Vers une revision critique et statistique : aspects de la révolution agraire en Angleterre au XVIIIe siècle - article ; n°1 ; vol.11, pg 29-41
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1956 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 29-41
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

H. G. Hunt
Paul Leuilliot
Vers une revision critique et statistique : aspects de la révolution
agraire en Angleterre au XVIIIe siècle
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 11e année, N. 1, 1956. pp. 29-41.
Citer ce document / Cite this document :
Hunt H. G., Leuilliot Paul. Vers une revision critique et statistique : aspects de la révolution agraire en Angleterre au XVIIIe
siècle. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 11e année, N. 1, 1956. pp. 29-41.
doi : 10.3406/ahess.1956.2511
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1956_num_11_1_2511une revision critique et statistique Vers
ASPECTS DE LA RÉVOLUTION AGRAIRE
EN ANGLETERRE AU XVIIT SIÈCLE
V article de M. G. Hunt, étudiant de V Université de Leicester et de la London
School of Economies and Political Science, docteur de V Université de Londres
avec une thèse intitulée The parliamentary enclosure movement in Leices
tershire (1730-1830), attire VaUention sur les tendances et les directions vers
lesquelles s'oriente actuellement Vhistoire agraire chez nos voisins britanniques.
D'une part, vers V archéologie agraire, à preuve le récent livre de M. Beres-
ford (The lost villages of England, 1954). D'autre part, et c'est le sujet de
V article qu'on va lire, « vers une revision critique et statistique » du mouvement
des enclosures. Parti de Vhistoire locale fort attentive, M. W. G. Hoskins — à
preuve ses Studies in Leicestershire agrarian history (1949), ses Devonshire
studies (en collaboration avec H. P. R. Finberg, 1952), sans parler du volume
encore consacré au Devon dans la collection du New survey of England (1954)
et de sa contribution à Vhistoire du Leicestershire (dans The Victoria county
history — vient ainsi de parvenir à une synthèse réussie sur la formation du
paysage anglais1. Rappelons également son rapport fort explicite sur V agricul
ture anglaise aux XVIIe et XVIIIe siècles, au dernier congrès international
des sciences historiques.
Une triple série de remarques se dégage de la mise au point de Vun de ses
élèves : quant à la méthode employée ď abord, quant aux résultats auxquels il
est parvenu, quant à V orientation des recherches ultérieures. Les témoignages
contemporains, «littéraires», celui de A. Young — si souvent invoqué, pour citer
cet unique exemple — apparaissent par trop insuffisants pour rendre compte des
faits. Le recours s'impose donc aux statistiques, qui permettent V étude des cas
concrets.
1. The making of the English landscape, Londres, Hodder et Stoughton, 1955. 30 ANNALES
II en ressort que les paysans ríont pas perdu leurs terres ďune façon révo
lutionnaire à la suite des enclosures, lesquelles sont fort loin d'expliquer, à elles
seules, V exode rural vers les fabriques urbaines issues de la « révolution indust
rielle ». L'évolution fut lente. Sans doute faudrait-il préciser et souligner V in
fluence des années de guerre 1793-1815.... Des plus récentes études il ressort
aussi que Jethro Tull et « Turnip Townshend » ne furent pas de si grands pion
niers de V agriculture scientifique et que les fameux navets n'ont pas partout
connu un succès... légendaire, mais la légende a la vie dure, du moins en
France, sous des plumes pourtant autorisées.
Des études circonscrites, régionales, sont donc avant tout nécessaires et, par
delà, sans doute, apparaît suggestive Vhistoire comparée. Car V individualisme
agraire, dont Marc Block a retracé la genèse chez nous au XVIIIe siècle,
apparaît bien différent de part et ďautre de la Manche. Et il faut à cet égard
en revenir aux différences de structures sociales. Autre exemple de cet apport
des conceptions sociologiques à Vhistoire dû à Marc Bloch et qui n'est pas resté
sans écho à V étranger. Ce que nous apprend H. G. Hunt (devenu notre élève
à la 6e section de V École Pratique des Hautes Études et qui, faut-il esvérer,
poursuivra précisément de telles recherches d'histoire agraire comparée) de la
position foncière du clergé, par exemple, est significatif.... Ces points de vue
nouveaux visent, en définitive, à intégrer les divers « aspects de la révolution
agraire » dans la conjoncture générale de Vhistoire économique : plus que la
démographie, semble-t-il, intervinrent les prix ď une agriculture commercialisée1.
