La Nouvelle Revue française de Jean Paulhan
127 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Nouvelle Revue française de Jean Paulhan , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
127 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Par sa longévité et par la qualité exceptionnelle de ses sommaires, la Nouvelle Revue française, occupe une place privilégiée dans le champ des revues littéraires françaises du vingtième siècle. Jean Paulhan en a été le maître pendant trente ans, de 1925 à 1940 et de 1953 à 1968. Cet ensemble d'études issues d'un colloque qui s'est tenu en 2003 à l'Université de Marne-la-Vallée rend leur dû à une institution, à son animateur et à ses prestigieux collaborateurs qui s'appellent Proust, Malraux, Michaux, Claudel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748171433
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Jeanyves Guérin
La Nouvelle Revue française de Jean Paulhan (1925-1940 et 1953-1968)
Actes du colloque de Marne-la-Vallée (16-17 octobre 2003)
Éditions Le Manuscrit Paris


© Éditions Le Manuscrit, 2006
ISBN : 9782748171433 (fichier numérique)
ISBN : 9782748171426 (livre imprimé)


« L’Esprit des lettres »
collection coordonnée par Alain Schaffner et Philippe Zard
« L’Esprit des lettres » pr é sente, dans un esprit d’ouverture et de rigueur, un choix d’ouvrages refl é tant les principales tendances actuelles de la critique en litt é rature fran ç aise et compar é e. Chaque proposition de publication y fait l’objet d’une é valuation par les directeurs de collection ainsi que par des sp é cialistes reconnus du domaine concern é .


Dans la même collection
Agnès SPIQUEL et Alain SCHAFFNER (éd.), Albert Camus : l’exigence morale , 2006.


Les auteurs
Laurence Brisset , écrivain
Stéphane Chaudier , maître de conférences à l’Université Jean Monnet (Saint-Étienne)
Martyn Cornick, professeur à l’Université de Birmingham
Bruno Curatolo , professeur à l’Université de Franche-Comté
Johan Faerber , chargé de cours à l’Université de Paris III
Madeleine Fondo-Valette , maître de conférences à l’Université de Marne-la-Vallée
Nathalie Froloff , professeur agrégée à l’IUT de Vélizy
Jeanyves Guérin , professeur à l’Université de Paris III
Anne-Rachel Hermetet , maître de conférences à l’Université Charles de Gaulle (Lille III)
Hélène Laplace-Claverie , maître de conférences à l’Université de Paris IV
Jean-Claude Larrat , professeur à l’Université de Caen
Jacques Lecarme , professeur à l’Université de Paris III
Michel Leymarie , maître de conférences à l’Université Charles de Gaulle-Lille III
Jean-Kely Paulhan , professeur agrégé
Claude-Pierre Perez , professeur à l’Université de Provence


