Histoire de la littérature allemande pour la jeunesse
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Description

SI LA FÉCONDITÉ DU DIALOGUE franco-allemand n’est plus à prouver, il semblerait que la littérature allemande pour la jeunesse demeure relativement peu connue, voire méconnue en France. Tel n’a pas toujours été le cas : au XIXe siècle, les écrivains allemands font figure de modèles, ils sont traduits, imités et une certaine comtesse de Ségur en fait l’éloge auprès de son éditeur.


Cette Histoire de la littérature allemande pour la jeunesse propose une synthèse chronologique qui, des origines aux années 2000, indique les principales tendances, les évolutions, les auteurs et les livres de référence qui ont accompagné des générations de jeunes lecteurs. Introduction à plusieurs siècles de littérature, cet ouvrage est une invitation à la découverte et à la lecture pour tous les amateurs d’histoire, de livres et de culture d’enfance.


Mathilde Lévêque, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure (Paris), est maître de conférences en littérature à l’université Paris 13 et membre de l'équipe Pléiade. Ses recherches portent sur la littérature pour la jeunesse, la traduction des livres pour enfants et les transferts entre la France et l’Allemagne. Elle préside l’Afreloce, l’association française de recherches sur les livres et les objets culturels de l’enfance.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782362800849
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Si la fécondité du dialogue franco-allemand n’est plus à prouver, il semblerait que la littérature allemande pour la jeunesse demeure relativement peu connue, voire méconnue en France. Tel n’a pas toujours été le cas : au XIX e siècle, les écrivains allemands font figure de modèles, ils sont traduits, imités et une certaine comtesse de Ségur en fait l’éloge auprès de son éditeur.
Cette Histoire de la littérature allemande pour la jeunesse propose une synthèse chronologique qui, des origines aux années 2000, indique les principales tendances, les évolutions, les auteurs et les livres de référence qui ont accompagné des générations de jeunes lecteurs. Introduction à plusieurs siècles de littérature, cet ouvrage est une invitation à la découverte et à la lecture pour tous les amateurs d’histoire, de livres et de culture d’enfance.


 
 
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© Éditions Thierry Marchaisse, 2017 ISBN (ePub) : 978-2-36280-084-9


 
Mathilde Lévêque
Histoire de la littérature allemande pour la jeunesse
 
 
Octets • THIERRY MARCHAISSE


Avant-propos
En 2012, la foire européenne du livre de jeunesse de Sarrebruck, créée en 2001 tout près de la frontière franco-allemande, décide de mettre en pratique le mot d’ordre de son salon annuel : « Bücher bauen Brücken », « les livres bâtissent des ponts ». C’est sur la solidité de ce triple « b » fondateur qu’est créé le premier prix franco-allemand récompensant des livres contemporains pour la jeunesse et depuis 2013, un jury mixte, composé de critiques, traducteurs, universitaires, journalistes français et allemands, distingue chaque année deux auteurs, l’un allemand, l’autre français, dont les ouvrages seront traduits dans l’une et l’autre langues. L’objectif principal de ce prix est clair : constatant une relative méconnaissance des œuvres pour la jeunesse de part et d’autre du Rhin, Yvonne Rech, qui est à l’initiative du projet, entend bien construire des ponts entre les éditeurs, les prescripteurs et les lecteurs, renforcer les échanges et le dialogue entre les deux cultures, à la fois si proches et si étrangères l’une à l’autre.
Force est de le constater : la littérature allemande pour la jeunesse reste encore peu connue en France, en dépit des initiatives individuelles de traducteurs comme Bernard Friot ou François Mathieu, d’éditeurs tel Christian Bruel et des dynamiques institutionnelles comme celle de l’Institut Goethe de Nancy, principal promoteur de la littérature de jeunesse contemporaine. En France, les travaux universitaires consacrés à la littérature allemande pour la jeunesse restent souvent isolés. Plusieurs ouvrages de chercheurs français, Virginie Douglas, Anne Chassagnol, Isabelle Guillaume, Anne Besson, entre autres, ont contribué à faire connaître la littérature anglo-saxonne. Mariella Colin a œuvré à la connaissance de la littérature italienne, tandis qu’Odile Belkeddar a consacré de nombreux articles à la littérature russe. Plus rares sont les travaux sur la littérature espagnole ou scandinave, dont les productions contemporaines sont pourtant saluées par la critique et promues par des traducteurs, Jean-Baptiste Coursaud ou Catherine Renaud, parmi d’autres. Hors de l’Europe, la littérature brésilienne, si riche, est également très peu connue en France. La Revue des livres pour enfants , en consacrant régulièrement des numéros spéciaux à différents pays, comble ces vides culturels : le Brésil en 2015 (n° 281), l’Argentine en 2014 (n° 275), le Royaume-Uni en 2013 (n° 269), le Japon en 2012 (n° 263), les pays nordiques en 2011 (n° 257), la Corée du Sud en 2010 (n° 253), le Mexique en 2009 (n° 245), Israël en 2008 (n°239), l’Inde en 2007 (n° 233). Les livres de jeunesse en Allemagne ont fait l’objet d’un dossier en 2001 (n° 198), année de parution de la première sélection « Lire en VO », suivie d’une seconde en 2011. Seuls les livres allemands ont eu droit à deux sélections de la Joie par les livres/BnF et d’Ibby France, à dix années de distance.
Néanmoins, il n’existait pas de synthèse sur l’histoire de la littérature allemande pour la jeunesse. Tel est l’objectif du présent ouvrage, qui s’appuie sur des travaux universitaires récemment parus en Allemagne, non traduits en français, en particulier l’imposant ouvrage dirigé par Reiner Wild, Geschichte der deutschen Kinder- und Jugendliteratur (Histoire de la littérature d’enfance et de jeunesse allemande), qui connaît en 2008 sa troisième édition revue et corrigée. Sans prétendre rivaliser avec cette somme de quelque huit cents pages détaillées et savantes, ce livre, d’ampleur bien plus modeste, ne vise pas l’exhaustivité – serait-elle souhaitable, sinon possible ? Il entend combler un vide en proposant, selon une approche chronologique, une vision d’ensemble d’une littérature qui, espérons-le, éveillera l’intérêt du lecteur, qu’il soit étudiant, chercheur, bibliothécaire, enseignant ou simple curieux, et l’incitera à pousser plus loin les découvertes. Bien des livres dont il est ici question ne sont pas traduits, ou bien, lorsqu’ils l’ont été, sont tombés dans l’oubli. Aussi les livres allemands pour la jeunesse traduits en français ne sont représentatifs que d’un certain regard porté sur la production allemande à un moment donné, un regard sélectif qui ne s’intéresse qu’à des livres parfois traduits pour leur conformité supposée à des critères esthétiques français (par convention, les livres traduits et publiés en français sont précédés de l’abréviation tr. et les titres français sont indiqués en italiques ; les titres traduits par nos soins, souvent littéralement, figurent en caractères romains). Kirsten Boie, un des plus grands auteurs contemporains pour la jeunesse, n’est pas traduite en France. Janosch est presque un inconnu. Et que dire du classique Otfried Preußler… Il n’en a pas toujours été ainsi : dans les années 1840, la littérature allemande pour la jeunesse est perçue comme un modèle pour les écrivains français. Dans les années 1880, Karl May est présenté comme un « Jules Verne plus chrétien » et connaît un succès réel. Le dialogue entre la France et l’Allemagne en terme de littérature de jeunesse et l’histoire des échanges sont complexes et devraient faire l’objet de recherches bien plus approfondies. En attendant, afin de continuer à bâtir des ponts, ce livre entend porter à la connaissance des amateurs de littérature pour la jeunesse l’histoire d’une tradition littéraire ancienne, de ses origines aux tendances contemporaines des années 2000. Bücher bauen Brücken, continuons à construire des connaissances, découvrons dialoguons démarrons…


