Enjeux commerciaux de l élargissement de l Union européenne ; suivi d un commentaire de Mathilde Maurel - article ; n°1 ; vol.363, pg 235-265
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Enjeux commerciaux de l'élargissement de l'Union européenne ; suivi d'un commentaire de Mathilde Maurel - article ; n°1 ; vol.363, pg 235-265

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Economie et statistique - Année 2003 - Volume 363 - Numéro 1 - Pages 235-265
Efectos comerciales de la ampliación de la Unión europea
Los intercambios de los países de Europa central y oriental (PECO) con Francia y, en mayor medida, con la totalidad de la Unión europea se traducen en la actualidad por un neto desequilibrio. Respecto tan solo a los intercambios de mercancías, el excedente de Francia en 2001 representaría 1700 miles de millones de euros. Tras más de un decenio de transición de los PECOs, el potencial de crecimiento de sus intercambios con la Unión europea sigue siendo fuerte: en los niveles actuales de los PIB de los diferentes países socios, las exportaciones europeas destinadas a los PECOs deberían ser casi el doble de las actuales y las importaciones casi tres veces más de lo que son. Los resultados comerciales todavía bastante mediocres de los PECOs sobre el mercado europeo se explican ante todo por la relativa inadecuación de su oferta con la demanda europea. A pesar de la evolución reciente de su especialización, bajo la influencia de las inversiones extranjeras entrantes, su baza en materia de comercio exterior se sitúa todavía ante todo en aquellos sectores donde la demanda de importaciones europeas es bastante limitada y poco dinámica. La supresión de ciertas barreras no arancelarias y una mayor estabilidad económica y política garantizada por su entrada en la Unión europea deberían también contribuir al refuerzo de la atractividad de los PECOs en materia de inversión. La recuperación del potencial comercial de esos países debería acelerarse en los próximos años, bajo el efecto de una intensificación de las inversiones directas en el extranjero y de la consecutiva reorientación sectorial de sus exportaciones.
Zentrale Handelsfragen der Erweiterung der Europäischen Union
Der Handel der mittel-und osteuropäischen Länder (MOEL) mit Frankreich und ganz allgemein mit der Europäischen Union weist derzeit ein deutliches Ungleichgewicht auf. 2001 betrug der Überschuss Frankreichs allein beim Güterhandel 1,7 Milliarden Euro. Nach einer mehr als ein Jahrzehnt dauernden Transformation verfügen die MOEL bei ihrem Handel mit der Europäischen Union nach wie vor über ein beträchtliches Wachstumspotenzial: legt man das derzeitige BIP der verschiedenen Partner zugrunde, dürften im Vergleich zu heute die europäischen Exporte in die MOEL sich nahezu verdoppeln und die Importe sich fast verdreifachen. Die noch relativ geringe kommerzielle Leistungsfähigkeit der MOEL am europäischen Markt erklärt sich hauptsächlich dadurch, dass ihr Angebot vergleichsweise schlecht auf die europäische Nachfrage abgestellt ist. Obwohl sie sich insbesondere unter dem Einfluss der ausländischen Investitionen in jüngster Zeit verstärkt spezialisiert haben, liegen ihre Stärken beim Handel mit dem Ausland weiterhin hauptsächlich in Sektoren, in denen die europäische Nahfrage nach Gütern relativ gering und nur wenig dynamisch ist. Der Abbau einiger nichttariflicher Hemmnisse sowie die größere wirtschaftliche und politische Stabilität, die der Beitritt zur Europäischen Union mit sich bringt, dürfte zusätzlich zur Stärkung der Attraktivität der MOEL für ausländische Investitionen beitragen. So dürften diese Länder in den kommenden Jahren im Zuge einer Intensivierung der Direktinvestitionen im Ausland und der damit verbundenen sektoralen Neuausrichtung ihrer Exporte ihren Rückstand im Hinblick auf ihr Handelspotenzial vermehrt aufholen.
The Trade Stakes of European Union Enlargement
Central and Eastern European Country (CEEC) trade with France and, more broadly, with the European Union as a whole is currently showing a marked imbalance. France’s 2001 surplus for goods trade alone came to 1.7 billion euros. Following more than a decade of transition in the CEECs, the potential for growth in their trade with the European Union remains considerable. Given the different partners’ current GDP levels, European exports to the CEECs should be nearly twice as high as they currently are and imports nearly three times as high. The CEECs’ still relatively mediocre trade performances on the European market are due mainly to the relative mismatch of their supply to European demand. Despite the recent development in their specialisation, driven mainly by incoming foreign investment, their strong points in foreign trade are still mainly in sectors where demand for European imports is relatively low and sluggish. The elimination of certain non-tariff barriers and the greater economic and political stability offered by entry into the European Union should contribute further to enhancing the attractiveness of the CEECs to investment. Hence the trade potential of these countries should catch up faster in coming years due to a stepping up of foreign direct investment and the resulting sectoral reorientation of their exports.
