Le Monde imaginaire des cathédrales dans les littératures russe et française des XIXe et XXe siècles
351 pages
Français

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Le Monde imaginaire des cathédrales dans les littératures russe et française des XIXe et XXe siècles , livre ebook

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Description

Privilégiant une approche comparatiste, cet ouvrage est consacré à l'imaginaire de la cathédrale médiévale dans les littératures russe et française des xixe et xxe siècles. Au centre de l'essai, les images classiques de la cathédrale-livre, de la cathédrale-être animé et de la cathédrale-végétal révèlent de nombreuses similitudes entre les oeuvres poétiques et en prose d'auteurs russes et français, en dépit de leurs apparentes divergences. La cathédrale concrète se dématérialise progressivement pour se transformer en mystérieuse cathédrale engloutie ou en précaire cathédrale de brume. Réhabilité par les romantiques, l'édifice médiéval sert lui-même de modèle de comparaison, ce qui engendre un renversement des métaphores habituelles. Symbole du sacré, lieu de culte, l'édifice religieux se métamorphose ainsi sous la plume des écrivains pour constituer un véritable kaléidoscope dont les images surprennent par leur originalité et leur profondeur, et parviennent à rapprocher les deux cultures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 décembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304053838
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0874€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lioudmila Chvedova
Le Monde imaginaire des cathédrales dans les littératures russe et française des xix e et xx e siècles
Collection Cercle
é ditions Le Manuscrit Paris


ISBN 978-2-304-05383-8
© Éditions Le Manuscrit, décembre 2022
Illustration de couverture : Eugène Viollet-le-Duc, Notre-Dame en 1482 , illustration gravée sur bois par F. Méaulle dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, Paris, Hugues, 1877, Maison de Victor Hugo – Hauteville House CCØ Paris Musées / Maisons de Victor Hugo Paris – Guernesey.


Dans la même collection
Stanisław FISZER (dir.), Le Grotesque de l’Histoire , 2005.
Stanisław FISZER, Le catastrophisme grotesque, La prose polonaise et l’anti-utopie européenne de l’entre-deux-guerres , 2007.
Stanisław FISZER, Antoine NIVIÈRE (dir.), La Philosophie de l’histoire des xix e et xx e siècles. Pologne – Russie – Europe , 2011.
Cylvie CLAVEAU, Stanisław FISZER, Didier FRANCFORT (dir.), Cultures juives. Europe centrale et orientale, Amérique du Nord , 2012.
Stanisław FISZER, Didier FRANCFORT, Antoine NIVIÈRE, Jean-Sébastien NOËL (dir.), Folklores et politique : approches comparées et réflexions critiques (Europes/Amériques) , 2014.
Stanisław FISZER, Antoine NIVIÈRE (dir.), Le Rire des tranchées en Europe centrale et orientale pendant la Première Guerre mondiale , 2015.
Stanislaw Fiszer , Antoine Nivière (dir.), Science et littérature, Inspirations réciproques. Europe centrale et orientale ( xix e - xxi e siècles) , 2020.


Comité scientifique de la collection CERCLE
Lioudmila CHVEDOVA – Université de Lorraine
Cylvie CLAVEAU – Université du Québec à Chicoutimi
Paul DUMONT – Université de Strasbourg
Stanisław FISZER – Université de Lorraine
Didier FRANCFORT – Université de Lorraine
Paul GRADVOHL – Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Petr HORÁK – Université de Pardubice
Michel MASLOWSKI – Université Paris IV Sorbonne
Andrzej MENCWEL – Université de Varsovie
Antoine NIVIÈRE – Université de Lorraine
Jean-Sébastien NOËL – Université de La Rochelle
Hannu SALMI – Université de Turku
Comité de lecture
Stanisław FISZER – Université de Lorraine
Antoine NIVIÈRE – Université de Lorraine


Remerciements
Je tiens à remercier très chaleureusement tous ceux qui ont soutenu ce projet de publication : Antoine Nivière, directeur du laboratoire de recherche CERCLE, Andreas Gutsfeld, directeur du pôle scientifique TELL, ainsi que l’équipe éditoriale du Manuscrit.
Ma profonde reconnaissance et ma sincère gratitude s’adressent à Jean-Louis Backès pour ses précieux conseils, son soutien et ses encouragements pour mes travaux de recherche. Mes remerciements chaleureux vont également à Bernard Franco, Joëlle Prungnaud, Karen Haddad-Wotling et Pierre Citti qui m’ont donné des recommandations très utiles.
Je remercie vivement mes collègues et amis, particulièrement Daniel Soulié, Anna Trufanova, Stanisław Fiszer, Anne Pinot, Jessica Wilker, Vardan Tchimichkian, Yves Avril, Thanh-Vân Ton-That, Romain Vaissermann, de leur aide très précieuse et de leur soutien.
Mes vifs remerciements s’adressent également à Segolen Le Men et à Patrick Demouy pour l’aide apportée à mes recherches iconographiques afin d’illustrer cet ouvrage.


