Les Français et la maison individuelle - article ; n°1 ; vol.7, pg 3-16
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Economie et statistique - Année 1969 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 3-16
Au recensement de 1968, le parc de résidences principales non agricoles comprenait près de 6 200 000 maisons individuelles soit 43 % de l'ensemble. La proportion de maisons individuelles diminue fortement lorsque la taille de l'agglomération s'accroît. La concentration urbaine de ces dernières années s'est accompagnée d'un ralentissement de la construction de maisons individuelles : toutefois elle n'a pas modifié les disparités régionales entre la France de l'Ouest où l'habitat individuel est prépondérant, et la France de l'Est où les appartements sont plus nombreux. Les maisons individuelles sont construites la plupart du temps à l'initiative de leur futur propriétaire : le marché de la maison individuelle est donc actuellement beaucoup moins développé que celui des appartements. De plus, la faible mobilité des occupants de pavillons, qui pour la plupart sont propriétaires, réduit l'offre d'occasion. C'est surtout entre 30 et 40 ans que les Français font construire (ou achètent) leur maison : mais les contraintes de l'offre (en localisation ou en prix) jouent un rôle important dans ce choix. Ainsi, les caractéristiques socio-professionnelles des constructeurs (ou acheteurs) varie avec la taille de. l'agglomération. En zone rurale et dans les petites villes des provinces, la maison individuelle peut répondre aux désirs de toutes les classes sociales. Mais dans les grandes villes et notamment dans la région parisienne, la situation excentrique des terrains à bâtir diminue la demande des catégories sociales aisées : celles-ci préfèrent en général résider dans le centre, à proximité de leur lieu de travail. De plus, elles retrouvent souvent les avantages de la maison individuelle dans la possession ou la simple disposition d'une résidence secondaire. Par contre, les ouvriers, qui ont plus de raisons de s'installer à la périphérie, forment alors l'essentiel de la demande. Ainsi, 41 % des propriétaires de maisons individuelles achevées depuis 1965 sont des ouvriers, 24 % seulement sont des cadres (moyens et supérieurs). Pour la majorité des candidats du déménagement, la maison individuelle est le logement idéal mais une forte proportion d'entre eux, surtout parmi les vieux ménages et les habitants des grandes villes, se déclarent prêts à occuper un appartement.
The family house in France
On the 1968 Census, the pool of non-agricultural principal residences included nearly 6,200,000 individual houses or 43 % of the total. The proportion of family houses falls sharply as the size of the concentration increases. The growing urbanisation of recent years has been accompanied by a slowing down in the construction of family houses, without, however, modifying the regional disparities between West France, where individual housing predominates and East France, where flats are more numerous. Family houses are built mostly on the initiative of their prospective owners; the market for individual houses is therefore at present much less developed than the market for flats . Furthermore, the small degree of mobility of house occupiers, who are mostly owners, limits the offer of old housing. It is mainly between the ages of 30 and 40 that the French build (or buy) their houses; but the constraints of supply (locality or price) play an important part in this choice. - Thus the social status characteristics of the builders (or buyers) vary with the size of the concentration. In rural areas and small provincial towns, the family house may meet the wishes of all social classes. But in the large towns, and particularly in the Paris region, the fact that building sites are away from the centre diminishes the demand of the well-to-do social categories, who generally prefer to live in the centre, near their work. Furthermore, they often find all the advantages of an individual house in the possession or simple availability of a secondary residence. On the other hand, workers, who have more reasons to settle on the out skirts, thus form the bulk of the demand.. Thus, 41 %of the owners of family houses completed since 1965 are workers and only 24 % are executives (intermediate and higher). For most people who want to move, an individual house is the ideal residence, but a high proportion of them, especially among the older households and the residents of large cities, say that they are prepared to occupy a flat.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Durif
Madame Sylvie Berniard
Les Français et la maison individuelle
In: Economie et statistique, N°7, Décembre 1969. pp. 3-16.
