Juu San
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Description

Etudiant gabonais sans histoires, la vie de Ben va basculer le jour de sa rencontre avec Orio, un mystérieux petit-gris qui lui confiera une tâche bien mystérieuse: Retrouver et réunir 13 artefacts sensés protéger le monde d'une immense menace...

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Publié le 27 octobre 2011
Nombre de lectures 238
Langue Français

Extrait

Ils étaient maîtres de tout, leur savoir était sans précédent et leur puissance hors du commun.
Mais la puissance s’accompagne souvent de l’arrogance et leur arrogance causa leur perte.
Ils réveillèrent un fléau sur le monde face auquel tout leur savoir, toute leur puissance semblait dérisoire.
Au crépuscule de leur existence, alors que tout espoir était perdu, les 13 pouvoirs leur furent apportés et in extremis la menace fut arrêtée.
Hélas, il était trop tard. Ils avaient tout perdu et leur mémoire s’effaça au fil des âges pour ne devenir qu’un vague écho du passé.
Mais ce n’était pas fini, les 13 n’ont servi qu’à retarder l’inévitable. Des millénaires après « L’Ouverture » le fléau se remettra en marche pour la destruction totale.
Note de Caron Lir-Iaros.
"Il y a un autre Soleil dans le ciel, un Soleil Démon que nous ne pouvons voir. Il y a longtemps, même avant le temps de nos arrières grand-mères, le Soleil Démon a attaqué notre Soleil. Des comètes sont tombées, et un terrible hiver à couvert la Terre. Presque toute vie a été détruite. Le Soleil Démon a attaqué de nombreuses fois auparavant. Il attaquera encore.
D. Whitmire et J. Matese.
Chapitre 1 : Je m’appelle Orio.
 Les vagues déchaînées venaient s’aplatir avec une force inouïe contre les bords de la falaise. Chacune d’elles, aussi grande que des gratte-ciels, semblait être animés par une volonté propre dont l’excitation ou plutôt la frénésie augmentait minutes après minutes. Mais cette impression ne se limitait pas aux vagues, l’environnement tout entier vibrait à l’unisson comme si ce monde attendait un évènement particulier. D’immenses et étranges panaches dorés striaient le ciel à une fréquence et une vitesse vertigineuse. Il faisait nuit, un astre immense trônait également dans le firmament il se déplaçait lentement mais pas comme le ferait un satellite ; non, il grossissait, il prenait de l’ampleur, ça se rapprochait, l’astre avait un air familier, de vastes étendues d’eau clairsemées de cinq grands continents enveloppées de spirales blanc-neige, c’était la Terre… _MonsieurMe’Toré, ce qu’il se passe dehors vous semble-t-il plus intéressant que mon cours ?  Le jeune homme pris sur lui pour ne pas sursauter tandis qu’il reprenait ses esprits sous le regard amusé de ses amis et celui furieux de son professeur de Marketing Opérationnel. Ce n’était jamais une bonne chose d’être choppé entrain de rêvasser pendant un cours et surtout pas avec ce professeur-là.  _Non monsieur, je pensais au cours justement. Balança le jeune homme, conscient qu’il s’agissait d’une bien piètre réponse et qu’il aurait pu trouver quelque chose de beaucoup plus intelligent à dire, ou la fermer tout simplement.  Monsieur FabriceMba-Engoro, Docteur ès Marketing et Science de Gestion, diplômé de l’Université de Bordeaux IV retira ses lunettes et fixa d’un regard perçant son étudiant. _Voulez-vous jouer au plus malin avec moi ?  Une goutte de sueur froide traversa l’échine du jeune garçon. Il ne savait plus quoi répondre à présent, ce n’était jamais une bonne chose lorsque monsieurMba-Engororetirait ses lunettes et la partie de son cerveau qui servait à la réflexion semblait être soudainement tombée en panne. Mais visiblement, le prof semblait être en attente d’une réponse. _Heu…  Il entendit derrière lui certains de ses condisciples ricaner. Et quelque chose fit alors un tour dans sa tête.Benoît TerryMe’Toré, respira profondément et souleva son sac facteur sous les regards surpris de l’assistance. Sous un silence de plomb, sans même lancer un regard sur les
