le prix du blé, dance des eaux disponibles pour les submersions ;
ne correspond plus, en 1951, qu'à 1,6 fois le prix la planitude du sol ; et de l'esprit d'entreprise des
de cette céréale. hommes de ce terroir.
Quelle que soit la volonté des riziculteurs camar- Mais ces richesses — j'entends celles du sol et de
guais de « normaliser » leur exploitation et d'en as l'hydrologie — ne sont qu'à l'état latent et, non im
médiatement mobilisables. Pendant la période de surer la rentabilité auprix mondial du paddy, cette
végétation du riz — d'avril à septembre — le Rhône, mesure paraît prématurée devant la masse de tr
avaux restant à « amortir » et à achever? Un texte à son étiage.ne peut parvenir directement par sim
réglementaire récent, l'arrêté du 12 janvier 1952, ple gravité sur les terres et il faudra faire intervenir
permettra d'en corriger les effets « dans le but d'en le pompage. L'amenée d'eau douce en abondance
aura pour corollaire obligé l'enlèvement des cola- courager îa récupération et l'aménagement des terres
tures par le drainage et reposera le problème du ' d incultes .autres cultures eu la substitution ». de la culture du. riz à
salant. Enfin, la pîanitude du terrain, considérée à
l'échelle du « clos » de rizières, se révélera, la plu
1. L'Equipement — Considération générale. part du temps; ' beaucoup trop approximative et
devra être corrigée attentivement par les nivelleLa « vocation rizicole » de la Camargue, si souvent
ments- évoquée et justifiée quant au climat et aux

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