La dynamique des changements de prix de production en France : une analyse à partir des relevés de prix de production - article ; n°1 ; vol.407, pg 3-26
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Economie et statistique - Année 2007 - Volume 407 - Numéro 1 - Pages 3-26
Sur la période 1994-2005, les prix à la production dans l'industrie changent en moyenne tous les six mois environ, et ceux des services aux entreprises tous les douze mois. Ce rythme varie d'un secteur à l'autre : les prix de l'énergie durent en moyenne un peu plus de deux mois alors que ceux des biens d'équipement durent un peu moins de huit mois. Par ailleurs, les changements de prix sont d'ampleur relativement modeste pour l'ensemble des prix à la production. Les baisses comme les hausses sont en moyenne de l'ordre de 4 %. Un peu plus de 40 % des changements de prix sont des baisses, et il n'existe pas d'asymétrie dans la distribution des tailles de changements de prix sauf dans les services aux entreprises. Dans ce dernier secteur, les changements sont moins fréquents, mais plus marqués et davantage orientés à la hausse. Les déterminants des modifications de prix sont principalement des effets de calendrier (périodes de signature des contrats entre entreprises) et l'évolution générale des prix à la production. Dans une moindre mesure, la position dans le cycle économique du secteur et le coût des matières premières ont aussi une influence. La structure de marché du secteur jouerait enfin un rôle d'amortisseur des chocs : dans les secteurs les plus concentrés, les prix sont moins réactifs aux changements économiques. L'évolution générale des prix à la production, très variable au cours de la période étudiée, peut être le résultat de l'agrégation de plusieurs comportements microéconomiques : le niveau général des prix augmente (resp. baisse) parce que les entreprises changent plus souvent (resp. moins souvent) leurs prix ou bien sous l'effet de hausses de prix en moyenne plus fortes que par le passé (resp. plus faibles). Il semble que l'évolution générale des prix soit plus déterminée par le rapport entre le nombre de hausses de prix et le nombre de baisses de prix que par l'ampleur de ces hausses ou de ces baisses.
Dynamik der Änderungen der Herstellungspreise: eine Analyse anhand von Herstellungspreiserhebungen. Im Zeitraum 1994-2005 änderten sich die Herstellungspreise in der Industrie im Schnitt ca. alle sechs Monate und diejenigen der unternehmensbezogenen Dienstleistungen alle zwölf Monate. Dieser Rhythmus variiert je nach Sektor: Die Energiepreise bleiben im Schnitt etwas mehr als zwei Monate unverändert, während die Preise der Ausrüstungsgüter knapp acht Monate stabil bleiben. Die Änderungen sind bei sämtlichen Herstellungspreisen außerdem relativ moderat. Die Steigerungen und Rückgänge liegen im Schnitt bei 4 %. Etwas mehr als 40 % der Preisänderungen sind auf Senkungen zurückzuführen. Bei der Verteilung des Umfangs der Preisänderungen gibt es außer bei den unternehmensbezogenen Dienstleistungen keine Asymmetrie. Im letzteren Bereich sind die Änderungen weniger häufi g, dafür aber ausgeprägter und in stärkerem Maße durch Anstiege bedingt. Ursachen für Preisänderungen sind hauptsächlich Kalendereffekte (Zeitpunkt der Vergabe von Verträgen zwischen Unternehmen) sowie die allgemeine Entwicklung der Herstellungspreise. Auch die jeweilige Konjunktur des Sektors und die Rohstoffpreise wirken sich aus, allerdings geringfügiger. Die Marktstruktur des Sektors kann schließlich die Schocks abfedern: In den Sektoren mit der größten Konzentration reagieren die Preise weniger stark auf wirtschaftliche Veränderungen. Die allgemeine Entwicklung der Herstellungspreise, die im untersuchten Zeitraum sehr unterschiedlich ist, kann das Ergebnis der Aggregierung mehrerer mikroökonomischer Verhaltensweisen sein: Das allgemeine Preisniveau steigt (bzw. sinkt), weil die Unternehmen ihre Preise öfter (bzw. nicht so oft) ändern oder weil sich die durchschnittlichen Preiserhöhungen stärker (bzw. geringfügiger) als in der Vergangenheit auswirken. Die allgemeine Preisentwicklung ist stärker durch das Verhältnis zwischen der Anzahl der Preiserhöhungen und der Anzahl der Preissenkungen als durch den Umfang dieser Erhöhungen bzw. Senkungen geprägt.