autres étudiants ni sur le professeur, il se dirigea vers la porte de sortie et posa la main sur la poignée. _Oh, il a pété un câble ou quoi ? Lança quelqu’un dans la salle.  Mais le jeune garçon n’y prêta plus attention, il tourna la poignée. Lorsqu’il claqua la porte derrière lui il se rendit compte qu’il venait de faire ce qu’on appelait « Une bien belle connerie », mais il était trop tard pour faire autre chose que continuer sur sa lancée donc il marcha sans vraiment savoir ce qu’il devait faire maintenant, sans vraiment savoir ce à quoi il pensait exactement.  22 ans, étudiant gabonais en Marketing et Commerce Internationale à l’Ecole Supérieure Nationale des Sciences de Gestion,BenoîtouBencomme ses amis aimaient l’appeler ne s’était jamais vraiment sentit dans son élément au sein de cet établissement. L’économie, le marketing, la logistique, la comptabilité la gestion d’entreprise tout cela était bien passionnant mais lui depuis son plus jeune âge il nourrissait le rêve d’être astronaute ou archéologue, fruit certainement d’une enfance bercée de films de science-fiction et de documentaire en tout genre. Mais le Gabon n’avait certainement pas besoin d’archéologues, encore moins d’astronautes. Alors en grandissant il avait fait taire ses rêves d’enfance et opter pour quelque chose de raisonnable. Le problème c’était que la motivation n’avait pas suivi et plus les jours avançaient plus il se sentait enfermé, étouffé dans quelque chose qu’il ne voulait pas vivre. Peut-être que c’était ça l’explication de son geste, il était sous pression depuis un moment et là il avait tout simplement craqué.  _Qu’est-ce que tu pourras bien dire à tes parents pour expliquer ça mon vieux ? Se dit-il tandis qu’il arpentait les couloirs vides de l’établissement.  Il pouvait être sûr et certain d’avoir écopé d’un zéro semestriel en cours de Marketing Opérationnel après sa petite scène face à MonsieurMbaqui signifiait direct la session de. Ce rattrapage, comme c’était passionnant tout ça… Et encore, cela pouvait être pire si jamais le très influent professeur se décidait à faire alourdir la sanction. Le jeune homme desserra sa cravate et déboutonna le col de sa chemise. Au moins s’il était exclu définitivement, il n’aurait plus à s’habiller comme un salarié d’entreprise comme l’exigeait le code vestimentaire de l’école. C’était cool en première année mais là ça devenait franchement barbant. _Alors voilà le premier étudiant au monde à avoir joué les rebelles face à MonsieurMba, lança soudainement une voix féminine derrière lui, le tirant de sa réflexion.  Une jolie fille s’approchait de lui le regard amusé. La silhouette fine et élancée, Elle portait un joli chemisier en soie rouge et une jupe droite taille haute noire. C’étaitDoriane, brillante étudiante de compta et accessoirement l’une des meufs les plus hot de l’école. Tout ce qui portait un pantalon dans l’établissement avait tenté au moins une fois de lui faire des avances. Bien entendu,Benet son éternelle propension à aller à contre-courant n’avait jamais rien fait de tel même s’il fallait admettre qu’elle lui plaisait énormément. D’ailleurs il se sentait déjà devenir maboule. «Ne dis pas de bêtises mec, se dit-il dans sa tête. Pas cette fois concentre toi, concentre toi soit naturel, n’en fait pas trop et ça ira ».  _Heu… De… Comment tu le sais ? Bégaya-t-il à son grand dam.
