L inégalité sociale devant la mort - article ; n°1 ; vol.162, pg 29-50
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'inégalité sociale devant la mort - article ; n°1 ; vol.162, pg 29-50

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Economie et statistique - Année 1984 - Volume 162 - Numéro 1 - Pages 29-50
Les instituteurs avaient la réputation d'avoir la plus longue durée de vie. Pour la période 1975-1980, ce sont les cadres supérieurs et les professeurs qui ont la plus faible mortalité, tandis que les manœuvres et les salariés agricoles restent les plus défavorisés. Depuis vingt-cinq ans, les écarts entre catégories sociales se sont accrus : la mortalité des ouvriers a moins diminué que celle des cols blancs ou des agriculteurs. L'inactivité pourrait bien être néfaste, car les chômeurs et les inactifs ont une mortalité beaucoup plus élevée que les autres; de même les femmes inactives ont une mortalité plus forte que les femmes actives; mais ces corrélations peuvent résulter, au moins en partie, de ce qu'une bonne constitution physique favorise l'activité et réduit le risque de décès. Si un niveau culturel élevé est favorable pour les hommes, il ne l'est pas autant pour les femmes. Comme l'activité professionnelle, la vie de famille semble jouer un rôle protecteur, dont l'homme profite plus que la femme. Les risques plus élevés correspondent vers 50 ans à une forte mortalité pour certaines causes : alcoolisme, cirrhose du foie, tumeurs de l'œsophage et des voies aériennes supérieures. Pour les hommes, l'importance croissante de ces tumeurs a entraîné une augmentation de la mortalité par cancer, en particulier pour les employés et les ouvriers.
Social inequality in front of death - Teachers used to have the reputation of possessing the longest lifespan. For the period 1975-1980, it is managerial class and high school and university teachers who have the lowest mortality rate, while unskilled laborers and farm workers remain the most underprivileged. For 25 years, the disparities between social categories have been growing: the mortality rate of workers has decreased less than that of white collar workers or farmers. Inactivity could very well be deleterious, for the unemployed and the non-working men have a much higher mortality rate than the others, just as non-working women have a higher mortality rate than working women. But these correlations may result, at least in part, from the fact that a strong physical constitution favors activity and reduces the risk of death. If a high cultural level is favorable for men, it is not as favorable for women. Like professional activity, family life seems to play a protective role; one from which men profit more than women. There are certain causes of higher risk which towards age 50 correspond to a high mortality rate: alcoholism, cirrhosis of the liver, and tumors of the oesophagus and upper respiratory system. For men, the growing numbers of these tumors has brought about an increase in the cancer mortality rate, in particular for employees and workers.
Desigualdad social frente a la muerte - Los maestros tenían fama de gozar una vida más larga. Para el período que mide entre 1975 y 1980, son los cuadros superiores y los profesores los que presentan más baja mortalidad, mientras que peones y asalariados agrícolas son más desfavorecidos. Desde hace 25 años, los descartes entre categorías sociales fueron incrementando se : la mortalidad entre obreros disminuyó menos que entre asalariados « de cuello bianco » o agricultores. La inactividad pudiera verificarse fatal ya que los desempleados e inactivos presentan una mortalidad mucho más elevada; asimismo, la mortalidad de las mujeres inactivas es superior a la de mujeres activas; pero estas correlaciones pueden resultar, cuando menos en parte, de lo que una buena constitución física favorece la actividad y reduce los riesgos de fallecimiento. Si un nivel cultural elevado résulta favorable respecto a varones, no lo es tanto para las mujeres : las tituladas son a menudo activas y no resultan más protegidas. Tanto la actividad profesional como la vida hogarena desempenan, al parecer, un papel protector del que el nombre disfruta más tiempo que la mujer. Los riesgos de defunción más elevados corresponden, hacia los 50 anos de edad, a una elevada mortalidad por diversas causas : alcoholismo, círrosis hepática, tumores del esófago y del aparato respiratorio. Con relación a varones, la creciente importancia de dichos tumores acarreó un incremento de mortalidad debida a cancer, especialmente respecto a empleados y obreros.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Guy Desplanques
L'inégalité sociale devant la mort
In: Economie et statistique, N°162, Janvier 1984. pp. 29-50.
