Un conte d Ashuran : La Haine (2011)
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Description

Un conte d’Ashuran : La Haine Il était une fois la Haine. Vicieuse et viscérale, elle s’immisça sournoisement et profondément dans les relations de deux communautés pacifiques, les Shoras et les Reshus. Ces deux peuples, minorités dans l’empire Ashuran, vivaient jusque-là en harmonie avec le système impérial qui n’avait jamais fait couler leur sang. Reshus et Shoras se tenaient sur un parfait pied d’égalité au sein de l’Empire. Mais cette haine se personnifia dans le mariage de la jeune impératrice, la resplendissante Senjimara. La maîtresse de l’Empire cherchait en effet à s’aliéner une des deux peuplades afin d’hériter de leur sang dépositaire d’une très ancienne magie, selon les dires. L’impératrice ne doutait pas qu’elle réussirait à faire main basse sur cette magie qui lui restait mystérieuse à ses yeux. Dans sa quête de pouvoir, elle réussit grâce à son charme envoûtant à séduire le Conseil des Anciens du peuple shora qui lui offrit en mariage un de ses Gardiens. C’était sans compter sur les Reshus qui eux avaient résistés aux sirènes impériales. Ils firent savoir leur colère que l’un des peuples élus puisse trahir sa mission ancestrale ; les armes du pouvoir ne doivent pas tomber dans les mains du pouvoir. Les ninjas reshus assassinèrent alors le prétendant shora au mariage pour faire passer le message de façon certaine. Ainsi commença le cycle de la haine.

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Publié le 11 avril 2013
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Un conte d’Ashuran : La Haine
Il était une fois la Haine. Vicieuse et viscérale, elle s’immisça sournoisement et profondément dans les relations de deux communautés pacifiques, les Shoras et les Reshus. Ces deux peuples, minorités dans l’empire Ashuran, vivaient jusque-là en harmonie avec le système impérial qui n’avait jamais fait couler leur sang. Reshus et Shoras se tenaient sur un parfait pied d’égalité au sein de l’Empire.
 Maiscette haine se personnifia dans le mariage de la jeune impératrice, la resplendissante Senjimara. La maîtresse de l’Empire cherchait en effet à s’aliéner une des deux peuplades afin d’hériter de leur sang dépositaire d’une très ancienne magie, selon les dires. L’impératrice ne doutait pas qu’elle réussirait à faire main basse sur cette magie qui lui restait mystérieuse à ses yeux. Dans sa quête de pouvoir, elle réussit grâce à son charme envoûtant à séduire le Conseil des Anciens du peuple shora qui lui offrit en mariage un de ses Gardiens.
 C’étaitsans compter sur les Reshus qui eux avaient résistés aux sirènes impériales. Ils firent savoir leur colère que l’un des peuples élus puisse trahir sa mission ancestrale ; les armes du pouvoir ne doivent pas tomber dans les mains du pouvoir. Les ninjas reshus assassinèrent alors le prétendant shora au mariage pour faire passer le message de façon certaine.
 Ainsicommença le cycle de la haine.
 Choquésde ce meurtre expéditif et spectaculaire, la victime avait été crucifiée sur le temple Sho, les Anciens shoras crièrent vengeance auprès de son altesse impériale Senjimara. Apprenant la nouvelle, l’impératrice tua de ses mains dans un accès de rage le porteur du message lugubre. Elle commanda en réaction à ses cinq mille samouraïs, à la tête de cent mille autres soldats, de marcher sur Reshuan.
 Larésistance des dix mille guerriers reshus fut glorieuse et courageuse, traçant un sillon sanglant sur leur chemin, mais un repli stratégique se fit rapidement nécessaire. Hélas, dans leur débandade, ce qu’il restait de l’armée reshu se fit surprendre par la charge des samouraïs shoras.
