La place des entreprises publiques dans l économie française - article ; n°1 ; vol.6, pg 33-44
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Description

Economie et statistique - Année 1969 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 33-44
Les entreprises publiques emploient 13 % de la population occupée par les entreprises non agricoles, assurent 12 % de la population non agricole et à elles seules font le tiers des investissements réalisés dans l'industrie, les commerces et les services.
Leur activité s'exerce — pour les plus grandes d'entre elles — dans des secteurs stratégiques pour l'économie du pays : la production d'énergie et les transports et télécommunications.
Les secteurs où elles tiennent une place importante sont très particuliers, notamment par leur forte intensité capital istique. Leur rôle de service public les conduit à des choix économiques différents de ceux que feraient des entreprises privées exerçant les mêmes activités. Elles se trouvent parfois dans l'obligation d'exploiter des activités non rentables — comme certaines ligne des chemin de fer — , d'accorder des tarifs inférieurs aux prix de revient ou d'appliquer une politique sociale particulière.
Ainsi, les entreprises publiques retiennent une part importante de l'épargne nationale, à la fois parce que les caractéristiques particulières de leurs activités les y conduisent et parce que leur rôle de service public leur impose certaines sujétions.
Les entreprises publiques qui, telle la Régie Renault, se trouvent dans les secteurs concurrentiels sont au contraire très analogues aux firmes privées concurrentes.
En définitive, il est difficile de distinguer dans les comportements des grandes entreprises publiques ce qui tient aux activités qu'elles exercent, ce qui tient à leurs qualités de service public, ou encore ce qui tient au rôle que veut leur faire jouer l'État comme instrument de politique économique et sociale.
Public enterprises employ 13% of the population employed in non-agricultural enterprises, are responsible for 12% of non-agricultural production and themselves alone effect one third of the investments made in industry, commerce and services.
The largest of them are active in the strategic sectors of the national economy — the production of fuel and power, transport and telecommunications.
The sectors in which they hold an important place are very special particularly in being highly capital-intensive. Their public service role leads them to make economic choices different from those which would be made by private enterprises carrying on the same activities. They sometimes find themselves in the obligation of conducting uneconomic activities — such as certain railway lines — of charging rates below costs, or of following a particular social policy.
Thus, the public enterprises absorb a substantial part of national savings, both because the special characteristics of their activities induce them to do so and because theirpublic service role subjects them to certain constraints.
Public enterprises which, like the Régie Renault, operate in competitive sectors, are, on the contrary, very like the competing private firms.
In the last analysis, it is difficult to distinguish in the behaviour of the big public enterprises between what arises out of their activities, what arises out of their public service character, or again, what arises out of the role which the State wishes to make them play as an instrument of economic and general social policy.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Rivier
La place des entreprises publiques dans l'économie française
In: Economie et statistique, N°6, Novembre 1969. pp. 33-44.
Citer ce document / Cite this document :
Rivier Jacques. La place des entreprises publiques dans l'économie française. In: Economie et statistique, N°6, Novembre
1969. pp. 33-44.
doi : 10.3406/estat.1969.1889
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1969_num_6_1_1889Résumé
Les entreprises publiques emploient 13 % de la population occupée par les entreprises non agricoles,
assurent 12 % de la population non agricole et à elles seules font le tiers des investissements réalisés
dans l'industrie, les commerces et les services.
Leur activité s'exerce — pour les plus grandes d'entre elles — dans des secteurs stratégiques pour
l'économie du pays : la production d'énergie et les transports et télécommunications.
Les secteurs où elles tiennent une place importante sont très particuliers, notamment par leur forte
intensité capital istique. Leur rôle de service public les conduit à des choix économiques différents de
ceux que feraient des entreprises privées exerçant les mêmes activités. Elles se trouvent parfois dans
l'obligation d'exploiter des activités non rentables — comme certaines ligne des chemin de fer — ,
d'accorder des tarifs inférieurs aux prix de revient ou d'appliquer une politique sociale particulière.
Ainsi, les entreprises publiques retiennent une part importante de l'épargne nationale, à la fois parce
que les caractéristiques particulières de leurs activités les y conduisent et parce que leur rôle de service
public leur impose certaines sujétions.
Les entreprises publiques qui, telle la Régie Renault, se trouvent dans les secteurs concurrentiels sont
au contraire très analogues aux firmes privées concurrentes.
En définitive, il est difficile de distinguer dans les comportements des grandes entreprises publiques ce
qui tient aux activités qu'elles exercent, ce qui tient à leurs qualités de service public, ou encore ce qui
tient au rôle que veut leur faire jouer l'État comme instrument de politique économique et sociale.
Abstract
Public enterprises employ 13% of the population employed in non-agricultural enterprises, are
responsible for 12% of non-agricultural production and themselves alone effect one third of the
investments made in industry, commerce and services.
The largest of them are active in the strategic sectors of the national economy — the production of fuel
and power, transport and telecommunications.
The sectors in which they hold an important place are very special particularly in being highly capital-
intensive. Their public service role leads them to make economic choices different from those which
would be made by private enterprises carrying on the same activities. They sometimes find themselves
in the obligation of conducting uneconomic activities — such as certain railway lines — of charging rates
below costs, or of following a particular social policy.
