Shirley II
305 pages
Français

Shirley II

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Description

Tome 2 de Shirley. C’est un tableau de mœurs, surtout du monde de la manufacture en crise sociale, mais où les vicaires (curates) anglicans jouent aussi un rôle et sont peints avec ironie et humour. Extrait : Très bien, ma mère ! Et, si mon maître m'a confié dix talents, mon devoir est de les faire fructifier afin qu'ils en produisent dix autres, et non d'enterrer l'argent dans la poussière de mes tiroirs. Je ne le déposerai pas dans une théière ébréchée, pour le renfermer au milieu des tasses et des pots dans l'armoire à porcelaine. Je ne le confierai pas à votre table à ouvrage pour être étouffé sous une pile de bas de laine. Je ne l'emprisonnerai pas dans l'armoire à linge, parmi les draps

Informations

Publié par
Nombre de lectures 30
EAN13 9782824712833
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLO T T E BRON T Ë
SH I RLEY
T ome I I
BI BEBO O KCHARLO T T E BRON T Ë
SH I RLEY
T ome I I
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1283-3
BI BEBO OK
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Fontes :
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– Christian Spr emb er g
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE X IX
Le lendemain
   filles ne r encontrèr ent âme qui viv e dans leur
r etour à la r e ctor erie . Elles r entrèr ent sans br uit ; elles se glis-L sèr ent à l’étag e sup érieur sans êtr e entendues : le jour naissant
les é clairait suffisamment de ses pr emier s ray ons. Shirle y se dirig e a
immé diatement v er s sa couche ; et, quoique le lieu lui p arût étrang e , car elle
n’avait jamais couché à la r e ctor erie , malgré la scène de ter r eur et d’ e
xcitation à laquelle elle v enait d’assister , elle eut à p eine p osé sa tête sur
l’ or eiller , qu’un rafraîchissant sommeil vint fer mer ses y eux et calmer ses
sens.
Une santé p arfaite était un des bienfaits dont jouissait Shirle y ; elle
avait le cœur chaud et sy mp athique , mais n’était p oint ner v euse . D e
puissantes émotions p ouvaient l’ e x citer et la dominer sans l’abar e : se coué e
et agité e p endant la tempête , elle r etr ouvait après l’ orag e toute sa
fraîcheur et son élasticité habituelles. D e même que chaque jour lui app ortait
ses stimulantes émotions, chaque nuit lui pr o curait un r ep os rép arateur .
1Shirle y I I Chapitr e X IX
Car oline la r eg ardait en ce moment dor mir , et lisait la sérénité de son âme
dans la b e auté et le calme heur eux de son visag e .
ant à elle , étant d’un temp érament tout opp osé , elle ne p ouvait
dor mir . La v ulg air e e x citation du thé et de l’assemblé e des é coles eût suffi
seule p our la tenir é v eillé e toute la nuit : le souv enir du drame ter rible qui
v enait de se jouer sous ses y eux n’était p as de natur e à laisser longtemps
son esprit en r ep os. Ce fut en vain qu’ elle s’ effor ça de r ester couché e : elle
se r ele va bientôt et demeura assise à côté de Shirle y , comptant les minutes
et r eg ardant le soleil de juin montant à l’horizon.
La vie s’épuise vite dans des v eilles semblables à celles aux quelles
Car oline était tr op souv ent soumise depuis quelque temps, v eilles durant
lesquelles l’ esprit, n’ayant aucune nour ritur e agré able p our se r ep aîtr e ,
aucune manne d’ esp érance , aucun ray on de miel de jo y eux souv enir s,
s’ effor ce de viv r e av e c la maigr e chèr e des désir s ; puis, ne tirant de là ni
plaisir ni soutien, et se sentant près de p érir de b esoin, se tour ne v er s la
philosophie , la résolution, la résignation, implor e de tous ses dieux
l’assistance , mais l’implor e vainement, et languit sans se cour s.
Car oline était chrétienne ; dans les moments d’affliction, elle for
mulait de nombr euses prièr es d’après la cr o yance chrétienne , les pr oférait
av e c une fer v ente ardeur , implorait la p atience , la for ce , le se cour s. Mais
ce monde , nous le sav ons tous, est un lieu de souffrances et d’épr euv es ; et
p ar le résultat de ses prièr es il lui semblait qu’ elles n’étaient p oint
entendues. Elle cr o yait quelquefois que Dieu avait détour né d’ elle son visag e .
En certains moments elle était calviniste , et, tombant dans le g ouffr e du
désesp oir r eligieux, elle cr o yait v oir planer sur elle le sce au de la répr
obation.
Combien ont eu ainsi dans leur vie une p ério de où ils ont pu se cr oir e
abandonnés ; où, ayant longtemps esp éré contr e l’ esp érance , et ne v o yant
jamais se ré aliser leur s désir s, ils ont senti leur cœur languir et se
dessécher dans leur p oitrine ! C’ est une heur e ter rible , mais c’ est souv ent le
moment obscur qui pré cède le le v er du jour ; cee p ério de de l’anné e
où le v ent glacé de janvier sonne à la fois le glas de l’hiv er qui e xpir e
et l’avènement du printemps qui commence ; mais, comme les oise aux
qui p érissent ne p euv ent compr endr e que ce v ent qui les tue est
l’avantcour eur des b e aux jour s, de même l’âme qui souffr e ne p eut r e connaîtr e
2Shirle y I I Chapitr e X IX
dans l’ e x cès de son affliction l’aur or e de sa déliv rance . e quiconque
souffr e s’aache cep endant fer mement à l’amour de Dieu et à la foi. Dieu
ne le tr omp era et ne l’abandonnera jamais. « Il châtie celui qu’il aime . »
Ces mots sont v rais ; on ne doit p as les oublier .
La maison s’anima enfin : les ser vantes se le vèr ent ; les v olets du r
ezde-chaussé e fur ent ouv erts. Car oline , en quiant le lit qui avait été p our
elle une couche d’épines, sentit r e viv r e cee vigueur que ramène
toujour s le r etour du jour et l’action chez ceux que le désesp oir et la
souffrance n’ ont p as tués entièr ement : elle s’habilla, comme d’habitude , av e c
soin, et fit tous ses efforts p our que rien dans son e xtérieur ne trahit
l’affliction de son cœur . Elle p ar ut aussi fraîche que Shirle y , lor sque toutes
deux fur ent habillé es, av e c cee différ ence toutefois que les y eux de miss
K e eldar étaient animés, et que ceux de Car oline avaient une e xpr ession
de langueur .
« A ujourd’hui j’aurai b e aucoup de choses à dir e à Mo or e , telles fur ent
les pr emier s mots de Shirle y , et l’ on p ouvait lir e sur son visag e que la vie
était p our elle pleine d’intérêt, d’ esp érance et d’ o ccup ation. Il aura à
soutenir un inter r og atoir e , ajouta-t-elle . Je suis sûr e qu’il s’imagine m’av oir
très habilement dup é e . Et c’ est ainsi qu’agissent les hommes vis-à-vis des
femmes, leur cachant toujour s le dang er , s’imaginant, je supp ose , leur
ép ar gner p ar là de la p eine . Ils ne se doutaient guèr e que nous savions
où ils étaient cee nuit ; nous sav ons qu’ils étaient loin de conje ctur er
où nous étions nous-mêmes. Les hommes, je cr ois, s’imaginent que l’
esprit des femmes r essemble un p eu à celui des enfants. Eh bien ! c’ est une
er r eur . »
Cela fut dit tandis que , deb out de vant la glace , elle ar rang e ait en
b oucles, en les enr oulant sur ses doigts, ses che v eux natur ellement
flottants ; elle p our suivit ce thème encor e cinq minutes, p endant que Car oline
lui aachait sa r ob e et b ouclait sa ceintur e .
« Si les hommes p ouvaient nous v oir telles que nous sommes ré
ellement, ils en seraient un p eu étonnés ; mais les plus r emar quables, les
plus sensés, se font souv ent illusion en ce qui concer ne les femmes : ils
ne les compr ennent ni sous le rapp ort du bien ni sous celui du mal. Leur
b onne femme est un êtr e fantastique , moitié p oup é e , moitié ang e ; leur
mé chante femme est pr esque toujour s un démon. Il faut l

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