Paul Leuilliot
* *
Un des plus importants aspects de la révolution agraire en Angleterre
au xvuie siècle est bien celui des « enclosures » et du partage des communaux.
Il existe, en effet, une vaste documentation quant au rapport de cette « révo
lution agraire » avec la crise sociale de la seconde moitié du xvine siècle,
émanant des agronomes2 et d'auteurs de brochures contemporaines. Ce
fut la base des études publiées dans le premier quart de notre siècle. Certes
elles utilisent aussi des documents originaux, mais leurs méthodes de recherches
n'allaient pas sans inconvénients. Les brochures du xvnie siècle, avec leur
allure polémique, fournissent rarement des détails précis ; Arthur Young
et ses correspondants étaient mieux informés à ce point de vue, leurs rapports
cependant ne nous permettent guère de généraliser sur les questions d'impor
tance. D'ailleurs, bien que les auteurs d'ouvrages modernes relèvent beau
coup de faits nouveaux, leurs recherches sont extensives3; autrement dit,
1. Sur l'ouvrage précité de M. Beresford, voir The agricultural history review publiée par
The British Agricultural History Society (vol. Ill, 1955, part. II, p. 107-113). Signalons égal
ement de W. H. Chaloner, Bibliography of recent works on enclosures, the open field and related
topics, Ibid, vol. II (1954), p. 48-52.
2. Notamment les articles d'Arthur Young dans les Annals of agriculture et les rapports
des agronomes provinciaux (1793-1815) au Board of Agriculture.
3. A l'exception, importante, des études sur le land tax returns de H. L. Gray, Yeomen
farming in Oxfordshire from the sixteenth to the ninenteenth century (Quarterly journal of economics,
1909-1910), et de A. H. Johnson, The disappearance of the small landowner (Oxford, 1909). RÉVOLUTION AGRAIRE AU XVIII* SIÈCLE 31 LA
ils bâtissent des hypothèses générales sur des cas particuliers, et dispersés.
Ce qui est fort utile pour souligner les problèmes et révéler l'importance
«de la « révolution agraire », mais les faits allégués concernent un nombre de
cas relativement restreint (si l'on considère l'étendue du pays) et peut-être
trompeur1. Ce qui manquait, c'étaient des chiffres précisant les rapports
d'interdépendance entre les différents phénomènes économiques et sociaux
de l'époque2.
C'est pourquoi les récentes recherches des historiens ont visé à étudier
intensivement ces problèmes sur le plan régional et à se servir de documents
jusqu'ici presque complètement négligés. Il faut, en conséquence, modifier
certaines conclusions, jadis acceptées, concernant cette révolution agraire.
C'est sur ces nouveaux points de vue que l'on voudrait surtout insister en
esquissant l'importance des documents récemment découverts, en signalant
les conclusions des recherches suscitées, d'après ces documents, et en pré
sentant sommairement nos propres recherches (dans le Leicestershire).
* *
Et d'abord, envisageons la méthode des clôtures. La tâche des commissaires
était d'une importance fondamentale, car ils étaient investis d'un pouvoir
presque absolu8 pour effectuer le remembrement comme bon leur semblait ;
dans l'intérêt de l'efficacité et de l'équité, il fallait donc des gens honnêtes
autant que compétents4. Cependant, de nombreux auteurs estiment que les
grands propriétaires, ayant pouvoir de nommer les commissaires, choisirent
des hommes peu qualifiés pour un tel travail technique en tenant surtout
compte de leurs propres intérêts. P. Mantoux, par exemple, écrit que le
« lord of the Manor, le recteur, et un petit nombre des principaux commoners
monopolisent et distribuent les nominations. Ils choisissent des hommes à
leur dévotion à moins qu'ils ne préfèrent siéger eux-mêmes. La toute-puis
sance des commissaires, c'est la leur. S'étonnera-t-on qu'ils en aient usé à
leur avantage ? 5 » On a d'ailleurs critiqué le travail des commissaires, en

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