Une nouvelle collection archéologique du Mexique - article ; n°2 ; vol.10, pg 321-340
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1913 - Volume 10 - Numéro 2 - Pages 321-340
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Verneau
Une nouvelle collection archéologique du Mexique
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 10 n°2, 1913. pp. 321-340.
Citer ce document / Cite this document :
Verneau R. Une nouvelle collection archéologique du Mexique. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 10 n°2,
1913. pp. 321-340.
doi : 10.3406/jsa.1913.2863
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1913_num_10_2_2863UNE NOUVELLE COLLECTION ARCHÉOLOGIQUE
DU MEXIQUE,
Par R. VERNEAU.
(Planches VII- IX).
Il y a quelques semaines, un commerçant, qui a long-temps vécu dans
le voisinage de Cholula, m'offrit de me vendre, pour le Musée d'Ethno
graphie du Trocadéro, une collection comprenant environ 250 objets pré
colombiens, presque tous recueillis par lui-même ; un fort petit nombre
de ces objets ont été achetés à des Indiens. La beauté de certaines pièces,
l'intérêt scientifique de beaucoup d'entre elles me tentèrent, mais le
maigre budget dont je dispose ne me permettait pas d'en faire l'acquisi
tion, quelle que fût la modicité de la somme demandée. J'ai fait part de
mon embarras à un savant généreux qui, à maintes reprises, est venu,
en semblables circonstances, au secours de notre Musée et à qui on ne
fait jamais appel en vain lorsque l'intérêt de la science est en jeu ; ce
savant, c'est notre vice-président, le Prince Roland Bonaparte. Aux remer
ciements que je lui ai personnellement adressés, je prie la Société de
joindre les siens. J'espère, en effet, vous montrer que, dans la nouvelle
collection offerte au Musée d'Ethnographie, se trouvent des pièces de pre
mier ordre, qui méritent de figurer en bonne place dans les salles où cha
cun de vous pourra les étudier à loisir.
Aujourd'hui, je me bornerai, d'ailleurs, à mettre sous vos yeux quelques
échantillons de céramique ; dans une autre séance, je vous présenterai les
objets en pierre.
Je iï'ai,pas besoin de rappeler ici que, lorsqu'ils arrivèrent dans l'Ana-
huac — vers le milieu, croit-on, du vu6 siècle de notre ère — , les Tol-
tèques étaient les hommes les plus civilisés du Mexique. On s'accorde
généralement к leur attribuer L'introduction, dans le pays, du maïs, du
Société des Américnnistes de Paris. 21 SOCIÉTÉ DES ÀMÉÎlICANISTES DE PARIS 322
eoton, du piment et de nombreuses autres plantes utiles. Ils s'occupaient
de commerce, de science, d'art et d'industrie. Ce que je tiens à noter,
c'est qu'ils furent d'habiles céramistes, que, pendant des siècles, les pote
ries de Cholula furent les plus renommées de la région et qu'après la
migration vers le Sud de ces remarquables artisans, on continua, durant
de longues années, à suivre leur technique. Il n'est donc pas surprenant
que les objets dont je vais, vous entretenir, récoltés presque tous, jelerépète,-
au voisinage d'un de leurs principaux centres, renferment tant de pièces
d'une гееЦе beauté.
Les fiisaïoles sont nombreuses, et, cependant, elles ne m'arrêteront
pas longtemps, car elles rentrent, pour la plupart, dans des types déjà
connus. Tous ceux qui se sont occupés dé l'Amérique précolombienne
savent, en effet, qu'on a recueilli de tous les côtés, et notamment dans la
vallée de Mexico, une quantité considérable de ces petits objets en terre
cuite, dont la forme,- le décor -et les dimensions varient à l'infini.
Fig. 1, 1 its, 2 et 2 bis.
Profil et face supérieure de deux fusaïoles (?) en terre cuite, ornées,
Tune d'une salamandre en relief, l'autre d'une salamandre gravée (gr.nat.).
Au point de vue de la forme, je mentionnerai, dans notre nouvelle
série, des fusaïoles discoïdes, aplaties, des fusaïoles tronconiques plus
ou moins surbaissées, d'autres en forme de calottes spheriquesj etc.