Enjeux commerciaux de l’élargissement de l’Union européenne
Les échanges des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) avec la France et, plus largement, avec l’ensemble de l’Union européenne se traduisent à l’heure actuelle par un net déséquilibre. Pour les seuls échanges de marchandises, l’excédent de la France en 2001 représentait 1,7 milliard d’euros. Après plus d’une décennie de transition des PECO, le potentiel de croissance de leurs échanges avec l’Union européenne demeure important: aux niveaux actuels de PIB des différents partenaires, les exportations européennes à destination des PECO devraient être près de deux fois supérieures aux exportations actuelles et les importations près de trois fois supérieures à ce qu’elles sont. Les performances commerciales encore relativement médiocres des PECO sur le marché européen s’expliquent notamment par la relative inadéquation de leur offre à la demande européenne. Malgré l’évolution récente de leur spécialisation, sous l’influence notamment des investissements étrangers entrants, leurs points forts en matière de commerce extérieur se situent encore pour la plupart dans des secteurs où la demande d’importations européennes est relativement faible et peu dynamique. La suppression de certaines barrières non tarifaires ainsi que la plus grande stabilité économique et politique offerte par l’entrée dans l’Union européenne devraient encore contribuer à renforcer l’attractivité des PECO en matière d’investissement. Ainsi, le rattrapage du potentiel de commerce de ces pays devrait s’accélérer dans les années à venir sous l’effet d’une intensification des investissements directs à l’étranger et de la réorientation sectorielle de leurs exportations qui devrait en résulter.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

COMMERCE INTERNATIONAL
Enjeux commerciaux
de l’élargissement
de l’Union européenne
*Vincent Aussilloux et Michaël Pajot
Les échanges des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) avec la France et, plus
largement, avec l’ensemble de l’Union européenne se traduisent à l’heure actuelle par un
net déséquilibre. Pour les seuls échanges de marchandises, l’excédent de la France en
2001 représentait 1,7 milliard d’euros.
Après plus d’une décennie de transition des PECO, le potentiel de croissance de leurs
échanges avec l’Union européenne demeure important : aux niveaux actuels de PIB des
différents partenaires, les exportations européennes à destination des PECO devraient
être près de deux fois supérieures aux exportations actuelles et les importations près de
trois fois supérieures à ce qu’elles sont.
Les performances commerciales encore relativement médiocres des PECO sur le marché
européen s’expliquent notamment par la relative inadéquation de leur offre à la demande
européenne. Malgré l’évolution récente de leur spécialisation, sous l’influence
notamment des investissements étrangers entrants, leurs points forts en matière de
commerce extérieur se situent encore pour la plupart dans des secteurs où la demande
d’importations européennes est relativement faible et peu dynamique.
La suppression de certaines barrières non tarifaires ainsi que la plus grande stabilité
économique et politique offerte par l’entrée dans l’Union européenne devraient encore
contribuer à renforcer l’attractivité des PECO en matière d’investissement. Ainsi, le
rattrapage du potentiel de commerce de ces pays devrait s’accélérer dans les années à
venir sous l’effet d’une intensification des investissements directs à l’étranger et de la
réorientation sectorielle de leurs exportations qui devrait en résulter.
* Au moment de la rédaction de cet article, Vincent Aussilloux appartenait à la Direction des relations économiques
extérieures et Michaël Pajot à la Direction de la prévision du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003 235’intégration des pays d’Europe centrale et En raison des écarts salariaux et de fiscalité qui
orientale (PECO (1)) à l’Union européenne existaient avec les pays de la CEE et notammentL
pose un certain nombre de questions concernant avec la France, des craintes importantes se sont
l’effort d’adaptation qu’ils auront à fournir, au manifestées lors de l’adhésion de l’Espagne et
même titre que les pays de l’Union européenne. du Portugal, en 1986. Ces craintes étaient simi-
Paradoxalement, les expériences de l’intégra- laires à celles que l’on peut observer
tion grecque, puis espagnole et portugaise à aujourd’hui, à la veille d’un nouvel élargisse-
l’Union européenne (2) ainsi que les enseigne- ment. Pourtant, la balance des échanges, alors
ments des théories économiques suggèrent que déficitaire avec la péninsule ibérique, s’est
ce ne sont pas les mutations économiques pro- depuis lors très largement retournée, même si
voquées par les nouvelles adhésions qui cause- cela s’est inscrit dans un mouvement général
ront le plus de difficultés à l’Union européenne. d’amélioration du solde des échanges extérieurs
Les défis en matière de réforme et d’adaptation de la France (4) (cf. graphiques I à IV). (3) (4)
des institutions ainsi que les enjeux sociaux
relatifs aux évolutions profondes que subissent
les populations des PECO apparaissent autre-
ment plus difficiles à relever (3). Cette article se
limite toutefois à souligner les enjeux de l’adhé-
1. Dans l’ensemble de cet article, la zone PECO recouvre les
sion en matière d’échanges de marchandises à pays suivants : Pologne, Hongrie, République tchèque, Slova-
quie, Bulgarie et Roumanie.court et à moyen terme.
