Une explication économique des flux d investissements directs entre pays hautement industrialisés  ; n°3 ; vol.22, pg 476-518
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Revue économique - Année 1971 - Volume 22 - Numéro 3 - Pages 476-518
43 pages

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Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Pierre Laffargue
Une explication économique des flux d'investissements directs
entre pays hautement industrialisés
In: Revue économique. Volume 22, n°3, 1971. pp. 476-518.
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Laffargue Jean-Pierre. Une explication économique des flux d'investissements directs entre pays hautement industrialisés. In:
Revue économique. Volume 22, n°3, 1971. pp. 476-518.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1971_num_22_3_407975UNE EXPLICATION ECONOMIQUE
DES FLUX D'INVESTISSEMENTS DIRECTS
ENTRE PAYS HAUTEMENT INDUSTRIALISES *
RÉSUMÉ Le but de cette étude est de trouver une explication économique
des flux d'investissements directs entre pays hautement industrialisés, valable dans
le moyen terme, et d'en faire une vérification empirique.
Elle est fondée sur l'idée que les investissements directs américains dans les
pays développés sont financés par les avoirs à court terme de ceux-ci en dollars.
Pour la Grande-Bretagne, cette transformation de crédit, qu'effectuent les États-
Unis, est due à la forte préférence pour la liquidité de ce pays, conformément à
lu thèse de Kindleberger. Pour la C.E.E., le Japon et l'Australie, elle semble due
aux taux de croissance élevés de ces pays, qui nécessitent un investissement import
ant et requièrent l'immobilisation à long terme de l'épargne. La situation contraire
prévalant aux États-Unis, l'épargne « inutilisable » à court terme de ces pays est
échangée contre l'épargne à long terme américaine qui ne peut être employée
sur place.
ABSTRACT The purpose of this study is to find an economic explanation for
the middle term pattern of the direct investments flows between industrial count
ries, and check it empirically.
It starts from the idea that American direct investments in developped countries
are financed through the short terms assets in dollars of the latter. For Great
Britain this financial intermediation of U.S.A., is due to the strong liquidity pre
ference of this country, in accordance with the Kindleberger thesis. As for E.E.C.,
Japan and Australia, it seems to be due to the importance of their grow rates,
which requires an important investment and, consequently, the long term tying
up, of saving. Since U.S.A. are in an opposite situation, the unusable short term
saving of these former countries is exchanged against the American long which cannot be used locally.
* Nous tenons à remercier le Professeur Kolm pour les conseils qu'il a bien voulu
nous donner, ainsi que M. Lendvaï, programmeur au C.E.P.R.E.M.A.P., pour les nombreux
calculs qu'il a effectués sur son ordinateur. FLUX D'INVESTISSEMENTS DIRECTS 477
INTRODUCTION
Le but de cette étude est de trouver une explication économique
des flux d'investissements directs entre pays hautement industrialisés,
valable dans le moyen terme.
Dans une première partie, nous présentons un certain nombre de
travaux théoriques et de recherches empiriques sur cette question,
qui nous semblent avoir mis en évidence certaines de ses caractéris
tiques les plus importantes. Le rôle des différences de préférence pour
la liquidité entre pays comme facteur explicatif des investissements
directs, et la fonction d'intermédiation financière des États-Unis qui
en découle, sont particulièrement étudiés.
Dans une deuxième partie, nous exposons un modèle de croissance
en économie fermée, et un autre en économie ouverte. Dans ce dernier
nous dégageons, comme facteurs explicatifs des investissements directs,
la préférence pour la liquidité, mais aussi le taux de croissance et le
taux d'épargne du pays considéré. En comparant les deux modèles,
nous déterminons les situations où une économie a intérêt à autoriser,
ou interdire, les échanges de capitaux avec les autres pays.
Dans une troisième partie, nous essayons de déterminer un indica
teur empirique des difficultés (facilités) de financement des investiss
ements intérieurs pour un pays, fondé sur la théorie de l'accélérateur.