LES ORIGINES, DU MOYEN ÂGE AU XVIII e  SIÈCLE.
Aux commencements
Il serait vain de tenter de dater avec exactitude les débuts de la littérature allemande pour la jeunesse. C’est à l’aube du XIII e  siècle qu’apparaissent les premiers textes qui lui sont destinés. À une époque où la noblesse prend conscience qu’il ne suffit pas d’être bien né pour être gentilhomme, les premiers traités d’éducation en langue vernaculaire proposent des maximes à destination de la jeunesse, qui doit faire preuve d’un comportement lettré et éduqué. Der Winsbecke , dialogue entre un père et son fils écrit entre 1210 et 1220, est considéré comme l’un de ces premiers traités. Une version féminine ( Winsbeckin , qui date des mêmes années) et le Vrouwen Buoch (en moyen haut allemand : Le Livre des femmes, 1257) d’Ulrich von Lichtenstein attestent que les jeunes filles ne sont pas exclues de cette réflexion sur l’éducation de la noblesse.

Les premiers livres pour enfants à proprement parler sont néanmoins des livres religieux, conçus à partir d’extraits de la Bible vers le milieu du XVI e  siècle : la Leien Bibel et ses gravures sur bois de Hans Baldung Grien (1540) est l’une des premières bibles en images à destination des enfants.
Le XVI e  siècle connaît une très grande production de catéchismes, parfois accompagnés de prolongements scolaires élémentaires, comme le Jungfraw Schulordnung zu Torgaw (1565) de Johann Jhans. C’est également dans la première moitié du XVI e  siècle que l’humanisme va grandement participer à une réflexion sur la formation de l’individu à la raison et à l’autonomie de la réflexion. Les humanistes, en définissant une rhétorique fondée sur un schéma ternaire ( praecepta , exempla , imitatio ), dessinent les contours d’une littérature pour enfants qui se prolongera jusqu’à la fin du XVIII e  siècle. Les principes développés par Erasme, dont le De civilitate moru puerilium (1530) est traduit en allemand dès 1531, jouent un rôle fondamental : utiliser le jeu et les formes ludiques d’apprentissage, recourir à des images, à l’utilisation de lettres cuites ou taillées dans le bois pour l’apprentissage de la lecture, ainsi qu’aux fables, légendes et chansons pour parler de philosophie aux plus jeunes. Apparaît une forme d’enseignement qui n’est plus fondée sur la contrainte et les châtiments corporels mais sur la confiance, la douceur et la gentillesse. Les pédagogues n’utilisent plus uniquement des textes religieux comme au Moyen Âge mais font aussi lire aux enfants Ovide, Virgile, Térence. L’invention de l’imprimerie conditionne et facilite à la fois ces innovations. La révolution copernicienne, les progrès de la science et les grandes découvertes bouleversent également la perception du monde. Le pasteur protestant Jan Amos Komensky, dit Comenius (1592-1670) entreprend une réforme fondamentale de l’enseignement. Surnommé par Michelet ( Nos Fils , 1870) le « Galilée de l’éducation », Comenius envisage de nouveaux modes d’apprentissage pour l’enfant, qui découvre le mond

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