2. Du fait d’un niveau de développement similaire à celui des
membres du cœur historique de l’Union européenne, les adhé-
sions plus récentes de la Suède, de la Finlande et de l’AutricheDepuis l’ouverture de ces pays en direction de
apparaissent moins pertinentes pour appréhender les enjeux de
l’Europe, le solde des échanges avec les PECO l’adhésion des PECO. En raison du choix de la parité monétaire
entre le mark de l’ouest et le mark de l’est et des conséquencesest largement excédentaire pour la France. En
de ce choix sur les relations commerciales au sein de l’Allemagne
effet, le solde des échanges globaux de la France réunifiée, l’épisode de la réunification allemande apparaît peu
adapté pour anticiper les conséquences commerciales de l’élar-avec les principaux PECO est positif et crois-
gissement. sant depuis le début des années 1990. Le solde 3. Sur les aspects sociaux de l’élargissement, voir notamment
Bchir et Maurel (2002).des échanges de marchandises (CAF/FAB hors
4. L’Union européenne a connu une évolution similaire du soldematériel militaire) s’établissait ainsi à
des échanges extérieurs avec la péninsule ibérique sur la période
1,7 milliard d’euros en 2001. (1) (2) étudiée.
Graphique I
Échanges bilatéraux entre la France et six PECO (millions de dollars)
10 000 2 000
8 000 1 500
6 000 1 000
4 000 500
2 000 0
0 - 500
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Solde (échelle de droite) Importations (échelle de gauche) Exportations (échelle de gauche)
Source : FMI (Direction of Trade Statistics).
236 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003Par ailleurs, l’Espagne et le Portugal représen- point de vue commercial sur les pays membres
de l’UE que l’adhésion des pays de la péninsuletaient 8,4 % du PIB de la CEE en 1986, soit
davantage que la part relative des six pays
d’Europe centrale et orientale en 2000
5. Les 10 pays en accession et les trois pays candidats (Rouma-(4,1 %) (5). Il est donc peu probable que l’inté-
nie, Bulgarie et Turquie) comptaient en 2000 pour 7,2 % du PIB
gration de ces pays ait plus de conséquences au de l’Union à 15.
Graphique II
Échanges bilatéraux entre l’UE et six PECO (millions de dollars)
100 000 20 000
80 000 15 000
60 000 10 000
40 000 5 000
20 000 0
0 - 5 000
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Solde (échelle de droite) Importations (échelle de gauche) Exportations (échelle de gauche)
Source : FMI (Direction of Trade Statistics).
Graphique III
Échanges bilatéraux entre la France et la péninsule ibérique (millions de dollars)
40 000 14 000
12 00035 000
10 00030 000
25 000 8 000
20 000 6 000
15 000 4 000
2 00010 000
05 000
0 - 2 000
Solde (échelle de droite) Importations (échelle de gauche) Exportations (échelle de gauche)
Source : FMI (Direction of Trade Statistics).
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003 237
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001ibérique. Ceci est d’autant plus vrai pour la La balance du contenu en emplois
France que ces pays en étaient plus proches géo- des échanges de la Francegraphiquement et qu’elle était donc plus direc-
avec les PECO est positivetement concernée au plan commercial par les
adhésions espagnole et portugaise.
a méthode de la balance en emplois permet
d’analyser certains effets du commerce surQuelle est l’ampleur des pressions engendrées L
l’emploi. À défaut de décrire le gain ou la pertepar les échanges avec les PECO qui s’exercent
nette en emplois qui résulte de l’ouverture auà court terme sur le marché du travail français ?
commerce, elle fournit une indication sur laÀ plus long terme, et compte tenu du caractère
« pression concurrentielle » qui s’exerce sur lesencore incomplet de la transition des PECO
négociations salariales. Elle consiste ainsi à cal-vers l’économie de marché, quelle marge de
culer le contenu en emploi de la production parcroissance leurs échanges avec les pays de
secteur, compte tenu des consommations inter-l’Union conservent-ils ? Leur spécialisation
médiaires, puis à appliquer ce contenu ensectorielle actuelle correspond-elle à une bonne
emplois aux échanges. adéquation de l’offre de ces pays à la demande
européenne ? Enfin, quels pays sont suscepti-
bles de pâtir de l’avantage dont vont b&

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