 _J’ai une amie dans ta classe, Olivia. Répondit la jeune fille en souriant. Elle vient de m’envoyer un sms… Qu’est-ce qu’il t’a pris ?  Ben leva les épaules.  _J’en sais rien du tout. J’ai agis sans réfléchir, c’était complètement idiot.  _Ça arrive à tout le monde lui dit-elle. Tu vas faire quoi maintenant ? _Je sais pas, me suicider ou postuler à la Gendarmerie ou la Police Nationale, ce qui reviendrait au même d’ailleurs.  Doriane ricana.  _Ne dis pas n’importe quoi ça ira.  Elle lui tapota l’épaule, le rythme cardiaque du jeune homme s’accéléra. «Mais calme toi mec, c’est juste une tape amicale! ».  _Heu… Bon ben moi je vais rentrer chez moi maintenant, bredouilla-t-il. C’était mon dernier cours de la journée… donc heu…  _Moi aussi ma journée est finie. Dit la jeune fille en passant sa main dans ses cheveux.  Il se gratta la nuque, ne sachant pas vraiment quoi ce qu’il était supposé dire après ça. Pas difficile de comprendre que le jeune garçon n’avait jamais bien été doué avec les filles.  _Bah c’est cool ! Bon ben bonne journée alors… lâcha-t-il enfin en commençant à s’éloigner doucement.  Doriane le fixa un moment avec la même expression qu’aurait eu un enseignant de CE2 en découvrant que le nouvel élève de la classe ne savait pas faire une division. Elle soupira brièvement.  _Après ce que tu viens de faire tu veux rentrer chez toi comme ça ? Fit-elle. Il est bientôt midi, on est vendredi, on pourrait aller quelque part prendre un morceau, je t’invite…  Il fronça les sourcils. Dans sa tête, sa petite voix sonna « Calme toi Ben, ce n’est pas ce que tu crois, calme toi c’est quand même Doriane, la meuf la plus hot de l’école, ça ne peut pas être ça… Je rêve ou bien elle a quelque chose derrière la tête ? Non, non, non ça ne peut pas être ça ! ». Apparemment, le dialogue intérieur était la seule chose que son cerveau était capable d’effectuer car les autres fonctions semblaient être encore tombées en panne.  _D’accord, mais où ? Put-il enfin répondre après un temps de réflexion ridiculement long. 1 _Tout près de chez moi il y a un petit resto sénégalais où on fait le meilleurtiepde tout Libreville ça te dis ?  Ben leva les épaules, quand il s’agissait de bouffe, pas besoin de réfléchir très longtemps.  _Pourquoi pas ? Mais pas question que tu payes tout on fait fifty fifty !  _Joue pas au macho avec moi toi! J’ai dit je t’invite, point trait !
*
1 Plat national sénégalais, appelé aussi riz au poisson, accompagné de légumes.
*
*
Tout s’était passé comme dans un rêve. Doriane avait dit vrai, letiepque Ben avait pu déguster au restaurant sénégalais était une vraie œuvre d’art. Ils étaient ensuite allés prendre une glace dans un petit café de la place, juste avant de prendre un taxi pour se rendre chez Doriane qui voulait absolument montrer un film à Ben. Ce dernier avait été très crispé au début, mais au fur et à mesure de la conversation, Doriane été parvenue à le mettre à l’aise et même s’ils étaient dans le même établissement depuis la première année, ils firent plus ample connaissance.  A la grande surprise de Ben, la jeune fille partageait à peu près les mêmes intérêts que lui. Elle était hyper fan de science-fiction, de manga et plus surprenant elle avait chez elle une tonne de jeux vidéo et elle était très rêveuse. Cela contrastait énormément avec l’image de la fille ultra bosseuse, hyper sérieuse qu’elle laisser paraître à l’université. Doriane vivait dans un beau quartier du nord de Libreville, en bordure de plage, les routes y étaient bien pavées (contrairement au quartier de Ben où les nids de poules se contaient par centaines) et les maisons avaient toutes d’immenses murs avec de grands portails d’où sortaient souvent de luxueuses voitures.  