Les dépenses publiques d éducation : les effets redistributifs n éliminent pas toutes les inégalités - article ; n°1 ; vol.203, pg 37-48
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Les dépenses publiques d'éducation : les effets redistributifs n'éliminent pas toutes les inégalités - article ; n°1 ; vol.203, pg 37-48

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Economie et statistique - Année 1987 - Volume 203 - Numéro 1 - Pages 37-48
Public expenditures for education. The effects of redistribution do not eliminate all inequality
Public expenditures for education up until the first cycle of the second degree, that is, up until the student's 14th or 15th year, maintain an egalitarian redistribution. Beyond that, this is not the case. The prolongation of studies beyond age 1 6 brings about a differentiation whose effects are felt in the second cycle and are decisive in higher education. To this must be added, in the second cycle, the effect of selection for different career paths. The principal beneficiaries of this redistribution inequality are the children of higher-level cadres and, to a lesser extent, middle-level cadres and the non-agricultural self-employed.
The reallocation of educational expenditures, to a certain extent, compensates for the inequality of household incomes. On the whole and for each cycle, the public educational system is less unequally distributed among socio-professional categories than are household revenues. The only exception is expenditures allotted to higher education.
Los gastos pûblicos de educación. Los efectos redistributivos no eliminan todas las desigualdades
Hasta el primer ciclo del segundo nivel, o sea hasta los 14 ó 15 años aproximadamente, los gastos públicos en lo que a educación respecta, permiten una redistribución igualitaria. Más allá de ese nivel, la situación es diferente. La prolongación de los estudios luego de cumplidos los 16 años, trae aparejada una diferenciación cuyos efectos son notables en el segundo ciclo y decisivos en el nivel superior. A esto se anade en el segundo ciclo el efecto selectivo generado por las diferentes secciones del bachillerato. Los niños de ejecutivos superiores y en una minima proporción los de ejecutivos medios y de trabajadores independientes no agricolas son los principales beneficiarios de esta desigualdad de redistribución.
La reasignación de gastos de educación compensa, en una cierta medida, la desigualdad de ingresos de los hogares. El servicio pùblico de educación, en su conjunto y para ciclo de enseñanza, se halla distribuido de manera menos desigual entre las categorias socio- profesionales que los ingresos de los hogares. La única excepción la constituyen los gastos dedicados a la ensenanza superior.
Jusqu'au premier cycle du second degré, c'est-à-dire approximativement jusqu'à 14 ou 15 ans, les dépenses publiques d'enseignement assurent une redistribution égalitaire. Au-delà, ce n'est plus vrai. La prolongation des études au-delà dé 1 6 ans opère-une différenciation dont les effets sont sensibles dans le second cycle, déterminants dans le supérieur. S'y ajoute, dans le second cycle, l'effet sélectif des différentes filières. De cette inégalité de redistribution, les enfants de cadres supérieurs, et, dans une moindre mesure, de cadres moyens et d'indépendants non agricoles sont les principaux bénéficiaires.
La réaffectation des dépenses d'enseignement compense, dans une certaine mesure, l'inégalité des revenus des ménages. Dans son ensemble, et pour chaque cycle, le service public d'enseignement est moins inégalement distribué entre catégories socioprofessionnelles que les revenus des ménages; seule exception, les dépenses consacrées à l'enseignement supérieur.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Mendès
France
Les dépenses publiques d'éducation : les effets redistributifs
n'éliminent pas toutes les inégalités
In: Economie et statistique, N°203, Octobre 1987. pp. 37-48.
Citer ce document / Cite this document :
Mendès France Bernard. Les dépenses publiques d'éducation : les effets redistributifs n'éliminent pas toutes les inégalités. In:
Economie et statistique, N°203, Octobre 1987. pp. 37-48.
doi : 10.3406/estat.1987.5127
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1987_num_203_1_5127Abstract
Public expenditures for education. The effects of redistribution do not eliminate all inequality
Public expenditures for education up until the first cycle of the second degree, that is, up until the
student's 14th or 15th year, maintain an egalitarian redistribution. Beyond that, this is not the case. The
prolongation of studies beyond age 1 6 brings about a differentiation whose effects are felt in the
second cycle and are decisive in higher education. To this must be added, in the second cycle, the
effect of selection for different career paths. The principal beneficiaries of this redistribution inequality
are the children of higher-level cadres and, to a lesser extent, middle-level cadres and the non-
agricultural self-employed.
The reallocation of educational expenditures, to a certain extent, compensates for the inequality of
household incomes. On the whole and for each cycle, the public educational system is less unequally
distributed among socio-professional categories than are household revenues. The only exception is
expenditures allotted to higher education.
Resumen
Los gastos pûblicos de educación. Los efectos redistributivos no eliminan todas las desigualdades
Hasta el primer ciclo del segundo nivel, o sea hasta los 14 ó 15 años aproximadamente, los gastos
públicos en lo que a educación respecta, permiten una redistribución igualitaria. Más allá de ese nivel,
la situación es diferente. La prolongación de los estudios luego de cumplidos los 16 años, trae
aparejada una diferenciación cuyos efectos son notables en el segundo ciclo y decisivos en el nivel
superior. A esto se anade en el segundo ciclo el efecto selectivo generado por las diferentes secciones
del bachillerato. Los niños de ejecutivos superiores y en una minima proporción los de ejecutivos
medios y de trabajadores independientes no agricolas son los principales beneficiarios de esta
desigualdad de redistribución.