La dinámica de los cambios de precio de la producción: un análisis a partir de las relaciones de precios de la producción. En el período 1994-2005, los precios de producción en la industria cambian en promedio cada seis meses y los de los servicios a las empresas cada año. Este ritmo cambia de un sector a otro: la duración media del precio de la energía es de poco más de dos meses, mientras que la de los bienes de equipo un poco menos de ocho meses. Además, la amplitud de los cambios de precio es relativamente modesta para el conjunto de los precios de producción. El promedio, tanto de las bajas como de las alzas, es del orden de 4 %. Un poco más del 40 % de los cambios de precio son bajadas y no existe asimetría en la distribución de los cortes de cambio de precio, salvo en los servicios a las empresas. En este último sector, los cambios son menos frecuentes, pero con una tendencia más marcada y orientada al alza. Los determinantes de las modifi caciones de precios se deben principalmente al calendario (períodos de fi rma de contratos entre empresas) y a la evolución general de los precios de la producción. La posición en el ciclo económico del sector y el coste de las materias primas también infl uyen, pero en menor medida. Por último, la estructura de mercado del sector desempeñaría un papel de amortiguador de los choques: en los sectores más concentrados, los precios son menos reactivos a los cambios económicos. La evolución general de los precios de producción, muy variable en el período estudiado, puede ser el resultado de agregar varios comportamientos microeconómicos: el nivel general de los precios aumenta (resp. baja) porque las empresas cambian más a menudo (resp. menos frecuente) sus precios o bien debido a las alzas de precios en promedio más elevadas que en el pasado (resp. más débil). Parece que la evolución general de los precios esté más determinada por la relación entre la cantidad de subidas y bajadas de precio que por la amplitud de ambas.
Over the period 1994-2005, industrial production prices changed on average every six months, and prices for company services every twelve months. This rhythm varies from one sector to the next: energy prices last on average a little over two months while those for capital goods last just under eight months. Furthermore, price changes are relatively modest in scale for all production prices. Falls and rises amount to around 4% on average. A little over 40% of price changes are falls, and there is no bias in the distribution of price change levels except in company services. In this latter sector, changes are less frequent, but more marked and more likely to be rises. The determiners of price changes are mainly calendar effects (periods when contracts are signed between companies) and general changes in production prices. To a lesser extent, the position in the sector’s economic cycle and the cost of raw materials also have an infl uence. The structure of the market in the sector also seems to act as a shock absorber: in the most concentrated sectors, prices are less reactive to economic changes. General changes in production prices, which vary greatly over the period in question, may be the result of a combination of several microeconomic factors: the general level of price increases (or falls) because companies change their prices more often (or less often) or the result of price rises which are on average more signifi cant (or less signifi cant) than in the past. It seems that general price changes are more determined by the relationship between the number of price rises and the number of price falls than by the scale of these rises or falls. The Changing Picture of Production Prices: an Analysis using Production Price Surveys
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2007
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Langue Français

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ÉCONOMIE
La dynamique des changements de prix à la production : une analyse à partir des relevés de prix à la production Erwan Gautier*
