Le poème et le phénomène
245 pages
Français

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Le poème et le phénomène , livre ebook

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Description

Les poèmes se forment au regard et au passage des noms propres. Est poème tout énoncé pensant à un nom propre. Le poème répète (célèbre) le singulier ou la survenue (le phénomène) appelée d'un nom propre. Le nom propre fait (« poieitai ») le poème , délivrant les avatars de lui-même il s'y répartit univoquement. Voilà les motifs qui conduisent les études que rassemble cet ouvrage où sont lus des poèmes de Virgile, Horace, Hölderlin, Baudelaire, Mistral, Laforgue, Rilke, et également de (saint) Luc, Hegel, Nietzsche, Husserl, Heidegger Deleuze. C'est aussi, du même coup : une réflexion sur la traduction, parce que le nom propre est "l'intraduisible" , sur le concept (l'autre du nom propre) , sur le temps de la compréhension, ou "aiôn".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 février 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748183511
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Philippe Marty
Le poème et le phénomène
Lectures de noms propres
Publié avec l’aide du C.T.E.L., Nice
Éditions Le Manuscrit Paris


© Éditions Le Manuscrit, 2007
ISBN : 9782748183504 (livre imprimé)
ISBN : 9782748183511 (livre numérique)


« L’Esprit des lettres »
Collection coordonnée par Alain Schaffner et Philippe Zard
« L’Esprit des lettres » présente, dans un esprit d’ouverture et de rigueur, toutes les tendances de la critique contemporaine en littérature française ou comparée. Chaque proposition de publication fait l’objet d’une évaluation scientifique par les directeurs de collection ainsi que par des spécialistes reconnus du domaine concerné.


Dans la même collection :
Agènes S piquel et Alain S chaffner (éd.), Albert Camus, l ’ exigence morale. Hommage à Jacqueline Lévi-Valensi , 2006.
Jeanyves G uérin (éd.), La Nouvelle Revue française de Jean Paulhan , 2006.
Isabelle P oulin , Écritures de la douleur. Dostoïevsky, Sarraute, Nabokov, 2007.


O there is blessing in this gentle breeze
Il y a bénédiction dans cette douce brise
Wordsworth, Prélude , premier vers
auch unter den Sternen
Gedenk ich, o Ionia, dein !
sous les étoiles aussi,
Je pense, ô Ionie, à toi !
Hölderlin, « Die Wanderung »
Sie meinen dieses Stück Papier
Ils veulent dire ce morceau de papier
Hegel, « Die sinnliche Gewißheit oder das Diese und das Meinen »
Andromaque, je pense à vous ! Ce petit fleuve
Baudelaire, « Le Cygne »


Comme il est, à côté du « Cygne » de Baudelaire, souvent évoqué et cité dans cet ouvrage, je donne ici d’emblée, avec une traduction , l’hymne de Hölderlin « Die Wanderung », exemplaire pour nous en tant que poème du point (« Ort ») et du restant du lieu (« orbis terrarum »), du manque et de la profusion, de la source et de l’exil, de l’habiter et de l’errer ; de la discorde et de la paix , de la culture et de l’inculte, du présent et de l’aoriste, de l’autrefois, de l’« une fois », et du « toujours à nouveau », du proche et du lointain, du « weit » , du rassemblement (récollection) et du « penser à » ; du « reposant » et de la dissémination, de l’origine et du résultat, du levant et du couchant ; des noms propres et communs ensemble et pareils (Suevien, Ionia, villes, nuages, fleuves), du lieu propre et du lieu commun ; de liberté et de fidélité , de la patrie et de la colonie , d’ ego et d’ alter dans le « for » ; de la substance -sujet et de l’impersonnel, de la flexion et de l’infinitif, du cercle et de la ligne , de la traduction selon le concept et selon le nom propre ; de l’histoire et de l’ epochê , de l’échange des biens et du phénomène gracieux , de la déduction comme entreprise de défrichement universel et de la grâce comme réduction transcendantale, d’ auctor et de l’acteur du pur événement sans substance, de chronos et d’ aiôn ou encore hôra ; de nature et histoire, nature et nation, mère et père ; de logos et de phusis , du propre et de l’étranger, de matin, midi et soir, de l’aventure et de l’invitation, du neutre , de 1800, 1801, etc.
Die Wanderung
Glückselig Suevien, meine Mutter,
Auch du, der glänzenderen, der Schwester
Lombarda drüben gleich,
Von hundert Bächen durchflossen !
Und Bäume genug, weissblühend und rötlich,
Und dunklere, wild, tiefgrünenden Laubs voll,
Und Alpengebirg der Schweiz auch überschattet
Benachbartes dich ; denn nah dem Herde des Hauses
Wohnst du, und hörst, wie drinnen
Aus silbernen Opferschalen
Der Quell rauscht, ausgeschüttet
Von reinen Händen, wenn berührt
Von warmen Strahlen
Kristallenes Eis und umgestürzt
Vom leichtanregenden Lichte
Der schneeige Gipfel übergießt die Erde
Mit reinestem Wasser. Darum ist
Dir angeboren die Treue. Schwer verläßt,
Was nahe dem Ursprung wohnet, den Ort .
Und deine Kinder, die Städte,
Am weithindämmernden See,
An Neckars Weiden, am Rheine,
Sie alle meinen, es wäre
Sonst nirgend besser zu wohnen.
Ich aber will dem Kaukasos zu !
Denn sagen hört ich
Noch heut in den Lüften :
Frei sei’n, wie Schwalben, die Dichter.
Auch hat mir ohnedies
In jüngeren Tagen Eines vertraut,
Es seien vor alter Zeit
Die Eltern einst, das deutsche Geschlecht,
Still fortgezogen von Wellen der Donau,
Am Sommertage, da diese
Sich Schatten suchten, zusammen
Mit Kindern der Sonn
Am Schwarzen Meere gekommen ;
Und nicht umsonst sei dies
Das gastfreundliche genennet.
Denn, als sie erst sich angesehen,
Da nahten die Anderen erst ; dann satzten auch
Die Unseren sich neugierig unter den Ölbaum.
Doch als sich ihre Gewande berührt,
Und keiner vernehmen konnte
Die eigene Rede des andern, wäre wohl
Entstanden ein Zwist, wenn nicht aus Zweigen herunter
Gekommen wäre die Kühlung,
Die Lächeln über das Angesicht
Der Streitenden öfters breitet, und eine Weile
Sahn still sie auf, dann reichten sie sich
Die Hände liebend einander. Und bald
Vertauschten sie Waffen und all
Die lieben Güter des Hauses,
Vertauschten das Wort auch und es wünschten
Die freundlichen Väter umsonst nichts
Beim Hochzeitjubel den Kindern.
Denn aus den heiligvermählten
Wuchs schöner, denn Alles,
Was vor und nach
Von Menschen sich nannt, ein Geschlecht auf. Wo,
Wo aber wohnt ihr, liebe Verwandten,
Daß wir das Bündnis wiederbegehn
Und der teuern Ahnen gedenken ?
Dort an den Ufern, unter den Bäumen
Ionias, in Ebenen des Kaysters,
Wo Kraniche, des Aethers froh,
Umschlossen sind von fernhindämmernden Bergen,
Dort wart auch ihr, ihr Schönsten ! oder pflegtet
Der Inseln, die mit Wein bekränzt,
Voll tönten von Gesang ; noch andere wohnten
Am Tayget, am vielgepriesnen Hymettos,
Die blühten zuletzt ; doch von
Parnassos Quell bis zu des Tmolos
Goldglänzenden Bächen erklang
Ein ewiges Lied ; so rauschten
Damals die Wälder und all
Die Saitenspiele zusamt
Von himmlischer Milde gerühret.
O Land des Homer !
Am purpurnen Kirschbaum oder wenn
Von dir gesandt im Weinberg mir
Die jungen Pfirsische grünen,
Und die Schwalbe fernher kommt und vieles erzählend
An meinen Wänden ihr Haus baut, in
Den Tagen des Mais, auch unter den Sternen
Gedenk ich, o Ionia, dein ! doch Menschen
Ist Gegenwärtiges lieb. Drum bin ich
Gekommen, euch, ihr Inseln, zu sehn, und euch,
Ihr Mündungen der Ströme, o ihr Hallen der Thetis,
Ihr Wälder, euch, und euch, ihr Wolken des Ida !
Doch nicht zu bleiben gedenk ich,
Unfreundlich ist und schwer zu gewinnen
Die Verschlossene, der ich entkommen, die Mutter.
Von ihren Söhnen einer, der Rhein,
Mit Gewalt wollt er ans Herz ihr stürzen und schwand
Der Zurückgestoßene, niemand weiß, wohin, in die Ferne.
Doch so nicht wünscht ich gegangen zu sein,
Von ihr, und nur, euch einzuladen,
Bin ich zu euch, ihr Grazien Griechenlands,
Ihr Himmelstöchter, gegangen,
Daß, wenn die Reise zu weit nicht ist,
Zu uns ihr kommet, ihr Holden !
Wenn milder atmen die Lüfte,
Und liebende Pfeile der Morgen
Uns Allzugedultigen schickt,
Und leichte Gewölke blühn
Uns über den schüchternen Augen,
Dann werden wir sagen, wie kommt
Ihr Charitinnen, zu Wilden ?
Die Dienerinnen des Himmels
Sind aber wunderbar,
Wie alles Göttlichgeborne.
Zum Traume wirds ihm, will es Einer
Beschleichen und straft den, der
Ihm gleichen will mit Gewalt ;
Oft überraschet es einen,
Der eben kaum es gedacht hat.


Tour et retour
Bienheureuse Suévie, ma mère,
Toi aussi à la plus brillante, la sœur
Lombardie de l’autre côté, pareille,
Par cent ruisseaux irriguée !
Et tant d’arbres, à fleur blanche, ou rougeâtre,
Et des plus sombres, verdissant d’un vert profond, sauvage,
Et les Alpes de la Suisse, toi aussi, proche voisine,
T’ombragent ; car près du foyer de la maison
Tu habites, et entends à l’intérieur,
De vases de sacrifices d’argent
La source couler, répandue
Par des mains pures, quand touchée
Par de chauds rayons
La glace de cristal et retourné
Par la lumière l’animant légèrement
Le sommet neigeux arrose la terre
De la plus pure eau. Ce pourquoi t’est
Innée la fidélité . Dur de quitter,
À ce qui habite près de l’origine

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