Avant-propos
Dans le champ des études littéraires contemporaines qui a ses jachères et ses parcelles encombrées, les historiens de la littérature et les poéticiens s’intéressent aujourd’hui plus qu’hier aux revues. Elles sont à la fois des intellectuels collectifs et des ouvroirs. L’une d’entre elles, la Nouvelle Revue française , occupe une place privilégiée que nul ne songe à contester. Sa longévité d’abord est exceptionnelle : on fêtera en 2009 son centenaire. Seules la Revue des Deux mondes et la Revue d’histoire littéraire de la France sont aujourd’hui ses aînées. La qualité exceptionnelle de ses sommaires ensuite l’a imposée. Le vingtième siècle fut le siècle de La NRF . Les auteurs qui aujourd’hui constituent le canon ont, un jour ou l’autre, figuré à ces sommaires ou même ont pris place parmi la nuée de ses collaborateurs.
La première NRF , celle d’avant 1914 a fait l’objet d’une étude magistrale. Prendre la succession d’Auguste Anglès était difficile. Jacques Rivière en a pâti quelque peu. Le critique est mieux connu que le directeur de revue. La thèse d’État a disparu à jamais. L’entreprise doit désormais être collective. C’est pourquoi le colloque qui s’est tenu à l’Université de Marne-la-Vallée et dont les actes sont ici réunis s’est voulu un défrichage. La recherche ne part pas de rien. Il y a eu deux ouvrages pionniers, celui de Martyn Cornick, puis celui de Laurence Brisset, tous deux présents au colloque 1 .
La NRF de Paulhan a duré trente ans, deux fois quinze ans. Elle nous laisse plus de trois cent cinquante numéros. Près de soixante mille pages. Imaginons ce que cela représente sur les rayonnages d’une bibliothèque. Alors qu’il n’appartient pas à son noyau fondateur, Paulhan devient le rédacteur en chef de La NRF en 1925. Il lui faudra attendre dix ans pour en être officiellement le directeur. André Gide et Gaston Gallimard pèsent alors de tout leur poids. Il n’en est pas moins le maître d’œuvre, le chef d’orchestre de la revue. Il est le confident patient et le maïeute avisé de ses auteurs. Il est attentif à la nouveauté et sait mieux que nul autre repérer le génie chez un débutant maladroit. Il doit aussi se montrer diplomate, ménager l’un, flatter l’autre. Parce qu’il est étranger à tout esprit d’ortho doxie, lui seul peut faire cohabiter sinon réconcilier des auteurs qui se détestent, terroristes et rhétoriqueurs, catholiques, protestants, juifs et libres-penseurs, conservateurs et progressistes. Les sommaires sont subtilement dosés : la qualité des textes est le seul critère qui vaille.
En 1940, il lui faut céder la place à Drieu la Rochelle, mais, s’il n’y écrit pas la moindre ligne, il reste présent dans les coulisses. Il lui revient de relancer la revue en 1953 ou plutôt de lancer une Nouvelle NRF . La conjoncture est autre. Le paysage a changé, la concurrence est plus rude. Paulhan, toujours fin stratège, sait alors doser l’ouverture et la continuité. Plusieurs communications ont contribué à réévaluer le bilan de cette période.
Paulhan sait s’entourer. Parmi les fidèles de la revue figurent Albert Thibaudet et Marcel Arland dont le rôle a été examiné. Valery Larbaud, Benjamin Crémieux, Ramon Fernandez lui apportent leur concours. Certains auteurs ont fait l’objet d’une étude de cas. Marcel Proust, André Malraux, Henri Michaux s’imposaient. Paul Claudel, Paul Valéry, Julien Benda, Saint John-Perse sont présents aussi. Des synthèses ont été proposées sur la poésie, déjà abordée au récent colloque d’Aix-en-Provence, mais aussi le théâtre et le Nouveau Roman dont La NRF a été un temps l’Académie.
Un premier état des lieux a été dressé. Puisse cet ouvrage susciter de nouvelles recherches et des vocations.
Jeanyves Guérin
Université de Paris III


1 1. Martyn Cornick, Intellectuals in History. The Nouvelle Revue française under Jean Paulhan (1925-1940) , Amsterdam, Rodopi, 1995 ; Laurence Brisset, La NRF de Jean Paulhan , Paris, Gallimard, 2003.


La Nouvelle Revue française de Jean Paulhan et le modernisme
La NRF : « revue moderniste » ?
Parlant de la revue du poète anglo-américain T. S. Eliot, The Criterion , créée en 1922, Jason Harding écrit au début de son récent livre : « Tout comme La NRF , revue à laquelle il ressemble de si près, le modernisme expérimental s’imbrique dans le cadre d’une grande revue européenne 2 . » C’est ainsi qu’Eliot, tenu pour le parangon du modernisme européen de la première moitié du xx e siècle, rend hommage à La NRF en calquant sa propre revue sur le modèle français, et en y contribuant lui-même trois « Lettres d’Angleterre » à partir de mai 1922 3 . Bien entendu, l’on peut – l’on devrait même – mettre en question cette affirmation de Harding, parce que les mots « modernisme expéri mental » soulèvent toutes sortes de questions quant au sens de ces termes, chargés, tels qu’ils le sont, différemment selon le contexte français ou anglo-américain. À propos, écoutons un autre critique britannique, Michael Levenson :
S’il faut chercher un signe de la maturation du modernisme littéraire, il se peut que la fondation du Criterion en 1922 représente un meilleur exemple que La terre vaine [The Waste Land], mieux même que l’ Ulysse de Joyce, puisqu’elle exemplifie l’institution nalisation du mouvement, l’accession à la légitimité culturelle 4 .
Là encore il faudrait sans doute réfléchir sur le fond de ces mots, car ils soulèvent eux aussi des problèmes : mettant de côté l’hypothèse chronologique, les termes « institutionnalisation », « mouvement » et « légitimité culturelle » invitent également à discussion. Malgré ce problème relevant de la question du relativisme culturel, autrement dit entre les conceptions française et anglo-américaine de ce qui constitue le « modernisme » – problème qui va jusqu’à souligner que certains critiques français veulent éviter le mot « modernisme », y préférant « modernité » – considérons ce problème dans le contexte du modernisme culturel européen, comme le fait Walter Gobbers dans son introducti

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents