The great adventure of the talking cure from the slope /  Manufactures the Imposters - Roland Gori
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The great adventure of the talking cure from the slope / Manufactures the Imposters - Roland Gori

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Description


Editions Fayard recently published correspondence between Freud and his daughter Anna. Approximately 300 letters previously unpublished, which demonstrate that psychoanalysis, as explained below Roland Gori is also a "personal matter."
Sigmund Freud and Anna Freud, 
 Correspondence 1904-1938, edited by Ingeborg Meyer and postfacée-Palmedo, Elizabeth Roudinesco 
 preface, translated from the German by Olivier Mannoni 
, Fayard, 2012. 35 euros. Telegram trivial to the most detailed letters, this is primarily a piece of Viennese life of a family in the early last century that give us Editions Fayard to discover. Family not the most trivial, of course, since these are Freud, secular Jews of the middle class, whose father, Sigmund, foment a "revolution intimate" with the beautiful Elizabeth formula proposed by Roudinesco, in the preface of the book to describe the adventure of psychoanalysis. When the correspondence begins in 1904, Anna, latest in a family of six children, only nine years.
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Langue Français

Extrait

La Fabrique des Imposteurs -Roland Gori - Editions Les Liens qui Libèrent.
L’imposture a toujours existé mais certaines sociétés la favorisent plus que d’autres. L’imposteur est aujourd’hui dans nos dispositifs d’évaluation et de normalisation comme «un poisson dans l’eau» : faire prévaloir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutôt que les îns, se îer à l’apparence et à la réputation plutôt qu’au travail et au courage, préférer la popularité au mérite, opter pour le pragmatisme avantageux plutôt que le courage de l’idéal, choisir l’opportunisme de l’opinion plutôt que tenir bon sur les vertus, chérir le semblant et ses volutes plutôt que la pensée critique, les «mouvements de manche» plutôt que la force de l’œuvre, voilà le «milieu» idéal pour que prospère l’imposture !
Notre société du conformisme et de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et grimée de publicité tapageuse, d’éloges factices du vrai, de reproduction en masse de l’unique, fabrique de l’imposteur.
L’imposteur est un authentique martyr du lien social, virtuose de l’apparence, «maitre» de l’opinion, «éponge vivante» des valeurs de son temps, «cannibale» des modes et des formes dont il s’auble comme des «fétiches» pour parer à l’inconsistance de son existence, pour vivre à crédit, au crédit de l’Autre. L’imposture est parmi nous, elle est la sœur siamoise du conformisme galopant, de l’homogénéisation croissante des cultures et des styles. Ce conformisme a un prix, lourd, très lourd : la stérilité des reproductions contrôlées, la violence symbolique des automatismes sociaux, la prolétarisation généralisée de l’existence. Au nom des normes les pouvoirs «sécuritaires» inhibent les sujets comme les peuples, les empêchent de créer et de s’émanciper en conîsquant le débat démocratique, en discréditant l’art de transmettre l’expérience. Au risque de fabriquer demain une société de «termites» ou de robots parfaitement adaptés aux exigences de compétitivité et de précision de la nouvelle économie «globalisée». Par une intimidation sociale très précoce et insidieuse, contraignante mais compassionnelle, cette civilisation des mœurs emmène vers une soumission forcée aux normes, fabrique parfois ses propres risques qu’elle feint ensuite d’éradiquer. La clinique psychopathologique montre que ce type d’adaptation factice et superîcielle procède par un empiétement des normes sur le vivant, înit par générer de l’apathie, de la dépression ou du cynisme. Un tel état psychique et social prédispose les sujets comme les foules à se laisser gouverner par une société totalitaire et à abandonner l’idéal de la démocratie.
Sans confusion de genres et avec toutes les précautions qu’implique ce type de rapprochement, entre la clinique psychopathologique individuelle et l’analyse sociale des mœurs, Roland Gori choisit un éclairage croisé de la psychanalyse et de la politique pour montrer que les civilisations comme les hommes peuvent sourir de traumatismes. La sidération que de tels traumatismes produisent conduit bien souvent à la «solution» de l’imposture et aux faux-semblants de l’adaptation «caméléon». A moins que la culture et le rêve ne s’en mêlent, bougeant les lignes et les frontières, les fonctions déînies et les règles établies, ils rendent possibles l’expérience et sa transmission, et restituent aux humains le « pluriel singulier » d’un monde commun.
