L agglomération de la population chez les peuples chasseurs - article ; n°180 ; vol.32, pg 506-519
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Description

Annales de Géographie - Année 1923 - Volume 32 - Numéro 180 - Pages 506-519
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Descamps
L'agglomération de la population chez les peuples chasseurs
In: Annales de Géographie. 1923, t. 32, n°180. pp. 506-519.
Citer ce document / Cite this document :
Descamps Paul. L'agglomération de la population chez les peuples chasseurs. In: Annales de Géographie. 1923, t. 32, n°180.
pp. 506-519.
doi : 10.3406/geo.1923.4284
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1923_num_32_180_4284506
AGGLOM RATION DE LA POPULATION
CHEZ LES PEUPLES CHASSEURS
Nous nous proposons de rechercher les conditions géographiques
qui président la répartition de la population chez les peuples qui
vivent principalement de la chasse heure actuelle ces peuples oc
cupent plus guère que les régions vierges de Australie et du Dominion
canadien les régions quasi désertiques de la Patagonie et du Kala
hari enûn on trouve dans la sylve equatoriale des groupes plus ou
moins disséminés composés principalement de Pygmées tels que les
Négrilles de Afrique centrale et les Veddah de île de Ceylan
Le problème est moins vaste il apparaît au premier abord En
effet si aire occupée par les chasseurs comprend des régions très dis
parates nous restreignons le sujet sous les autres aspects il peut
présenter nous laisserons de côté par exemple la question de la
forme des campements celle de leur durée et même de leur site pour
nous en tenir celle de leur grandeur Ainsi réduit le problème
serait encore compliqué il agissait de peuples-civilisés pour des
sauvages il est beaucoup plus simple cause de la simplicité même
de leur organisation sociale
Les peuples cultivateurs en intensiûant la productivité du sol
modifient dans une certaine mesure les conditions géographiques des
pays ils occupent Les peuples qui ne vivent que des produits spon
tanés de la nature subissent nécessairement une fa on directe les
conditions qui leur sont imposées ainsi pour les chasseurs la densité
de la population ne peut dépasser un certain taux fixé par la densité du
gibier En fait cette densité atteint difficilement un habitant par km
carré
Mais on comprend avec une même densité deux peuplades peu
vent agglomérer dans des camps plus ou moins grands ou se dissémi
ner en de nombreux hameaux dans le premier cas les ressources
étant supposées égales les chasseurs devront allonger leurs courses
la recherche du gibier dans le second cas ce dernier restera pour
ainsi dire portée de la main La loi du moindre effort pousserait donc
émiettement de la population Pourtant nous allons voir que cet les sauvages le fuient le plus possible ils agglomèrent
aussi fort que les conditions de vie le leur permettent ils se rapprochent
Australie sauvage 002 Sibérie 008 Région aride des tate-Unie
Oal etc LES PEUPLES CttASSEURS î$07
autant que la chose est possible Le problème que nous avons
résoudre consiste donc surtout déterminer les faits qui opposent
extension de la grandeur des groupements et qui empêchent les
agglomérations être plus importantes Il est facile de le vériûer par
étude des peuples les plus émiettés
CANTONNEMENT ARTIFICIEL GROUPES ENDOGAME8 DE 40 PER
SONNES On signale existence état sporadique de quelques
groupes une dizaine individus au plus ayant que peu de rap
ports avec extérieur Ces groupes existent surtout dans la sylve equa
toriale et se restreignent aux populations cantonnées artiûciellement
Nous allons voir dans un instant que la sylve pousse émiette-
ment isolement Si un de ces groupes décroît en nombre pour une
cause quelconque il peut arriver il devienne tout fait minuscule
ne comprenant parfois un seul ménage ce qui amène existence
unions que nous jugeons incestueuses mais qui sont devenus licites
par la force des choses
Citons les Cayugua qui vivent en familles isolées dans la sylve
amazonienne une fa on générale dans la région de Amazone et
du Rio Negro incesto est très répandu dans les petites familles iso
lées Or cet état de choses loin être un état primitif est que
effet une décadence profonde due influence directe ou indirecte
des Européens Ces régions qui nourrissaient une population nom
breuse au moment de la découverte sont hui presque désertes
le dépeuplement par les razzias esclaves les épidémies la débauche
est signalé aussi bien vers le Rio Branco et le Yari aux confins
des Guyanes que vers la Yapura et aux frontières de Equa
teur
Un émiettemeht aussi complet est un phénomène anormal prélude de
la disparition une race Il est parfois moins rapide moins brutal
lorsque des échanges établissent entre les envahisseurs cultivateurs
et les sauvages décadents ces derniers fournissant aux premiers du
gibier et des dépouilles animales Des groupes de 10 40 personnes
peuvent alors vivre une fa on moins instable quoique encore
précaire
Les VeddaA de île de Ceylan qui ont pu être minutieusement
étudiés répondent cette condition Le cantonnement complet de
petits groupes dans la jungle par suite de la colonisation cinghalaise
forcément entraîné la pratique de endogamie mais inceste est évilé
HBRBIHT SPENCXR Principes de sociologie Paris 1880 II 34
STARCKE La famille primitive Paris 1891 43
CHBVBAUX De Cayenne aux Andes Tour ilu Monde XL 1880 2* sem.
