La vie touristique des Dorons de la Vanoise, son évolution récente (Deuxième et dernier article) - article ; n°3 ; vol.30, pg 201-222
23 pages
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La vie touristique des Dorons de la Vanoise, son évolution récente (Deuxième et dernier article) - article ; n°3 ; vol.30, pg 201-222

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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1955 - Volume 30 - Numéro 3 - Pages 201-222
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Marc Boyer
La vie touristique des Dorons de la Vanoise, son évolution
récente (Deuxième et dernier article)
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 30 n°3, 1955. pp. 201-222.
Citer ce document / Cite this document :
Boyer Marc. La vie touristique des Dorons de la Vanoise, son évolution récente (Deuxième et dernier article). In: Revue de
géographie de Lyon. Vol. 30 n°3, 1955. pp. 201-222.
doi : 10.3406/geoca.1955.1888
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1955_num_30_3_1888LA VIE TOURISTIQUE DES DORONS DE LA VANOISE
SON EVOLUTION RECENTE
par Marc Boyer
(Deuxième et dernier article)
IV. — COURCHEVEL et « LES TROIS VALLÉES ))
Pralognan, a, de toute façon, pris un gros retard sur ses jeunes rivales,
Val d'Isère, les Allues et surtout Courchevel. Val ď Isère existait déjà avant-
guerre (600 lits), mais doit à l'après-guerre sa poussée foudroyante: aujour
d'hui 1.500 lits, 2 téléphériques dont l'un est le plus haut d'Europe. Depuis
4 ans, cependant, il n'y a pas eu de création d'hôtels et on observera une
certaine stagnation qui coïncide justement avec la sensationnelle création de
Courchevel.
Courchevel 1 ne se comprend que si on remonte aux années d'avant-guerre
qui, pour elle, font figure de préhistoire : à St-Bon, l'hôtel du Lac Bleu a
été aménagé dès 1908. Il attire dans son établissement coquet et plusieurs
fois agrandi, un nombre croissant d'estivants, clientèle aisée (beaucoup de
docteurs et d'industriels). Les Parisiens et les gens d'Afrique du Nord sont
nombreux, mais déjà les Lyonnais l'emportent. Après la guerre de 1914
des villas sont construites et des maisons aménagées pour la location.
M. Miège parle, en 1934, « d'un honorable total de plus de 600 personnes » .
Mais déjà Saint-Bon était connu des spécialistes comme station d'hiver.
Dans les années qui précèdent 1914, la vogue chez les grands alpinistes fut
de réaliser à ski, des premières d'hiver; ce que fit, à La Vizelle, à La Sau-
lire, au Roc Merlet, etc. Aimé Coutagne 2. Vers 1925, M. Curtet, Maire et
hôtelier de Saint-Bon, ouvrit son hôtel l'hiver et fit connaître les terrains
de sa vallée. Couttagne, en 1936, peut parler d'une vogue de sports d'hiver à
1. Cf. pour Г avant-guerre, Miège et divers articles de revues spécialisées, La Revue
Alpine ou La Montagne.
Pendant la rédaction de cet article, Mme Veyret préparait L'équipement' hydro-électrique
et touristique d'une grande vallée intra-alpine (paru dans la R.G.A. t. XLII 1954).
Le n° du 15-XII-1952 de la revue Le Ski, consacré entièrement aux Trois Vallées montre,
en particulier, par de très belles photos, les sites « avant « et « après ».
L'essentiel de la documentation m'a été fournie sur place. Je remercie tous ceux qui
m'ont utilement guidé. En premier lieu, M. l'Architecte Pradelle, M. Chappis, urbaniste
à Chomberg et auteur d'un « Rapport monographique sur les Trois Vallées » (41 pages
dactylograhiées), M. le Maire des Allues, MM. les instituteurs-secrétaires de Mairie de
Saint-Bon et des Allues...