C’est le pari de la démocratie et l’audace de la liberté partagée. C’est le pari aussi sur lequel se fonde une culture qui prend soin de l’humanité dans l’homme. Le politique et le psychanalyste sont engagés dans des «métiers impossibles» qui ne se soutiennent que du désir de liberté qui les porte au-delà des limites des «normes», normes qu’ils rencontrent nécessairement sur le chemin de l’émancipation. C’est ce déî que nos démocraties et les humains qui les composent, se doivent de relever aujourd’hui pour quitter le vieux monde et accoucher du nouveau.
La grande aventure de la cure par la parole, à partir du versant père-Ille
Les Éditions Fayard ont publié récemment la correspondance entre Freud et sa îlle Anna. Environ 300 lettres jusqu’alors inédites, qui témoignent de ce que la psychanalyse, comme l’explique ci-dessous Roland Gori, est aussi une « aaire personnelle ».
Sigmund Freud et Anna Freud, Correspondance 1904-1938, édition établie et postfacée par Ingeborg Meyer-Palmedo, préface d’Élisabeth Roudinesco, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, Fayard, 2012. 35 euros. Du télégramme anodin aux lettres les plus circonstanciées, c’est d’abord un morceau de vie d’une famille viennoise au début du siècle dernier que les Éditions Fayard nous donnent à découvrir. Une famille pas des plus anodines, évidemment, puisqu’il s’agit des Freud, juifs laïques de la classe moyenne, dont le père, Sigmund, fomente une « révolution de l’intime », selon la belle formule proposée par Élisabeth Roudinesco, en préface de l’ouvrage, pour désigner l’aventure de la psychanalyse. Quand la correspondance débute en 1904, Anna, dernière-née d’une famille de six enfants, n’a que neuf ans. Quand elle s’achève, en 1938, l’Allemagne nazie envahit l’Autriche, poussant les Freud à un exil londonien (Anna Freud fut elle-même arrêtée par la Gestapo puis relâchée). Entre ces deux dates, il se passe énormément de choses, et notamment la création, en 1910, de l’Association internationale de psychanalyse (îPA), le passage de Freud de la première topique (inconscient/pré-conscient-conscient) à la seconde (ça/moi/surmoi) avec, en 1920, Au-delà du principe de plaisir, puis, en 1923, le Moi et le Ça… Mais ce ne sont pas là, bien sûr, les sujets abordés dans cette correspondance personnelle entre un père et sa Ille. îl y est plutôt question des rêves et des tourments de la jeune Anna, de sa jalousie envers sa sœur Sophie, de la découverte à demi-mot de son homosexualité (qu’elle refusera toujours d’admettre). Se dévoile aussi un père inquiet des attirances de sa Ille, mais qui jamais, à la diérence de celle-ci, n’assimilera l’homosexualité à une maladie. Entre 1918 et 1924, Freud prend à deux reprises Anna en analyse. Plus tard, père protecteur s’il en est, il l’aide à obtenir des traductions dans la maison d’édition psychanalytique, le Verlag. Celle qui s’intéresse aux caractères respectifs de ses neveux Ernstl et Heinz, comme en témoignent certains de ses courriers de l’année 1922, fondera bientôt des institutions pour enfants en diculté et s’arontera à l’autre grande femme de la psychanalyse, Mélanie Klein, sur les conditions de la psychanalyse des enfants. S’il est un apport théorique de cette riche correspondance, c’est d’attirer notre attention sur le fait que la psychanalyse n’est jamais aussi créative que lorsqu’elle s’élabore en lien avec la vie, hors de tout repli dogmatique et de toute instrumentalisation. C’est ce que
nous invite aussi à méditer le psychanalyste et co-initiateur de l’Appel des appels Roland Gori.
Roland Gori. « Il s’agit là d’un témoignage exceptionnel »
La parution de la correspondance entre Anna Freud et son père était-elle particulièrement attendue par la communauté des analystes ?