Sur la période 1994-2005, les prix à la production dans l’industrie changent en moyenne tous les six mois environ, et ceux des services aux entreprises tous les douze mois. Ce rythme varie d’un secteur à l’autre : les prix de l’énergie durent en moyenne un peu plus de deux mois alors que ceux des biens d’équipement durent un peu moins de huit mois. de prix sont d’ampleur relativement modeste pour l’ensem-Par ailleurs, les changements ble des prix à la production. Les baisses comme les hausses sont en moyenne de l’ordre de 4 %. Un peu plus de 40 % des changements de prix sont des baisses, et il n’existe pas d’asymétrie dans la distribution des tailles de changements de prix sauf dans les services aux entreprises. Dans ce dernier secteur, les changements sont moins fréquents, mais plus marqués et davantage orientés à la hausse.  de prix sont principalement des effets de calendrierLes déterminants des modifi cations (périodes de signature des contrats entre entreprises) et l’évolution générale des prix à la production. Dans une moindre mesure, la position dans le cycle économique du secteur et le coût des matières premières ont aussi une infl uence. La structure de marché du sec-teur jouerait enfin un rôle d’amortisseur des chocs : dans les secteurs les plus concentrés, les prix sont moins réactifs aux changements économiques. générale des prix à la production, très variable au cours de la période étudiée,L’évolution peut être le résultat de l’agrégation de plusieurs comportements microéconomiques : le niveau général des prix augmente (resp. baisse) parce que les entreprises changent plus souvent (resp. moins souvent) leurs prix ou bien sous l’effet de hausses de prix en moyenne plus fortes que par le passé (resp. plus faibles). Il semble que l’évolution géné-rale des prix soit plus déterminée par le rapport entre le nombre de hausses de prix et le nombre de baisses de prix que par l’ampleur de ces hausses ou de ces baisses.
* Erwan Gautier appartient à la Banque de France, Service de recherche en économie et fi nance, et au Groupe de Recherche en Économie et Statistique (GRECSTA, UMR CNRS 2773). Cette étude a été réalisée dans le cadre du « Réseau Persistance de l’Infl ation (IPN) » mis en place au sein de l’Eurosystème. L’exploitation des données a été menée sous la responsabilité de l’Insee dans le cadre de la convention Insee-Banque de France (20B-21B-E301/ R05019/2005) et nous remercions Lucien Pollina et Eliane Le Rey pour leurs conseils et avis. Nous remercions Sylvie Tarrieu et Laurent Baudry pour leur assistance de recherche. Nous tenons à remercier pour leurs remarques et suggestions, trois rapporteurs anonym es ainsi que Hervé Le Bihan, Patrick Sevestre, Jacques Mairesse, Denis Fougère, Thomas Heckel, Céline Thévenot, mais aussi les par tici-pants des séminaires de l’Insee, de la Banque de France, des 23èmesJournées de Microéconomie Appliquée, du 55èmecongrès de l’AFSE. Les idées exposées dans cette étude ne refl ètent pas nécessairement l’opinion de la Banque de France, ni celle de l’Insee.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 407, 2007
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Lanydaimeuqimnocooécrdeequminag-shcstdmeneixseprtueesidesœurauc enjeux de l’analyse de la politique monétaire. En effet, le degré de flexibilité des prix est une variable essentielle pour mesurer l’impact de la politique monétaire sur la production. La plu-part des modèles macroéconomiques néo-key-nésiens supposent qu’il existe des coûts liés au changement de prix appelés coûts de menu (Ball et Mankiw, 1994). Sous cette condition, il est optimal pour l’entreprise de ne changer ses prix que peu fréquemment et de ne pas intégrer immédiatement et complètement aux prix les chocs subis. Bien que le comportement modélisé dans les modèles macroéconomiques soit celui d’en-treprises productives, l’ensemble des travaux microéconomiques récents ont porté sur les prix à la consommation (Bils et Klenow (2004) pour les États-Unis, Dhyneet al.(2006) pour la zone euro, Baudryet al.