L État et la cellule familiale sont-ils substituables dans la prise en charge des chômeurs en Europe ?  - article ; n°1 ; vol.387, pg 65-83
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L'État et la cellule familiale sont-ils substituables dans la prise en charge des chômeurs en Europe ? - article ; n°1 ; vol.387, pg 65-83

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Economie et statistique - Année 2005 - Volume 387 - Numéro 1 - Pages 65-83
La prise en charge des chômeurs repose à la fois sur l'État et sur la famille. Les données du panel européen sur la période 1995-2000 mettent en évidence une opposition entre les pays du Nord de l'Europe, où le rôle de l'État est prépondérant, et ceux du Sud où l'apport de la famille pallie une intervention de l'État moins généreuse. Les taux de prise en charge respectifs par la famille et l'État prennent en compte le salaire potentiel qui serait perçu par un chômeur s'il reprenait un emploi. Dans la plupart des pays de l'Europe des dix, la compensation de l'État apparaît plus forte lorsque celle de la famille ne l'est pas et assez faible lorsque la famille contribue fortement. Cette « substituabilité » plus ou moins prononcée d'un État à l'autre s'explique en partie par le poids, variable d'un pays à l'autre, des différentes configurations familiales des ménages de chômeurs : les jeunes vivant au sein de la cellule familiale et les conjoints sont davantage pris en charge par la famille, alors que les chefs de ménage et les personnes seules sont essentiellement tributaires de l'État. L'apport familial ne compense pas entièrement les disparités de prise en charge par l'État constatées d'un pays à l'autre : le niveau de vie des chômeurs reste fortement contrasté et continue de refléter la disparité des systèmes d'indemnisation du chômage. Sur la période, le Danemark est le pays où les chômeurs sont le mieux pris en charge par l'État tandis que, à l'autre extrême, la famille, très présente dans les pays du Sud, ne compense pas la faiblesse de l'indemnisation par l'État. En France, la combinaison d'une prise en charge publique et familiale débouche sur un taux de compensation moyen élevé des pertes liées au chômage. Dans tous les pays, l'apport familial améliore sensiblement la situation relative de certaines catégories de chômeurs, particulièrement celle des femmes appartenant à un couple et des jeunes adultes restés au domicile parental.
Are the State and the family unit substitutable in the fi nancial support of the unemployed in Europe ? A comparison based on the European panel. The financial support of the unemployed falls to both the State and the family. The European panel data for the period 1995-2000 shows a difference between the countries of Northern Europe, where the State plays a preponderant role, and those of Southern Europe, where the contribution from the family compensates for a less generous State intervention. The levels of fi nancial support from the family and the State respectively take into account the potential salary that the unemployed person would receive if they were to work again. In the majority of the EU-10, State unemployment benefi ts appear to be greater when the fi nancial support from the family is small, and are quite meagre when the family contribution is considerable. This •substitutability” more or less pronounced from one State to the other is explained in part by the weight, variable between the countries, of the different family confi gurations in the households of the unemployed: young people living within the family unit and partners are more supported by the family, whilst heads of households and single people are essentially benefi ciaries of the State. Are the State and the family unit substitutable in the fi nancial support of the unemployed in Europe ? A comparison based on the European panel. The family contribution does not fully compensate the disparities of State support observed between the countries: the standards of living of the unemployed remain highly contrasted and continue to refl ect the disparities between the unemployment benefi ts systems. During the period observed, Denmark is the country where the unemployed were best supported by the State whilst, at the other extreme, the family, playing an important role in the countries of Southern Europe, did not compensate for the low State benefi ts. In France, the combination of signifi cant State and family support results in a high average benefi ts rate of the losses linked to unemployment. In all the countries, family fi nancial support noticeably improves the relative situation of certain categories of the unemployed, particularly that of women with a partner and young adults living in the parental home.