« Qu’est-ce donc que la cathédrale ?
Œuvre d’amour, d’enthousiasme et de foi, jadis, objet de haine et de mépris, hier, d’étonnement et d’admiration, aujourd’hui, qu’est-ce, à bien précisément dire, que cet ensemble moral et matériel, cette unité multiple, ce colossal et majestueux et mystérieux monceau de pensées et de pierres ? »
Auguste Rodin, Les Cathédrales de France (1914)
« Tout doit être construit – composé de parties qui forment un tout : un arbre comme un corps humain, un corps humain comme une cathédrale. »
Henri Matisse, Écrits et propos sur l’art (1908)


Avant-propos
Les événements tragiques de ces dernières années, à savoir l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019 et celui de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes en 2020, rappellent la fragilité de ces constructions médiévales malgré leur apparence solide, voire indestructible. Après de nombreuses épreuves au cours de leur longue existence, les cathédrales ont besoin de notre protection et d’une attitude particulièrement attentive. Cependant, des événements plus heureux sont également d’actualité : la cathédrale de Toul a célébré ses 800 ans en 2021 et les cathédrales de Metz et d’Amiens ont fêté le même anniversaire en 2020. Le contexte actuel suscite donc un regain d’intérêt envers ces édifices médiévaux. L’un des moyens de valoriser et d’éterniser les cathédrales est leur évocation à travers d’autres arts, notamment l’art littéraire.
Cet ouvrage est la reprise d’une thèse de doctorat préparée sous la direction de Jean-Louis Backès et soutenue en 2006 à l’Université Paris IV – Sorbonne, qui avait pour thème les métaphores de la cathédrale médiévale dans les littératures russe et française des xix e et xx e siècles. Ce texte a été actualisé et complété pour tenir compte de la bibliographie qui s’est enrichie depuis l’année 2007, surtout après les tragiques incendies des cathédrales de Paris et de Nantes qui ont engendré la publication de plusieurs ouvrages consacrés aux cathédrales.
Certaines parties de la présente monographie ont été publiées sous forme d’articles, mais l’intégralité de cette recherche n’avait jamais été éditée. C’est le moment de penser aux cathédrales qui nous ont rappelé leur fragilité au cours de ces dernières années. L’actualité a donc incité l’auteur de ce texte de le publier dans ce contexte particulier pour rendre hommage aux chefs-d’œuvre d’art médiéval.
Cet essai qui privilégie une approche croisée a pour objectif d’examiner le système métaphorique de la cathédrale médiévale dans les littératures russe et française des xix e et xx e siècles. Beaucoup de travaux ont déjà été écrits sur la cathédrale dans la littérature, mais il n’y a pas encore d’ouvrage consacré à l’édifice médiéval dans le domaine franco-russe, à la perception de la cathédrale par les auteurs russes et français, qui révèle plusieurs similitudes malgré leurs différences culturelles. Les métaphores classiques de la cathédrale-livre, de la cathédrale animée et de la cathédrale-végétal sont au centre de cet essai qui étudie des œuvres poétiques et en prose de François-René de Chateaubriand, Victor Hugo, Joris-Karl Huysmans, Marcel Proust, Charles Péguy en les mettant en parallèle avec celles de Fiodor Dostoïevski, Nicolas Gogol, Ossip Mandelstam, Alexandre Blok, Vladimir Maïakovski ou Maximilien Volochine. Ces auteurs décrivent dans leurs œuvres les cathédrales de Paris, de Chartres, d’Amiens, de Strasbourg, de Quimper, de Rouen et d’autres. C’est la cathédrale de Reims qui a attiré l’attention particulière des écrivains russes et français en 1914, après son bombardement et son incendie pendant la Première Guerre mondiale.
La cathédrale concrète, réelle, se dématérialise progressivement pour se transformer en mystérieuse cathédrale engloutie ayant un sens symbolique (la légende bretonne de la ville d’Ys et la légende russe de l’invisible ville de Kitège, gardienne des valeurs spirituelles russes) ou en précaire cathédrale de brume. Réhabilité et valorisé par les romantiques, l’édifice médiéval commence à servir lui-même de modèle de comparaison dès la fin du xix e siècle, ce qui entraîne le renversement des métaphores. Symbole du sacré, lieu de culte, l’édifice religieux se métamorphose sous la plume des écrivains. La multiplicité des images de la cathédrale créées dans les littératures russe et française surprend par son originalité et sa profondeur, en rapprochant les deux cultures malgré leurs apparentes divergences et en mettant en valeur l’édifice de l’époque médiévale. L’approche comparatiste et interculturelle de ce livre ouvre donc de nouvelles perspectives dans les recherches consacrées à ce sujet étudié à travers les littératures russe et française.
L’ouvrage est assorti de deux annexes : la première présente une version intégrale de poèmes d’auteurs russes sur les cathédrales médiévales, cités dans ce livre et traduits en français, et la deuxième comporte une documentation iconographique qui est constituée des illustrations indispensables à une meilleure compréhension du texte.


Introduction
La cathédrale est naturellement considérée comme une expression du sacré, de la spiritualité. Il existe beaucoup de recherches historiques, philosophiques et littéraires sur la cathédrale médiévale qui analysent ses multiples aspects. Le monument se révèle ainsi capable de devenir l’objet de discours de natures différentes. La cathédrale n’est pas seulement intéressante comme lieu de culte et comme phénomène historique engendré par l’époque médiévale ; elle l’est aussi comme objet esthétique, susceptible de faire jouer l’imagination d’un artiste, d’un écrivain ou d’un musicien.
Dans son ouvrage Les cathédrales au xix e siècle , Jean-Michel Leniaud 1 replace l’édifice médiéval dans un contexte moderne et évoque plusieurs facettes de la cathédrale comme objet d’écriture à partir du xix e siècle : lieu de culte, symbole religieux, politique, objet architectural, patrimonial, monument archéologique.
Tout en étant elle-même une œuvre d’art, la cathédrale inspire la création d’autres chefs-d’œuvre : littéraires, musicales et picturales. Comment la cathédrale se transforme-t-elle lorsqu’elle devient l’objet d’un discours littéraire, lorsqu’elle passe dans le domaine de l’imaginaire ? Tout d’abord, l’art littéraire nous plonge dans une autre dimension, puis les écrivains manient toute une série de procédés pour décrire une œuvre architecturale. La figure de style qu’ils privilégient souvent est la métaphore qui permet de créer une œuvre différente, ayant son caractère particulie

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