Didactique de la poésie au premier cycle

Gabriel Haipam

Description

Ce livre se propose de remettre au goût du jour l'enseignement de la poésie dans le sous-cycle d'observation de l'enseignement secondaire. Ainsi, l'auteur dans sa posture de professeur des lycées de l'enseignement secondaire général, trouve-t-il idoine d'axer toutes les investigations sur les différentes possibilités de prise en compte de ce genre littéraire dans les programmes d'apprentissage scolaire. Car ce n'est plus un secret pour personne, le genre poétique n'est plus à négliger dans nos programmes d'étude. Non seulement il est urgent de pérenniser la passerelle jouxtant l'enseignement de base aux enseignements secondaires, mais la poésie doit retrouver ses lettres de noblesse à l'école et dans le monde. On peut le faire par la déclamation, ceci afin de renforcer les compétences communicationnelles et surtout lectoriales. Nous pouvons également favoriser une accessibilité certaine de la poésie aux élèves et enseignants par l'instauration des textes classiques, ceci dans le but de susciter la créativité rédactionnelle des uns et des autres. Les enseignants, quant à eux, doivent apporter toute leur contribution dans le but de faire participer les apprenants à des ateliers de lecture d'invention, la finalité étant de cerner les atouts des pratiques créatrices et de compréhension de la poésie.

Sujets

• Éducation et formation
• Essais littéraires
• Program
• Enseignement secondaire
• Enseignement
• Didactique
• Programme
• Poésie
• Éducation
• Littérature

Informations

• Publié par: Connaissances & Savoirs
• Date de parution: 08 avril 2016
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782342050202
• Langue: Français

Extrait

Didactique de la poésie au premier cycle
Gabriel Haïpam
Connaissances & Savoirs

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Tél. : [phone]
Didactique de la poésie au premier cycle
 
 
 
Nous dédions ce travail de recherche à : S E MOUNOUNA Foutsou
 
 
 
 
Résumé
 
 
 
Nous avons tout au long de notre travail portant sur l’enseignement de la poésie dans le sous-cycle d’observation de l’enseignement secondaire : des programmes aux pratiques des classes au lycée bilingue de Maroua , axé nos investigations sur les différentes possibilités de prise en compte de ce genre littéraire dans les programmes d’apprentissage scolaires. Ainsi, nous notons que le genre poétique n’est plus à négliger dans nos programmes d’étude, car non seulement il est urgent de pérenniser la passerelle jouxtant l’enseignement de base aux enseignements secondaires, mais la poésie doit retrouver ses lettres de noblesse à l’école et dans le monde. On peut le faire par la déclamation, ceci afin de renforcer les compétences communicationnelles et surtout lectoriales. Nous pouvons également favoriser une accessibilité certaine de la poésie aux élèves et enseignants par l’instauration des textes classiques, ceci dans le but de susciter la créativité rédactionnelle des uns et des autres. Les enseignants quant à eux doivent apporter toute leur contribution dans le but de faire participer les apprenants à des ateliers de lecture d’invention, la finalité étant de cerner les atouts des pratiques créatrices et de compréhension de la poésie.
 
 
 
Abstract
 
 
 
In our work on the teaching in poetry in the observation sub cycle of secondary education : the practices of class in the government Bilingual High School Maroua, we have focused our investigation on the various possibilities of taking into consideration this genre in the school programs. Thus , we realize that the poetic genre is no more to neglect in our school programs because it is not only urgent to perpetuate the link adjoining the basic education and the secondary education, but the poetry school and in the must also prove its worth letter at school and in the world at large. One can do it through the declamation, in view to reinforce the communicative competences and the reading ones. We can also favor a certain accessibility of the poetry to students and teachers by the establishment of the classical texts in order to encourage the writing creativity of ones and others. As for as teachers are concerned, they must put in a lot of contribution to make learners participate in the groups of invention reading whose aim is to identify the advantage of the creative practices and the comprehension of the poetry.
 
 
 
Abréviations et signes conventionnels
 
 
 
Les abréviations
Ha : L’hypothèse alternative
Ho : L’hypothèse nulle
Tl : Total des lignes
Tl : Total des colonnes
N : Effectif de l’échantillon
Fe : Fréquence exprimée
Fo : Fréquences observée
Nl : Nombre de lignes
Nc : Nombre de colonnes
Ddl : Degré de liberté
X² cal : khi-carré calculé
APC : Approche Pédagogique par les Compétences
Les signes conventionnels
// : Séparation des vers
[…] : Transcription phonétique
 
 
 
Introduction générale
 
 
 