Citer ce document / Cite this document :
Durif Pierre, Berniard Sylvie. Les Français et la maison individuelle. In: Economie et statistique, N°7, Décembre 1969. pp. 3-16.
doi : 10.3406/estat.1969.2197
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1969_num_7_1_2197Résumé
Au recensement de 1968, le parc de résidences principales non agricoles comprenait près de 6 200
000 maisons individuelles soit 43 % de l'ensemble. La proportion de maisons individuelles diminue
fortement lorsque la taille de l'agglomération s'accroît. La concentration urbaine de ces dernières
années s'est accompagnée d'un ralentissement de la construction de maisons individuelles : toutefois
elle n'a pas modifié les disparités régionales entre la France de l'Ouest où l'habitat individuel est
prépondérant, et la France de l'Est où les appartements sont plus nombreux. Les maisons individuelles
sont construites la plupart du temps à l'initiative de leur futur propriétaire : le marché de la maison
individuelle est donc actuellement beaucoup moins développé que celui des appartements. De plus, la
faible mobilité des occupants de pavillons, qui pour la plupart sont propriétaires, réduit l'offre d'occasion.
C'est surtout entre 30 et 40 ans que les Français font construire (ou achètent) leur maison : mais les
contraintes de l'offre (en localisation ou en prix) jouent un rôle important dans ce choix. Ainsi, les
caractéristiques socio-professionnelles des constructeurs (ou acheteurs) varie avec la taille de.
l'agglomération. En zone rurale et dans les petites villes des provinces, la maison individuelle peut
répondre aux désirs de toutes les classes sociales. Mais dans les grandes villes et notamment dans la
région parisienne, la situation excentrique des terrains à bâtir diminue la demande des catégories
sociales aisées : celles-ci préfèrent en général résider dans le centre, à proximité de leur lieu de travail.
De plus, elles retrouvent souvent les avantages de la maison individuelle dans la possession ou la
simple disposition d'une résidence secondaire. Par contre, les ouvriers, qui ont plus de raisons de
s'installer à la périphérie, forment alors l'essentiel de la demande. Ainsi, 41 % des propriétaires de
maisons individuelles achevées depuis 1965 sont des ouvriers, 24 % seulement sont des cadres
(moyens et supérieurs). Pour la majorité des candidats du déménagement, la maison individuelle est le
logement idéal mais une forte proportion d'entre eux, surtout parmi les vieux ménages et les habitants
des grandes villes, se déclarent prêts à occuper un appartement.
Abstract
The family house in France
On the 1968 Census, the pool of non-agricultural principal residences included nearly 6,200,000
individual houses or 43 % of the total. The proportion of family houses falls "sharply as the size of the
concentration increases. The growing urbanisation of recent years has been accompanied by a slowing
down in the construction of family houses, without, however, modifying the regional disparities between
West France, where individual housing predominates and East France, where flats are more numerous.
Family houses are built mostly on the initiative of their prospective owners; the market for individual
houses is therefore at present much less developed than the market for flats . Furthermore, the small
degree of mobility of house occupiers, who are mostly owners, limits the offer of old housing. It is mainly
between the ages of 30 and 40 that the French build (or buy) their houses; but the constraints of supply
(locality or price) play an important part in this choice. - Thus the social status characteristics of the
builders (or buyers) vary with the size of the concentration. In rural areas and small provincial towns, the
family house may meet the wishes of all social classes. But in the large towns, and particularly in the
Paris region, the fact that building sites are away from the centre diminishes the demand of the well-to-
do social categories, who generally prefer to live in the centre, near their work. Furthermore, they often
find all the advantages of an individual house in the possession or simple availability of a secondary
residence. On the other hand, workers, who have more reasons to settle on the out skirts, thus form the
bulk of the demand.. Thus, 41 %of the owners of family houses completed since 1965 are workers and
only 24 % are executives (intermediate and higher). For most people who want to move, an individual
house is the ideal residence, but a high proportion of them, especially among the older households and
the residents of large cities, say that they are prepared to occupy a flat.,
1

"

Les Français et la maison individuelle
par Pierre DURIF et Sylvie BERNIARD
Le partage de la construction entre l'individuel et le collectif a été fortement influencé depuis 1945 par
des impératifs financiers., L'importance des besoins auxquels il fallait faire face, dans les grandes villes
notamment, fut telle qu'on dut développer l'habitat collectif pour réduire au maximum l'incidence des
coûts de terrain et d'infrastructure sur le prix de revient de la construction.
Alors que la crise duJogement s'atténue, la volonté de ne plus laisser au hasard -le développement
dé la cité conduit à s'interroger sur le goût du Français en matière d'habitat.
Sociologues et urbanistes en recherchent les motivations profondes. De leur côté, les statisticiens appor
tent des éléments de réponse à partir de données recueillies dans les enquêtes et des souhaits qui y sont
exprimés. Si l'aspiration à la propriété d'une maison individuelle apparaît répandue dans toutes les cou
ches sociales sa traduction dans la réalité dépend pour beaucoup de certaines données socio-démogra
phiques : âge, du chef de ménage, lieu de travail, possibilité de disposer d'une résidence secondaire;
TABLEAU 1. Proportion de résidences principales
comportant un seul logement
dans différents pays aux environs I. Implantation géographique de 1960
Source : O.N.U.
Au dernier recensement, en mars 1968, le parc de rés Pays idences principales (agricoles ou non), comprenait près de
6 200 000 maisons individuelles, qui représentaient ainsi
39 % environ de l'ensemble des logements et 43,1 % des log
ements non agricoles. D'après les statistiques de l'O.N.U. Royaume Uni 87,8 1-.
cette proportion place la France dans une situation voisine États-Unis 69,3i. / de la moyenne des pays occidentaux (tableau 1). 66,3' ■ Belgique Il ne s'agit évidemment que d'une donnée d'ensemble. 1 '■ Allemagne de l'Ouest 41 ,9 Trois constatations en préciseront les termes :
— la proportion des maisons individuelles varie avec la France 39,0 v: -Z
taille de l'agglomération; * 34.9 ' '. Suède — la concentration urbaine s'accompagne d'un ralentiss
Danemark' ement de la construction individuelle; 32,6 . .: ■_
-28,îi:-' — mais cette urbanisation n'a pas fait disparaître les Allemagne de l'Est . .
disparités, régionales. - 26>5 Autriche
25,7- Norvège
17.31 Suisse L'urbanisation freine
la construction de maisons individuelles
1. Sont compris dans les maisons à un seul logement les fermes et" bâti-1 ' ments agricoles.Depuis la dernière guerre l'importance relative des mai ',
sons individuelles construites chaque année a diminué assez •

GRAPHIQUE I. Évolution de /'i
mportance relative de la
construction de maisons
individuelles selon la taille de
I* agglomération.
• Pour chaque catégorie de communes les
points sont représentatifs des périodes suivantes:
Unités urbaines de moins de 20.000 h. 1914-1948, 1948-1954, 1954-1962, 1962-1968.
Bien entendu les segments qui joignent ces
points n'ont pDS de sens par eux-mêmes. Ils
permettent simplement de mieux percevoir
l'évolution de la proportion de maisons indivi40 - dual les.
• Au cours des 20 dernières années, la
proportion de maisons . individuelles, 30 - parmi l'ensemble des logements récem
ment achevés, a diminué dans les villes
de plus de 20 000 habitants. Cette dimi
nution est d'autant plus forte que la 20- taille de l'agglomération est plus grande.
10 -
1914 1948 1954 1962 1968
fortement:: elle est tombée à 33 % des logements achevés construction de maisons individuelles pour les villes de plus
entre 1962 et 1968. La construction de ce type d'immeuble de 20 000 habita

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