81 CoooREAU La France équinoxiale Paris 1887 II 394 MARCOY
Voyage de Océan Pacifique Océan Atlantique Tour du Monde XIV 1866
sem 105 110 etc.) 08 ANNALES DE OGRAPHIE
par Iti subdivision en deux moitiés exogames Vu exiguïté des grou pes
chaque clan ne comprend en réalité une famille et la règle matri
moniale aboutit arranger les unions fa on peu près automa
tique un gar on pubère devant unir la première lle de autre clan
qui arrive la nubilité Il épouse en fait la fille de son oncle maternel
ou de sa tante paternelle mais un mélange de sang plus intime est au
moins évité
On voit très bien que les Veddah pourraient émietter davantage ils
le voulaient car pour trouver du gibier surtout le cerf) les chasseurs
sont obligés de isoler dans des différentes chacun restant
parfois plusieurs jours absent de sorte que les femmes sont presque
toujours seules Ainsi la jungle épaisse pousse les chasseurs se
disperser parce que le gibier lui-même est dispersé et que beau
coup de difficultés circuler En se groupant en hameaux on augmente
la longueur des expéditions de chasse mais avantage consiste en ce
fait que plusieurs femmes restent ensemble que on peut éviter in
ceste et que les vieillards les malades et les infirmes peuvent être
assistés
Des conditions de vie analogues sont signalées chez certains iNegrilles
de Ogôoué du Gounié et du Fernand Vaz qui forment des hameaux
endogames où on épouse sa cousine mais non pas sa ur3 Or chez
certains tout au moins les hommes sont souvent absents pour aller
chercher le petit gibier pris dans les trappes que on éparpille dans un
rayon assez grand*
Dans le ce iré de Sumatra vers le Haut-D ambi certains Koubou
vivent également en très petits groupes qui se réduisent parfois un
seul ménage6 autres moins isolés font des échanges avec les culti
vateurs de sorte que on retrouve chez eux les divers cas analysés plus
haut
Ce qui fait unité de toute cette classe de peuples éloignés les uns
des autres est abord ils vivent dans un milieu géograpliique aux
communications difficiles et où le gibier est très disséminé est
ensuite ils sont cantonnés artificiellement par expansion de races
étrangères moins sauvages Sans ce cantonnement artificiel les condi
tions de la vie dans la sylve sont un peu différentes corame ïîè allons
le voir
Les conditions dont nous parlons ne sont pas absolument spéciales
la sylve equatoriale Elles peuvent se retrouver plus ou moins dans les
DESCH MPS Au pays des Veddas Soc dition scientif. 1892 365
381 392 C.sG SBLIQMANN The Cambridge 1911 63-65 74-76
DEMCHAMPS ouv cité 368
MGH LB Ror Les Pf/gimfes Tours 1905 225 PAYBUR-DIDELOT Trente
au Continent mystérieux Paris 1899 213
PBKVILLB Les Sociétés africaines Paris 1894 213
VKHNF.AU Les races humaines Paris 1891 506 LES PEUPLES CHASSEURS 509
régions désertiques où les productions sont très rares et très dissémi
nées La difficulté des communications provient alors non plus une
végétation exubérante mais de longues distances parcourir dans des
espaces sans vie
exemple le plus net est celui de certains Bushmen du Kalahari Nous

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