Citer ce document / Cite this document :
Desplanques Guy. L'inégalité sociale devant la mort. In: Economie et statistique, N°162, Janvier 1984. pp. 29-50.
doi : 10.3406/estat.1984.4824
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1984_num_162_1_4824Résumé
Les instituteurs avaient la réputation d'avoir la plus longue durée de vie. Pour la période 1975-1980, ce
sont les cadres supérieurs et les professeurs qui ont la plus faible mortalité, tandis que les manœuvres
et les salariés agricoles restent les plus défavorisés. Depuis vingt-cinq ans, les écarts entre catégories
sociales se sont accrus : la mortalité des ouvriers a moins diminué que celle des cols blancs ou des
agriculteurs. L'inactivité pourrait bien être néfaste, car les chômeurs et les inactifs ont une mortalité
beaucoup plus élevée que les autres; de même les femmes inactives ont une mortalité plus forte que
les femmes actives; mais ces corrélations peuvent résulter, au moins en partie, de ce qu'une bonne
constitution physique favorise l'activité et réduit le risque de décès. Si un niveau culturel élevé est
favorable pour les hommes, il ne l'est pas autant pour les femmes. Comme l'activité professionnelle, la
vie de famille semble jouer un rôle protecteur, dont l'homme profite plus que la femme. Les risques plus
élevés correspondent vers 50 ans à une forte mortalité pour certaines causes : alcoolisme, cirrhose du
foie, tumeurs de l'œsophage et des voies aériennes supérieures. Pour les hommes, l'importance
croissante de ces tumeurs a entraîné une augmentation de la mortalité par cancer, en particulier pour
les employés et les ouvriers.
Abstract
Social inequality in front of death - Teachers used to have the reputation of possessing the longest
lifespan. For the period 1975-1980, it is managerial class and high school and university teachers who
have the lowest mortality rate, while unskilled laborers and farm workers remain the most
underprivileged. For 25 years, the disparities between social categories have been growing: the
mortality rate of workers has decreased less than that of white collar workers or farmers. Inactivity could
very well be deleterious, for the unemployed and the non-working men have a much higher mortality
rate than the others, just as non-working women have a higher mortality rate than working women. But
these correlations may result, at least in part, from the fact that a strong physical constitution favors
activity and reduces the risk of death. If a high cultural level is favorable for men, it is not as favorable
for women. Like professional activity, family life seems to play a protective role; one from which men
profit more than women. There are certain causes of higher risk which towards age 50 correspond to a
high mortality rate: alcoholism, cirrhosis of the liver, and tumors of the oesophagus and upper
respiratory system. For men, the growing numbers of these tumors has brought about an increase in the
cancer mortality rate, in particular for employees and workers.
Resumen
Desigualdad social frente a la muerte - Los maestros tenían fama de gozar una vida más larga. Para el
período que mide entre 1975 y 1980, son los cuadros superiores y los profesores los que presentan
más baja mortalidad, mientras que peones y asalariados agrícolas son más desfavorecidos. Desde
hace 25 años, los descartes entre categorías sociales fueron incrementando se : la mortalidad entre
obreros disminuyó menos que entre asalariados « de cuello bianco » o agricultores. La inactividad
pudiera verificarse fatal ya que los desempleados e inactivos presentan una mortalidad mucho más
elevada; asimismo, la mortalidad de las mujeres inactivas es superior a la de mujeres activas; pero
estas correlaciones pueden resultar, cuando menos en parte, de lo que una buena constitución física
favorece la actividad y reduce los riesgos de fallecimiento. Si un nivel cultural elevado résulta favorable
respecto a varones, no lo es tanto para las mujeres : las tituladas son a menudo activas y no resultan
más protegidas. Tanto la actividad profesional como la vida hogarena desempenan, al parecer, un