¿ El Estado y la célula familiar son sustituibles al hacerse cargo de los parados en Europa? Una comparación basada en el ejemplo europeo. El hecho de hacerse cargo de los parados reposa a la vez en el Estado y en la familia. Los datos del ejemplo europeo del periodo 1995-2000 evidenciaron una oposición entre los países del Norte de Europa, en los que el Estado tiene un papel preponderante, y los del Sur en los que la aportación familiar atenúa una intervención menos generosa del Estado. La tasa en que la familia y el Estado se hacen cargo tiene en cuenta el salario potencial que percibiría un parado si retomara un empleo. En la mayoría de los países de la Europa de los diez, la compensación del Estado se muestra más alta cuando la de la familia no lo es, y bastante baja cuando la familia contribuye. Esta «sustitución» más o menos pronunciada de un Estado a otro se explica en parte por el peso, variable de un país a otro, de las diferentes confi guraciones familiares de los hogares de los parados: la familia se hace cargo de los jóvenes que viven en la célula familiar y de los cónyuges, mientras que los cabezas de familia y las personas solas son esencialmente tributarias del Estado. La aportación familiar no compensa completamente las disparidades de responsabilidad del Estado constatadas de un país a otro: el nivel de vida de los parados es muy diferente y continúa mostrando la dis-
Arbeitslose erhalten Unterstützung vom Staat wie auch von der Familie. Die Daten des europäischen Panels für den Zeitraum 1995-2000 zeigen den Kontrast auf, der zwischen den nordeuropäischen Ländern, in denen die Rolle des Staates dominiert, und den südeuropäischen Ländern, in denen der Beitrag der Familie die weniger großzügigen Leistungen des Staates ausgleicht, besteht. Der Umfang der jeweiligen Unterstützung durch die Familie und den Staat hängt vom potenziellen Lohn ab, den ein Arbeitsloser im Falle einer Wiederbeschäftigung beziehen würde. Sind Staat und Familie bei der Unterstützung der Arbeitslosen in Europa substituierbar? Ein Vergleich auf der Basis des europäischen Panels
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2005
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Langue Français

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L’État et la cellule familiale sont-ils substituables dans la prise en charge des chômeurs en Europe ? Une comparaison basée sur le panel européen Olivia Ekert-Jaffé et Isabelle Terraz*
La prise en charge des chômeurs repose à la fois sur l’État et sur la famille. Les données du panel européen sur la période 1995-2000 mettent en évidence une opposition entre les pays du Nord de l’Europe, où le rôle de l’État est prépondérant, et ceux du Sud où l’apport de la famille pallie une intervention de l’État moins généreuse. Les taux de prise en charge respectifs par la famille et l’État prennent en compte le salaire potentiel qui serait perçu par un chômeur s’il reprenait un emploi. Dans la plupart des pays de l’Europe des dix, la compensation de l’État apparaît plus forte lorsque celle de la famille ne l’est pas, et assez faible lorsque la famille contribue fortement. Cette « substituabilité » plus ou moins prononcée d’un État à l’autre s’ex-plique en partie par le poids, variable d’un pays à l’autre, des différentes confi gurations familiales des ménages de chômeurs : les jeunes vivant au sein de la cellule familiale et les conjoints sont davantage pris en charge par la famille, alors que les chefs de ménage et les personnes seules sont essentiellement tributaires de l’État. L’apport familial ne compense pas entièrement les disparités de prise en charge par l’État constatées d’un pays à l’autre : le niveau de vie des chômeurs reste fortement contrasté et continue de refléter la disparité des systèmes d’indemnisation du chômage. Sur la période considérée, le Danemark est le pays où les chômeurs sont le mieux pris en charge par l’État tandis que, à l’autre extrême, la famille, très présente dans les pays du Sud, ne compense pas la faiblesse de l’indemnisation par l’État. En France, la combi-naison d’une prise en charge publique et familiale importante débouche sur un taux de compensation moyen élevé des pertes liées au chômage. Dans tous les pays, l’apport familial améliore sensiblement la situation relative de certaines catégories de chômeurs, particulièrement celle des femmes appartenant à un couple et des jeunes adultes restés au domicile parental.
* Olivia Ekert-Jaffé appartient à l’Ined, 133 Boulevard Davout, 75020, Paris, ekert@ined.fr, et Isabelle Terraz au Ceregmia et au Beta, 61, avenue de la Forêt Noire, 67085 Strasbourg, Cedex, terraz@cournot.u-strasbg.fr. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fi n d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 387, 2005
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