Changements climatiques et dynamique des espaces urbains et ruraux dans le Sahel

Frédéric Reounodji, Romain GOUATAINE SEINGUE

Description

Depuis la sécheresse qui a frappé le sahel dans les années 70, lapopulation essaie tant bien que mal de s’adapter aux effets duchangement climatique. La durée exceptionnelle de cette péjorationpluviométrique et le réchauffement thermique sont à l’origine de larareté des ressources en eau et de la baisse drastique des rendements. Leretour des précipitations occasionne des inondations exceptionnellesdétruisant villes et campagnes. Les récentes publications du GIEC etd’autres organismes internationaux se sont intéressés à l’analyse desépisodes de retour des précipitations. Malgré ce retour, on constate quede nombreuses intermittences sèches, des débuts tardifs, des arrêtsprécoces perturbent le fonctionnement des écosystèmes, bouleversent lespratiques paysannes, dégradent les voies de communication rendantainsi difficile les déplacements, engendrent des pénuries d’eau etfavorisent la prolifération de certaines maladies. Les milieux urbains etruraux subissent de plein fouet les effets des changements climatiques.Cet ouvrage qui a réuni dix-neuf contributions du Tchad, du Camerounet du Bénin, veut questionner les enjeux réels de cette thématique (lechangement climatique) dans le domaine soudano-sahélien et d’autreszones proches de celui-ci.

Sujets

• Afrique
• Changement climatique
• Sécheresse
• Tchad

Informations

• Publié par: Toumai Editions
• Date de parution: 01 novembre 2022
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782376702146
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Changements climatiques et
dynamique des espaces urbains
et ruraux dans le Sahel









1

























2
Romain GOUATAINE SEINGUE
&
Frédéric REOUNODJI








Changements climatiques et
dynamique des espaces urbains
et ruraux dans le Sahel










Editons Toumaï
L’éditeur de nouveaux talents


3



























4
Ce texte publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et
traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression
sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son
usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque
procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait
passible des sanctions prévues par les textes susvisés et
notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les
conventions internationales en vigueur sur la protection des droits
d’auteur.




Éditions Toumaï
Avenue Taïwan
B.P: 5451 N’Djaména-Tchad
Tél:[phone] 83 43
e-mail: [e-mail]




ISBN : 978-2-37670-214-6











Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï en novembre 2022
5



























6
Comité scientifique et de lecture
Anselme WAKPONOU, Professeur, Université de Ngaoundéré
(Cameroun)
Bernard GONNE, Professeur, Université de Maroua (Cameroun)
Ernest AMOUSSOU, Professeur, Université de Parakou (Bénin)
Euloge OGOUWALE, Professeur, Université d’Abomey-Calavi (Bénin)
Baohoutou LAOHOTE, Maître De Conférences, Université de
N’Djamena (Tchad)
Frédéric REOUNODJI, Maître De Conférences, Université de
N’Djamena (Tchad)
Djangrang MANNA, Maître De Conférences, Université de Moundou
(Tchad)
Médard NDOUTORLENGAR, Maître De Conférences, Université de
Sarh (Tchad)
Robert MADJIGOTO, Maître De Conférences, Université de
N’Djamena (Tchad)
Tob-ro NDILBE, Maître De Conférences, Université Adam Barka
d’Abéché (Tchad)
Vincent MOUTEDE MADJI, Maître De Conférences, Université de
N’Djamena (Tchad)
Djébé MBAINDOGOUM, Maitre-Assistant, Université Adam Barka
d’Abéché (Tchad)
Jonas ARMI, Maitre-Assistant, Université de Pala (Tchad)
Justin ISSA LAOUGUE, Maitre-Assistant, Université Adam Barka
d’Abéché (Tchad)
Magloire DADOUM DJEKO, Chargé de recherche, Institut Tchadien
de Recherche Agronomique pour le Développement (Tchad)
Maimouna YMBA, Maitre-Assistant, Institut de Géographie Tropicale,
Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire)
Romain GOUATAINE SEINGUE, Maitre-Assistant, Ecole Normale
Supérieure de N’Djamena (Tchad)
Valentin ZOUYANE, Chargé de cours, Université de Maroua
(Cameroun)


7
Nous tenons à remercier sincèrement tous ceux qui ont accepté de faire
partie du comité scientifique et qui ont contribué à l’évaluation des
différentes contributions.

