La reasignación de gastos de educación compensa, en una cierta medida, la desigualdad de ingresos
de los hogares. El servicio pùblico de educación, en su conjunto y para ciclo de enseñanza, se halla
distribuido de manera menos desigual entre las categorias socio- profesionales que los ingresos de los
hogares. La única excepción la constituyen los gastos dedicados a la ensenanza superior.
Résumé
Jusqu'au premier cycle du second degré, c'est-à-dire approximativement jusqu'à 14 ou 15 ans, les
dépenses publiques d'enseignement assurent une redistribution égalitaire. Au-delà, ce n'est plus vrai.
La prolongation des études au-delà dé 1 6 ans opère-une différenciation dont les effets sont sensibles
dans le second cycle, déterminants dans le supérieur. S'y ajoute, dans le second cycle, l'effet sélectif
des différentes filières. De cette inégalité de redistribution, les enfants de cadres supérieurs, et, dans
une moindre mesure, de cadres moyens et d'indépendants non agricoles sont les principaux
bénéficiaires.
La réaffectation des dépenses d'enseignement compense, dans une certaine mesure, l'inégalité des
revenus des ménages. Dans son ensemble, et pour chaque cycle, le service public d'enseignement est
moins inégalement distribué entre catégories socioprofessionnelles que les revenus des ménages;
seule exception, les dépenses consacrées à l'enseignement supérieur.REDISTRIBUTION
Les dépenses publiques
d'éducation
Les effets redistributifs
n'éliminent pas toutes les inégalités
par Bernard Mendes France
Jusqu'au premier cycle du second degré, c'est-à- dres moyens et d'indépendants non agricoles
dire approximativement jusqu'à 14 ou 15 ans, les sont les principaux bénéficiaires.
dépenses publiques d'enseignement assurent une
La réaffectation des dépenses d'enseignement redistribution égalitaire. Au-delà, ce n'est plus
compense, dans une certaine mesure, l'inégalité vrai. La prolongation des études au-delà de
des revenus des ménages. Dans son ensemble et 16 ans opère une différenciation dont les effets
pour chaque cycle, le service public d'enseignesont sensibles dans le second cycle, déterminants
ment est moins inégalement distribué entre catédans le supérieur. S'y ajoute dans le second cycle
gories socioprofessionnelles que les revenus des l'effet sélectif des différentes filières. De cette
ménages; seule exception, les dépenses consainégalité de redistribution, les enfants de cadres
crées à l'enseignement supérieur. supérieurs, et dans une moindre mesure de
Si le droit à l'usage de l'école est le même pour tive, n'éclaire que partiellement le problème de la
tous, qu'en est-il de l'usage de ce droit ? Les pouvoirs démocratisation de l'enseignement. En effet, les en
publics consacrent des sommes très importantes pour fants peuvent être scolarisés non seulement dans des
l'enseignement, soit pour gérer les établissements du proportions différentes, mais aussi dans des condi
secteur public, soit pour subventionner ceux du sec tions et donc à des coûts pour la collectivité, diffé
rents. Le coût de la scolarisation d'un élève est par teur privé. Ces dépenses, qui se traduisent par un
exemple moindre dans le primaire que dans le secondservice rendu aux ménages, sont une des contrepart
aire, dans l'enseignement technique que dans l'eies de ce que la collectivité prélève sous forme
d'impôts et taxes. Elles peuvent ainsi être considérées nseignement général. Or, la répartition des élèves par
niveau et type d'enseignement n'est pas indépendante comme un transfert économique ou même une pres
tation sociale (encadré page suivante). À qui bénéfi
cient-elles ?
Pour en juger, une première approche consiste à • Bernard Mendes France fait partie du département Population-
ménages de l'INSEE. Cet article s'appuie sur le <r Compte économique déterminer, pour un groupe d'âge donné, la proportion de l'éducation » réalisé sous la responsabilité de Serge Peano, à la d'enfants scolarisés suivant leur origine sociale. Cette direction de l'Évaluation et de la Prospective du ministère de l'Éduca
tion nationale. approche, certes importante, mais purement
37 .
On le mesure par son coût comme toutes les product
ions en comptabilité nationale. Il ne s'agit donc pas « CONSOMMATION ÉLARGIE »
d'une évaluation des avantages réels que retirent et ET « CONSOMMATION COLLECTIVE INDIVIDUALISABLE »
retireront à l'avenir les élèves de la formation reçue à Dans les compte nationaux des administrations figure, en l'école. Les dépenses publiques prises en compte emploi, une consommation finale. Elle représente le montant représentaient 183 milliards de F en 1984, soit 75 % des services non marchands produits par les administrations
des dépenses publiques d'enseignement. En sont exet que, par convention, celles-ci sont supposées se fournir à
elles-mêmes. clues les dépenses non ventilables entre les ménages,
Pourtant, parmi ces services, certains profitent manifeste les dépenses en capital, ainsi que d'autres dépenses
ment aux ménages : c'est le cas de l'enseignement, des qui ne concernent pas directement l'enseignement services de la santé, des services d'action sociale, des (encadré p. 40). récréatifs, culturels et sportifs. La partie de ces
services bénéficiant directement aux ménages, c'est-à-dire L'effort financier consenti par la collectivité dans le
excluant des activités comme l'administration générale, domaine de l'éducation ne se traduit pas par une
constitue par définition la « consommation collective indivi- redistribution uniforme du service rendu. Tous cycles dualisable ». En l'ajoutant à la privée des d'enseignement confondus, les enfants de cadres suménages, on aboutit à ce que les comptables nationaux

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