Le taxi les déposa devant un très beau portail noir entouré d’une grande barrière orange. En voyant la maison de son amie, Ben commença à se demander s’il aurait un jour le courage de l’inviter chez lui en retour. La maison, au style néo-grec, ce qui était assez rare au Gabon, était deux fois plus grande que chez lui avec un jardin très bien entretenue et une arrière-cour qui donnait sur la plage. L’intérieur était également très bien soigné, une douce odeur de menthe flottait dans les couloirs climatisés. Doriane conduisit Ben jusqu’au deuxième salon, là où elle était autorisée à amener ses amis. Le jeune garçon en voyant les fauteuils, l’écran plasma ainsi que tout le dispositif surround n’osa même pas chercher à imaginer à quoi devait ressemblait le premier salon. _Je vais mettre un haut plus confortable, lui dit la jeune fille en l’invitant à s’asseoir sur le fauteuil. Mets-toi à l’aise, j’arrive dans quelques minutes.  Lorsqu’elle disparue, Ben soupira en mettant les mains sur la tête. Quelle journée ! Il n’arrivait toujours pas à croire qu’il venait de passer une bonne partie de ce vendredi avec Doriane, l’inaccessible Doriane. Mais il ne fallait pas s’emballer pour autant, la plupart du temps, les filles aimaient Ben plus en ami qu’autre chose et ça pouvait très bien être le cas avec celle-là.  _Bienvenue à Gattaca! Fit Doriane en réapparaissant dans la salle. Elle brandissait un DVD avec un large sourire. Tu vas voir, c’est un chef-d’œuvre !  Avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, la jeune fille s’empressa d’insérer le disque dans le lecteur, appuya sur lecture et se jeta sur le fauteuil à coté de Ben. Le film commença, le jeune homme sentant qu’il était un peu crispé dans son fauteuil tenta de se détendre et s’adossa plus confortablement en soupirant. Il commençait également à sentir ses paupières un peu lourdes, il avait pour habitude de faire une sieste après un bon repas, mais il se sentait tout à fait capable de s’en passer. A peine le film commença, il sombra dans le sommeil.
 Il était ailleurs, non, il était toujours au même endroit, mais c’était différent. Les sensations étaient différentes. Il était toujours là, mais il regardait sous un autre angle, il entendait autre chose, il se sentait différent tout en étant le même. Il regarda tout autour de lui, Doriane n’était pas là, du moins pas sous le même angle de perception, puisqu’il n’avait pas changé de lieu. Donc elle était toujours là, mais pas avec lui. Il le savait sans avoir appris, dès qu’on percevait sous cet angle, ces notions s’intégraient d’elles-mêmes, comme un réflexe mental. Il sut que tous les autres savaient également qu’il était là. Furieux, ils avaient déjà commencés à se lancer vers lui. Même si le temps ici tout en étant le même, avait des propriétés différentes, il savait qu’ils n’allaient pas tarder à le trouver. Ils étaient nombreux, il sentit leur haine, leur mépris, leur soif. Sous cet angle la mort, était là même et quand les autres allaient arriver c’était l’unique sort qui l’attendait. La seule chose que l’être ignorait c’était pourquoi il était là et comment il avait fait pour se révéler à cet angle. D’ailleurs les autres aussi outre leur haine féroce dégageaient un fort sentiment de trouble.  Alors qu’il fit une découverte, le plus proche de ses poursuivant arriva à hauteur de sa vue. Sous cet angle, l’être n’était plus humain, la sensation de peur n’existait pas de la même façon ni ne se manifestait pour les mêmes raisons. Mais il savait que s’il avait vu l’autre dans son état d’origine, il aurait été grandement terrifié. L’autre était plus grand qu’une montagne, il se déplaçait à deux fois la vitesse du son telle qu’elle était connue dans l’angle originel. Son hurlement était semblable à celui qu’émettait le sifflement des trains à vapeur en mille fois plus fort, faisant vibrer tout ce qu’il se trouvait aux alentours. Il se rua sur l’être qui n’était plus humain sous cet angle. Celui-ci même s’il n’était plus humain ne pouvait pas se déplacer, il n’était pas prêt, il ne pouvait pas échapper à l’autre, il ferma les yeux…