Roland Gori : Cette correspondance est susceptible d’intéresser bien au-delà de la communauté des analystes. Elle s’adresse à ce que nous pourrions appeler l’opinion éclairée. La correspondance de Freud avec sa Ille Anna ne traite pas seulement de psychanalyse. Elle constitue une sorte de rhizome où s’enchevêtrent les racines de l’histoire de la psychanalyse, celles d’une relation exceptionnelle d’une Ille avec son père et ses disciples, mais aussi celles de la « grande Histoire ». Ce dernier aspect n’est pas négligeable. Les historiens disposent là d’un document précieux sur la vie d’une famille viennoise de la classe moyenne, juive laïque pendant les premières décennies du XXème siècle. Un autre intérêt de cette correspondance, comme d’autres précédemment publiées (celle entre Freud et Ferenczi, notamment), est de nous montrer que les concepts psychanalytiques ne sont jamais élaborés dans l’éther pur de la théorie et de la pratique. îls émergent dans une surdétermination où se mêlent les logiques des pratiques thérapeutiques, de la réexion théorique, du contexte culturel, mais aussi des diverses relations transférentielles, passionnelles et aectives.Entre Freud et ses disciples, la psychanalyse n’est pas qu’un domaine scientiIque, c’est aussi «une aaire personnelle ». En se spécialisant dans l’éducation psychanalytique des enfants, Anna a certainement trouvé la voie pour donner des enfants à son père…
Qu’un père prenne sa îlle en analyse nous paraïtrait aujourd’hui tout à fait incongru… Etait-ce une pratique courante au début du 20ème siècle ?
Roland Gori :En tant que tel, c’est un cas exceptionnel. Mais à cette époque, il y avait une grande porosité entre la psychanalyse et la vie quotidienne. Dès lors, il n’est pas rare que l’on s’analyse mutuellement entre amis ou connaissances. Ferenczi a « psychanalysé » son commandant lors de balades à cheval, il a pris aussi la Ille de sa matresse en analyse et a eu avec elle une relation amoureuse. îl a aussi tenu absolument à être analysé par Freud qui se montrait réticent à cette aventure. C’est un moment où la psychanalyse s’invente et se cherche, non sans risques. Les psychanalystes, Freud le premier, se sont trouvés dans la situation des physiciens, telle Marie Curie, qui a été irradiée par le radium qu’elle découvrait. Freud disait : « Nous risquons d’être roussis au feu du transfert ». îls s’y sont parfois « cramés ». Cela contraste avec la conception technique de la psychanalyse, qui tend à dominer aujourd’hui. Le moment de la découverte, avec
ses tâtonnements et ses expériences foisonnantes, comporte des risques mais détient aussi une formidable créativité. A ce titre aussi, cette Correspondance est un témoignage exceptionnel.
Pouvez-vous donner des exemples de cette créativité perdue ?
Roland Gori :Les concepts inventés en psychanalyse obéissent à une double logique. îl y a une logique de validité de la connaissance en lien avec l’expérience théorico-pratique. Et puis, il y en a une autre qu’on peut dire « subjective ». Prenons le débat Freud – Ferenczi sur l’importance du trauma dans la fabrique des symptômes. La découverte de Freud est que les symptômes proviennent de la réalité fantasmatique, psychique, du patient et non de la réalité de son histoire ; sans renier cette découverte, Ferenczi montre qu’une part de la réalité participe à fabriquer le symptôme. L’hypocrisie des parents, la violence symbolique de l’environnement, l’hypocrisie professionnelle du psychanalyste, peuvent jouer un rôle traumatique dans la création des névroses. Cette importance du trauma dans la pratique et la théorie de Ferenczi proviennent bien évidemment de son expérience clinique. Et dans la relation avec Freud, elle prend un sens : en plaçant entre Freud et lui le trauma, Ferenczi révèle une ambivalence que Freud ne manque pas d’analyser. Les transferts participent aux innovations théoriques et pratiques inévitablement. Comment ne pas percevoir dans les débats qui opposèrent Anna Freud et Mélanie Klein sur la place des parents dans l’analyse des jeunes enfants les tourments et les satisfactions de leur histoire personnelle ? îl n’est pas sans importance que ce soit Anna Freud, dont l’analyste était le père, qui défende précisément l’idée qu’on ne peut psychanalyser les jeunes enfants qu’en associant leurs parents.
