Le lac assassiné
52 pages
Français

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Description

Les lacs, comme tout ce qui existe, peuvent mourir. Mais s’ils peuvent mourir de vieillesse ou d’ennui, ils peuvent aussi mourir assassinés,
victimes de ce prédateur insatiable qu’est l'homme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782925088943
Langue Français
Poids de l'ouvrage 170 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

52




2







Aux carpes, aux esturgeons, à la tristramelle sacrée.
L.C.


Le lac assassiné


Laurent Chabin Christine Delezenne





4


E ncore quelques minutes, et je serai morte.
Autour de moi, le monde s’est retiré. Très loin. Il s’est réduit à une croûte desséchée, calcinée, souillée de taches vaguement luisantes. Des taches qui rebutent même les pires insectes…
Des carcasses, plus loin, sur ce qui était autrefois le rivage. Carcasses d’animaux – des chevaux, des vaches –, mais aussi de machines, de pontons, de bateaux, de vieux frigos rouillés…
D’autres déchets également. De nature incertaine, emmaillotés dans des sortes de cocons. Végétaux, peut-être. Ou humains… Je ne suis pas capable de les identifier.
Et l’odeur, par-dessus tout ça. Atroce. À vomir…
Je suis là, à demi asphyxiée, allongée sur le flanc dans cette flaque puante et brunâtre perdue au milieu de nulle part. Cette flaque où je n’en finis plus d’agoniser…




5


Je suis la dernière...


Seule.




6



C’était pourtant si joli, avant.
Je me souviens. J’étais jeune...




7


L es eaux du lac étaient douces, parfois aussi bleues que le ciel, parfois d’un gris moutonneux et reposant, quand la pluie venait rafraîchir la vallée.
On voyait les montagnes au loin, blanches comme une rangée de dents. C’est de là que nous arrivaient, de temps en temps, les nuages. Ils apportaient la vie avec eux.


Sur la rive, quelques arbres chargés de fleurs au printemps, de fruits en été et à l’automne. Des oiseaux, des jardins. Et les petites maisons des pêcheurs.
Les pêcheurs...
Nous n’étions pas amis, bien sûr, il ne faut pas rêver. Mais ils étaient peu nombreux. Et puis, nous autres, nous ne nous conduisions pas autrement, je dois l’avouer.


...Il faut bien que
tout le monde mange.





8

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