(2005) pour la France). Ceci s’explique assez aisément puisque la grande majorité des banques centrales se sont fi xé comme objectif de stabiliser l’infl ation, mesu-rée généralement par l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Pourtant, il existe d’autres indicateurs d’évolution des prix comme l’indice de prix à la production (cf. encadré 1). Les macroéconomistes ne s’accordent pas sur la nature de l’indice de prix qui devrait être sta-bilisé. Des travaux macroéconomiques récents ont ainsi montré que dans le cadre d’une poli-tique monétaire optimale, ne pas tenir compte de l’évolution des prix à la production peut conduire à d’importantes pertes en bien-être (Huang et Liu, 2005). Aussi apparaît-il essentiel de mieux appréhender la dynamique des chan-gements de prix à la production. Cet article se propose, à partir des relevés des prix à la production, de déterminer les princi-pales causes du changement de prix des entre-prises. Cette étude est à notre connaissance la première à dégager pour la France des faits sty-lisés sur les changements de prix des entreprises industrielles et de services aux entreprises (1). Les travaux récents portant sur d’autres pays sont eux-mêmes très rares. Pour les États-Unis, seul Carlton (1986) propose une telle analyse mais elle porte sur des données relevées dans les années soixante et sur un nombre limité de produits. Dans le cadre du réseau de recher-che européen,Inflation Persistence Network(IPN) (2), des études sur les prix à la produc-tion ont été menées dans différents pays de la zone euro (Vermeulenet al.(2007) en propose une synthèse). D’autres études effectuées dans
ce réseau à partir de données d’enquête quali-tatives ont aussi permis de mieux comprendre les changements de prix de production (Loupias et Ricart (2006) pour la France, Fabianiet al.(2006) pour la zone euro).123 La base de données utilisée dans cette étude couvre la quasi-totalité des relevés utilisés pour construire les indices de prix à la production industrielle et des services aux entreprises, ce qui permet d’obtenir des indicateurs représen-tatifs au niveau macroéconomique. Les relevés ont été obtenus auprès de plus de 40 000 entre-prises sur une période allant de 1994 à 2005 pour les prix industriels et les prix des services aux entreprises. Au total, la base de données contient plus de trois millions de relevés indi-viduels de prix. La mesure et le relevé des prix à la production a e de données est constituée des relevés LlrasnIeeirxedporudsedabpnutctioéspilis pour construire l’indice de prix à la production industrielle et l’indice de prix des services aux entreprises. Le champ de l’indice de prix à la production est très large, il couvre tous les prix des produits fabriqués et vendus sur le marché intérieur français par les entreprises de l’indus-trie manufacturière, à l’exclusion de la construc-tion mais y compris l’industrie agro-alimentaire (cf. encadré 1). L’échantillon est constitué des relevés réalisés au cours de la période 1994 – 2005. En termes de pondération de l’indice de prix à la produc-tion industrielle, les relevés contenus dans la base étudiée représentent plus de 90 % de l’in-dice (3). L’enquête auprès des entreprises de services aux entreprises est plus récente, elle a 1.Desplatz (2000) propose une première analyse des distribu-tions de variations de prix individuels à partir des relevés indivi-duels des prix à la production issus de l’enquêteObservation des prix de vente industrielset de ceux de l’enquête trimestrielle de conjoncture del’Insee. Toutefois, l’objectif essentiel de l’étude est l’évaluation de la cohérence des variations de prix des deux enquêtes au cours du temps. La base utilisée contient plus de 300 entreprises dont les prix sont relevés de 1994 à 1996 dans les deux enquêtes. 2.de la zone euro et la BCE,Animé par les Banques Centrales ce réseau avait pour but de mieux comprendre dans quelle mesure les prix étaient rigides dans la zone euro. La présente étude s’inscrit dans ce réseau. 3.Pour des raisons de confi dentialité, aucun indice n’est publié pour les secteurs où il existe moins de trois entreprises sur le marché ou bien dans ceux où 85 % de la production est réalisée par une seule entreprise. Les données individuelles ne sont donc pas disponibles.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 407, 2007
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