Le mot poésie dérive du verbe grec poein, c’est-à-dire fabriquer, produire. Á l’origine, chantée avec accompagnement des instruments musicaux, la poésie peut donc se définir comme une forme d’expression littéraire fondée sur une organisation harmonieuse du langage selon les lois les plus urgentes de l’esthétique. Elle concilierait donc art et langage. Félix Nicodème Bikoï et alii ( Le Français en première et terminale  ; p248) la définissent comme étant « un art du langage qui met en valeur la forme du message, grâce à l’harmonie sonore et à l’impression visuelle créée par la disposition dans la page. Selon Aimé Césaire, cité par Françoise Ligier ( Culture Sud , n° 164, mars 2007, p32), la poésie, c’est le paradis retrouvé, c’est la reconstruction du temps sacré, celui qui est avant l’histoire. Robert Vivier ( La poésie fut langage, 1944) quant à lui montre déjà par le titre de son œuvre que la poésie est prioritairement une expression langagière. Définissant ce terme, il déclare :
La poésie ? Si l’on prononce ce mot il semble que tout le monde comprenne, mais ce qui est compris sera bien différent selon qu’on aura saisi la poésie au niveau du lecteur, à celui du poème ou à celui du poète. Au premier de ces niveaux la poésie est un état de sensibilité, très reconnaissable sinon définissable. La poésie du poème, elle, se ramène à la capacité qu’il a de produire en nous un état de l’espèce. […] Mais si le critique a quelque curiosité d’esprit il ne s’en tiendra pas là. Cherchant à rapprocher son impression aux caractères de l’objet verbal qui l’éveille, il s’apercevra vite que dans cet objet verbal la qualité poétique ne se dissocie pas de tout un monde de choses qui ne sont pas à elle à proprement parler mais lui donnent l’occasion d’être. Or si ces choses sont là et telles qu’elles sont là, exprimées et disposées de façon à produire cet effet spécifique, c’est qu’un homme a eu certaines intentions et mis en œuvre certains moyens. Aussi l’intention du chercheur sera-t-elle irrésistiblement attirée à ce troisième niveau, celui de la poésie dans le poète, – niveau que je dis troisième parce que nous y arrivons en dernier lieu mais qui de fait est le premier, car sans lui les deux autres n’existeraient pas.
Au premier niveau d’interprétation, c’est son inspiration amoureuse qui est mise en exergue par la plupart des lecteurs. Or, on ne pourrait jamais parvenir à gagner la sensibilité d’un être-aimé sans une technique d’approche extrêmement suffisante. Voici pourquoi la première place doit être accordée à l’objet verbal à qui est assujettie cette affectivité. La déclamation, de son côté, est un exercice oral qui fait appel selon Colette Aubert-Gea (2005) à trois catégories de savoirs : les savoirs instrumentaux, textuels et communicationnels. A ce titre, elle a des lois de fonctionnement précises, dont le but est de développer une compétence lectoriale, plus spécifiquement, en expression orale et en lecture méthodique. Ainsi, l’expression orale doit être un moment de détente et de plaisir dans le but de faire acquérir aux apprenants des compétences d’ordre linguistique, culturel et esthétique. Elle se démarque de la lecture méthodique par son ancrage, non seulement sur la découverte d’un passage court à déclamer, mais aussi par sa dimension liée au commentaire de l’image et de l’exposé oratoire.
La question de l’enseignement de la poésie au sous-cycle d’observation des établissements secondaires au Cameroun doit être ainsi au cœur des préoccupations des acteurs de l’éducation, en général, et du Ministère des enseignements secondaires en particulier. Prises aux pieds de la lettre, les raisons qui nous ont incités au choix de ce sujet sont de plusieurs ordres. Ces raisons sont aussi pertinentes les unes que les autres. D’abord, notre démarche nous est suggérée par une insuffisance d’appréciation sur la question de l’enseignement de la poésie au sous-cycle d’observation avec comme conséquence une désaffection manifeste et un rejet aussi bien dans le choix des œuvres intégrales que dans les fiches de progression des classes concernées. Nous observons également qu’il existe un parti-pris sur la narration et la description dans ce niveau d’étude, la poésie n’apparaissant que de façon accessoire. Pourtant, il existe une poésie d’inspiration narrative, voire descriptive. Il serait donc judicieux que les différents ordres d’enseignement, de l’éducation de base aux enseignements supérieurs, se tiennent comme sur un fil, justement en créant des passerelles intermédiaires. Á titre d’illustration, l’écolier finissant du CM2 qui arrive en 6 e , s’était habitué à la poésie par la récitation. Nous devrions dès à présent le guider vers la déclamation des poèmes. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Une fois au secondaire, il ne reverra que plus tard la poésie au second cycle.
De ce point de vue, nous pensons combler un grand fossé en proposant, selon notre vision, des pistes de sortie. Ensuite, le constat laisse apparaître que les textes poétiques renferment une mine importante d’informations et que, paradoxalement, elles restent à l’écart du public. La question de l’accès du public aux publications poétiques n’est pas encore une réalité au Cameroun. Par ailleurs, notre casquette de futurs enseignants nous renvoie à ce devoir de conscience vis-à-vis de certaines pages de notre littérature. En effet, en tant que professionnels de l’éducation, elles revêtent pour nous un intérêt de poids et sont constamment sollicitées à plusieurs étapes de nos activités. C’est en confrontant les élèves aux textes qui suscitent émotion et interrogation que l’enseignant leur permet d’accéder à des œuvres révélatrices de la richesse et de la diversité de la création poétique.
L’enseignement de la poésie que nous voulons proposer pour les classes du sous-cycle d’observation de nos lycées et collèges se définit comme un processus de communication qui vise à susciter l’apprentissage des méthodes et techniques nouvelles de la déclamation basées sur une approche par compétence. Le regard que l’on jette sur la poésie est critique surtout lorsqu’il s’agit de son enseignement. Depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, elle demeure plus un mythe. Genre littéraire ancien par excellence, la poésie se distingue