 Ben rouvrit les paupières, réveillé par la musique du générique de fin qui défilait à l’écran. Le copieux repas du midi avait fait son effet et il s’était assoupit sans s’en rendre compte, ça c’était la loose totale. Et quel étrange rêve il venait de faire, mais à peine il s’éveillait que les souvenirs commençaient déjà à se dissiper. Il sentit alors comme un poids sur son torse, Doriane s’était endormie contre lui. Il sourit et hésita un instant à réveiller la jeune fille tellement c’était bon de la sentir de la sorte.  _Ohé miss, murmura-t-il en la secouant très légèrement.  Elle ouvrit les yeux en s’étirant puis rigola lorsqu’elle comprit ce qu’il venait de se passer. Sans se redresser, elle leva la tête vers Ben et plongea son regard dans le sien en souriant. Le jeune homme sentit une impression étrange au cœur, il était complètement sous le charme, elle était trop bien.  _Le plat de ce midi était décidément trop lourd. Dit-elle. Je n’ai pas ronflé j’espère ?  Ben ricana et leva les épaules.  _Je pourrais pas vraiment te dire, moi aussi je suis tombé K.O !  La jeune fille s’étira encore et se redressa enfin.  _C’est dommage, je voulais vraiment que tu regardes ce film.  _Pas grave ! Une prochaine fois, mais cette fois-là ce sera sans le tiep !  _Et ce sera chez toi…
 Le jeune homme acquiesça même s’il n’était pas vraiment chaud à l’idée d’amener Doriane chez lui. Ses parents n’étaient pas pauvres, loin de là ! Mais chez lui ce n’était pas aussi luxueux qu’ici.  Doriane éteignit le lecteur DVD et la télévision bascula directement sur une des chaines nationales. Il y avait un bulletin d’information portant sur la visite à Libreville de certains responsables de l’entrepriseHôseki Intl, géant japonais de l’électronique dans le cadre de la signature d’un contrat portant sur l’équipement électronique de tous les bâtiments ministériels. Le Président de la firme,MasashiKato, lui-même avait fait le déplacement, accompagné entre autre parHoshizoraKagi, jeune et populaire programmeur informatique.  _Je déteste ce mec. Soupira Ben, lorsque la caméra s’attardait sur le programmeur.  _Pourquoi ? Demanda Doriane, amusée.  _Disons que mes parents s’attendaient à ce que leur fils soit aussi intelligent et talentueux que lui… Tu imagines la déception.  _Tous les parents sont comme ça tu sais.  _Ouais, non. Il m’énerve.  Il prit la télécommande et changea de chaîne, sous le regard amusé de la jeune fille.  _On fait quoi maintenant ? Demanda-t-elle en baillant légèrement.  _Il va bientôt se faire tard, moi j’habite de l’autre côté de la ville je pense que je vais rentrer…  Doriane fronça légèrement les sourcils.  _Tu veux me fuir ou quoi ? Tu t’ennuies avec moi ?  Ben secoua vivement la tête en levant les mains.  _ Non, bien sûr que non ! C’est juste que je veux pas rentrer tard et puis je veux pas te déranger non plus… Et tes parents vont rentrer bientôt non ?  _Ils sont en voyage ne t’inquiète pas pour eux.  Apparemment elle voulait encore passer du temps avec lui, Ben lui-même ne voulait pas vraiment partir, c’était juste que jusqu’à présent tout s’était à peu près bien déroulé, il ne voulait pas faire quelque chose qui pouvait tout gâcher, il était persuadé que tôt ou tard il pouvait faire quelque chose de travers. Il lui arrivait toujours plein de catastrophes.  _Dans ce cas qu’est-ce que tu proposes ? On remet le film au début ?  Elle sourit puis secoua la tête.  _Non, allons faire un tour dehors, la vue sur la plage est magnifique à cette heure-ci.  Ben leva les épaules.  _Pas de problèmes pour moi ! fit-il.
