Les coopératives agricoles en Syrie : l exemple de l oasis de Damas - article ; n°3 ; vol.54, pg 289-303
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Revue de géographie de Lyon - Année 1979 - Volume 54 - Numéro 3 - Pages 289-303
Les coopératives agricoles sont le résultat de la Réforme Agraire de 1958. Leur but est d'encadrer et de moderniser la petite paysannerie bénéficiaire de la réforme. Jusqu'en 1974 elles ont joué un rôle technique, mais elles assurent maintenant davantage l'encadrement administratif et politique. Elles facilitent la modernisation mais la commercialisation reste toujours dominée par des intérêts privés, de sorte que les agriculteurs restent endettés.
Agricultural cooperatives are the direct outcome of the 1958 Land Reform. They aim at providing small farmers with structures and helping them modernize their equipment and farming. Until 1974, they essentially played a technical role but the structures provided are now mainly administrative and political. This doubtless makes for modernization but as markets are still controlled by private interests, thé farmers have not been able to pay off their debts.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne Marie Bianquis
Les coopératives agricoles en Syrie : l'exemple de l'oasis de
Damas
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 54 n°3, 1979. pp. 289-303.
Résumé
Les coopératives agricoles sont le résultat de la Réforme Agraire de 1958. Leur but est d'encadrer et de moderniser la petite
paysannerie bénéficiaire de la réforme. Jusqu'en 1974 elles ont joué un rôle technique, mais elles assurent maintenant
davantage l'encadrement administratif et politique. Elles facilitent la modernisation mais la commercialisation reste toujours
dominée par des intérêts privés, de sorte que les agriculteurs restent endettés.
Abstract
Agricultural cooperatives are the direct outcome of the 1958 Land Reform. They aim at providing small farmers with structures
and helping them modernize their equipment and farming. Until 1974, they essentially played a technical role but the
provided are now mainly administrative and political. This doubtless makes for modernization but as markets are still controlled
by private interests, thé farmers have not been able to pay off their debts.
Citer ce document / Cite this document :
Bianquis Anne Marie. Les coopératives agricoles en Syrie : l'exemple de l'oasis de Damas. In: Revue de géographie de Lyon.
Vol. 54 n°3, 1979. pp. 289-303.
doi : 10.3406/geoca.1979.1261
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1979_num_54_3_1261Revue de Géographie de Lyon, 1979/3
LES COOPERATIVES AGRICOLES EN SYRIE
l'exemple de l'oasis de Damas
par Anne-Marie Bianquis
Le mouvement coopératif en Syrie date d'avant 1950, mais la loi fonda
mentale sur la constitution des coopératives est celle du 8 août 1956. A la
veille de la Réforme Agraire de 1958, il y avait en Syrie 38 coopératives
agricoles. L'arrêté loi n° 91 de juillet 1958, qui fait partie du train de mesures
socialistes prises par le régime de l'Union avec l'Egypte, lie, dans son titre II,
la distribution des terres aux paysans et la constitution de coopératives.
C'est à la Banque Agricole de financer ces coopératives qui sont, comme tous
les autres types de coopératives, sous la tutelle du Ministère des Affaires
Sociales et du Travail.
A partir de cette date, deux mouvements coopératifs parallèles coexistent
dans l'agriculture : celui des coopératives « privées », dues à l'initiative des
paysans, petits ou moyens producteurs, et celui des coopératives « de la
Réforme Agraire », qui sont fondées au fur et à mesure que s'effectuent les
opérations d'expropriation et de distribution de terres. Lorsqu'en 1961, un
décret répartit le contrôle et la direction des coopératives, selon leur type;
entre sept ministères, les coopératives agricoles ressortissent de deux minis
tères différents : celui de l'Agriculture pour les coopératives privées, et celui
de la Réforme Agraire pour les coopératives de Réforme Agraire. Deux direc
tions, deux groupes de fonctionnaires sont donc alors chargés d'encadrer le
mouvement coopératif agricole.
La rupture de l'Union avec l'Egypte entraîne la mise en sommeil du ; en effet, les opérations de Réforme Agraire sont
d'abord suspendues, puis, au printemps 1962, une nouvelle loi hausse sensi
blement les plafonds de propriété et rend plus difficiles et plus longues les
formalités d'expropriation.
Après la prise de pouvoir par le Parti Baas en mars 1963, la Réforme
Agraire est réactivée ; une nouvelle loi abaisse les plafonds selon le type de
terre et le type d'irrigation, et simplifie les opérations d'expropriations ; elle
réaffirme l'obligation pour les bénéficiaires de se grouper en coopératives.