2. Voir divers articles qu'il a consacrés à ses ascensions dans La Revue Alpine de 1902
à 1912, et où il décrit les grands itinéraires à ski des pentes de Saint-Bon. 202 MARC BOYER
Saint-Bon. Le Ski-Club de Lyon organise alors chaque année un concours
de descente depuis le Roc Merlet. La route n'était vraiment carrossable que
jusqu'à Saint-Bon, seul lieu de séjour; un chemin empierré — à peu près
praticable aux autos — conduisait au Praz, dernier habitat permanent, et
à Courchevel, à 1.500 mètres, qui jouait le rôle de « montagnette ». Si,
avant 39, Saint-Bon — et accessoirement Le Praz qui bénéficie d'un joli
lac et où s'était créée une pension — vivaient surtout de la saison d'été,
l'intérêt des sports d'hiver n'avait pas échappé aux spécialistes et aux sport
ifs, comme l'alsacien Schilz 3. Apôtre de la montagne, le « père Schilz »
utilisait ses ressources et son temps à construire lui-même des chalets où
il hébergeait presque pour rien les skieurs; il voulait s'établir toujours plus
haut, allant jusqu'à monter sur son dos les matériaux et les planches. A sa
mort, en 1950, il ne laissait pas moins de 22 chalets de montagne, à Courc
hevel, à Montriond, aux Allues et aux Fontanettes (Pralognan). Autres
pionniers que Labussière à Montriond et, à Courchevel, Fay, cet officier
de chasseurs qui construisit vers 1936 le chalet-hôtel « Le Roc Merlet ».
Enfin le champion de ski Jean Blanc est originaire du Praz. En 1939 un
hôtel et un téléski à Montriond (qui n'est atteint par aucune route) deux à
Courchevel ; quelques granges à louer faisaient un ensemble encore modeste.
M éribel-les- Allues.
C'est plutôt sur la vallée voisine des Allues que l'on pouvait fonder les
plus grands espoirs. N'était-ce pas chose nouvelle en France que de voir
une Société foncière se créer pour exploiter l'attrait de champs de neige?:
en l'occurence les magnifiques pentes qui descendent de la Croix du Verdon
(2.742 m.) au Doron des Allues. Cette Société, anglaise par la majorité
de ses capitaux et par son administrateur Lindsay, voulait fonder, au-dessus
du village des Allues, à Méribel, dans un site où il n'y avait que quelques
granges, un village de chalets qui eût conservé l'air le plus agreste possible.
Il n'y avait pas de route; on n'en construisit point: il fallait atteindre les
maisons en traîneau. La Société qui avait alors de grandes possibilités,
comptait acheter des terrains, construire elle-même et se prémunir ainsi
contre toute vie collective ou tout ce qui ferait « civilisé », préoccupation
toute britannique. La guerre de 1939 arriva; la Société avait juste acquis
40 hectares et fait démarrer quelques chalets.
1940-1942.
Le temps de la guerre ici, ne fut pas que négatif. D'abord, de 40 à 42,
hôtels et chalets à louer se trouvèrent pleins l'été, conservant une grande
partie de la clientèle habituelle (lyonnais, algériens...) et y ajoutant un
groupe important de réfugiés, et à Montriond un camp de Jeunesse et de
Montagne. Beaucoup de ces jeunes devaient plus tard revenir, élargissant
ainsi le champ de réputation de la station. Pendant la guerre, 2 hôtels im
portants furent créés à Courchevel 1550, un autre à Montriond. Mais sur-
3. Il a consacré, à partir de 1932, plusieurs articles à la vallée de Saint-Bon. VIE TOURISTIQUE DE LA VANOISE 203
tout, le « Commissariat Général à l'Education Générale et aux Sports »
créa en 1941 une Commission qui établit, d'une manière scientifique —
c'était la première fois que pareil travail était fait — quelles étaient les
conditions d'une « station idéale » de sports d'hiver; elle prospecta les
Alpes et il lui sembla que Vars et la région de Saint-Bon, les Allues et
Belleville, répondaient le mieux aux conditions posées. Une mission d'études
en 1942, établit un long rapport de 83 pages qui justifiait la création dans
la zone qu'on appela « Les Trois Vallées » d'une station internationale de
sports d'hiver. On avait vu d'autant plus grand que la réalisation, à l'époque,
était complètement aléatoire. Le dossier alla dormir dans des cartons; n'en
fût-il jamais sorti qu'il mériterait toutefois une étude approfondie ; car il
marque une grande date dans l'histoire des sports d'hiver. Les stations
étaient nées quasiment au hasard, en France avant-guerre: souvent, la
clientèle d'une station d'été, conquise aux sports d'hiver, l'avait consacrée
station hivernale. Ou bien on allait skier dans la zone des alpages en dehors
de toute station (plateau de Beurre) ou en partant d'un village permanent
à équipement hôtelier d'abord modeste (Huez). C'est sous la pression de la
clientèle qu'on avait construit ou simplement projeté tel engin de remontée
mécanique. Le lieu de résidence des skieurs était ordinairement un lieu d'ha
bitat permanent, assez loin des beaux champs de neige de printemps, et

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