8
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Depuis la sécheresse qui a frappé le Sahel dans les années 70,
la population essaie tant bien que mal de s’adapter aux effets
du changement climatique. La durée exceptionnelle de cette
péjoration pluviométrique et le réchauffement thermique sont
à l’origine de la rareté des ressources en eau et de la baisse
drastique des rendements. Le retour des précipitations
occasionne des inondations exceptionnelles détruisant villes et
campagnes. Les récentes publications du GIEC et d’autres
organismes internationaux se sont intéressés à l’analyse des
épisodes de retour des précipitations. Malgré ce retour, on
constate que de nombreuses intermittences sèches, des débuts
tardifs, des arrêts précoces perturbent le fonctionnement des
écosystèmes, bouleversent les pratiques paysannes, dégradent
les voies de communication rendant ainsi difficile les
déplacements, engendrent des pénuries d’eau et favorisent la
prolifération de certaines maladies. Les milieux urbains et
ruraux subissent de plein fouet les effets des changements
climatiques. À différentes échelles (locale, régionale et
interrégionale), la question des impacts de ces changements
reste au cœur des débats. Dans les milieux soudano-sahéliens,
la précarité du niveau de vie liée à cette situation alarmante
expose davantage la population à des difficultés de plusieurs
natures : manque d’eau, famine, maladies, etc. Le changement
pourrait induire dans ce milieu, des incidences considérables
sur les ressources en eau entamant ainsi les activités humaines
et les relations entre populations. La lutte pour le contrôle des
terres et des eaux apparaît dès lors très clairement. Les
nombreux conflits entre agriculteurs et éleveurs sont dus en
grande partie à cette situation. La fréquence des forums et
ateliers tenus sur la question témoigne de l’importance
accordée à ce problème. Le milieu soudano-sahélien apparaît
comme un espace fragile. Ce milieu est soumis à plusieurs
9
caprices dont certains sont d’ordre conjoncturel. Les
récurrentes maladies qui y sévissent, les changements de tout
genre qui y sont observés témoignent de sa fragilité.
Cet ouvrage qui a réuni dix-neuf contributions du Tchad, du
Cameroun et du Bénin, veut questionner les enjeux réels de
cette thématique dans le domaine soudano-sahélien et d’autres
zones proches de celui-ci. Ainsi, les différents axes de
recherches ont été abordés.
Le premier axe portant sur les changements climatiques et
recomposition des milieux ruraux et urbains a réuni dix
contributions.
Magloire Dadoum Djeko dans son analyse des changements
climatiques et espaces ruraux dans le canton de Bébédjia en
zone soudanienne du Tchad a fait ressortir les dommages
causés par le climat. En effet, dans le canton de Bébédjia, la
précarité du niveau de vie associée à cette situation alarmante
expose davantage la population locale à des difficultés de
plusieurs natures. L’objectif de son étude est d'étudier les
impacts des changements climatiques sur les espaces ruraux.
Les résultats présentés ont montré qu’il y a de plus en plus de
longues poches de sécheresse en pleine saison de pluie de
même que l’augmentation de la température minimale associée
au réchauffement global. Ces évènements sont souvent à
l’origine de la dégradation des espaces ruraux dans l’ensemble
du canton de Bébédjia. Les perturbations climatiques ont
amené la population rurale de ce canton à reconsidérer leurs
modes de vie pour y faire face. Ainsi, les espaces ruraux
deviennent de plus en plus fragiles et vulnérables dans lequel
on assiste aux changements de tout genre réduisant les
populations à une pauvreté inouïe dans un territoire fortement
dégradé. C'est dans ce contexte de défis climatiques que les
sociétés locales ont remodelé les dynamiques de leurs systèmes
de production à travers quelques stratégies endogènes.
10
Togyanouba Yaninan et Frédéric Reounodji ont traité des
effets de la variabilité climatique sur la dynamique des systèmes
de production agricole dans la sous-préfecture de Mbikou au
Tchad. Ils ont montré les impacts de la pluviométrie sur
l’évolution des systèmes de production agricole dans cette
plaine à travers les excès pluviométriques occasionnant des
inondations, des déficits pluviométriques entraînant des
sécheresses et des faux démarrages et arrêts brusques de la
saison pluvieuse. En analysant les relations entre la pluie et les
cultures, ils ont montré effectivement le rôle de la pluie dans la
production agricole et que face à cela, les producteurs ont
élaboré plusieurs stratégies d’adaptation.
En analysant les impacts du désordre climatique sur les milieux
géographiques dans la province du Logone occidental, Bruno
Morembaye et Passinring Kedeu ont établi que toute société
vit ce désordre climatique et la province du Logone occidental
n’est pas exclue de ses impacts environnementaux et
socioéconomiques. Les résultats montrent que les irrégularités
pluviométriques, la tendance à la concentration des pluies et
une forte variabilité interannuelle constituent les
caractéristiques essentielles du dérèglement climatique dans
cette province, située en zone méridionale du Tchad. Le
désordre climatique impacte négativement les ressources
naturelles ainsi que le quotidien des populations. En effet,
l’irrégularité des pluies abaisse le rendement des cultures
pluviales et la concentration des pluies provoque des
inondations qui sont à l’origine de la baisse des rendements
agricoles. Dans les milieux à faible couverture végétale,
l’érosion hydrique est active, les matières organiques du sol
sont exportées, laissant sur place le squelette minéral dépourvu
de son rôle de terreau nourricier. Elle fait écrouler des maisons
et engloutit les cultures. L’arrêt brutal des pluies fait périr les
cultures sur les sols sableux. Pour se prémunir des effets de ce
désordre climatique, les paysans préfèrent les cultures à cycle
11
court, mieux adaptées à la nouvelle situation climatique. Ils
prévoient des pépinières pour remplacer les plants asséchés
suite à l’arrêt brutal de quelques jours de pluies. Ils pratiquent
le maraîchage et les cultures de contre-saison là où les
conditions pédologiques sont favorables. Ils dressent des
digues et diguettes au passage d’eau afin d’amoindrir ses effets
sur les routes et champs.
Stanislas Betto Djeutcha analysait la contribution spatiale des
laisses d’inondation à la délimitation de l’emprise inondée au
Cameroun. Dans les pays en développement, l’échec des
actions publiques de lutte contre les inondations résulte parfois
de l’insuffisance des connaissances issues des documents de
planification urbaine sur l’emprise inondée. L’auteur se penche
sur ce cheminement en exploitant les laisses d’inondation (plan
d’eau atteint après une inondation) pour déboucher sur une
cartographie des zones inondées dans un bassin-versant de la
ville de Douala