Mais le problème est abordé sous un angle beaucoup plus large, comme en
témoignent les résolutions du VIe Congrès National du Parti en octobre 1963 :
« Le problème de la terre doit être affronté avec une logique socialiste et
scientifique ; le socialisme, en tant que principe et système économique, 290 A.-M. BIANQUIS
réclame une révolution agricole et non seulement une réforme... La partic
ipation des masses des paysans, d'une manière positive et responsable, à la
révolution agricole, est une condition fondamentale pour le succès de cette ». Ces principes sont développés dans le Programme-étapes de la
Révolution de juillet 1965, formé de douze points essentiels, dont le premier
est la formation d'un secteur agricole socialiste comprenant les coopératives
établies sur les terres distribuées — qui doivent être regroupées en grandes
unités d'exploitation — et les coopératives privées qui adhéreraient volontai
rement au secteur socialiste. Le deuxième point traite des Fermes d'Etat ; les
huitième et neuvième points concernent l'encouragement au mouvement
coopératif dans tous les domaines, production, services, commerce, consom
mation, ainsi que la réorganisation de la Banque Agricole pour lui permettre
de financer intégralement les opérations de culture et d'élevage. Les réso
lutions des divers Congrès du Parti décrivent les formes idéales de ces
coopératives et de ces fermes collectives qui devraient permettre d'arriver à
l'action et à la propriété collectives ; ce secteur socialiste doit un jour couvrir
toutes les terres.
Organisation et fonctionnement des coopératives agricoles
Au-delà de ces déclarations de principe et de ces buts lointains, comment
est organisée concrètement une coopérative et quelle est son utilité pratique ?
Elle regroupe des petits producteurs et doit aider au développement de la
petite propriété, qu'elle soit ancienne ou nouvelle. Elle comporte au minimum
une trentaine de membres, qui se réunissent en assemblée générale deux fois
par an et élisent un conseil d'administration de cinq membres assurant le
fonctionnement de la coopérative ; ce conseil est. élu pour un an. Le capital
de départ est constitué par les parts versées par les coopérateurs — cette
« action » est fixée à 10 L.S. par hectare pour les coopératives de la Réforme
Agraire — celles-ci perçoivent aussi une rente, payable en vingt ans par les
paysans bénéficiaires de la réforme, et représentant le quart du prix de la
terre qui leur a été attribuée. La coopérative peut retirer un bénéfice des
terres, des tracteurs ou d'autres matériels agricoles qui lui appartiennent en
propre ; enfin elle garde le 1 % de réduction d'intérêt que lui fait la Banque
Agricole. Le service essentiel offert par la coopérative à ses membres est en
effet l'obtention de prêts de la Banque Agricole, prêts saisonniers qui doivent
aider le petit producteur à devenir indépendant du propriétaire ou du com
merçant envers lesquels il était jusque-là endetté, ou prêts à moyen ou à long
terme qui doivent lui permettre des investissements, tels que moto-pompes,
plantations d'arbres, achat de tracteurs ou de bêtes, que seul le grand pro
priétaire pouvait jusqu'alors se permettre. Tous ces prêts sont accordés
globalement à la coopérative sur présentation d'un plan de production visé
par le Ministère ; le conseil d'administration établit ce plan sous le contrôle
du représentant du Ministère, le mushref ou surveillant ; celui-ci joue en
général un rôle assez effacé dans les coopératives privées, mais, dans les
coopératives de la Réforme Agraire, il exerce une véritable autorité et
remplit souvent le rôle de chef de la coopérative. Les coopératives doivent
également verser les honoraires d'un comptable qui vérifie leur gestion. COOPÉRATIVES AGRICOLES EN SYRIE 291
A travers l'aide offerte et la surveillance imposée, le but du législateur
est double : la coopérative doit développer un véritable esprit de coopération
entre les paysans, et elle doit entraîner l'agriculture syrienne dans la voie de
la modernisation. Or la réalisation de ce double idéal se heurte à plusieurs
obstacles : l'un est l'individualisme très marqué du paysan qui essaiera de
tirer le maximum de profit de la coopérative, mais ne s'intéressera pas à une
réussite commune, encore moins à la réalisation d'un socialisme idéal. Un
autre obstacle est la taille restreinte des exploitations, qui ne permet guère
de rentabiliser les investissements. La R&

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