Thus, the public enterprises absorb a substantial part of national savings, both because the special
characteristics of their activities induce them to do so and because theirpublic service role subjects
them to certain constraints.
Public enterprises which, like the Régie Renault, operate in competitive sectors, are, on the contrary,
very like the competing private firms.
In the last analysis, it is difficult to distinguish in the behaviour of the big public enterprises between
what arises out of their activities, what arises out of their public service character, or again, what arises
out of the role which the State wishes to make them play as an instrument of economic and general
social policy.place des entreprises publiques La
dans l'économie française
par Jacques RIVIER
En 1967, les entreprises publiques françaises représentaient 12 % de la valeur ajoutée et 13 % des effectifs
des branches productives non agricoles. Mais la place des entreprises publiques ne saurait se résumer par
un pourcentage unique. Cette proportion — d'ailleurs décroissante dans le temps — est en effet très
différente suivant les grandeurs comparées. Deux chiffres extrêmes schématisent cette situation : 7 %
du chiffre d'affaires et 32% des investissements du total des entreprises non agricoles étaient assurés
en 1967 par les entreprises publiques: Cette apparente contradiction mérite explication. Les tableaux
annuels de la comptabilité nationale, isolant les entreprises publiques, permettent d'approfondir la
question. La présente étude, limitée à la période 1959-1967, les utilise.
Il peut paraître, certes, arbitraire de confondre dans un même ensemble toutes les entreprises publiques.
Les chemins de fer, les hôpitaux, les postes, les habitations à loyer modéré, la régie Renault, les houillères,
le Commissariat à l'énergie atomique exercent leurs activités dans des secteurs très différents. Mais ils
ont en commun d'être sous la dépendance directe de l'État. L'analyse de leur ensemble permet d'apprécier
la puissance dont dispose l'État en tant qu'entrepreneur. Cependant les entreprises en position de
monopole dans les secteurs de base ; charbonnages, électricité, gaz, transports, télécommunications
seront examinées plus particulièrement. Leur groupe, plus homogène, recouvre en effet la notion
couramment employée de « grands services publics ». A elles seules, elles représentent d'ailleurs en
1967 près de 8 % de la valeur ajoutée et 20 % des investissements des branches non agricoles.
• Situation de quasi-monopole : c'est le cas de l'industrie
charbonnière, de la production et de la distribution d'élec
tricité et de gaz, enfin des télécommunications. Dans ces I . Les entreprises publiques secteurs, la valeur ajoutée brute des entreprises publiques
représente en 1967 plus de 90 % de la valeur ajoutée totale sont prépondérantes des secteurs correspondants et les investissements plus de
95 %; dans les secteurs de base
• Place importante mais non prépondérance : il en
va ainsi de la construction aéronautique et de la fabrication
d'armement, des transports et de la construction immobil
ière (qui comprend les offices et sociétés d'H.L.M.). Les
entreprises publiques de ce groupe assurent près de la moitié
de la production des divers secteurs et mettent en œuvre
matières les en Les décroissant biens entreprises premières de consommation. au publiques fur vers et les à mesure biens occupent Sauf intermédiaires dans que une le l'on cas position se où dirige puis les qui techvers des va une proportion encore plus grande des investissements.
Ainsi, dans le secteur des transports, la part de la valeur
ajoutée créée par les entreprises publiques est en 1967 niques de production conviennent aussi bien à la satisfaction de 46 % alors qu'elles réalisent près de 65 % des investide besoins de consommation que de besoins intermédiaires ssements du secteur1; (électricité, gaz, transports), les entreprises publiques se
• Place secondaire : ce troisième groupe recouvre les situent assez « en amont » dans le cycle de production.
L'analyse par secteur d'activité permet de dégager
trois grands groupes, selon la place qu'y occupent les entre 1. Les infrastructures routières ne sont pas comprises dans les immobilisatprises publiques : ions du secteur, au contraire des infrastructures ferroviaires.
33
9 671062 5 .
.
TABLEAU 1. Place des entreprises publiques — les entreprises publiques occupent une place importante
par branches dans la chimie minérale et non négligeable dans la chimie
organique par l'intermédiaire des groupes « Charbonnag
es » et « Entreprise minière et chimique »;
— du fait qu'elles construisent elles-mêmes une partie de Importance
de la production leur équipement, les entreprises publiques occupent une
des entreprises place non négligeable dans la construction mécanique et ^[Situation Branches intéressées publiques dans le bâtiment et le génie civil. Par rapport à l'ensemble dans le total des produits de la construction mécanique et électrique on de la production
peut estimer à 5,5 % la part de la production des entre
prises publiques; en bâtiment et travaux publics, ce pour
centage se situe à 6.8 %; Plus de 80%.. Monopole Tabac manufacturé — pour l'ensemble des branches produisant directement et allumettes, houille,
lignite et agglomérés, pour la demande finale (Agriculture, Industries agricoles,
gaz distribué, électricité, et alimentaires, Industries de consommation, services rendus gaz naturel, servi

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