La compétitivité exprimée dans les enquêtes trimestrielles sur la situation et les perspectives dans l industrie - article ; n°1 ; vol.395, pg 117-140
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Economie et statistique - Année 2006 - Volume 395 - Numéro 1 - Pages 117-140
L'Enquête sur la situation et les perspectives dans l'industrie, effectuée par l'Insee, constitue une source d'informations intéressantes sur la compétitivité des entreprises. Nous cherchons ici à évaluer son apport. Au niveau individuel, une hausse de la compétitivité y apparaît significativement corrélée avec une augmentation des ventes et de la production, ainsi qu'à une diminution des coûts des consommations intermédiaires et de la masse salariale. Cette corrélation concerne cependant les résultats de l'entreprise dans l'absolu, plutôt que ses résultats relatifs par rapport au secteur dans lequel elle produit. Cette observation suggère que les variations de la compétitivité exprimées par les entreprises reflèteraient avant tout l'évolution de la conjoncture à laquelle fait face l'entreprise, plutôt qu'une véritable modification de sa position concurrentielle. Au niveau agrégé, le solde d'opinion sur l'évolution de la compétitivité dans l'enquête de conjoncture semble cependant suivre assez bien les variations de certains indicateurs usuels tels que la productivité du travail ou le taux de change, ainsi que des indicateurs de coûts relatifs aux coûts des produits étrangers concurrents.
La competitividad expresada en las encuestas trimestrales sobre la situación y las perspectivas en la industria. La Encuesta sobre la situación y las perspectivas en la industria, realizada por el Insee, constituye una fuente de información interesante sobre la competitividad de las empresas. Aquí evaluaremos su aportación. A escala individual, un alza de la competitividad aparece signifi cativamente en correlación con un incremento de las ventas y de la producción, así como una disminución de los costes del consumo intermedio y de la masa salarial. No obstante, esta correlación impacta en los resultados absolutos de la empresa, y no en los resultados relativos del sector en el que produce. Esta observación sugiere que las variaciones de la competitividad expresadas por las empresas refl ejarían sobre todo la evolución de la coyuntura en la que se mueve la empresa, y no una verdadera modifi cación de su posición competitiva. En el ámbito agregado, el saldo de opinión sobre la evolución de la competitividad en la encuesta de coyuntura parece, no obstante, seguir bastante bien las variaciones de algunos indicadores usuales, tales como la productividad del trabajo o los tipos de cambio, así como los indicadores de los costes relativos a los costes de los productos extranjeros competidores.
Die Wettbewerbsfähigkeit laut den vierteljährlichen Erhebungen über die Konjunktur und die Perspektiven der Industrie. Die vom INSEE durchgeführte Erhebung über die Konjunktur und die Perspektiven der Industrie stellt eine Quelle interessanter Informationen über die Wettbewerbsfähigkeit der Unternehmen dar. Wir versuchen hier ihren Nutzen zu bewerten. Auf individueller Ebene ist eine Zunahme der Wettbewerbsfähigkeit eng mit einem Anstieg des Verkaufs und der Produktion sowie mit einem Rückgang der Kosten der Vorleistungen und der Personalausgaben verbunden. Diese Wechselwirkung betrifft aber eher die absoluten Ergebnisse des Unternehmens als seine relativen Ergebnisse bezogen auf die Branche, in der es produziert. Diese Feststellung legt den Schluss nahe, dass die Schwankungen der Wettbewerbsfähigkeit der Unternehmen vor allem die Konjunkturentwicklungen, mit denen die Unternehmen konfrontiert sind, und nicht eine wirkliche Änderung ihrer Wettbewerbsfähigkeit widerspiegeln würden. Auf aggregierter Ebene scheint der Meinungssaldo bezüglich der Entwicklung der Wettbewerbsfähigkeit in der Konjunkturerhebung allerdings recht gut den Schwankungen bestimmter gängiger Indikatoren, wie Arbeitsproduktivität oder Arbeitslosigkeit, sowie der Indikatoren der Kosten für die ausländischen Konkurrenzprodukte zu folgen.
