Générations et pratiques culturelles

Gilles Pronovost, Jacques Lemieux, Marie-Claude Lapointe

Description

Depuis la fin du XXe siècle, le domaine culturel a connu une série de mutations auxquelles doivent s’adapter ses usagers et ses artisans : change­ments technologiques, industrialisation, mondialisation. Sommes-nous si différents, sur le plan culturel, de ceux qui nous précèdent et de ceux qui nous suivront ? Si oui, en quoi et pourquoi ?
C’est à ces questions que tente de répondre le présent ouvrage. Il vise à mieux cerner et comprendre la relation entre la culture, les prati­ques culturelles et les générations. Pour ce faire, il réunit des textes de chercheurs québécois et français qui présentent les résultats de recherches portant sur différents objets culturels en lien avec divers groupes d’âge.
Cet ouvrage s’adresse aux chercheurs et aux étudiants, aux ges­tionnaires et professionnels des secteurs public et parapublic, aux acteurs du milieu culturel ainsi qu’à toute personne intéressée par la question de l’évolution des générations et des pratiques culturelles.

Sujets

• Diversité culturelle
• Internet
• YouTube
• Adolescence
• Générations
• Loisir
• Numérique
• Musée
• Capital culturel
• Audiovisuel
• Culture

Informations

• Publié par: Presses de l'Université du Québec
• Date de parution: 25 octobre 2017
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782760544772
• Langue: Français

Extrait

TEMPS LIBRE et CULTURE
Collection dirig e par Chantai Royer et Michel de ia Durantaye
Bien qu une vie sociale et culturelle tr s riche prenne place dans le temps libre, ce champ d tude, pourtant central aux cultures contemporaines, est n glig . La collection "Temps libre et culture a comme objectif une meilleure compr hension des multiples facettes du temps libre et de la culture. La diversit et la pluralit de leurs usages, ainsi que leurs pratiquants et leurs agents, fluctuent dans un contexte fortement marqu par les temps sociaux, qui d terminent l volution du temps libre.
Les ouvrages de cette collection traitent des fondements scientifiques du loisir contemporain, des pratiques du temps libre, des modes, des tendances et des univers d activit s, des valeurs et des significations ainsi que des grands acteurs (l tat, les villes, les organisations et les associations, par exemple). Leurs auteurs s int ressent galement aux politiques ainsi qu aux tendances en mati re de gestion, d animation et de participation dans ce domaine en s attardant par exemple la d mocratie culturelle, la participation sociale et au d veloppement culturel et socioculturel.
G n rations et pratiques culturelles
Presses de l Universit du Qu bec Le Delta I, 2875, boulevard Laurier bureau 450, Qu bec (Qu bec) G1V 2M2 T l phone: [phone] - T l copieur: 418 657-2096 Courriel: [e-mail] - Internet: www.puq.ca





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G n rations et pratiques culturelles

Sous la direction de Marie-Claude Lapointe, Gilles Pronovost et Jacques Lemieux
Pr face de G rald Grandmont
Cataiogage avant publication de Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada
Vedette principale au titre:
G n rations et pratiques culturelles
(Collection Temps libre et culture; 16) Comprend des r f rences bibliographiques. Publi en formats imprim (s) et lectronique(s).
ISBN 978-2-7605-4475-8 ISBN 978-2-7605-4476-5 (PDF) ISBN 978-2-7605-4477-2 (EPUB)
1. G n rations. 2. Culture - Aspect sociologique. 3. Relations entre g n rations. I. Lapointe, Marie-Claude, 1978- . II. Pronovost, Gilles, 1944- . III. Lemieux, Jacques, 1944- . IV. Collection: Collection Temps libre culture; 16.
HM721.G46 2017
305.2
C2017-941454-2 C2017-941455-0

R vision Fran ois Mireault
Correction d preuves Isabelle Canarelli
Mise en page Interscript
Image de couverture iStock
D p t l gal: 4 e trimestre 2017
Biblioth que et Archives nationales du Qu bec
Biblioth que et Archives Canada
2017 - Presses de l Universit du Qu bec Tous droits de reproduction, de traduction et d adaptation r serv s
Imprim au Canada D4475-1 [01]
Pr face

