Les choix d'activité des femmes en couple : une approche longitudinale - article ; n°1 ; vol.349, pg 125-140

Stéfan Lollivier

Description

Economie et statistique - Année 2001 - Volume 349 - Numéro 1 - Pages 125-140
L'analyse de l'activité des femmes en couple repose généralement sur une hypothèse de spécialisation qui s'opèrerait au sein du couple. L'homme est supposé disposer d'une meilleure rentabilité sur le marché du travail et la femme prend prioritairement en charge les activités domestiques du foyer. Dans ce cadre, les travaux économétriques ont montré la complexité de la décision d'activité des femmes en analysant le lien entre fécondité et participation au marché du travail, les effets incitatifs ou désincitatifs de la politique fiscale ou le coût lié aux jeunes enfants. Ces résultats présentent l'inconvénient majeur de ne pas tenir compte de l'hétérogénéité des comportements individuels dus aux aptitudes ou aux préférences personnelles des individus et à la façon dont celles-ci s'inscrivent dans leurs trajectoires. L'exploitation du volet français du Panel européen des ménages et l'utilisation de nouvelles méthodes économétriques permettent d'affiner l'analyse du comportement d'activité des femmes vivant en couple sur des données longitudinales. Cette nouvelle approche remet en cause l'influence habituellement admise de certains déterminants du comportement d'activité des femmes. Si, comme attendu, les femmes sont d'autant plus actives qu'elles sont diplômées, le revenu du conjoint joue peu sur la décision d'activité, au moins à court terme. C'est davantage son niveau moyen ou sur longue période qui importe. De même, si le jeune enfant pèse temporairement sur l'activité des femmes, le nombre total d'enfants semble donner lieu à un arbitrage entre fécondité et activité plutôt sur l'ensemble du cycle de vie, même si les coûts induits par la charge des enfants comptent également dans la décision d'activité de nombreuses femmes.
Bei der Analyse der Erwerbstätigkeit verheirateter Frauen wird in der Regel von der Annahme ausgegangen, dass innerhalb des Paars eine Spezialisierung vonstatten geht. Der Mann gilt auf dem Arbeitsmarkt ais rentabler, während die Frau sich vorrangig um den Haushalt kümmert. In dieser Hinsicht zeigten die ökonometrischen Arbeiten, beidenen die Beziehung zwischen Fertilität und Präsenz am Arbeitsmarkt, die Anreiz-oder hemmenden Effekte der Steuerpolitik oder die durch die Kleinkinderanfallenden Kosten analysiert wurden, dass die Entscheidung der Frauen zugunsten einer Erwerbstätigkeit sehr komplex ist. Ein grsser Nachteil dieser Ergebnisse ist jedoch, dass die Heterogenität der individuellen Verhaltensweisen, die auf die persönlichen Eignungen oder Praferenzen der Einzelnen sowie auf die Art und Weise, wie diese ihren Werdegang beeinflussen, zurückzuführen sind, unberücksichtigt bleiben. Mit der Auswertung des französischen Teils des europäischen Panels der Privathaushalte und der Verwendung neuer ökonometrischer Methoden lasst sich die Analyse des Verhaltens verheirateter Frauen im Hinblick auf die Erwerbstätigkeit anhand von Longitudinaldaten verfeinern. Durch diesen neuen Ansatz wird der Einfluss, der in der Regel bestimmten Determinanten des Verhaltens der Frauen im Hinblick auf die Erwerbstätigkeit zugewiesen wird, infrage gestellt. Wie erwartet nimmt die Erwerbstätigkeit der Frauen mit ihrem Ausbildungsniveau zu, wahrend das Einkommen des Partners - zumindest kurzfristig - nur einen geringen Einfluss auf die Entscheidung zugunsten einer Erwerbstätigkeit hat. Ausschlaggebend ist vielmehr das durchschnittliche oder langfristige Einkommen. Desgleichen behindert zwar das Vorhandensein eines Kleinkinds zeitweilig die Erwerbstätigkeit der Frauen ; die Gesamtzahl der Kinder zwingt aber eher wahrend des gesamten Lebenszyklus zu einem Kompromiss zwischen Fertilität und Erwerbstätigkeit, auch wenn die durch die Kinder entstehenden Kosten bei der Entscheidung zahlreicher Frauen zugunsten einer Berufstätigkeit zu Buche schlagen.
The analysis of work by women living as part of a couple is generally based on an assumption of specialisation within the couple. The man is assumed to gain a higher return on the labour market and the woman takes precedence in handling the household's domestic activities. Using this framework, econometric studies have shown the complexity of the decision surrounding whether women work by analysing the link between fertility and labour market participation, the incentive or disincentive effects of the tax policy and the cost of having young children. These findings present a major shortcoming in that they do not take account of the heterogeneity of individual behaviour due to individuals' personal skills and preferences and the way in which these factors are incorporated into their trajectories. The French part of the European Household Panel and new econometric methods are used to refine the longitudinal analysis of the working patterns of women living as part of a couple. This new approach questions the usually accepted influence of certain determinants of female work patterns. If, as expected, the more qualified the women the more they work, then the spouse's income has little effect on the work decision, at least in the short run. It is more his average medium-or long-run wage level that counts. Likewise, although young children temporarily affect women's work patterns, the total number of children seems to give rise to more of a choice between fertility and work over the entire life cycle, even though the costs of caring for the children also count in many women's work decisions.
El analisis de la actividad de las mujeres en pareja suele basarse sobre una hipotesis de especializacion en el sena de la pareja. Se supone que el hombre tiene una mejor rentabilidad en el mercado laboral y que la mujer se hace cargo en prioridad de las tareas domésticas dei hogar. Dentro de este marco, los estudios econométricos ponen de manifiesto la complejidad de la decision de actividad de las mujeres a la hora de analizar el vinculo entre fecundidad y participacion en el mercado laboral, los efectos incitativos o desincitativos de la politica fiscal o el gasto debido al cuidado de los ninos. Estos resultados tienen el inconveniente de no tomar en cuenta la heterogeneidad de los comportamientos individuales debidos a las aptitudes o a las preferencias personales de los individuos y a la manera como éstas influyen en sus trayectorias. La explotacion de la vertiente francesa dei Panel europeo de los hogares y el uso de nuevos métodos econométricos permiten un analisis fine dei comportamiento de actividad de las mujeres que viven en pareja basado en unos datos longitudinales. Este nuevo enfoque pone en tela de juicio la influencia comunmente reconocida de ciertos determinantes dei comportamiento de actividad de las mujeres. Lo cierto es que las mujeres son tante mas activas, cuantos mas diplomadas, pero la renta dei conyuge influye poco en la decision de actividad, al menos a corto plazo. Lo que mas importa es el nivel media de aquella renta o a largo plazo. También un nino joven pesa de manera temporal sobre la actividad de las mujeres, pero el numero total de hijos parece favorecer un arbitraje entre fecundidad y actividad sobre la totalidad dei ciclo de vida, aunque los gastos relacionados con la carga de los hijos también entren en cuenta en la decision de actividad de muchas mujeres.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Sciences et techniques

