Sur la rentabilité du travail agricole à Plozévet (Finistère) - article ; n°3 ; vol.42, pg 231-246
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1967 - Volume 42 - Numéro 3 - Pages 231-246
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Bethemont
Sur la rentabilité du travail agricole à Plozévet (Finistère)
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 42 n°3, 1967. pp. 231-246.
Citer ce document / Cite this document :
Bethemont Jacques. Sur la rentabilité du travail agricole à Plozévet (Finistère). In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 42 n°3,
1967. pp. 231-246.
doi : 10.3406/geoca.1967.2616
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1967_num_42_3_2616SUR LA RENTABILITÉ DU TRAVAIL AGRICOLE
A PLOZÉVET (Finistère)
par Jacques Bethemont
Tout essai quantitatif repose sur une suite de malentendus entre
l'enquêteur et les enquêtes, toujours méfiants lorsqu'il s'agit d'évaluer
leurs gains. A quoi s'ajoutent toute une série d'erreurs et d'approximat
ions, aucun agriculteur de la commune n'ayant jamais songé à mesurer
ses temps de travail, ses coûts de production ou ses charges d'exploitat
ion. Il arrive même que le producteur soit incapable de mesurer le
volume de certaines récoltes, la vente des primeurs se faisant par lots
estimés au coup d'iœil. Le présent essai, basé sur des calculs chiffrés,
ne saurait donc avoir d'autre valeur qu'indicative. Il a pourtant utilisé
des données aussi précises que possible, empruntées pour une part à la
statistique communale de 1954, la plus exacte que l'on possède, pour
l'autre aux évaluations économétriques élaborées par l'Office central de
Landerneau. Les enquêtes menées en 1962 par C. Lequin-Rimbaud et
P. Mingret * ont permis au rapporteur de s'appuyer sur des bases
concrètes. Tel quel, ce travail est fort imparfait, mais peut être rectifié
ou complété par des recherches ultérieures utilisant les mêmes méthodes
de prospection.
Le revenu brut de divers types d'exploitations est à peu près connu
grâce aux enquêtes menées dans les secteurs de Pont-Croix et de Pont-
l'Abbé par l'Office central de Landerneau. Pour dégager la rentabilité
du travail agricole, il faut défalquer de ce revenu brut, les frais de cul
ture, de matériel et de main-d'œuvre. Ce schéma simple, n'offrirait pas
grand intérêt s'il ne permettait d'isoler divers éléments, puis de montrer
leur interaction. En l'occurence, le fait primordial est la forte charge
humaine qui pèse sur la terre. Il en résulte un problème de plein-emploi
de la main-d'œuvre, ainsi qu'un problème d'utilisation rationnelle des
travailleurs. Se pose ensuite le de rémunération, cette dernière
n'étant possible que si les spéculations agricoles permettent de grosses
rentrées d'argent. L'insuffisance des rentrées d'argent poserait en défi
nitive un dilemme essentiel : recherche de cultures plus rentables ou
suppression progressive d'une partie de la main-d'oeuvre. A moins que
les exploitants ne se satisfassent d'une grande médiocrité de leur vie
matérielle.
1. Cf. « Revue de Géographie de Lyon », n° 2, 1967. 232 J. BETHEMONT
I. — UNE POPULATION AGRICOLE DENSE
En 1962, on comptait à Plozévet 1460 personnes résidant sur des
exploitations agricoles, non compris les journaliers et commis de cul
ture. Leur répartition était la suivante :
Femmes Hommes
779 Population totale 681
604 active 516 agricole 467 598
Personnes exerçant une activité
6 secondaire non-agricole 49
Service militaire 13
25 Etudiants 15
Enfants de moins de quinze ans 122 140
La superficie agricole, déduction faite des terres vaines, des bois et
des espaces bâtis étant de 2 216 hectares, la densité de la population
agricole, non-comptées les 55 personnes exerçant une activité extra
rurale, s'élève à 64 au kilomètre carré, chiffre considérable pour la
France et supérieur à ceux que l'on rencontre dans les communes voi
sines (35 à Plouhinec, 42 à Plonéour). La population active agricole
étant de 1 065 personnes, il en résulte que toute personne, homme ou
femme, travaillant la terre, exerce son activité sur une superficie moyenne
très légèrement supérieure à 2 ha. Ce chiffre est une simple abstraction,
mais n'en est pas moins extrêmement faible, laissant deviner une plé
thore de travailleurs agricoles.
Cette forte pression démographique explique le grand nombre des
exploitations et la médiocrité de leur superficie moyenne, soit 370 exploi
tations d'une étendue moyenne de 5,1 ha. On notera que dans la région
de Pont-Croix, la superficie moyenne des exploitations s'élève à 10,8 ha,
et qu'elle est encore de 8,35 ha, dans le canton de Pont-1'Abbé. La
répartition des exploitations est actuellement la suivante :
0 — 1 ha. 43
1 — 5 ha. 155
5 — 10 ha. 107
10 — 15 ha. 40
15 — 20 ha. 15
20 — 30 ha. 9
30 — 40 ha. 1
A dire vrai, ces chiffres ont besoin d'être nuancés. Beaucoup de micro-
fundia d'un ou deux hectares sont de simples annexes, pratiquement RENTABILITE DU TRAVAIL AGRICOLE 233
intégrées à des exploitations plus vastes et servant au logement des cou
ples âgés, après cession de la tenure principale à leurs enfants. D'autres
exploitations apparemment non viables sont tenues par des ouvriers
agricoles qui travaillent trois jours chez eux et trois jours chez un
voisin plus richement doté. Le maintien de ces petites exploitations pour
personnes âgées explique en partie le nombre très élevé des chefs d'ex
ploitation âgés de plus de 62 ans :
chefs d'exploitation de plus de 71 ans : 73
» » de 62 à 71 ans : 38
» » de 52 à 61 ans : 154
» » de 42 à 51 ans : 58
» » de 32 à 41 ans : 46
» » de moins de 32 ans : 1
II est vraisemblable que beaucoup de petits domaines disparaîtront
faute de successeurs dans les années à venir. L'Office central de Lan-
derneau estime que 125 exploitations sont appelées à disparaître dans
un délai de quinze ans, ce qui ne porterait d'ailleurs la superficie moyenne
par exploitation qu'à 9 hectares, chiffre très modique.
La commune de Plozévet demeurera encore longtemps ce qu'elle est
actuellement, un ensemble de petites exploitations mises en valeur par
une population agricole très dense. Se pose donc le problème de l'em
ploi de ces effectifs paysans.
II. — LE PROBLEME DU PLEIN-EMPLOI
Le Centre d'Economie Rurale du Finistère s'est efforcé de mesurer
les temps de travaux moyens nécessaires aux principales spéculations
agricoles du département. Comparés aux chiffres fournis par des
enquêtes similaires entreprises en France (Grignon) ou en Allemagne
(Bad-Kreuznach), les temps moyens retenus sont assez longs. Ainsi, les
temps moyens pour la culture et la récolte d'un hectare de blé sont de
55 heures dans le Finistère, 50 heures en Allemagne, 35 heures à
Grignon. Les temps établis pour le Finistère en 1961 et retenus pour la
présente évaluation sont les suivants :
blé 55 heures par hectare
42 orge
betteraves four, 434
pommes de terre 668 (arrachage à la machine à chaîne)
choux 103
— prairies temporaires 44 234 J. BETHEMONT
118 pois conserve
primeurs 700
vache laitière 186 (commercialisation par vente de la crème]
porc charcutier 16
Appliqués de façon globale à la production agricole de la commune,
sur la base du recensement de 1954, jugé très acceptable par les Ser
vices agricoles, ces paramètres permettent de décomposer comme suit
les temps de travaux :
200 ha X 55 = 11 000 heures de travail Blé
Autres céréales 665 ha X 42 = 25 830
350 ha X 668 = 23 380 Pommes de terre
130 ha X 434 = 5 642 Betteraves et racines
Choux fourragers 110 ha X 103 = 11 330
190 ha X 44 = 8 360 Prairies artificielles
Vaches laitières 1 800 X 186 = 334 800
80 X 175 = 14 000 Bovins à l'engrais
750 X 73= 5 475 Elèves
1 850 X 3 X 16 = 88 800 (sur la base de 3 Porcs
élevages par an)
120 ha X 118 = 14 160 Petits pois
60 ha X 700 = 42 000 Primeurs
Total 584 277 heures de travail
Cette décomposition du travail productif englobe les temps moyens
de charroi. Elle laisse de côté l'entretien du matériel, la réfection cou
rante des immeubles, l'entretien des haies. Seule, cette dernière rubrique
serait capable de modifier légèrement le total obtenu, les exploitants
estimant qu'il leur faut près

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