L tude des pratiques culturelles des citoyens n a pas une longue histoire. C est de l ouverture syst matique d un champ de recherche sur la socio- conomie de la culture que sont issues de telles tudes initi es par les services publics, en particulier l initiative d Augustin Girard - alors directeur du Service des tudes et de la recherche du minist re des Affaires culturelles de l poque en France -, tudes qui ont enrichi, et continuent de le faire, la connaissance sur l appropriation culturelle par les citoyens. Les travaux de l quipe d Augustin Girard seront rapidement agr ment s de ceux d autres tats (dont le Qu bec et la Su de), lesquels contribueront donner d autres assises la connaissance.
Dans les heures qui pr c d rent l amorce de la r daction de cette pr face, le hasard me faisait relire successivement deux romans du XIX e si cle (le premier de Balzac et le second de Flaubert), p riode o il m arrivait de c toyer quotidiennement mes petits-enfants, branch s qu ils sont sur le num rique, le jeu lectronique, les styles musicaux et les vid os, le dialogue ludique ou amical avec des "amis num riques par l internet. J avais l impression de vivre des contrastes caract ris s. Tout en observant une filiation au premier roman dans l uvre du second (ce qui caract rise souvent des carri res artistiques), je consid rais ces uvres comme des t moignages de modes de vie qui ont un caract re la fois universel et intemporel. Voil des uvres troitement chevill es aux comportements des citoyens selon l poque. Bien s r, les modes de vie de ces citoyens ont chang plus d une fois depuis, mais les enjeux personnels et sociaux m apparaissaient tre les m mes. On peut galement observer que ces critures romanesques fines cherchent en quelque sorte un assentiment du public lecteur. H.W. Janson, dans son Histoire de l art , d crit ainsi la naissance et l ach vement d une uvre: "La naissance d une uvre d art est une exp rience essentiellement priv e [ ] mais l tape finale doit inclure la participation du public pour que la naissance soit heureuse 1 . Ces enjeux qui m apparaissaient tre les m mes que les n tres le seront-ils toujours de g n ration en g n ration dans cette re num rique?
Si les tudes g n rationnelles de pratiques culturelles des citoyens n ont pratiquement qu une quarantaine d ann es, il est heureux que des chercheurs aient alors entrepris de pareils travaux sur les temps g n ra-tionnels en culture, d autant qu ils nous am nent d couvrir que la notion de public de la culture est de moins en moins univoque, depuis l esth te, l rudit et le collectionneur - vus par le prisme de l art - jusqu l amateur, le client, le citoyen o nous poussent de semblables travaux. Ces tudes redonnent ainsi peu peu un droit de cit l individualit et la personne, et aux r les sociaux des uns et des autres: parents, ducateurs, grands-parents et m diateurs culturels. Ces tudes ont encore ainsi consid rablement largi la lecture d un champ social de la culture aujourd hui complexifi : interp n tration du donn culturel et du divertissement, mobilit esth tique consid rable, culture " cranique (pour reprendre l expression d Herv Fisher) clat e en une multitude de m dias, recomposition sociod mographique et identitaire de nos soci t s et changes professionnels internationaux omnipr sents.
De grandes interrogations sur les notions de d mocratisation et de d mocratie culturelles ch res aux services publics surgissent galement de ces tudes. Ces notions qui taient venues s ajouter aux approches du type m c nat et de valorisation de l identit collective dans les discours gouvernementaux de l poque avaient apport une solide emprise de l gitimation alors surd terminante de l engagement de l tat dans le soutien la culture. Ce soutien, qui a pris plusieurs formes travers l histoire, telle la commande publique des princes pour leur gloire et leur d lectation de m c nes, telle encore la commande d uvres initi es pour la valorisation des religions et l embellissement de leurs lieux de culte, tel le m c nat public depuis le XVII e si cle - et, plus r cemment encore, l introduction d autres mod les de soutien -, telle la subvention directe utilis e de nos jours selon des r gles dites d mocratiques et de respect de la libert de cr ation. De nos jours, les services publics me semblent tre de moins en moins les moteurs de telles tudes, les universit s ayant largement pris le relais, mais ils n en demeurent pas moins confront s ce passage oblig d une r flexion s rieuse sur le r le de l tat dans la culture au b n fice des citoyens, de l enrichissement personnel et de l identit collective. Pour l heure, dans nos p riodes de changements de paradigmes de la vie commune, les choix m apparaissent davantage issus, cependant, d une forme d approximation dans les finalit s sociales de la culture.
Disserter sur ces aspects am ne nous interroger aussi bien sur les fondements de l art, des lettres et du patrimoine que sur les rapports qu artistes, crivains, historiens, anthropologues, sociologues et ethnologues entretiennent avec les citoyens travers leurs uvres (de m me que sur la place que doit occuper la culture dans la vie des soci t s du XXI e si cle). Avoir initi des tudes de pratiques culturelles, avoir ouvert des chantiers de recherche sur les rapports interg n rationnels et les enrichir de nouvelles connaissances ont t des gestes marquants d une volont de comprendre et les valeurs et les comportements culturels des personnes, de mesurer ce qui compose leur univers culturel et d appr cier l influence r elle des initiatives publiques de soutien. Faudrait-il que la recherche sur les pratiques g n rationnelles soit de plus en plus associ e aux finalit s sociales de la culture?
Cet ouvrage offre l occasion de revisiter des concepts qui paraissaient immuables, savoir l influence de l