Competitiveness in the Quarterly Business Tendency Survey in Industry. INSEE’s Business Tendency Survey in industry constitutes an interesting source of information on the competitiveness of manufacturing firms. In this paper we aim at evaluating the quality of this information. At an individual level, a rise in competitiveness appears signifi cantly correlated with an increase in sales and production and a reduction in intermediate consumption costs and labour costs. However, these correlations concern raw values rather than relative values in relation to the sector in which they produce. This observation suggests that variations in the competitiveness expressed by entrepreneurs refl ect above all the shortterm economic changes with which the business is faced, rather than a true modifi cation of its competitive position. At the aggregate level, the balance of opinion on the evolution of competitiveness in the Business Survey seems, however, to follow quite closely the variations of some conventional indicators such as labour productivity or exchange rate, as well as indicators of costs relatively to the costs of competing foreign products.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2006
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Langue Français

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COMMERCE INTERNATIONAL
La compétitivité exprimée dans les enquêtes trimestrielles sur la situation et les perspectives dans l’industrie Patrick Aubert et Marie Leclair*
L’Enquête sur la situation et les perspectives dans l’industrie, effectuée par l’Insee, constitue une source d’informations intéressantes sur la compétitivité des entreprises. Nous cherchons ici à évaluer son apport. Au niveau individuel, une hausse de la com-pétitivité y apparaît signifi cativement corrélée avec une augmentation des ventes et de la production, ainsi qu’à une diminution des coûts des consommations intermédiaires et de la masse salariale. Cette corrélation concerne cependant les résultats de l’entreprise dans l’absolu, plutôt que ses résultats relatifs par rapport au secteur dans lequel elle produit. Cette observation suggère que les variations de la compétitivité exprimées par les entreprises reflèteraient avant tout l’évolution de la conjoncture à laquelle fait face l’entreprise, plutôt qu’une véritable modifi cation de sa position concurrentielle. Au niveau agrégé, le solde d’opinion sur l’évolution de la compétitivité dans l’enquête de conjoncture semble cependant suivre assez bien les variations de certains indicateurs usuels tels que la productivité du travail ou le taux de change, ainsi que des indicateurs de coûts relatifs aux coûts des produits étrangers concurrents.
* Au moment de la rédaction de cette étude, Patrick Aubert et Marie Leclair appartenaient à la division « Marchés et Stratégies d’entreprises » du Département des études économiques d’ensemble de l’Insee. Nous remercions tout particulièrement pour leurs conseils et commentaires Didier Blanchet, Hélène Erkel-Rousse, Stéphane Gregoir, Laurent Ménard et Sébastien Roux, ainsi que les deux relecteurs anonymes de la revue et les parti-cipants au séminaire de la division « Marchés et Stratégies d’Entreprises », au séminaire du Département des Etudes Economiques d’Ensemble de l’Insee, et de la 27econférence annuelle du Ciret (Varsovie, septembre 2004). Nous remercions également Benoît Heitz, Antoine Langlet et Jean-François Loué pour les données macroéconomiques sur la compétitivité.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 395-396, 2006
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Ls-eméeu.eLimtusqeoqcéornfriviespmistconosnadeésiloécrmieysalanltulpltôigéltnedes-iftuéddempétacoitéitivnertedsesspeir ment invoquée. On entend par là, le plus souvent, la capacité des entreprises à supporter férents facteurs qui la déterminent, tels que les la concurrence sur leurs marchés (cf. encadré 1). coûts unitaires ou la productivité des facteurs. La définition de la compétitivité engloberait Ces derniers ont en effet l’avantage d’être bien donc l’ensemble des facteurs qui affectent la définis et mesurables dans les sources statisti-position concurrentielle des fi rmes. Cependant, ques habituelles. en pratique, peu d’études cherchent à détailler les facteurs pris en compte par les entreprises C’est en fait dans la littérature macroécono-pour apprécier leur compétitivité. mique sur le commerce international que la notion de compétitivité est défi nie et utilisée. Au moins en partie pour cette raison, la notion Néanmoins, dans ce cadre, elle ne s’applique de compétitivité des entreprises reste peu uti- alors plus à la concurrence entre entreprises
