Vestiges de la langue des Protobulgares touraniens d Asparuch en bulgare moderne - article ; n°1 ; vol.1, pg 38-53
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Vestiges de la langue des Protobulgares touraniens d'Asparuch en bulgare moderne - article ; n°1 ; vol.1, pg 38-53

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Description

Revue des études slaves - Année 1921 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 38-53
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1921
Nombre de lectures 13
Langue Français
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Extrait

St. Mladenov
Vestiges de la langue des Protobulgares touraniens d'Asparuch
en bulgare moderne
In: Revue des études slaves, Tome 1, fascicule 1-2, 1921. pp. 38-53.
Citer ce document / Cite this document :
Mladenov St. Vestiges de la langue des Protobulgares touraniens d'Asparuch en bulgare moderne. In: Revue des études
slaves, Tome 1, fascicule 1-2, 1921. pp. 38-53.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1921_num_1_1_1002VESTIGES DE LA LANGUE
DES
PROTOBULGARES TOIJRANIENS D'ASPARUCH
EN BULGARE MODERNE,
PAR
ST. MLADENOV.
I
Reste-t-il dos vestiges de la langue des Protobulgares toura-
niens d'Asparuch dans le bulgare moderne, lequel est, comme l'on
sait, une langue purement slave?
La question est intéressante en soi; elle ne l'est pas moins en
ses relations avec divers problèmes du domaine de l'histoire, du
l'ethnographie, de l'anthropologie. Sans doute anthropologues et
ethnographes ne peuvent arriver à une solution définitive sans
le secours des historiens et des linguistes; et il faut bien recon
naître que ces derniers, s'ils étudient cetle question depuis assez
longtemps, — un siècle et demi — , n'ont abouti successivement
qu'à des résultats très différents, sinon même diamétralement op
posés.
Ainsi, de l'avis d'un explorateur aussi sobre du passé des Bul
gares que le feu professeur Drinov, il n'y aurait en bulgare aucun
mot dont on puisse dire avec certitude qu'il est un vestige de la langue
finnoise d'Asparuch (ll D'nutre part un savant allemand, qui ne
M Погледъ врьхъ ироисхожданьс-то на блъгареши народъ и начало-то на
блъгарска-та исторія dans Съчинения на M. С. Д ріпова , издава Българското
Книжовно Дружество въ София подъ редакцията на ироФес. В. Н. Златарски ;
томъ I (София, 1909), стр. 48. Quant aux mots кумиръ, капище, вльхвь, njm-
пратъ, сополъ. млъпия, чудь, исполинь, où Šafařík prétendait voir d'anciens él
éments linnois, ľliistorbn bulgare était sceptique et avait de bonnes raisons (cf.
Ст. Младеновъ, Мнимите фински думи въ българския езикъ, dans le Сборникъ
въ честь на проФесоръ Ив, Д. Шишмановъ по случай на тридесетгодишната
му научна д-Ьйность 1889-1919» София, 1920, }>р- 7'1~9^)-
Revue des Etudes slaves, tome I, 1921, ľasc, 1-2. DR LA LANGUE DES PROTOBULGARES. 39 VESTIGES
connaissait d'ailleurs ni la langue paléobulgare ecclésiastique ou
и vieux slave », ni le bulgare moderne de la littérature et des par-
1ers, M. Rosier, a voulu découvrir certaines traces de la langue
d'Asparuch (finnoise, suivant son avis) à travers le roumain qui
pullule, comme on sait, d'emprunts vieux slaves. Tels mots slaves,
et en particulier bulgares, comme бара, д'Ьлъ, лопата, голішь
etc., ne seraient, d'après lui, que des reliefs du parler finnois
de la horde d'Asparuch , car tous ils auraient leurs correspondants
dans le groupe linguistique finno-ougrien et samoyède. Et l'auteur
de cette hypothèse pensait lui donner quelque force par les rap
prochements les plus singuliers : roum. lopata = samoyède lap, lab,
lappa, laba. . . ; roum. deal= sam. teal . . . Il rapprochait même
le roumain siktir « ein walachisches jetzt gänzlich unverstandenes
Verwunschungswort » de Schitkir ou Tschitkir, le nom d'un démon
des tribus de l'Oural, alors qu'en réalité le roumain siktir n'est
qu'une forme du verbe turc sikmek « futuo »... C'en est assez
pour juger de la valeur des étymologies de Rosier.
Aussi bien l'hypothèse de l'origine fmno-ougrienne des Proto
bulgares d'Asparuch est-elle morte avant même d'être devenue
viable, et tous les essais tentés en vue de retrouver en vieux slave
ou en bulgare moderne des restes de leur parler, soi-disant finno-
ougrien , ne comportent pas la moindre critique.
L'hypothèse finno-ougneiice est remplacée depuis longtemps par
l'hypothèse turco-tatare, qui apparaît comme la plus satisfaisante
à tout point de vue, si l'on admet que l'hypothèse de l'origine slave
des Protobulgares d'Asparuch doive être écartée. L'auteur du grand
traité Die tiirkischen Elemente in den sňdost- und osleuropäischen Spra-
chen (dans les Denkschriften de l'Académie royale de Vienne, cl.
phil.-hist., t. XXXIV, 1 88/i , ot XXXV, і 885 , avec les Nachtmge,
ibid., t. XXXVII, 1888; t. XXXVIII, 1890), le célèbre slaviste
Miklosich, relevait que la deuxième période des emprunts slaves
aux dialectes turco-tatares se place à la fondation du royaume bul
gare du Danube, c'est-à-dire à la deuxième moilié du vne siècle, et
que les mots turcs empruntés à cette époque ne se trouvent pas
chez tous les peuples slaves, mais au contraire sont restreints
aux Bulgares et à ceux des autres Slaves qui ont reçu leurs livres
ecclésiastiques des Bulgares : tel est, par exemple, le cas du
mot санъ (du turco-tatare sanamak «compter, estimer»). Miklo
sich, cependant, ne donnait aucune liste spéciale de ces emprunts
turcs de la «deuxième» époque qui, précisément, ne seraient
autres aussi que les restes en question de la langue protobulgare 40 ST. MLADENOV.
d'Asparuch. Ces restes se trouvent dispersés dans sa liste générale,
et c'est sur le fond de cet!e liste qu'un savant bulgare, M. Siš-
manov, a détaché les douze mots suivants comme «empruntés,
directement, dès la plus ancienne période de la littérature slave
ecclésiastique, à la langue protobulgare des conquérants» :
вагатк, бисеръ, болярииъ, бубр-Ьгъ, бъмъчугъ, б-Ьл-Ьгъ, иа-
шеногъ, санъ, сосонъ, хаганъ, чрьтогъ (Ив. Д. Шиш-
мановъ, Критиченъ прътледъ на въпроса за произхода на
прабългарите отъ езиково гледище и етимологиигЬ на
името « Българинъ » . dans le Сб. Мин. , кн. XVi-XVIÏ , София,
1900, p. 672),
Un mot, dans cette liste, nous surprend dès l'abord : c'est
Байти. La racine ба- de вагати «fabulari, enchanter, faire de la
magie ... », баснь « fable ...» etc. , est non seulement une racine
slave commune, mais aussi une racine indo-européenne: i.-e.
*bhä-, dans une masse de mots comme lat. jari, fabula, in-fäns,
si. otroku, gr. (pripi, dor. фаџ(, arm. ban «parole; mot, terme:
langue, langage. . . », etc. Et si l'on croit retrouver cette racine en
turco-tatare (tchag. baj «lien, charme, enchantement»; bajlamak
« attacher, charmer, enchanter », voir Vámbéry Cagataische Sprach-
studien, pp. 2 á 3-2 u 4), ce n'est que par l'effet d'une coïncidence
apparente, car le rapprochement des mots slaves avec les mots
tchagataïens est faux, la notion fondamentale des mots turco-ta-
tares en question n'étant point celle de « fabulari » , mais celle de
« attacher », d'où « charmer, enchanter » : le savant hongrois Vámb
éry les rapproche en effet (Etymologisches Wôrterbuch der turko-
talarischen Sprachen, pp. 192-19З, n° 20Д, 11) du ouïgour bamak
«schliessen, binden»; du turcoman bôjû, bûjû «Zauber»; biijûle-
mek « bezaubern » ; de l'osmanli baaly « gebunden , bezaubert » ; du
yakout bai, bajabyn «binden, verbinden», etc. L'hypothèse de
Miklosich-Sišmanov nous présentant le verbe slave Байти comme
un emprunt turc semble de la sorte dénuée de fondement; et cette
seule erreur, qui frappe au premier coup d'œîî dans la liste pro
duite , ne peut que provoquer quelque scepticisme à l'égard de la
liste tout entière. Il ne faudra pas nous étonner, après cela, que
l'un des maîtres de la linguistique bulgare, M. Milelic, en vienne
à contester toute trace de l'influence de la langue turco-tatare
d'Asparuch dans le vieux slave et le bulgare moderne, — mais
cela, il est vrai, après la publication récente d'une liste beaucoup
plus longue des prétendus vestiges de la langue protobulgare
d'Asparuch eh bulgare moderno, VKSTIGKS I)K Ї,Л LANfillK DKS PROTOBIJLGARKS. Д1
C'est dans la revue bulgare Общъ подемъ (íre année, Sofia,
1917, n° XVIII, pp. 86/1-88-2) que M. Ivan Manolov ^ publiait,
il y a trois ans, son article sur l'origine ouralo-altaïque des anciens
Bulgares. 11 y acceptait sans nulle réserve toute la liste de M. Siš-
manov, et se déclarait persuadé par surcroît que cette liste devait
encore être complétée par de nombreux éléments ouralo-altaïques
(turcs) du bulgare moderne. Et ces éléments, il n'hésitait pas à les
signaler à ses lecteurs. Il y a loin, malheureusement,

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