Anna Freud est passée à la postérité comme une « gardienne du temple », qui aurait rigidiîé l’héritage de son père. Pourtant, si l’on vous suit, elle a forgé sa propre démarche à partir du dialogue avec son père, lequel pratiquait et pensait la psychanalyse en rapport constant avec la vie courante et son lot d’imprévus… N’y a-t-il pas là une certaine ambiguté ?
Roland Gori :Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la psychanalyse n’a pas pour objet de rendre les analystes meilleurs, plus intelligents, etc. îl s’agit d’une méthode mise en acte dans une pratique clinique qui permet parfois une émancipation, jamais acquise une fois pour toutes. C’est une bévue de croire que l’on est psychanalyste à plein temps, à vie, et que l’on est à jamais émancipé. Une telle illusion et une telle idéologie sont d’autant plus aliénantes qu’elles se prévalent de la liberté et du désir. Les institutions psychanalytiques
ont montré que le traitement politique qu’elles font des passions qui les traversent constitue leur impensé.
L’un des enjeux de cette correspondance entre Freud et sa îlle Anna, c’est la question de l’homosexualité. Or il se trouve qu’aujourd’hui, la psychanalyse est interrogée dans les débats de société autour du mariage pour tous et de l’homoparentalité. Cette correspondance entre Freud et Anna est-elle de nature à nous éclairer sur les divisions actuelles de la communauté psychanalytique sur ces questions ?
Roland Gori :Contrairement à un préjugé tenace, Freud ne condamnait pas l’homosexualité. Même si, dans cette correspondance, on pressent qu’il ne reconnat pas celle d’Anna et la voue davantage au modèle traditionnel de la famille qui domine à l’époque. C’est un père à la fois soucieux de l’avenir de ses enfants, aimant et compréhensif, prodiguant aides, conseils et mises en garde, mais plutôt respectueux de leurs choix. îl faut replacer les choses dans leur contexte. La famille est un mot qui recouvre une réalité en perpétuelle évolution dans l’histoire, dont la signiIcation change au fur et à mesure que les mœurs évoluent. Un même mot n’est pas un même concept. îl en va ainsi du mot « homosexualité » dont la déInition psychanalytique n’a rien à voir avec la signiIcation courante. Freud disait que « nul ne peut être tenu pour homosexuel en fonction de son choix d’objet ». Autrement dit, un Don Juan peut très bien être dans une position psychique homosexuelle malgré ses conquêtes féminines si son désir est orienté vers les rivaux ou la statue du commandeur. Pour la psychanalyse, ce n’est pas le comportement sexuel qui compte, mais la position psychique. Alors inutile de chercher dans la psychanalyse un guide des bonnes mœurs. Je le répète : il faut cesser d’instrumentaliser la psychanalyse pour promouvoir une idéologie ou façonner une morale, du type pour ou contre le mariage gay, pour ou contre l’homoparentalité. De mon point de vue ce n’est pas aux psychanalystes de délivrer des prescriptions morales ou sociales, d’édicter des normes de comportement. Les psychanalystes qui s’aventurent sur cette voie se leurrent en favorisant une servitude volontaire dont la psychanalyse est censée nous aider à nous émanciper. C’est en tant que citoyen que le psychanalyste peut participer à un débat de société, non en tant qu’expert.
Roland Gori
Roland Goriestpsychanalysteà Marseille et professeur de psychologie et depsychopathologiecliniques. îl est l'auteur de nombreux ouvrages de psychanalyse.
Sommaire
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1Approche
2L'appel des appels
3La psychanalyse et l’université
o
o
o
3.1699eD119à83: L’acte de parole
3.2"comme un récit de rêve..." de 1983 à 2000
3.3Les thématiques les plus actuelles De 2000 à 2011
3.3.1Mémoire et souvenir
3.3.2La logique des passions
3.3.3Épistémologie et rationalité de la psychanalyse
3.3.4Contre les empires
3.3.5esy-tseelleelmnolanahcyspaliouqDe?
