Présence syndicale dans les établissements : quel effet sur les salaires masculins et féminins ? - article ; n°1 ; vol.371, pg 23-47
25 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Présence syndicale dans les établissements : quel effet sur les salaires masculins et féminins ? - article ; n°1 ; vol.371, pg 23-47

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
25 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Economie et statistique - Année 2004 - Volume 371 - Numéro 1 - Pages 23-47
Gewerkschaftsvertretung in den Betrieben: Welche Auswirkungen auf die Entlohnung von Männern und Frauen?
Die Gewerkschaftsaktionen können die Entlohnung auf zwei Ebenen beeinflussen: auf zentraler Ebene der Branchen sowie auf dezentraler Ebene der Betriebe. Untersucht werden in diesem Artikel die Effekte dieser zweiten Ebene der Gewerkschaftsaktionen, wobei dem Vergleich der Auswirkungen auf die Entlohnung von Männern und Frauen das besondere Augenmerk gilt. Diese Frage betrifft mehrere Aspekte. Verglichen werden kann zunächst die Häufigkeit, mit der Männer und Frauen von der Präsenz eines Gewerkschaftsdelegierten profitieren. Bei den Frauen ist sie aufgrund der Art ihrer Beschäftigung geringer, was der Höhe ihres Lohns leicht abträglich ist. Bei Vorhandensein von Gewerkschaftsdelegierten stellt sich die zweite Frage, ob dies auf die Löhne der Männer und der Frauen gleichermaßen Auswirkungen hat oder ob dies lediglich deren Konvergenz fördert. Die Ergebnisse sind ambivalent. Die Frauen, die in einem Betrieb mit einem Gewerkschaftsdelegierten arbeiten, ziehen im Schnitt hieraus lohnmäßig mehr Nutzen als die Männer. Zurückzuführen ist dies allerdings auf einen Struktureffekt: Beispielsweise sind die Männer häufiger Führungskräfte, weshalb sich die Präsenz eines Gewerkschaftsdelegierten im Betrieb nur wenig auf das Gehalt der Führungskräfte auswirkt. Fakt ist es mithin, dass die Präsenz eines Gewerkschaftsdelegierten mehr den Frauen nutzt. Dieser Vorteil verschwindet aber, wenn Männer und Frauen mit gleichen Merkmalen verglichen werden. Bei gleichen Charakteristika hat die Anwesenheit eines Gewerkschaftsdelegierten auf die Lohnunterschiede zwischen Männern und Frauen eher keinen Einfluss.
Presencia sindical en los establecimientos: ¿ qué efecto sobre los salarios masculinos y femeninos?
La acción sindical puede influir en los salarios a dos niveles: al nivel centralizado de las ramas y al nivel descentralizado de los establecimientos. Nos interesamos aquí por los efectos de este nivel de intervención sindical, con una atención particular en la comparación de los efectos sobre los salarios de los hombres y de las mujeres. Dicha cuestión abarca varios aspectos. Primero se puede comparar la frecuencia con la que los hombres y las mujeres se benefician de la presencia de un enlace sindical. Esta resulta inferior para las mujeres, debido al tipo de empleo que ocupan, lo cual perjudica ligeramente su nivel de salario. Cuando hay una presencia sindical, también hay que saber si ésta tiene efectos paralelos sobre los salarios de los hombres y de las mujeres o si favorece su convergencia. Los resultados presentan un doble cariz. En un promedio, las mujeres que trabajan en un establecimiento con enlace sindical sacan mayor beneficio salarial de este enlace que los hombres. Pero esto se debe también a un efecto de estructura: por ejemplo, los hombres son con mayor frecuencia unos ejecutivos y los sueldos de los ejecutivos suelen ser poco sensibles a la presencia sindical en los establecimientos; es normal por tanto que en un promedio las mujeres saquen mayor partido de la presencia sindical. Esta ventaja desaparece si se comparan unos hombres y mujeres de idénticas características. Con unas características idénticas, la presencia sindical resulta ser más neutra en cuanto a diferencia de salario entre hombres y mujeres.
Trade Unions in Companies: How are Male and Female Wages Affected?
