Tchad Notre bel enfer
513 pages
Français

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Description

À travers ce livre, l’auteur dénonce la responsabilité des différents régimesqui se sont succédé au Tchad depuis l’indépendance et les violations desdroits humains dont ils sont comptables. Il met particulièrement l’accent surle rôle permanent de la France, de la Lybie et du Soudan dans les différentsconflits meurtriers au Tchad. Pour Dobian Assingar, les massacres dont sontvictimes les populations tchadiennes depuis 1990, avec l’entrée au pouvoirdu MPS et de son Président Idriss Deby soutenu, accompagné, installé etconseillé par la DGSE (Française), dépassent de très loin le cadre de crimescontre l’humanité. Les crimes et autres tragédies, les tchadiens vivent ceshorreurs au quotidien dans leur corps, dans leur âme, dans leur conscience.Ils vivent ces crimes comparables au pogrome, à l’holocauste, ou à la shoah.Étant lui-même l’objet de plusieurs tentatives d’assassinat et victime deharcèlement professionnel et comme un mort en sursis, l’auteur témoigneavec des chefs d’accusation justifiés. Recenser toutes les victimes connueset inconnues est une tâche ardue. Tellement la violence d’État nousgouverne, nous frappe et nous inflige la souffrance, partir ou rester, c’est unchoix difficile que le pouvoir laisse à tous ceux qui luttent pour l’avènementd’un État de droit et d’une démocratie réelle au Tchad. Mais partir où etpourquoi ? Pourquoi abandonner ce « bel enfer » qui reste après tout notrepays ? Et pourquoi devrions-nous fuir devant notre responsabilité en laissantderrière nous, ce patrimoine commun que nous aimons de toutes nos forceset de tous nos cœurs ? Que nous vivions un enfer ou pas, le devoir nousimpose de résister. Résister pour apporter notre modeste contribution à laconstruction de notre pays, aux côtés bien entendu de ceux qui nouspersécutent et font de nous des sans-droits dans notre propre pays.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2019
Nombre de lectures 11
EAN13 9782376700456
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1524€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tchad Notre bel enfer
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Dobian Assingar
Tchad
Notre bel enfer
Éditions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents
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Ce texte publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:+235 63 05 65 02 e-mail:editionstoumai30@yahoo.com
 ISBN :978-2-37670-045-6Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï enjuin 2019
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Dédicace
À travers ce livre, nos pensées sont naturellement tournées vers toutes les victimes des atrocités et plus particulièrement, vers notre ami et compagnon de lutte feu Joseph BÉHIDI Avocat et ancien Vice-président de la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme(L.T.D.H), assassiné par les forces du mal le 16 février 1992 devant sa maison.Maître Joseph BÉHIDI a ainsi sacrifié sa vie pour un idéal universel et noble dont il croyait fermement : « aimer son prochain comme soi-même pour défendre ses droits ». Tout au long de sa carrière et de sa vie militante, cette illustre figure de la lutte pour les droits humains et les libertés, a fait montre d’une exemplarité et d’une grande certitude morale dans unpays devenu, au fil des années, un repère où foisonnent toutes sortes de comportements rétrogrades, barbares et antidémocratiques. Maître BÉHIDI était cette rare voix autour de laquelle se sont rassemblés ceux qui désirent sortir le Tchad de la spirale de la violence et des coups de force qui emportent toute aspiration démocratique et de réelle liberté.
Aux autres camarades de lutte qui nous ont quittés pour un repos éternel : Jacques MBAIGOTO, Martin LEY GATOU, David PASSEH, TIGLAO MBAIKI, Mme HALIME TOYNAN, LEINDJÉ ADOUMSI, ALI SETCHI, MAHAMAT BOUKAR, Éric DESSANDÉ, Julien BEASSEMDA DJEBARET, Émile BENOUDJOUM, Néhémie BENOUDJITA, Maxime KLADOUMBAYE, Déclos DJIRAIBÉ, LAOUKOURA NGAOU Agathe, TCHA KRIGA, Réné MANGUÉet bien d’autres défenseurs des libertés qui ne sont plus de ce monde. Nous ne vous oublions pas ! Que votre flamme et vos pensées puissent nous inspirer à chaque instant dans notre lutte.
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Avant-propos
DansCahier d'un Retour au pays natal,Aimé Césaire crie : Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai ».
La suite du poème parle d’elle-même.
« Partir ».
Comme il y a des hommes hyènes et des hommes panthères, je serais un homme juif un homme cafre un homme-hindou-de-Calcutta un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas.
L’hommefamine, l'insulte, l'homme torture on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir de compte à rendre à personne, sans avoir d'excuses à présenter à personne.
Un homme juif un homme pogrom, un chiot un mendigot mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait dans sa soupière un crâne de Hottentot ?
Je retrouverais le secret des grandes communications et des grandes combustions. Je dirais orage. Je dirais fleuve. Je dirais tornade. Je dirais feuille. Je dirais arbre. Je serais mouillé de toutes les pluies, humecté de toutes les rosées
Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai». Et je le dirais encore si c’est:à recommencer « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au
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cachot du désespoir. » Et venant, je me dirais à moi-même : « Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse»
Nous aimerons dans le répertoire relatif aux assassinats politiques ou crapuleux du Tchad, joindre notre voix à celle des autres et exposer les faits tels que nous les avons répertoriés. C’est notre façon d’écrire contre l’oubli, les générations futures ont besoin de connaître ce qui s’est passé dans leur pays en positif ou négatif. C’est plus qu’un devoir, c’est un impératif !
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Introduction
Qui a déjà dit que : «si on veut cacher quelque chose à un Africain, cache-la dans un livre…». Et un autred’ajouter: «Les Africains n’ont pas d’histoire…». Tous ces propos sont à la limite, insultant et outrageant de notre point de vue. Si le premier propos semble refléter la réalité, parce que nous nous intéressons très peu à la lecture et à l’écriture, le second propos est un véritable outrage car, comme tous les autres peuples du monde, l’Afrique a beaucoup d’histoires! Il y en a des multitudes dont très peu sont bonnes et d’autres souvent sombres, très douloureuses et tragiques. Les occulter complètement, c’est montrer peu d’intérêts à l’Afrique et auxAfricains. Et si l’Occident ne trouve pas d’intérêt à écrire notre histoire, il revient à nous intellectuels africains de le faire. Et chaque intellectuel doit le faire pour son propre pays ! L’histoire de l’Afrique ne doit pas être l’affaire des seuls historiens mais l’affaire de tous! Le devoir de mémoire nous l’impose pour les générations présentes et futures.
Écrire contre l’oubli, c’est ce qui nousà reconstituer dans ce livre, la mémoire d’une époque dont nous avons été témoins. Nous le faisons surtout, parce que les évènements douloureux qui ont marqué négativement notre pays, nous imposent d’écrire notre part de vérité.
Pour nous autres qui avons choisi de défendre les droits de l’Homme, nous embrassons cet idéal comme un sacerdoce. En plus, notre rôle en tant qu’intellectuel, consiste à être utile à la société dans laquelle nous vivons. Ne pas le faire, c’est manquer à notre devoir.
Dans notre entendement, être intellectuel,c’est être un citoyen exemplaire qui éduque les autres et qui agit en faveur de la « chose pour tous ». Certains nous traitent à tort «d’ennemi», mais nous ne sommes ennemis de
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