*
*
*
 Le soleil était déjà bas dans le ciel, colorant le ciel de ses rayons orangés. Le doux son régulier des vagues venant s’échouer sur la berge procurait une sensation de bien-être et d’apaisement au paysage, d’autant plus que la plage était propre et qu’elle semblait très peu fréquenté. Ben et Doriane avaient marchés environ 500 mètres, ils ne s’étaient presque rien dit, profitant de l’atmosphère paisible qu’offrait le paysage.  Finalement, ils décidèrent de s’arrêter sur un rocher qui surplombait la mer et s’assirent côte à côte en observant l’horizon. Ben se tourna vers la jeune fille. Elle était si jolie avec la lumière du soleil couchant sur son visage. Elle avait également ce joli petit pendentif qu’elle triturait machinalement et qui ajoutait à son charme.  _Merci pour tout ce que tu as fait aujourd’hui. Lui dit-il.  _Après ce qu’il s’est passé ce matin, tu en avais besoin.  _Si j’avais su que c’est ce qu’il fallait faire pour passer une journée comme ça avec toi, ce serait arrivé beaucoup plus tôt.  Doriane sourit et plongea ses yeux dans ceux du jeune garçon.  _Ne dites pas n’importe quoi monsieurMe’Toré. J’ai vite compris après tout ce temps que si je ne faisais rien, il pourrait bien y avoir un deuxième déluge avant que tu ne te décide à me proposer une sortie.  Ben resta interloqué un instant, se demandant s’il avait bel et bien entendu ce qu’il venait d’entendre. « Ben mon vieux, elle craquait pour toi tout ce temps-là et toi tu n’y as vu que du feu ! Espèce de sombre crétin ! » Lui cria sa voix intérieur.  _Mais au fait ton nom de famille n’est pas très commun au Gabon. Continua-t-elle, sans sembler prêter attention à l’air perdu que Ben devait être en train d’afficher. Tu as des origines étrangères ? 2  _Non, non pas du tout. Répondit-il, ma mère estLumbu de Port-Gentil et mon père estAnténé, c’est de lui que je tiens mon nom de famille.  La jeune fille fronça les sourcils.  _Anténé? Jamais entendu parler d’eux, sans vouloir t’offenser.  _Ne t’en fais pas, ma mère se moque souvent de mon père en lui disant qu’ils ne sont plus que douze dans tout le pays. C’est une très petite ethnie basée sur la côte du Gabon, ils sont du genre très discret et à vrai dire je ne sais pas grand-chose sur eux, mon grand-père et mon père ayant coupés les ponts avec les leurs depuis très longtemps. Je ne sais même pas parler enAnténé.  _Ils ont coupés les ponts ? Pour quelle raison ?  Ben leva les épaules.  _Ils n’ont jamais voulu me l’expliquer.  _Mais c’est pas bien, ça te coupe de tes racines. Voilà pourquoi tu as souvent l’air à côté de la plaque la plupart du temps. Tu te construis toi-même, sans base sur laquelle partir…  _Merci pour cette analyse mademoiselle la psychologue ! Plaisanta Ben.
2 Ethnie gabonaise vivant dans les régions sud-ouest du pays dans les provinces de la Nyanga et dans la province de l'Ogooué-Maritime.
 La jeune fille rit en portant encore une fois sa main sur le médaillon qu’elle avait au cou.  _Et ce pendentif, où est-ce que tu l’as eu ? Ça n’a pas l’air d’être un truc qu’on peut acheter en magasin.  Doriane défit son bijou et le tendit à Ben. Le médaillon avait une forme de spirale à deux branches avec une perle au centre. On aurait presque dit la représentation d’une galaxie. Lorsque le garçon le prit dans sa main il sentit comme il était étrangement froid malgré le fait que Doriane l’avait porté sur elle depuis longtemps. Il était doux au touché, Ben était incapable de dire de quelle matière il était fait.  _Génial n’est-ce pas ? Dit Doriane, c’est mon père qui me l’a offert il y a environ deux ou trois ans et depuis je le porte sur moi presque tout le temps.  _Mais c’est la première fois que je te vois avec.  _Quand je suis à l’univ’ je le cache la plupart du temps sous mon chemisier. Expliqua la jeune fille. C’est une pièce assez précieuse, mon père le tient d’un de ses amis archéologues, ça avec d’autres pièces qui auraient été découvertes il y a très longtemps au nord de Libreville. Dans ce qui semblait être le reste des fondations d’une ancienne cité.  Ben fronça les sourcils.  _Attends, attends, attends… Tu veux me dire qu’on a trouvé des objets de ce genre ici au Gabon ?! Pourquoi personne n’en a jamais parlé ? Je veux dire, c’est pas banal de faire de telles découvertes en Afrique et j’ai jamais entendu parlé d’un truc comme ça ici, je sais qu’au Ghana par exemple on a découvert les ruines d’anciennes cités mais ici… Comment est-ce que cela a pu passer inaperçu ?  _C’est disons assez idiot. Commença Doriane qui visiblement fouillait dans sa mémoire. Mon père m’a expliqué qu’il y a plusieurs années de cela, un ministre du pays a voulu construire une de ses villas sur un terrain qu’il avait acheté au nord de Libreville. C’est lors des travaux de sous bassement que les travailleurs seraient tombés sur le d’étranges objet cassés, principalement de la porcelaine. L’information est tombé par hasard sous l’oreille de l’ami archéologue de mon père,JacquesCourdesqui était au Gabon à l’époque pour participer à l’ouverture d’un centre éducatif international dont il était le parrain. Avec l’aide de plusieurs professeurs gabonais et de quelques volontaires, dont mon père, il a commencé à entreprendre la fouille du site et c’est là qu’il est tombé sur tous ces objets. Malheureusement le ministre auquel appartenait le terrain, qui était certainement très loin de réaliser l’importance de la découverte a décidé du jour au lendemain d’arrêter les fouilles pour pouvoir commencer la construction de sa villa. Bien évidemment monsieurCourdeset mon père tombèrent des nus lorsqu’ils apprirent la nouvelle, mais à l’époque il n’était pas très bon de discuter avec les membres du gouvernement donc tout fut abandonné.  Ben se frappa le front de dépit.  _Mais c’est quoi cette histoire ? Tout simplement comme ça ? s’écria-t-il.  _Tout bêtement, tu veux dire. Fit Doriane, le pire dans tout ça c’est que Courdes ainsi que d’autre qui avaient participés aux fouilles ont tenté de parler de cette découverte à l’extérieur du pays mais on les a pris pour des illuminés ou des affabulateurs.
 Ben leva les yeux au ciel, consternés. N’arrivant pas à croire qu’une découverte majeure de ce genre pouvait passer inaperçue pour des raisons aussi idiotes. Il contempla l’objet entre ses mains. En plus de cela il s’agissait d’une pièce remarquable. La façon dont elle avait été forgée indiquait toute la dextérité et tout le métier des artisans qui l’avaient façonné.  Doriane s’approcha de lui et posa tout doucement sa tête sur son épaule, les yeux rivés sur le médaillon. Une fois de plus, le cerveau de Ben sembla se débrancher, son cœur battit la chamade, il ne savait pas comment réagir, ses mains se firent moites, il perdait ses moyens, comme un gosse.  _Tu sais, je me sens bien avec toi. Lui déclara tout d’un coup Doriane.  C’était comme si elle avait appuyé sur un bouton à l’intérieur de la tête de Ben, son cerveau s’était remis en marche, il n’y avait aucune raison de paniquer après tout.  _Moi aussi, dit-il.  La jeune fille leva sa tête vers lui et le fixa intensément. « Ok mon vieux, ça c’est la partie où tu dois l’embrasser, direct ! » se dit-il. Il approcha tout doucement son visage de celui de Doriane. Comme par hasard, c’est à ce moment que son téléphone sonna.  _Ce sont mes parents depuis la France dit-elle, je dois décrocher. Un instant s’il te plait…  Elle se leva et s’éloigna un peu car le bruit des vagues qui s’écrasaient sur le rocher l’empêchait d’entendre quoique ce soit. Ben soupira en levant les yeux vers le ciel.  _Merci mec, grogna-t-il. T’as vraiment le sens du timing toi !  C’est alors que le médaillon, qui était toujours dans ses mains se mit à chauffer légèrement la perle blanche vira au rouge étincelant à la grande surprise du jeune étudiant. Il clignota trois fois puis quelque chose dans l’atmosphère changea. Ben n’entendait plus un son, le vent ne soufflait plus. C’était comme si le monde s’était figer. Il se tourna vers Doriane, celle-ci avait disparu. Le jeune homme se leva, prit de panique. Ses yeux se tournèrent vers la mer au contrebas. Il n’y avait plus de vagues. La surface de l’eau était lisse, comme un miroir.  _C’est quoi ce bordel ? Lança-t-il.  Sa voix avait changé, le son était étrange, comme lorsqu’on passait un film au ralentit. Ses yeux se posèrent sur le médaillon de Doriane c’était cet objet qui était à l’origine de tous ces phénomènes étranges, il en était certain. Mais c’était impossible, c’était trop étrange, trop irréel. Il devait faire un rêve ou un cauchemar ou il ne savait quoi… Il n’arrivait cependant pas à reprendre sur lui, il voulait lâcher le médaillon mais sa main ne lui obéissait pas. A l’horizon, une étoile descendit tout doucement du ciel. Elle se dirigea vers le jeune homme, prenant de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure. Ben tenta de s’éloigner, mais son corps resta figé. Un bourdonnement commença à gronder dans ses oreilles, la boule lumineuse s’approchait de lui, éblouissante, étrange et terrifiante. Elle s’arrêta à deux mètres devant le jeune homme qui ne comprenait toujours pas ce qu’il lui arrivait.  Après quelques secondes pendant lesquelles il ne se passa rien, la lumière se remit à prendre de l’ampleur, comme dévorant le paysage tout autour de Ben. En quelques secondes, tout fut englouti, tout avait disparu. Ben se retrouva comme dans un endroit complètement vide. Pas de sol, pas de ciel. Tout autour de lui était d’un blanc immaculé. Puis comme sortant de nulle part
un être apparu devant lui. Le corps grisâtre et dépourvu de pilosité, l’humanoïde devait mesurer environ 1m30 ou 1m40. Il avait une tête allongée avec des yeux semblables à ceux des abeilles.  « Mon vieux Ben, ya pas de doute t’as pété un câble » Se dit le jeune homme, même s’il était totalement terrifié par ce qu’il voyait. « T’es devenu fou et tu délires complètement, là c’est foutu. T’aurai quand même pu trouver le moyen d’embrasser cette meuf avant de commencer à délirer, t’es incorrigible… »  _N’aies crainte jeuneAtal’Edr. Je ne suis qu’un messager venu te transmettre un avertissement.  La voix avait résonnée dans sa tête mais il était certain que c’était le petit être gris qui était en train de s’adresser à lui.  _Si c’est parce-que j’ai voulu embrasser Doriane, c’est bon je vous le jure je le ferai plus si ça vous chante.  La créature pencha presque imperceptiblement sa tête sur le côté. L’expression de son visage resta la même, mais quelque chose dans la tête de Ben sentit comme s’il avait souri.  _Qui êtes-vous ? Demanda-t-il.  _Je m’appelle Orio. L’existence entière de votre civilisation est en péril. Vous n’êtes pas prêt, mais personne ne l’a jamais été, personne ne le sera jamais et le temps joue contre vous. Si vous ne retrouvez pas à temps les treize, ce sera la fin. Ils reviendront et plus rien ne sera plus. Vous ne le sentez pas, vous ne pouvez pas le voir mais ils sont déjà en marche. Tu as déjà eu un aperçu ce qu’il pouvait se passer.  Ben fronça les sourcils.  _Je comprends rien à ce que vous dites.  _Tu as vu le dévoreur de soleil. Ton esprit a traversé ses plaines et vu son ciel. Strié d’or.  _Quoi ?  C’est alors qu’il se souvint de l’étrange rêve qu’il avait fait plus tôt dans la journée, au cours de Marketing Opérationnel. Il était sur quelque chose qui voyageai dans l’espace et s’approchait de la Terre.  _Celui qui a vu le dévoreur de soleil doit retrouver les treize ainsi que l’harmonisateur. Sans l’harmonisateur, les treize seront inutiles. Ils doivent tous être réunis dans le cercle de la croisée avant le jour fatidique. Sinon tout espoir sera perdu.  Les mots résonnèrent dans la tête de Ben, il les entendit en boucle pendant plusieurs secondes, comme si plusieurs personnes parlaient en même temps. C’était insoutenable, son crâne allait exploser.  _JE NE COMPREND RIEN ! Hurla-t-il pour faire cesser les voix dans sa tête, mais le son de sa propre voix était presque inaudible.  Les bourdonnements se firent de plus en plus forts, les paroles d’Orio continuèrent à résonner de plus bel. La douleur se fit de plus en plus vive, c’était comme si quelque chose pressait toujours plus fort le crâne de Ben. Il fut pris par une sensation de tournis, toute notion de l’espace se fit confuse. Son esprit était comme aspiré dans un tourbillon. La vision d’Orio devant lui se dématérialisa, plusieurs centaines d’images défilèrent sous ses yeux à une vitesse vertigineuse.
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