À la lumière des chutes, volume I
58 pages
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À la lumière des chutes, volume I , livre ebook

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Description

Après le succès de son recueil de poésie intitulé Déclamations atones, Takhmazov confronte dans ce premier essai deux monuments de la littérature décadentiste que sont Giuseppe Tomasi di Lampedusa et Thomas Mann. Une analyse qui permet de découvrir toute l'importance de l'Histoire dans l'histoire, les différents points de vue auctoriaux qui déterminent le degré d'historicité des récits et les rapprochent, toute mesure gardée, de l'autobiographie ou de la biographie. Les similitudes entre les personnages, les décors et les situations, dans les incipit comparés, sont nombreuses, bien que les bourgeois de Mann auraient été les ennemis jurés des aristocrates de Lampedusa. Les deux castes, toutefois, assistent, impuissants, aux débuts de leurs fins. Outre les diverses conjectures respectives qui les détruiront inéluctablement, le fléau commun de leurs ruines n'est pas tant l'action des protagonistes, mais l'inaction inhérente à leurs désirs aporétiques de conserver leurs rangs, leurs fortunes, leurs habitudes, dans des mondes qui, pourtant, changent et dont les progrès les enterrent. C'était, sans doute, tout simplement leur destin...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 novembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342057843
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la lumière des chutes, volume I
Hassan Takhmazov
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
À la lumière des chutes, volume I
 
 
 
À mes enseignants, et à mes collègues, quand, par un curieux sort du destin, je devins moi-même enseignant.
 
Volume I. Le déclin des… …incipit
 
 
 
 
« Nous fûmes les guépards, les lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes, et tous, guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la terre. »
Giuseppe Tomasi di Lampedusa
Socle :
De l’étude comparative, sociologique et stylistique de l’art de la décadence chez Thomas Mann et Giuseppe Tomasi di Lampedusa ;
 
 
 
Le Guépard confronté aux Buddenbrook
 
I. Introduction aux œuvres
A. Bibliographie
Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Points (nouvelle traduction réadaptée de l’édition du Seuil), mai 2007, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, nouvelle édition et postface de Gioachino Lanzo Tomasi ; titre original : Il Gattopardo – éditeur original : Giangiacomo Feltrinelli, première édition ; Giorgio Bassini, 1958 (le livre de la nouvelle édition a été publié avec l’aide du ministère des Affaires étrangères).
Thomas Mann, Les Buddenbrook, le déclin d’une famille , Biblio ; Le Livre de Poche, 2013
Honoré de Balzac, romans de la Comédie humaine, Avant-Propos , 1842
Stendhal, Le Rouge et le Noir , diverses éditions.
Le Guépard : dernière danse et premier pas , Jean-Baptiste Thoret, 2010. Le septième film de Visconti s’assure une place au panthéon du septième art en remportant la Palme d’Or en 1963. La Film Fondation créée par Martin Scorsese sortira une version remastérisée de ce grand classique italien d’après-guerre, le premier décembre 2010 en DVD et Blu-ray. Dans la version Prestige, on trouve notamment parmi d’innombrables bonus, la plus remarquable critique cinématographique jamais rédigée sur ce film par Jean-Baptiste Thoret.
Document PDF disponible ici : http://www.lafermedubuisson.com/IMG/pdf/LE_GUEPARD_DP_DEF.pdf
Sources annexes :
Le Guépard , film de Luchino Visconti, 1963, production : Goffredo Lombargo, scénario : Suso Cecchi d’Amico, distribution : PATHÉ, casting des personnages principaux : Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale. La rénovation du film, presque cinquante ans après sa sortie, a nécessité plus de douze mille heures de travail en studio, afin de numériser intégralement et en haute définition un support 35 mm : « Même si Tancrède (Alain Delon) parle du futur de l’aristocratie italienne, sa remarque vaut pour la restauration. La technologie du cinéma a radicalement changé avec le temps et l’un des principaux défis de la restauration est d’essayer de recréer l’impossible expérience de la vision du film telle qu’elle était présentée à l’origine. » – Schawm Belston (conservation des films, Twentieth Century Fox).
Les Buddenbrook , film de Heinrich Breloer, 2008, avec Armin Mueller-Stahl, Iris Berben, Jessica Schwarz
 