4Parcours institutionnel et éditorial
5Œuvres
6Notes et références
7Voir aussi
8Liens externes
Approche
La parole et le langage ont une place essentielle dans son écriture et son enseignement. Son œuvre est centrée sur et par le discours psychanalytique dans une référence freudienne. DansLogique des passions, Roland Gori écrit : « des discours qui habitent l’humain nous n’avons que les mots pour retrouver un monde perdu ou que nous n’avons jamais possédé. Et sous les mots, il y a encore [réf. nécessaire] d’autres mots, et sous les autres mots d’autres mots encore… »
Très engagé dans les débats actuels, il s'oppose à ce qu'il voit comme « les dérives du scientisme en psychiatrie et l'instrumentalisation de l'humain » et 1 plaide "pour des sciences encore humaines" .
Dans l'article « La novlangue de la psychopathologie aujourd’hui » : "Faute de remettre en cause le pouvoir autoproclamé de l’expertise et de l’évaluation généralisée, la santé mentale redeviendrait une branche de l’hygiène publique dont la psychiatrie est issue. Elle se trouverait réduite ainsi à un dispositif biopolitique de recomposition de nos sensibilités psychologiques et sociales au sein duquel nous deviendrions tous des exclus potentiels à l’intérieur de la cité. Un tel dispositif risquerait au nom de la « science », quelque peu malmenée, de se faire le simple alibi d’un pouvoir souverain sur ce que Giorgio Agamben
nomme « la vie nue » des exclus. Lorsque la vie et la politique s’identiIent, le risque est grand de voir se développer ces totalitarismes qui font du « biologique » cette fatalité au nom de laquelle les décisions politiques sont recodées comme des normes « naturelles ». Nous ne devrions pas oublier que nos décisions ne relèvent d’aucune naturalité mais procèdent presque toujours d’actes et de paroles dont émerge notre humanité."
L'appel des appels
Roland Gori, avecStefan Chedri, a lancé en décembre 2008 le mouvement de "L'appel des appels". Revendiquant près de 75000 signatures en quelques [réf. nécessaire] semaines , cet "appel" invite les professionnels du soin comme de la justice, de l'enseignement ou de la culture à se rassembler, échanger pour mieux réagir et s'opposer aux logiques de normalisations et d'évaluation systématique des pratiques de chacun. L'appel dénonce ce qui serait un «phénomène idéologique et de convergence de méthodes qui vise à araser l'humain au proIt des logiques comptables et marchandes ». Au cours de l'année 2009 des comités et groupes locaux de l'appel des appels ont cherché à se structurer et à proposer des événements et rencontres variés.
La psychanalyse et l’université
En suivant les chemins de son œuvre, trois périodes se distinguent
De 1969 à 1983 : L’acte de parole
Dès ses premiers travaux, soutenus parDidier Anzieu(Anzieu qui sera son directeur de thèse), la question de l'acte de parole est posée aIn d’en circonscrire sa place et sa fonction. Le langage et le discours en sont les axes fondamentaux, tant sur le plan théorique que méthodologique, pour interroger la vérité inconsciente qui parle le sujet.
À quoi s’intéresse Roland Gori ? Probablement à ce que les discours produisent dans leur énonciation, comment ils structurent le sujet, tout en voilant et dévoilant les désirs inconscients. Le discours EST la pensée pour autant que l'on lise cela à la lumière de la méthode freudienne des associations "libres".
Ainsi la psychanalyse freudienne apparait comme à la fois le corpus théorique propre à conceptualiser cela, mais aussi comme la méthode qui met en jeu dans la cure analytique par la confrontation aux sourances, ces mêmes notions alors incarnées. Ainsi a t il entreprit une réexion épistémologique sur les rapports d’“inquiétante familiarité” entre la psychologie clinique et la psychanalyse.
