Opale - Tome I
121 pages
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Description

Au royaume de Larssa, la fière lignée des Paravel gouverne de manière juste et loyale. Gabrielle, une métisse née de l’union du souverain Paravel et d’une elfe royale, est la seule héritière au trône de Larssa. La jeune fille adore son père, qui lui enseigne les armes, les lettres, et lui fait découvrir son royaume. Quand à sa mère, Gabrielle, elle ne ressent pour Larssa que du dégoût. Mais l’enfant ne s’en soucie guère, et vit heureuse sous l’aile protectrice du souverain son père, et de sa nourrice Anita. Sa famille réalise avec étonnement que, contrairement à ses parents, Gabrielle est dotée de pouvoirs magiques très puissants, qui pourraient même s’avérer dangereux. Et pourtant, toutes les forces en sa possession lui seront nécessaires pour faire face au destin terrible qui l’attend... Ce roman met en scène une très jeune adolescente qui doit embrasser la terrifiante prophétie qui pèse sur ses épaules; ce premier tome relate la formation et l’initiation d’une jeune fille qui doit à tout jamais quitter l’enfance et l’âge de l’innocence, pour faire face prématurément à de lourdes responsabilités qui engagent la sauvegarde du royaume entier. Elle devra alors lutter contre sa propre famille, faire preuve de courage et de résolution, en puisant ses forces dans l’amour et le soutien de ses amis. Un récit palpitant, riche d’intrigues et de rebondissements, qui nous fait anticiper avec impatience la sortie du deuxième tome de la saga "Opale".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 novembre 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782748370744
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Opale - Tome I
Caroline Fortuné
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Opale - Tome I
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Partie 1 Enfance
 
 
 
 
Chapitre 1 Une enfant pas comme les autres
 
 
 