Il est extrêmement rare de rencontrer des fusaïoles sans déeôr. Parfois,
l'ornementation consiste- jen simples circonférences concentriques, tracées
dans la pâte même des objets, mais, le plus souvent, on observe des com
binaisons de lignes droites, de lignes brisées, de lignes courbes, ou bien
des grecques, des motifs pectiformes, des fers-à cheval, Ces décors en
creux ont été tracés soit avant, soit après la cuisson ; dans le premier cas,
les traits atteignent fréquemment plusieurs millimètres de largeur, mais,
dans le second, ils sont beaucoup plus fins et peuvent se réduire àxles NOUVELLE COLLECTION ARCHÉOLOGIQUE DU MEXIQUE 323 UNE
lignes d'une extrême ténuité. Lorsque les creux sont d'une certaine lar
geur, c'est le dessin en relief qu'ils limitent que l'ouvrier a voulu faire
ressortir ; dans le cas contraire, on se trouve en présence d'une véritable
gravure. Ces deux modes de décor s'observent très nettement sur de
petites pièces qui sont ornées, non pas de lignes droites ou courbes, mais
de salamandres. Nul n'ignore que ce- batracien était fréquemment figuré
par les artistes du Mexique, de l'Amérique centrale et de l'Amérique du
Sud ; il n'est pas rare de le voir entrer dans l'ornementation des fusaïoles
de l'Anahuac ; l'une de nos nouvelles pièces (fig. 1) nous montre l'animal
représenté en relief avec assez de fidélité; l'autre (fig. 2) porte une sal
amandre finement gravée et très reconnaissable.
Parmi les fusaïoles, il en est qui sont recouvertes totalement d'une
engobe brun-rouge lustrée avec tant de soin que les objets semblent avoir
été vernis. Il n'est pas rare que Tengobe n'ait été appliquée que sur une
partie de l'objet, ou même qu'elle fasse complètement défaut;
Les dimensions et le poids des objets qu'on a fait rentrer dans la caté
gorie des fusaïoles varient dans des limites extrêmement étendues. Pour
m'en tenir à la série qui motive cette communication, je citerai -une pièce
qui mesure 62 millimètres de diamètre^ tandis qù'iine autre ne
dépasse pas 22 millimètres. Le poids oscille entre 72 grammes et
4 grammes 1/2. C'est surtout l'existence du trou central qui a fait con
sidérer ces terres cuites comme des pesons de fuseau ;mais il convient de
noter que ce trou, qui peut atteindre 12 millimètres de largeur, offre par
fois un diamètre inférieur à 3 millimètres. A priori, on a peine à croire
qu'une rondelle du poids de 4 grammes 1/2, enfilée dans un bâtonnet de
moins de 3 millimètres de diamètre, constitue un instrument pratique
pour filer. Cependant, lés paniers à ouvrage, qu'on extrait, au Pérou, des
tombes de femmes, renferment souvent des fuseaux minuscules, encore
garnis de fils de laine ou de coton et munis de fusaïoles aussi peu volu
mineuses que nos petites pièces de l'Anahuac. Néanmoins ces fusaïoles,
d'un diamètre transversal fort réduit, s'allongent généralement de manière
à affecter la forme d'un cylindre ou de deux troncs de cônes allongés,
accolés par leurs bases, et se prêtent beaucoup mieux à Г enroulement du
fil qu'une petite fusaïole discoïde. Ne pourrait-on pas supposer que les
minuscules disques de la vallée de Mexico, décorés avec grand soin
sur leur face renflée, étaient, en partie, destinés à être fixés sur le vête
ment, peut-être à servir de boutons?
Parmi les objets auxquels il est permis d'attribuer un usage vulgaire,
je signalerai une sorte de cuiller en argile parfaitement cuite, dont le
manche est cassé à 13 millimètres du cuilleron. Gélui-ci, qui mesure 324 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARÍS
o3 millimètres de largeur et 13 millimètres de profondeur, porte, au
dos, une ornementation consistant en deux lignes courbes en relief qui
se rejoignent à leurs extrémités et qui limitent un espace affectant exac
tement la forme d'un fer à cheval. Cet espace est subdivisé en plusieurs
cases par des rayons saillants contenant des points en relief.
Fin. 3. — Brûle-parfums en terre cuite (1Д gr. nat.J.
Un autre objet (fig. 3) ressemble au précédent, mais il est de dimens
ions plus grandes et le cuilleron, de 135 millimètres de diamètre, est
percé de six trous, dont un occupe le centre et dont les cinq autres sont
disposés en cercle, sur le pourtour. Le manche, de 16 centim

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