B. Exordium
« Ceux qui ne changent rien, ne deviennent rien. »
Saint-Exupéry
 
 
À l’observation de tout système de chose, il nous apparaît, comme une évidence, que tout commence par une naissance, un début, puis s’achève en périclitant. J’ai écrit l’essai suivant, dans cette optique précise : lire ensemble et observer les prologues, les incipit de deux œuvres qui me sont chères, afin d’en analyser les styles et structures qui constituent les récits de deux grandes familles en déclin, d’en extraire les pensées décadentistes et d’en proposer une interprétation. Cette exégèse ne prétend à aucune autre exhaustivité que celle que mes compétences et mon regard littéraire subjectif peuvent exprimer.
Ainsi, je publie cet essai dont je consacre le premier volume aux incipit , dans une dynamique personnelle et, je l’espère, aussi pédagogique.
 
Je vous souhaite une plaisante et enrichissante lecture.
L’auteur
 
II. De la réalité à la fiction
Il serait vain d’extraire ces deux œuvres majeures du xix e siècle de leurs auteurs respectifs, tant elles côtoient leurs vécus et tant elles s’inscrivent dans une volonté narrative à projections personnelles multiples.
A. Les auteurs
Thomas Mann, natif de Lübeck-sur- Trave, a traversé les différentes crises économiques allemandes, tiraillé entre les valeurs bourgeoises, traditionalistes de sa grande lignée de négociants et le libre-arbitre artistique. Il résulta de ses expériences un goût affirmé pour la décadence, dès ses premières œuvres. Il parvint, alors, à allier le macabre réaliste du récit à la musicalité du ton, offrant aux lecteurs allemands encore profanes, face à ce renouveau romanesque, une symphonie stylistique aux influences wagnériennes assumées, riche d’alternances rythmiques et d’un chapitrage digne d’un montage cinématographique. Naturellement, à sa première parution, en 1901, Les Buddenbrook , son premier grand ouvrage, n’échappa pas au succès immédiat.
« Le magicien », comme sa fille Erika avait coutume de l’appeler, réunissait sa famille, chaque après-midi, afin de leur lire les textes qu’il avait parachevés le matin. Et ce sobriquet lui seyait à merveille, car il avait le don d’envoûter l’auditoire par une narration authentique, rigoureuse et détaillée, nourrie de ses lectures favorites de Tolstoï, Goethe 1 , Tchekhov, de sorte que le lecteur a souvent l’impression de jouer le même rôle contemplatif, en parcourant les passages descriptifs tels que ceux de l’ incipit des Buddenbrook où il se voit presque convié à la réunion familiale. La traduction (française dans notre étude) perd, cependant, un facteur immersif non négligeable ; celui de la retranscription du dialecte germanique local dont Mann utilise à profusion toutes les nuances. Il recevra, vingt-huit ans plus tard, pour ce premier roman de jeunesse (écrit à seulement vingt-deux ans), le prix Nobel de littérature, institution dont il est, d’ailleurs, le précurseur, pour la catégorie littéraire.
Giuseppe Tomasi Di Lampedusa, duc de Palma, prince de Lampedusa, né à Palerme le 13 décembre 1896, contrairement à son homologue comparé, est issu d’une très vieille aristocratie sicilienne, à la lignée nobiliaire bien plus antérieure à celle de ce dernier. Stendhalien dans l’âme ; pour les idées qui s’éprouvent et non celles qui paraissent, il porta, dans sa jeunesse, plus d’intérêt aux actes révolutionnaires qu’à l’esprit des lettres. Il servit en tant qu’officier d’artillerie, pendant la Première Guerre mondiale, puis fut emprisonné en Hongrie. Il resta dans l’armée, à la fin du conflit et, finalement, démissionna en 1925 pour reprendre une vie d’aristocrate, se consacrant aux voyages et à l’observation désinvolte et ironique des sociétés occidentales. Celui qui s’était autoproclamé « le monstre », du fait de sa physionomie imposante et de sa forte personnalité, à l’instar de son Fabrizio, se sentait aussi seul et incompris que Mann, face à une Europe en ruine politique et identitaire dont il se navrait dans ses lettres publiées intitulées Voyage en Europe 2  : « Pauvre...

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