Nous montrons que les investissements (à 1') étranger(s) sont fonction
de ces difficultés (facilités).
Pour les pays de la C.E.E., l'Australie et le Japon, les difficultés
de financer les investissements semblent dues à l'importance du taux
d'investissement, due elle-même à l'importance de leur taux de
croissance.
Pour le Royaume-Uni par contre, il faut rechercher l'explication
des difficultés de financer la formation brute de capital fixe intérieur
dans la forte préférence pour la liquidité de ce pays. REVUE ECONOMIQUE 478
1. Les fondements économiques
d'une analyse des flux de capitaux longs
entre pays hautement industrialisés
1,1. Survey des différentes analyses économiques
des mouvements de capitaux a long terme
Les investissements directs et de portefeuille sont des flux finan
ciers d'un pays «prêteur» vers un pays «emprunteur».
Les processus économiques par lesquels ces flux financiers donnent
naissance à des flux réels, c'est-à-dire se traduisent par un accroissement
des importations (resp. des exportations), en général, mais pas toujours
de biens d'équipement, peuvent être étudiés par les théories, assez
délicates, du transfert [14]. On sait que l'origine de celles-ci est dans
les tentatives d'analyse des indemnités de guerre du conflit franco-
prussien de 1870 et de la première guerre mondiale. Le débat Keynes-
Ohlin lors de ces dernières est resté célèbre [13], [26].
La conclusion de ces analyses est, d'une façon générale, que le
transfert des flux financiers en flux réels ne s'effectue que d'une façon
partielle. L'ajustement de la balance des paiements peut alors nécessiter
une détérioration des termes de l'échange du pays « prêteur » à carac
tère déflationniste, ou l'obligation pour celui-ci de dévaluer.
Des théories des investissements directs ou de portefeuille ont
tenté d'analyser le rôle qu'un transfert de bien d'équipement d'un pays
à un autre peut avoir sur l'équilibre ou la croissance de ces pays.
Beaucoup d'entre elles ont complètement oublié de traiter le pro
blème du transfert, ou plutôt ont supposé que le flux financier donnait
naissance à un flux réel équivalent. Comme ces études semblaient
préoccupées par des flux allant d'un pays industrialisé vers un pays
en vois de développement, voire un pays colonisé, l'hypothèse semblait
justifiée : les ressources financières étaient fournies au pays en voie de
développement afin qu'il les utilise à acheter, au prix courant, des
biens d'équipement au pays industrialisé.
Nous pouvons classer ces études en :
— simples analyses comptables fondées sur des principes économiques
très simples, exprimés en termes littéraires, de l'effet des flux de
capitaux longs sur la croissance de, par exemple, la Nouvelle-
Zélande [2], [6], [29], [30], ou les États-Unis [17] ;
— modèles formalisés d'équilibre [9], [12], [27], [28], ou de croi
ssance [3], [24] fondés sur des fonctions de production à facteurs ,
:
D'INVESTISSEMENTS DIRECTS 479 FLUX
complémentaires, le facteur rare étant le capital. Ils nous semblent
particulièrement aptes à l'étude des économies sous-développées du
type dual ;
— modèles formalisés d'équilibre [8], [10], [11], [23] ou de crois
sance [1] fondés sur des fonctions de production à facteurs substi-
tuables. Ils nous semblent particulièrement aptes à l'étude des
économies en voie de développement ayant dépassé le stade dual,
ou à l'étude des pays exportant des capitaux vers des régions sous-
développées ;
— quelques-unes ont pris conscience des problèmes de transfert, et
analysé les modifications des termes de l'échange qui lui sont
liées [4], [5], [23]. Elles conduisent à des calculs assez compliqués.
Notre étude est fondée sur une hypothèse très différente. Les flux
financiers à long terme entre les États-Unis et les autres pays haute
ment industrialisés ne donnent pas naissance, d'une façon fondament
ale, à des flux réels d'exportation

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