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• Publié par: ECONOMIE_ET_STATISTIQUE0
• Publié le: 01 janvier 2001
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• Langue: Français

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Les choix d'activité des femmes en couple : une approche longitudinale Stéfan Lollivier*

ACTIVIT

L’analyse de l’activité des femmes en couple repose généralement sur une hypothèse de spécialisation qui s’opérerait au sein du couple. L’homme est supposé disposer d’une meilleure rentabilité sur le marché du travail et la femme est supposée prendre prioritairement en charge les activités domestiques du foyer. Dans ce cadre, les travaux économétriques ont montré la complexité de la décision d’activité des femmes en analysant le lien entre fécondité et participation au marché du travail, les effets incitatifs ou désincitatifs de la politique fiscale ou le coût lié aux jeunes enfants. Ces résultats présentent l’inconvénient majeur de ne pas tenir compte de l’hétérogénéité des comportements individuels dus aux aptitudes ou aux préférences personnelles des individus et à la façon dont celles-ci s’inscrivent dans leurs trajectoires. L’exploitation du volet français du Panel européen des ménages et l’utilisation de nouvelles méthodes économétriques permettent d’affiner l’analyse du comportement d’activité des femmes vivant en couple sur des données longitudinales. Cette nouvelle approche remet en cause l’influence habituellement admise de certains déterminants du comportement d’activité des femmes. Si, comme attendu, les femmes sont d’autant plus actives qu’elles sont diplômées, le revenu du conjoint joue peu sur la décision d’activité, au moins à court terme. C’est davantage son niveau moyen ou sur longue période qui importe. De même, si le jeune enfant pèse temporairement sur l’activité des femmes, le nombre total d’enfants semble donner lieu à un arbitrage entre fécondité et activité plutôt sur l’ensemble du cycle de vie, même si les coûts induits par la charge des enfants comptent également dans la décision d’activité de nombreuses femmes.

* Stéfan Lollivier est directeur de l’Ensae. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 349-350, 2001-9/10

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