papel protector del que el nombre disfruta más tiempo que la mujer. Los riesgos de defunción más
elevados corresponden, hacia los 50 anos de edad, a una elevada mortalidad por diversas causas :
alcoholismo, círrosis hepática, tumores del esófago y del aparato respiratorio. Con relación a varones,
la creciente importancia de dichos tumores acarreó un incremento de mortalidad debida a cancer,
especialmente respecto a empleados y obreros.SOCIÉTÉ
L'inégalité sociale
devant la mort
par Guy Desplanques*
Les instituteurs avaient la réputation d'avoir la plus constitution physique favorise l'activité et réduit le risque
longue durée de vie. Pour la période 1975-1980, ce sont de décès. Si un niveau culturel élevé est favorable pour
les cadres supérieurs et les professeurs qui ont la plus les hommes, il ne l'est pas autant pour les femmes : les
faible mortalité, tandis que les manœuvres et les salariés plus diplômées sont fréquemment actives et ne sont pas
agricoles restent les plus défavorisés. Depuis vingt- les mieux protégées. Comme l'activité professionnelle,
cinq ans, les écarts entre catégories sociales se sont hi vie de famille semble jouer un rôle protecteur, dont
accrus : la mortalité des ouvriers a moins diminué que l'homme profite plus que la femme. Les risques plus
celle des cols blancs ou des agriculteurs. L'inactivité élevés correspondent vers 50 ans à une forte mortalité
pourrait bien être néfaste, car les chômeurs et les inactifs pour certaines causes : alcoolisme, cirrhose du foie,
tumeurs de l'œsophage et des voies aériennes supérieures. ont une mortalité beaucoup plus élevée que les autres;
de même les femmes inactives ont une mortalité plus Pour les hommes l'importance croissante de ces tumeurs
forte que les actives; mais ces corrélations a entraîné une augmentation de la mortalité par cancer,
peuvent résulter, au moins en partie, de ce qu'une bonne en particulier pour les employés et les ouvriers.
La vie n'a pas la même durée pour tous. Dans les pays n'est pas très éloigné de la hiérarchie habituelle. Les plus
industrialisés, les hommes meurent beaucoup plus tôt que favorisés sont les professeurs, dont la probabilité de décéder
les femmes. Un tel écart ne s'explique qu'en partie par des entre 35 et 60 ans dépasse à peine 7 % (tableau 1). Viennent
raisons biologiques. En 1981 en France, l'espérance de vie ensuite les ingénieurs, les instituteurs, les cadres admin
est de 70,4 ans pour les hommes, 78,5 ans pour les femmes, istratifs supérieurs (un peu moins de 10 %), puis les
soit 8 ans d'écart, au lieu de 2 seulement il y a près d'un professions libérales (10 %). A l'autre extrémité, les actifs
siècle [1]. Les disparités régionales de mortalité, entre pays, les plus exposés sont les manœuvres : un quart d'entre eux
ou, à l'intérieur d'un même pays, entre provinces, indiquent décèdent entre 35 et 60 ans, trois fois plus que les professeurs
également que le mode de vie joue un rôle primordial pour et les ingénieurs. Les salariés agricoles et le personnel de
expliquer le niveau de mortalité [2]. Mais les comportements
dépendent de bien d'autres facteurs, tels le milieu social
ou la situation familiale, dont les études longitudinales
menées à l'INSEE permettent de mesurer l'influence sur la * Guy Desplanques fait partie du service de la démographie mortalité (encadré p. 30). du département « Population-ménages » de l'INSEE.
Entre 1975 et 1980, pour les hommes, l'ordre qui se Les nombres entre crochets, [ ], renvoient à la bibliographie
dessine entre catégories sociales en matière de mortalité enfin d'article.
29
5. MESURER LA MORTALITÉ PAR CATÉGORIE SOCIALE? COMMENT
Les statistiques démographiques habituelles proviennent des recense- vidus, certaines caractéristiques sont relevées : diplôme, profession,
activité économique et, bien entendu, sexe et date de naissance. Puis ments de population et de l'état civil : elles permettent de calculer des
on suit chaque situation individuelle par relevé périodique des décès quotients de mortalité par sexe et âge; l'état civil fournit les numérat
et des dates de décès à l'aide d'un ré

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents