Une nouvelle carte de la mobilité professionnelle - article ; n°1 ; vol.331, pg 25-45
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Economie et statistique - Année 2000 - Volume 331 - Numéro 1 - Pages 25-45
La fréquence des changements d'entreprise ou de catégorie socioprofessionnelle fournit une mesure de la mobilité professionnelle susceptible d'être mise en rapport avec le contexte conjoncturel dans lequel elle s'effectue. Si la mobilité professionnelle s'est légèrement intensifiée de 1985 à 1993, elle concerne essentiellement des passages entre catégories voisines. Cette intensification est plus sensible pour les femmes que pour les hommes et pour les moins de 40 ans. Les hommes demeurent cependant plus mobiles que les femmes. Leurs mouvements professionnels continuent à s'effectuer principalement selon trois filières de promotion : la mise à son compte, la filière administrative (itinéraire reliant les employés aux cadres administratifs), et la filière technique (des ouvriers qualifiés vers les techniciens, et de ces derniers vers les ingénieurs). La mobilité professionnelle des femmes tend à rattraper celle des hommes. L'avancement administratif demeure, pour elles, une voie privilégiée, que ce soit en entreprise ou dans la Fonction publique. Sur l'ensemble de la carrière, le brassage professionnel demeure finalement intense, même s'il résulte, pour l'essentiel, d'une succession de mouvements professionnels de faible amplitude tout au long de cette carrière. Par ailleurs, la mobilité est toujours sensiblement plus favorisée par une formation initiale générale que par une formation technique.
La frecuencia de los cambios de empresa o de categoría socioprofesional nos proporciona una medición de la movilidad profesional que puede relacionarse con el contexto coyuntural en el que ésta se desarrolla.
Si la movilidad profesional se ha incrementado de 1985 a 1993, ésta afecta en lo esencial a los pasos entre categorías vecinas. Esta intensificación es mas sensible para las mujeres que para los hombres, y para los menores de cuarenta años. Los hombres siguen con todo más móviles que las mujeres. Sus movimientos siguen haciéndose según tres vías de promoción: la instalación por cuenta propia, la vía administrativa (itinerario que relaciona los empleados a los ejecutivos) y la vía técnica (de los obreros cualificados hacia los técnicos, y de éstos hacia los ingenieros). La movilidad profesional de las mujeres tiende a alcanzar a la de los hombres. La vía administrativa sigue siendo para ellas una vía privilegiada, sea en la empresa o en la Función pública.
En toda una carrera, la movilidad profesional sigue siendo intensa, aunque se deba en lo esencial a una serie de movimientos profesionales de corta amplitud a lo largo de dicha carrera. Por otra parte, la movilidad sigue siendo favorecida por una formación general antes que por una formación inicial técnica.
Anhand der Häufigkeit, mit der das Unternehmen oder die sozioprofessionelle Kategorie gewechselt wird, läßt sich die berufliche Mobilität messen, die in Beziehung zum konjunkturellen Umfeld gesetzt werden kann, in dem sie stattfindet.
Wenn auch die berufliche Mobilität zwischen 1985 und 1993 leicht zugenommen hat, so betrifft sie doch im wesentlichen den Wechsel zwischen benachbarten Kategorien. Diese Zunahme ist bei den Frauen ausgeprägter als bei den Männern und betrifft vor allem die Personen unter 40 Jahren. Dennoch sind die Männer nach wie vor mobiler als die Frauen. Ihre Mobilität ergibt sich auch weiterhin hauptsächlich auf der Grundlage dreier Beförderungsarten: Existenzgründung, Beförderung im administrativen Bereich (Angestellte steigen zu Führungskräften in der Verwaltung auf) sowie Beförderung im technischen Bereich (Facharbeiter werden zu Technikern und letztere zu Ingenieuren). Die berufliche Mobilität der Frauen gleicht sich immer mehr derjenigen der Männer an. Sie bevorzugen nach wie vor die Berufslaufbahn in der Verwaltung, sei dies im Unternehmen oder im öffentlichen Dienst.
Berücksichtigt man alle Berufslaufbahnen, stellt man fest, daß die berufliche Vermischung auch weiterhin sehr stark ist, auch wenn sie im wesentlichen das Ergebnis einer Abfolge geringer beruflicher Weiterentwicklungen ist, die während der gesamten Laufbahn stattfinden. Gefördert wird die Mobilität im übrigen auch weiterhin stärker durch eine allgemeine Erstausbildung als durch eine anfängliche Fachausbildung.
The frequency of company and socio-economic category moves provides a measurement of professional mobility, which can be related to the economic context in which it occurs.
Although professional mobility increased slightly from 1985 to 1993, it concerned mainly moves between adjacent categories. This increase concerned more women than men and more the under-40s. Yet men are still more mobile than women. They continue to follow three main promotional paths: becoming self-employed, the administrative path (from non-manual employee to administrative executive) and the technical path (skilled manual employee to technician and technician to engineer). Women are tending to catch up with men in terms of professional mobility. Administrative advancement, whether in a company or the civil service, remains a favoured path for women.
Professional diversity is still intense over an entire career, although it results mainly from a series of small professional shifts throughout the career. Moreover, general training is still much more conducive to mobility than initial technical training.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

ACTIVITÉ
Une nouvelle carte de la mobilité professionnelle
Simone Chapoulie*
La fréquence des changements d’entreprise ou de catégorie socioprofessionnelle fournit une mesure de la mobilité professionnelle susceptible d’être mise en rapport avec le contexte conjoncturel dans lequel elle s’effectue.
Si la mobilité professionnelle s’est légèrement intensifiée de 1985 à 1993, elle concerne essentiellement des passages entre catégories voisines. Cette intensification est plus sensible pour les femmes que pour les hommes et pour les moins de 40 ans . Les hommes demeurent cependant plus mobiles que les femmes. Leurs mouvements professionnels continuent à s’effectuer principalement selon trois filières de promotion : la mise à son compte, la filière administrative (itinéraire reliant les employés aux cadres administratifs), et la filière technique (des ouvriers qualifiés vers les techniciens, et de ces derniers vers les ingénieurs). La mobilité professionnelle des femmes tend à rattraper celle des hommes. L’avancement administratif demeure, pour elles, une voie privilégiée, que ce soit en entreprise ou dans la Fonction publique.
Sur l’ensemble de la carrière, le brassage professionnel demeure finalement intense, même s’il résulte, pour l’essentiel, d’une succession de mouvements professionnels de faible amplitude tout au long de cette carrière. Par ailleurs, la mobilité est toujours sensiblement plus favorisée par une formation initiale générale que par une formation technique.
* Simone Chapoulie est professeur de sciences économiques et sociales au lycée Janson de Sailly à Paris.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N°
331, 2000 - 1
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a mobilité professionnelle recouvre une réalité L complexe dans laquelle interfèrent des para-mètres individuels (niveau de formation, ancienne-té et expérience professionnelle) et économiques (marché du travail). L’orientation du marché du tra-vail est profondément affectée par les cycles conjoncturels. Dans une période de récession, l’offre d’emploi se raréfiant et les licenciements se multipliant, la mobilité est souvent contrainte : les individus sont obligés d’accepter des changements d’entreprise, de catégorie socioprofessionnelle ou même de résidence, pour préserver leur emploi. À l’inverse, une période de croissance laisse davan-tage de latitude aux préférences individuelles, de par la plus grande abondance de l’offre d’emplois : la mobilité est alors plus souvent volontaire. Les chan-gements professionnels sont appréhendés par une enquête : l’enquête Formation Qualification Profes-sionnelle (FQP) qui saisit la situation des personnes au moment où elles sont interrogées, cinq ans aupa-ravant, et au début de leur vie professionnelle (pre-mier emploi occupé) (cf. encadré). Elle ne fournit donc que trois points de repère et ignore les événe-ments qui ont pu intervenir dans l’intervalle : chan-gements de catégorie, période de chômage, interruption d’activité. D’autre part, les périodes de la vie professionnelle qu’elle recouvre ont en géné-ral connu des retournements conjoncturels : l’en-quête de 1993 servant de matière à cet article permet de rapprocher la situation des personnes interrogées en 1988 et en 1993. Cette période de cinq ans voit se
succéder deux années de relative croissance avec baisse du chômage (1988-1989), et trois années de ralentissement pendant lesquelles le nombre de de-mandeurs d’emploi augmente (1990-1993). Le taux de chômage de 1993 dépasse celui de 1988. Les conclusions de cet article doivent donc être relativi-sées en tenant compte de ce contexte. Les évolutions de la mobilité sont obtenues en comparant les résul-tats de l’enquête de 1993 à ceux des enquêtes anté-rieures : 1970, 1977, et 1985.
La fréquence des changements d’établisse-ments et de catégories sociales augmente
Mesurée à la fréquence des changements d’établis-sements ou d’entreprises, la mobilité augmente sensiblement entre l’enquête de 1985 et celle de 1993 (cf. tableau 1). Elle retrouve ainsi un niveau équivalent à celui qu’elle atteignait à l’enquête de 1970, après avoir sensiblement fléchi de 1972 à 1977 et de 1980 à 1985. Deux explications ont été avancées à ce fléchissement : d’une part, une chute de la mobilité volontaire liée à la montée du chô-mage de la fin des années 70 (Chenu, 1992), d’autre part, une raréfaction des promotions qu’aurait provoqué la concurrence des nouvelles générations plus diplômées (Goux, 1991). Mais en s’accélérant à la fin des années 80 et au début des années 90, le bouleversement des activités produc-tives et de l’organisation des entreprises a, au
Tableau 1 Changement d’établissement ou d’entreprise et changement de catégorie sociale selon le sexe et l’âge (1985-1993) En % Changement d’établissement ou d’entreprise Changement de catégorie sociale (1) 1980-1985 1988-1993 1980-1985 1988-1993 Hommes 20-24 ans 41,0 80,8 40,1 51,2 25-29 ans 48,7 62,2 28,5 32,7 30-34 ans 38,3 49 19,9 22,8 35-39 ans 30,1 37,6 15,6 20,2 40-45 ans 24,4 31,8 11,8 15,6 45-49 ans 20,6 22,4 9,8 10,9 50-54 ans 16,3 24,4 6,3 12,0 55-59 ans 13,0 13,8 5,5 7,1 60-64 ans 6,4 10,9 (2) 3,5 10,2 (2) Total 29,0 35,4 15,1 18,0 Femmes 20-24 ans 53,9 88,1 24,2 28,3 25-29 ans 39,1 58,7 12,8 26,1 30-34 ans 30,3 45,9 12,7 16,1 35-39 ans 25,5 33,8 10,5 13,5 40-45 ans 19,8 28,0 7,7 13,1 45-49 ans 17,6 22,3 5,4 11,5 50-54 ans 16,1 24,2 6,1 9,0 55-59 ans 11,4 15,0 4,4 6,6 60-64 ans 5,9 19,8 (2) 1,3 8,8 (2) Total 24,5 33,6 9,3 14,0 1. Catégories socioprofessionnelles : nomenclature PCS regroupée en 7 postes. 2.L’augmentation du taux pour les 60-64 ans concerne des actifs beaucoup moins nombreux en 1993 qu’en 1985.
Lecture : 41 % des hommes âgés de 20 à 24 ans en 1985 ont changé d’établissement ou d’entreprise entre 1980 et 1985. Champ : actifs occupés en 1980 et 1985 ou en 1988 et 1993. Source : enquêteFQP, Insee.
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