Des questions sont alors en germes que l’on peut condenser ainsi : quelle est l’architecture des mots assemblés en discours, comment rendre compte par les mots de l’inconscient et de ses eets en nous, quelle théorisation permet de dégager le langage de sa réduction à la communication, comment rendre compte du transfert par le jeu des mots adressés ? Sommes nous dépendants de la langue au point de lui devoir l’illusion de notre être ? et quelles sourances n’aeurent elles pas dans les mots et les plaintes, au point de tenter dans le site
de la cure analytique d’en analyser les contours et les labyrinthes ? avec quelle rigueur universitaire peut on écrire ou dire ces mots sous les mots et le transfert ? Des notions se dégagent alors comme : le corps et le code en lien avec l'article de Didier Anzieu, mais aussi une proximité d’avec les textes deWinnicott.
"comme un récit de rêve..." de 1983 à 2000
Le modèle puissant de l’analyse des rêves tel queFreudl’a proposé dès 1900 devient alors une source encore plus profonde. Roland Gori s’emploie dès lors à proposer une analyse des discours de sourance des patients dits “somatiques” (à distance de toute prétention causaliste et de la psychosomatique) mais dans la prescription méthodologique freudienne, aIn de considérer tout récit de plainte comme un récit de rêve ! îl insistera ainsi dans son ouvrage central la preuve par la parole sur des notions comme celle de "roman de la maladie" étroitement liée à celle du "roman familial" freudien, ou encore sur la notion de "complaisance somatique"…
"Comme un récit de rêve" cette formule centrale conjugue à la fois une rigueur théorique et des propositions de recherches. Cela signiIe qu'avant de s’engourer dans les eets de signiIcation, d’un dire, d’une narration, d’une symptomatologie il est analytiquement parlant plus intéressant de considérer ces fragments comme des bouts de récits de rêves (et par là les distinctions entre restes diurnes et désirs infantiles inconscients)….n’y a-t-il pas en ce point la promesse d’une rigueur pour la psychanalyse…
Les thématiques les plus actuelles De 2000 à 2011
Mémoire et souvenir
À partir des questions sur l’analyse de l’acte de parole Roland Gori va procéder (en lien avec les enseignements freudiens) à l’élaboration d’un modèle psychopathologique de la mémoire à distance du souvenir. Cette mémoire, il la décrit ainsi : elle "s’actualise dans les mots et les phonèmes du discours, et tend à faire de la pensée une manipulation de signes". En ce sens il rejoint les énoncés lacaniens de la logique du signiIant autant que les travaux et certaines propositions de la pragmatique du langage
La logique des passions
Ainsi qu’il l’indique parfois lui même la passion passionne Roland Gori et c’est dès lors logiquement qu’il approche la clinique du phénomène passionnel, aIn de rendre compte de la genèse, de la fonction et de la structure des passions.
Pour Gori le phénomène passionnel demeure soumis à la logique de l’inconscient. la passion est selon lui "un état produit par la poétique du langage, les équivoques de la parole et par une sorte de maladie de la langue qui s’impose à la faveur d’une implacable séduction intersubjective".
Épistémologie et rationalité de la psychanalyse
Au travers de nombreux textes sur la rigueur conceptuelle de la théorie freudienne, et la mise en perspective critique du scientisme, il proposera une étude des idéologies et des rationalités scientiIques, dont les point de connexion avecFoucaultouCanguilhemabondent. Dans le même mouvement le creusement du sillon de la rationalité propre d’une recherche en psychopathologie clinique référée à la psychanalyse est poursuivi et approfondi et notamment en collaboration avec Christian Homann dans leur ouvrage "la science au risque de la psychanalyse".
Contre les empires
Les travaux les plus récents procèdent d’un engagement contre la médicalisation de l’existence (en collaboration avec Marie-José Del Volgo), le système médico-économique ou encore l’empire des coachs (en collaboration avec Pierre Le Coz). Ses derniers ouvrages écrits en collaboration avec d’autres auteurs (voir bibliographie infra) insistent sur un mode critique et de manière rigoureuse sur les ravages idéologiques que les logiques scientistes autant que libérales produisent auprès des citoyens dont on nie le statut de sujets en les ravalant au rang d'individus statistiques ou exemplaires de "l'espèce"...
De quoi la psychanalyse est-elle le nom ?
Ce titre de l'ouvrage de 2010 creuse tout à la fois le sillon des ouvrages précédents, mais surtout en appelle à reconnatre que la psychanalyse demeure le site de reconnaissance de la dimension "tragique" de l'homme, de sa singularité et de son imprévisibilité. La psychanalyse demeure donc le nom d'une méthode indissoluble d'une théorie rigoureuse, mais aussi et peut-être à ce jour surtout le nom d'une éthique qui cisèle autant qu'elle soutient "l'humain dans l'homme" ; et en cela s'aronte aux idéologies instrumentales et sécuritaires soumises aux impératifs du marché.
Parcours institutionnel et éditorial
Le parcours universitaire et institutionnel de Roland GORî est complexe, c’est pour cela qu’il sera développé dans des enrichissements ultérieurs de cette rubrique.
élève deDidier Anzieulors de ses travaux de première thèse d’état en 1969 puis une seconde en 1976
Proche deRené Kaëslorsque celui-ci enseignait à Aix-Marseille 1, il lui succèdera au poste de professeur de psychopathologie clinique en 1983
Fondateur en 1983 du CîRPC (centre interrégional de recherches en psychopathologie clinique) à partir duquel il fondera la revue clinique méditerranéenne, support de nombreux colloques jusqu’en 1992
Cliniques méditerranéennesqui deviendra en 1992 et jusqu’à ce jour l'une des revues en psychopathologie reconnue sur le plan universitaire. Roland Gori en est le directeur de publication avec Yves Ponso, Marie-José del Volgo la rédactrice en
chef. Le comité de rédaction est composé de Marie-José del Volgo, Roland Gori, Christian Homann et Serge Lesourd. La revue, publiée chez Erès, est dotée d'un Comité de lecture comportant plus de soixante personnalités.
Dans le même temps il accompagne et crée plusieurs axes des laboratoires successifs de recherches en psychologie clinique à l’université et assure la direction de recherche dans deux types de DEA successifs de psychologie clinique et psychopathologie à Aix-Marseille 1 et dirige de nombreuses thèses (près d’une quinzaine à ce jour) et HDR (habilitation à diriger des recherches).
Membre de nombreuses missions d’études, de comités d’expert il sera élu au CNU à partir de 1992 et en assurera la présidence en 1998, il quittera cette instance en 2003 Mais continue à siéger dans nombre de commissions de spécialistes
À partir de 2000 il participe avecPierre Fédidaà la fondation du SîUEERPP (séminaire interuniversitaire européen d’enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse : une association européenne de recherches et d’enseignement en psychopathologie clinique et psychanalyse constituée d’un réseau d’enseignants-chercheurs).
Membre d'Espace analytique, il y œuvre à une transmission ouverte et rigoureuse de la psychanalyse.
Roland Gori a enseigné à Aix-Marseille 1 au sein du Laboratoire de recherches en psychopathologie clinique et psychanalyse de 1983 à 2010.
En 2009, il accède au rang de professeur émérite de psychologie et de psychopathologie cliniques.
Depuis 2010 il inscrit ses travaux en lien avec l'Université de Nice Sophia-Antipolis, et plus précisément le laboratoire CîRCPLES EA 3159.
Œuvres[modiIer]
Gori R.,2011,La Dignité de penser. Les Liens Qui Libèrent.
Gori R., Abelhauser A., Sauret MJ, 2011,La Folie Evaluation: Le malaise social contemporain mis à nu. Mille et une nuits
Gori R., 2010,De quoi la psychanalyse est-elle le nom ?. Paris: Denoël.
Gori R., Cassin B., Laval Ch., (sous la dir. de), 2009, "L’Appel des appels Pour une insurrection des consciences".Paris : Mille et une nuits-Fayard.
Gori R., Del Volgo M.J., 2008,Exilés de l’intime La médecine et la psychiatrie au service du nouvel ordre économique. Paris : Denoël.
Gori R., Le Coz P., 2006,L’Empire des coachs. Une nouvelle forme de contrôle social. Paris: Albin Michel. îl s’agit de l’ouvrage le plus récent. îl attribue à l’idéologie néo-libérale un projet de réduction du sujet à l’entrepreneur de sa propre existence pensée en termes d’investissement
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