Encadré 1 BASES MICROÉCONOMIQUES DE LA NOTION DE COMPÉTITIVITÉ La notion de « compétitivité » évoque un cadre concur- une compétitivité en hausse. Mais si on la défi nit ainsi, rentiel. Elle désigne la capacité, pour une entreprise, de la compétitivité ne peut plus se mesurer par les parts soutenir la concurrence sur les marchés où elle vend des de marché observées. produits. Lorenzi (2002) propose une défi nition similaire, la « capacité [d’une entreprise] de vendre durablement La difficulté de donner une défi nition précise de la com-et avec profit ce qu’elle produit ». Néanmoins, cette pétitivité vient en fait de ce que la plupart des auteurs définition ne se traduit pas directement dans les termes cherchent à en faire un indicateur résumant trop de habituels de l’analyse microéconomique. dimensions. Les définitions recouvrent dès lors un ensemble flou, mêlant à des degrés divers des consi-Dans un cadre théorique de concurrence parfaite sur dérations sur les coûts des facteurs, l’effi cacité de la un marché de biens homogènes, la compétitivité d’une technologie de production, la forme de la demande et entreprise se résumerait à la capacité de produire avec l’objectif poursuivi par l’entreprise. De manière sché-un coût marginal inférieur au prix de marché ou bien, ce matique, on peut distinguer deux « groupes » princi-qui est équivalent, de susciter une demande positive à paux parmi les facteurs de la compétitivité. un prix supérieur à son coût de production. En d’autres termes, « compétitivité » serait un synonyme de « sur- Un premier groupe de facteurs se rapporte aux coûts vie ». Ce cadre théorique est néanmoins assez restrictif. de l’entreprise, c’est-à-dire aux coûts des facteurs de production et à l’efficacité de la production, en d’autres Un cadre plus approprié pour décrire économiquement termes la productivité des facteurs. Cette compétiti-la compétitivité est celui de la concurrence monopolis- vité augmente dès lors que l’entreprise a la capacité tique. Dans ce cadre, les entreprises produisent des de diminuer ses coûts en maintenant la qualité du pro-biens différenciés, mais qui restent dans une certaine duit constante. Il s’agit donc d’une dimension « tech-mesure substituables entre eux. L’entreprise est en nique », indépendante du prix ou de la quantité de situation de « monopole » car elle est seule à produire produits vendue. Si les coûts de production sont com-son type de bien, mais subit une « concurrence » du parables d’une entreprise à l’autre, une « mesure » de fait de la substituabilité entre les divers produits d’un cette dimension de la compétitivité pourrait donc être marché, défini de manière plus large. Dans ce cadre, la variation relative des coûts unitaires de production la compétitivité ne se traduit plus par un caractère d’une entreprise avec ceux d’un groupe d’entreprises binaire de survie au non, puisque les prix de vente ne comparables. sont plus directement comparables entre eux. Une entreprise contrainte d’augmenter son prix suite à une Un second groupe de déterminants de la compéti-augmentation de ses coûts voit sa demande diminuer, tivité se rapporte au contraire à la demande du pro-mais cela ne signifie pas que cette demande va chuter duit. La compétitivité d’une entreprise augmente en à zéro puisque la substitution n’est qu’imparfaite. effet lorsque celle-ci peut augmenter sa demande à prix constant ou augmenter ses prix à demande Comment, dans ce cadre, défi nir précisément la com- constante. En d’autres termes, cette augmentation de pétitivité ? Certains auteurs proposent de la défi nir la compétitivité traduit un déplacement de la courbe par une référence aux parts de marché. Une part de de demande, indépendamment des coûts de produc-marché importante traduirait une compétitivité élevée tion. C’est le cas notamment lorsque les goûts des pour une entreprise, et une augmentation de la part de consommateurs se modifi ent. Cette dimension de la marché traduirait une compétitivité en hausse. Cette compétitivité correspondrait donc non pas à la qualité définition reste néanmoins discutable. La part de mar- des produits dans l’absolu, mais à leur qualité relative, ché en soi n’est pas en effet un objectif de l’entreprise, c’est-à-dire à la différenciation des produits. Dans le cette dernière ne cherchant à augmenter sa part de modèle de concurrence monopolistique, un bon indi-marché que lorsque cela lui permet d’augmenter son cateur de cette compétitivité hors-coût serait l’élasti-profit. C’est donc bien la capacité d’augmenter sa part cité de substitution de la demande de ce produit par de marché et non une augmentation réelle qui traduit rapport à d’autres produits comparables.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 395-396, 2006
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