 Acculé,le général reshu mandata un coursier auprès des Anciens afin de les avertir de la situation. Sentant proche la fin de leur peuple, ceux-ci ordonnèrent dans leur haine l’impensable. Les cents Gardiens se réunirent dans le temple Shu sur leur ordre. Le chef du Conseil prit alors la parole pour un discours flamboyant :
« Gardiens ! L’heure de votre serment touche à sa fin. Le peuple reshu, notre peuple, votre peuple, est sur le point d’être exterminé par les vautours et des traîtres à leur héritage. Vaut-il mieux sauver la magie de nos ancêtres, ou vaut-il mieux secourir nos familles et leur avenir ? Je vous demande, humblement, conscient de votre devoir, d’invoquer l’Argenté ! »
 Exaltés,l’assistance hurla son assentiment dans des grands hourras. Ils se mirent en cercle dans le temple et commencèrent la cérémonie d’invocation. Leurs femmes, servantes du temple, pleurèrent de toutes leurs larmes, conscientes du sacrifice auquel ils allaient consentir pour elles et tout leur peuple. Ils se lancèrent dans une litanie mordante et discordante. Leur chant fiévreux monta dans toute la ville, s’harmonisant à mesure que le final approchait. Tandis que le cérémonial parvenait à son apogée, les cents Gardiens, dans un seul mouvement ample, dégainèrent leur dague pour se la planter en plein cœur dans une note parfaite.
 L’incroyablese produisit alors. Une lumière argentée étincelante émana de tous les corps qui, malgré la blessure mortelle, restaient debout. Celle-ci monta dans le ciel étoilé de la déesse nocturne Luna. Dans un éclair éblouissant, la masse lumineuse prit forme. C’était un dragon! Shu (c’était son nom) lança un rugissement monstrueux d’un autre monde comme on n’en avait jamais entendu. Son halo brillant donnait l’impression aux habitants de la ville d’être au cœur de l’univers, en osmose la plus complète avec les étoiles.
 LesGardiens, toujours baignés de lumière, se murent hors du temple dans un ensemble parfait malgré le poignard plongé dans leur torse. Dans un état de transe, ils chantaient toujours leur litanie ; ils étaient l’âme du dragon !
 L’attaquede ce dernier fut effrayante. Sa vitesse était inimaginable et sa force de frappe encore moins. En deux temps et trois mouvements, il raya de la carte la quasi-totalité de l’armée impériale. De sa bouche sortait un torrent de feu blanc, et du reste de son corps était propulsé des flèches de lumière mortelles.
 Lesquelques centaines de survivants fuyaient dans le chaos le plus total jusqu’à ce qu’un simple soldat, Yuri, par son simple charisme, ne réussisse à les rassembler. Il organisa alors la jonction avec les samouraïs shoras. Sur leur conseil, ils battirent tous en retraite sur la cité de Shoran. C’est là que le Conseil révéla la faiblesse du dragon. Shu vivra tant que restera debout un de ses invocateurs, sachant qu’une fois invoqué, il n’y avait pas de retour possible. Ces moines-guerriers n’avaient plus la possibilité ni de s’alimenter, ni de s’abreuver ; ils couraient sciemment à leur perte.
 L’espoirrenaquit à ces propos encourageants, vite douché par une mise en garde des Gardiens de Sho. Leurs confrères de Shu, tout comme eux, passaient leur vie à entraîner leur corps et leur esprit à l’abstinence. Couplé aux effets de la magie, le plus résistant d’entre eux pouvait tenir des semaines durant. Pendant ce laps de temps, le dragon n’aurait aucune difficulté à effacer toute trace de vie sur la planète. Il n’existait qu’une seule solution selon le chef du culte de Sho.
« Pour pouvoir contenir Shu l’Argenté, il va nous falloir invoquer Sho le Doré dont la puissance est égale. Ainsi, vous braves guerriers, vous pourrez tenter d’éliminer les Gardiens de l’Argenté. Seulement, ce ne sera pas chose aisée. Ils sont devenus le dragon, nimbés de son manteau de lumière meurtrière. Votre unique chance est d’avoir des boucliers-miroirs. »
 Lepessimisme revint en trombe, atteignant son paroxysme. Un miroir coûtait une armée complète en plus d’être presque aussi rare qu’un dragon, alors comment en équiper des centaines de guerriers? Leur salut vint encore du Gardien. L’Ordre de Sho conservait dans son temple cent de ces boucliers destinés à leur usage pour ce cas de figure. Les meilleurs combattants sous les ordres de Yuri en furent équipés.
Mais la principale source d’inquiétudes des membres du culte de Sho résidait dans le fait qu’ils devaient attendre le lever du jour afin d’invoquer le dragon Doré. Il leur fallait survivre jusque-là. De plus, l’instruction à la litanie draconique de leur centième et dernier acolyte qui avait remplacé leur compagnon assassiné était primordiale. Ce n’est pas en un jour que l’on appréhende le travail d’une vie.
La consigne donnée à la population était de rester caché dans les sous-sols pour ne pas être à portée de Shu. Dans l’attente de l’invocation de Sho, le dragon Argenté dont les traits de lumière se trouvaient par conséquent inefficaces crachait sa fureur enflammée sur la cité.
La peur au ventre, habitants, combattants et dirigeants ne pouvaient que prier la fin de l’instant présent, le soleil se faisait désirer. La lutte entre la déesse Luna et le dieu Astra devait se faire plus féroce que d’habitude. La crainte de la victoire éternelle de la déesse existait dans le cœur des Shoras. Le peuple ashuran et sa maîtresse Senjimara étaient dans l’expectative la plus totale, insignifiant dans sa grandeur terrestre, dépendant des Cieux. L’Empire avait enfanté un monstre inarrêtable qu’était la haine.
L’aube se leva enfin dans ses habits rouge flamboyant. Le soulagement était perceptible dans le camp shora. Mais il laissa rapidement place à la peur lorsque les Shoras virent le dragon pousser un hurlement titanesque accompagné d’une flambée blanche gigantesque en direction de l’astre solaire. Cela fut vain; le dieu Astra était bien trop puissant pour le simple subalterne de la déesse Luna.
Les disciples de Sho s’installèrent fébrilement en cercle pour réciter les chants antiques légués par Astra. Très vite, une lumière d’or s’envola de leur enveloppe charnelle vers les cieux. Chacun dans la salle espérait que leur nouveau camarade ne succomberait pas avant la note finale de la cérémonie. Le processus requérait des années de préparation, ce qui n’était pas son cas. Hélas pour les Reshus, la conviction de sauver son peuple lui permit de résister à ce pouvoir incommensurable avant de ne s’écrouler sur la dalle de pierre, dague enfoncée dans sa poitrine, sourire aux lèvres. L’instant était décisif. Cet événement minuscule dans le déroulement de la guerre sonnait comme un tournant. Enfin le dragon doré Sho prenait consistance.
Immédiatement, Shu se jeta toutes griffes dehors sur son antagoniste. L’affrontement fut épique. De la poussière de lumière volait dans tous les sens, argentée ou dorée. Chaque homme, femme ou enfant sorti de son abri demeurait tétanisé devant ce spectacle terrifiant et magnifique de beauté. La scène en était à un tel point que Yuri et ses frères d’armes en oublièrent leur mission, fascinés par ce tableau.
Le combat eut l’air d’être éphémère alors qu’il dura toute une journée et toute une nuit. A cet instant, tandis qu’aucun des deux dragons ne prenait l’ascendant, un véritable choc se fit entendre. A ce bruit, Gardiens reshus et shoras s’effondrèrent sans vie. Malgré
cela, les deux entités de lumières persistèrent dans leur existence, stoppant simplement toute forme de lutte.
C’est alors que dans un éclair aveuglant, Doré et Argenté fusionnèrent en une seule lumière qui monta rejoindre Astra et Luna dans le cosmos divin. Là y naquit une éclipse, symbole de l’amour des dieux et qui sonnait le glas de la magie sur terre. De cette providence divine naquit un enfant prodige, Senjimaru, pardon des dieux devant la faiblesse des humains qui avait eu faux sur toute la ligne au sujet de la magie.
Comme le disait le Grand Sage; «De l’Amour naît la Haine, dans la Haine vit l’Amour ».
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