Les nuits étaient froides à Natika, tout particulièrement au royaume de Larssa où vivait, depuis la restitution des territoires, la fière lignée des Paravel. Après de longues guerres, ils s’installèrent en maîtres et gouvernèrent de manière juste et loyale sous le regard des dieux. Lorsque le dernier roi fut emporté par la mort, ce fut son fils aîné, Charles Paravel, qui monta sur le trône à l’âge de dix-sept ans. Il se maria quelques années plus tard avec la fille du roi des elfes qui donna naissance à une héritière. Il la nomma Gabrielle et, malgré les longues protestations du conseil, elle deviendrait la future reine de Larssa, digne et seule héritière de Natika. Le roi fut clair à se juger : il ne voulait pas d’un autre enfant, qu’il soit garçon ou fille, assis sur le trône. Gabrielle serait donc nommée reine à la mort de son père. Ses sujets la considéraient déjà comme une enfant miracle parce qu’elle ressemblait plus à un immortel qu’à un être humain. Ses cheveux blonds et raides étaient presque transparents et ses yeux étaient d’un gris clair où reflétait toute son innocence. Gabrielle avait hérité du physique de sa mère et du caractère têtu et courageux de son père. Elle étudia sous la tutelle de plusieurs maîtres qui lui enseignèrent la philosophie et la géographie, mais l’enfant consacrait toute son attention à l’art de la guerre. À l’âge de dix ans, Gabrielle commença enfin à apprendre le maniement de l’épée et se montra très douée. On lui enseigna ensuite à manier bien d’autres armes. Charles était fier de sa fille et dès qu’il en avait l’occasion, il l’emmenait visiter le royaume. La jeune fille adorait son père, mais pour ce qui était de sa mère et de son oncle, elle n’exprimait que du dégoût. Ces derniers ne lui accordaient que de la haine et de la méchanceté dans le dos du roi, mais l’enfant ne s’en souciait guère.
Des murmures sortirent Gabrielle du sommeil. Elle ouvrit d’abord les yeux et n’osa bouger, prêtant l’oreille à ce qui se disait. Les voix ne venaient pas du château mais de la cour, elle ne pouvait donc pas entendre leurs significations. La jeune fille se leva lentement et s’approcha du balcon, veillant à ne faire aucun bruit. Elle se baissa et jeta un coup d’œil par-dessus la balustrade : deux hommes étaient l’un en face de l’autre. L’un portait une cape et son visage était caché par une large capuche, l’autre était plutôt grand et ses cheveux lui tombaient sur les épaules. Gabrielle se demanda ce qu’ils faisaient dans la cour du château à une heure aussi tardive. Elle se rappela que son père avait ordonné un couvre-feu et que, toute personne surprise rôdant dans la ville après l’heure serait interceptée. Les étrangers avaient l’air de deux personnes désirant ne pas être vues et Gabrielle, malgré ses efforts, n’arrivait toujours pas à entendre ce qu’ils se disaient. L’homme à la cape remit une bourse à l’autre qui remonta à cheval et quitta les lieux. Gabrielle le suivit des yeux et, lorsqu’elle reporta son attention sur l’individu au visage caché, celui-ci disparut derrière les grandes portes du château. Ainsi, il faisait partie de son entourage. Elle traversa sa chambre et s’aventura dans les couloirs sombres seulement éclairés par quelques chandelles. Elle suivit l’étranger en silence et resta quelques secondes cachée derrière un pilier. L’homme retira sa capuche et disparut derrière la porte qui menait aux appartements privés de son oncle, Gétian. Elle resta immobile en se demandant si c’était lui ou bien un traître venu pour le tuer. Elle avait entendu dire que son oncle avait des problèmes avec le conseil et son frère lui-même. Les conseillers l’accusaient de tentative de trahison et de conspiration contre la couronne. Le roi n’en crut aucun mot au début, mais le comportement de son frère changea vite et il douta de sa fidélité. Il lui permit toutefois de demeurer au château, mais lui retira entièrement sa confiance. Gabrielle réalisa que ces histoires étaient trop compliquées pour une enfant de dix ans et décida de retourner se coucher.
Le lendemain, la jeune souveraine s’entraînait dans la cour arrière du château. Elle maniait l’épée avec rapidité, précision et force. Gabrielle n’avait pas évoqué ce qu’elle avait vu durant la nuit et elle devait bien l’avouer : la vie de Gétian ne l’intéressait pas. Elle détestait son oncle car elle trouvait que trop de questions, auxquelles il n’y avait aucune réponse, tournaient autour de lui. Il avait un regard glacé qui ne cessait de lui montrer à quel point il n’approuvait pas sa future présence sur le trône. Gétian agissait de façon étrange et mystérieuse, ne dévoilant pratiquement jamais ce qu’il avait sur le cœur ou ce qu’il pensait. À chaque mot qu’il prononçait, Gabrielle avait l’impression qu’il ne sortait de sa bouche que des mensonges. Il ne s’adressait que rarement à elle, et lorsqu’il daignait bien prononcer quelques mots, ce n’était que pour critiquer. Quant à sa mère, Gabrielle ne la voyait pratiquement jamais. Elle ne pouvait donc pas prétendre la connaître et ne la considérait pas comme telle. Pour elle, sa mère était Anita, sa nourrice. La jeune fille assena un puissant coup dans le vide et se retourna brusquement lorsqu’elle entendit un bruit derrière elle. La lame de son épée rencontra une autre lame et elle resta figée quand elle reconnut l’étranger de la veille. Il la regarda droit dans les yeux et n’abaissa pas sa garde. Gabrielle recula et abaissa quelque peu son arme sans le lâcher des yeux par peur qu’il ne s’attaque à elle. Il avait attaché ses cheveux noirs dans une queue-de-cheval et portait une armure légère. L’homme rengaina son épée et s’approcha de l’enfant qui recula immédiatement.
— Tu ne devrais pas t’amuser avec une arme, lui dit-il. Tu pourrais te blesser et ce serait dommage que…
Gabrielle le fixa méchamment sans broncher. Elle n’avait pas confiance en cet homme et se demanda ce qu’il fabriquait au château. Il avança et elle recula de nouveau, par précaution. Il allait dire quelque chose, mais Dorian surgit derrière lui et lui lança d’un ton sévère et froid :
— Vous n’avez rien à faire ici. Quittez ces lieux ou je fais appel à la garde !
L’homme lui lança un regard glacé et tourna les talons sans rétorquer. Dorian le regarda partir sans rien dire, puis se tourna vers Gabrielle qui avait rengainé son épée.
— Est-ce que tout va bien ? lui demanda-t-il.
Dorian était le maître magicien de l’enfant. Il lui donnait trois heures de cours par jour et lui enseignait comment manier et contrôler la magie qui coulait en elle depuis sa naissance. Gabrielle, bien que ni son père ni sa mère, à sa connaissance, ne fussent dotés de pouvoirs, en était pourvue jusqu’au fond du cœur. Il avait vu en elle une puissante magie très rare et s’inquiétait que celle-ci ne la mette en danger. Non seulement l’enfant risquait d’anéantir tout le royaume si ses pouvoirs n’étaient pas contrôlés, mais la magie risquait de la conduire droit au bûcher si les villageois apprenaient que Gabrielle était une magicienne. Ils avaient très peur de la magie et surtout de ceux qui la détenaient. Toute personne possédant des qualités magiques était brûlée vive.
— Qui était cet homme, maître ? se contenta de répondre la jeune fille en ignorant la question.
— Il se nomme William. C’est un homme du conseil de la terre de Baltra, une cité bien au-delà de nos frontières. Ils cherchent depuis toujours à anéantir la lignée des Paravel, on ne peut pas leur faire confiance. Donc, si tu le rencontres une nouvelle fois, ne l’approche pas !
Gabrielle baissa les yeux et garda le silence. Dorian était parti à la recherche de cette enfant plus têtue qu’une mule pour lui rappeler qu’elle ne s’était pas présentée à ses cours de la veille, et il remercia les dieux d’être arrivé au bon moment. Gabrielle releva brusquement la tête et courut tout droit vers les grandes portes, ignorant son maître qui la rappelait à l’ordre. Mais l’enfant était trop loin et pénétra, telle une furie, dans les couloirs. Les servantes s’écartèrent sur son chemin sans rien dire et la jeune fille atteignit la grande porte qui menait vers le village. Elle allait sortir, mais une voix féminine l’arrêta net. Elle se tourna lentement et dévisagea sa mère debout, qui se tenait debout au milieu du hall, les mains croisées. Farda avait des cheveux blonds et raides qui lui tombaient sur les hanches et des yeux semblables à ceux de sa fille. La reine avait revêtu une robe blanche qui lui allait à merveille. Elle gratifiait sa fille d’un regard neutre et se décida enfin à parler :
— Tu as manqué tes cours de magie, hier, lui reprocha-t-elle d’un ton froid qui fit frémir Gabrielle. Ne tiens-tu donc pas à devenir une femme instruite ?
— Pardonnez-moi, mère, se contenta de répondre la jeune fille, la gorge sèche.
— Bien que ces cours ne m’enchantent pas, continua la reine, tu dois y assister car telle est la volonté du roi ! Quand comprendras-tu que tu n’es pas une enfant comme les autres ? En tant que future souveraine de ce continent, tu te dois d’étudier et de renier cet esprit jeune et rebelle qui sommeille en toi. Je ne saurai tolérer ce genre de comportement, jeune fille. Où comptais-tu aller ?
— Les marchands viennent d’arriver et…
— Les marchands ? la coupa Farda.

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