Union action can influence wages at two levels: at centralised industry level and at decentralised corporate level. This study looks at the effects of union action at decentralised level and compares, in particular, its effects on male and female wages. There are a number of sides to the question. First of all, we compare how frequently men and women benefit from the presence of a union representative. Frequency is found to be lower for women due to the types of jobs they hold, which have a slightly negative effect on their wage level. When unions are present, the second question is whether they have parallel effects on male and female wages or whether the union has a tendency to bridge the gap. The findings are two-sided. On average, women’s wages benefit more than men’s from having a union representative in their firm. Yet this is due to a structural effect. For example, men are more frequently executives and executives’ wages are not very sensitive to union presence in firms. So it is not surprising to find that, on average, women benefit more from union presence. This advantage disappears in a comparison of men and women with the same characteristics, which finds that union presence has more of a neutral effect on the wage gap between men and women.
L'action syndicale peut influer sur les salaires à deux niveaux: au niveau centralisé des branches, et au niveau décentralisé des établissements. On s'intéresse ici aux effets de ce deuxième niveau d'intervention syn dicale, avec un accent particulier sur la comparaison des effets sur les salaires des hommes et des femmes. Cette question a plusieurs aspects. On peut d'abord comparer la fréquence avec laquelle hommes et fem mes bénéficient de la présence d'un délégué syndical. Il se trouve qu'elle est plus faible pour les femmes, en raison du type d'emploi qu'elles occupent, ce qui nuit légèrement à leur niveau de salaire. Lorsque présence syndicale il y a, la deuxième question est de savoir si elle a des effets parallèles sur les salai res des hommes et des femmes, ou si elle favorise leur convergence. Les résultats sont à double face. En moyenne, les femmes qui travaillent dans un établisse ment avec délégué syndical en tirent plus de bénéfice salarial que les hommes. Mais ceci tient à un effet de structure: par exemple, les hommes sont plus fré quemment des cadres, or les salaires des cadres sont peu sensibles à la présence syndicale dans les établissements il est donc normal que, en moyenne, la présence syndicale profite davantage aux femmes. Cet avantage disparaît si on compare des hommes et des femmes de mêmes caractéristiques. À caractéristi ques identiques, la présence syndicale serait plutôt neutre pour l'écart de salaire entre hommes et femmes.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Présence syndicale dans les établissements : quel effet sur les salaires masculins et féminins ?
Marie Leclair et Pascale Petit*
SALAIRES
L’action syndicale peut influer sur les salaires à deux niveaux : au niveau centralisé des branches et au niveau décentralisé des établissements. On s’intéresse ici aux effets de ce deuxième niveau d’intervention syndicale, avec un accent particulier sur la comparaison des effets sur les salaires des hommes et des femmes.
Cette question a plusieurs aspects. On peut d’abord comparer la fréquence avec laquelle hommes et femmes bénéficient de la présence d’un délégué syndical. Il se trouve qu’elle est plus faible pour les femmes, en raison du type d’emploi qu’elles occupent, ce qui nuit légèrement à leur niveau de salaire.
Lorsque présence syndicale il y a, la deuxième question est de savoir si elle a des effets parallèles sur les salaires des hommes et des femmes, ou si elle favorise leur convergence. Les résultats sont à double face. En moyenne, les femmes qui travaillent dans un établissement avec délégué syndical en tirent plus de bénéfice salarial que les hommes. Mais ceci tient à un effet de structure : par exemple, les hommes sont plus fréquemment des cadres, or les salaires des cadres sont peu sensibles à la présence syndicale dans les établissements ; il est donc normal que, en moyenne, la présence syndicale profite davantage aux femmes.
Cet avantage disparaît si on compare des hommes et des femmes de mêmes caractéristiques. À caractéristiques identiques, la présence syndicale serait plutôt neutre pour l’écart de salaire entre hommes et femmes.
*Marie Leclair appartient à la division Marché et stratégies d’entreprises de l’Insee et Pascale Petit à EUREQua, Maison des sciences économiques, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 371, 2004
23
24
’ampleur des inégalités entre les hommes Let les femmes est importante sur le marché du travail français, notamment en matière de salaires. Ainsi, sur des données françaises de 1992, Meng et Meurs (2001) trouvent un écart entre les salaires horaires féminins et masculins de 19,6 % en défaveur des femmes. Différents travaux ont montré qu’une part importante de l’écart entre les salaires féminins et masculins était induite par des différences de caractéristi-ques entre ces deux populations (Meurs et Pon-thieux, 2000 ; Le Minez et Roux, 2002). Notam-ment, les femmes ne travaillent pas dans les mêmes types d’entreprise ni dans les mêmes secteurs d’activité que les hommes. Elles tra-vaillent plus souvent à temps partiel ; elles ont aussi un taux de chômage plus élevé et une pro-babilité de sortie du chômage plus faible ; elles ont également des périodes d’inactivité plus longues et plus fréquentes. Mais, une fois prises en compte les différences de caractéristiques observables des femmes et des hommes, il demeure un écart de salaire de l’ordre de 10 % (Meng et Meurs, 2001). L’existence d’un écart entre les salaires masculins et féminins non expliqué par des différences de caractéristiques observables n’est pas propre au seul marché du travail français : il est de l’ordre de 17-30 % aux États-Unis (Kim et Polachek, 1994 ; Miller, 1987 ; Hellersteinet al au %, 1999), 15-17 Royaume-Uni (Dolton et Kidd, 1994 ; Wright et Ermisch, 1991) et 20 % au Canada (Doiron et Riddell, 1994). Bien qu’étant un indicateur imparfait, l’écart de salaire non expliqué par des différences de caractéristiques entre les hom-mes et les femmes est couramment assimilé à une discrimination salariale, puisque, selon Heckman (1998), une situation de discrimina-tion salariale apparaît lorsqu’un employeur n’attribue pas un salaire égal à deux travailleurs pourvus de caractéristiques productives parfai-tement identiques et de caractéristiques non pro-ductives différentes (telles que le genre ou encore la race). Malgré les imperfections liées à sa mesure, la discrimination salariale à l’encon-tre des femmes existe sur le marché du travail. Deux fondements théoriques peuvent être pro-posés à l’existence d’une discrimination sur le marché du travail (Cain, 1986). Le premier, pro-posé par Becker (1957), suppose que la discrimi-nation ne fait que traduire une préférence des employeurs pour l’emploi des hommes, sans aucun fondement objectif. Cette préférence induit une faiblesse relative de la demande de travail féminin, et par suite, les salaires féminins sont plus faibles que les salaires masculins. En principe, cette forme de discrimination ne
devrait pas résister à la pression de la concur-rence. Les employeurs n’ayant pas de préféren-
ces discriminatoires bénéficient, en effet, d’un coût de travail plus faible. Par conséquent, si le marché du bien est parfaitement concurrentiel, les firmes qui discriminent sont appelées à dispa-raître. Le second fondement théorique, avancé par Arrow (1972 et 1973), McCall (1972) et Phelps (1972), suggère que les employeurs ne sont pas capables d’évaluer parfaitement la pro-ductivité des candidats à un poste. Ainsi, les recruteurs se fondent, d’une part, sur une évalua-tion des candidats à travers leurs qualifications, leur expérience professionnelle, ou encore à l’aide de tests, et, d’autre part, sur leurs croyan-ces quant à la moyenne et à la dispersion de la productivité au sein du groupe démographique auquel appartiennent les candidats. Une situa-tion de discrimination statistique apparaît lors-que deux travailleurs pourvus de caractéristiques productives observables identiques perçoivent des salaires différents parce que la moyenne et/ou la dispersion de la productivité de leur groupe démographique est différente. Pour réduire l’ampleur de la discrimination sur le marché du travail français, l’État encourage, depuis une vingtaine d’années, la négociation entre les partenaires sociaux. Le 1ermars 2004, les représentants du patronat et des syndicats représentatifs ont signé un accord national inter-professionnel relatif à la mixité et à l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Cet accord reconnaît l’existence de discrimina-tions à l’encontre des femmes, notamment en matière de rémunération. Il prévoit une concer-tation entre les partenaires sociaux pour analy-ser les causes structurelles des inégalités entre les femmes et les hommes, et des négociations au niveau des branches et des entreprises pour améliorer la situation relative des femmes sur le marché du travail. À ce titre, cet accord se fonde explicitement sur la loi Roudy (1) de 1983 et la loi Génisson (2) de 2001 qui s’appuyaient sur l’implication des syndicats pour promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans les entreprises françaises. 1. La loi Roudy consacre le principe de l’égalité de traitement des hommes et des femmes dans les domaines de l’embauche, de la formation, de la rémunération, de la promotion, de l’affec-tation et de la classification. L’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes est appelée à se diffuser par le biais des négociations entre partenaires sociaux (négociations de plans d’égalité, de contrats pour la mixité professionnelle, droit des syndicats de se porter partie civile s’ils constatent de la discrimi-nation). 2. La loi Génisson rappelle le principe d’égalité professionnelle et précise les mesures destinées à l’atteindre (négociations annuelles obligatoires sur le thème de l’égalité professionnelle).
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 371, 2004
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents