1914-1918, cent ans après, LA PAIX !
90 pages
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1914-1918, cent ans après, LA PAIX ! , livre ebook

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Description

La réflexion sur la paix a été au cœur de l’action publique et de l’engagement intellectuel et militant de Daniel Durand pendant les trois dernières décennies. Elle a nourri son activité comme responsable national du Mouvement de la paix français, habitué des rencontres internationales. En écrivant aujourd’hui cet ouvrage de réflexions sur l’engagement pour la paix hier et demain, alors que l’on commémore le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, il s’efforce de montrer toutes les potentialités nouvelles dont disposent les humains pour construire un monde de paix durable. C’est un plaidoyer porteur d’un vigoureux optimisme pour ne pas avoir peur du monde de demain, de ses incertitudes mais, au contraire, pour en saisir toutes ses ressources.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414230969
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23094-5

© Edilivre, 2018
Les deux faces de la pièce ?
Il y a bientôt un siècle que prenait fin la Première guerre mondiale, cette boucherie, pendant laquelle environ dix millions de civils et militaires sont morts et vingt millions ont été blessés. Ma grand-mère maternelle avait deux frères, le premier est mort en 1914, un mois après le début du conflit, le second, père de deux enfants, est décédé lui en 1918, un mois avant que ne s’achève le carnage.
Vingt ans après, ce fut autour de mon père d’être mobilisé, d’être capturé et de revenir dans son foyer au bout de six longues années. Né un an après son retour, je n’ai donc pas connu le cauchemar de la guerre mondiale. J’ai connu les soubresauts d’un monde en recherche d’une paix souvent fragile, mais se dotant progressivement d’institutions régulatrices et approfondissant sa réflexion sur le futur de notre planète.
Ces avancées restent souvent peu visibles pour le commun des mortels, plus sensibles aux drames quotidiens complaisamment mis en exergue par les médias qu’à des réflexions sur les grandes tendances du monde ! Il n’est donc pas surprenant que, cent ans après Verdun, la crainte de la guerre reste la préoccupation majeure des opinions publiques. Un sondage réalisé en janvier 2017 indique qu’une majorité de la population des sept principaux pays occidentaux (64 % des Américains et 61 % des Britanniques interrogés, ainsi que 60 % des Allemands et des Français) s’attend à une troisième guerre mondiale ( 1 ).
Paradoxalement, plusieurs études sur le nombre de victimes des conflits des dernières décennies, indiquent que si
« la période 1914-1947 est la plus meurtrière de toute l’Histoire, avec 100 à 200 millions de morts violentes sur une planète alors peuplée d’environ deux milliards d’êtres vivants », « il faut remonter aux années 1815 à 1840 pour discerner un niveau de violence internationale aussi bas qu’aujourd’hui » ( 2 ).
Ces deux réalités s’opposent-elles ? Je pense qu’elles sont au contraire révélatrices des oppositions binaires de mots ou de concepts. Elles sont en fait les deux faces d’une même pièce de monnaie, l’expression de deux réalités opposées et pourtant liées que sont la paix et la guerre.
Mais on ne parle pas de la paix ou de la guerre de la même manière. On peut parler de guerre sans beaucoup parler de paix : vous serez considéré alors comme un homme réaliste, mais il est difficile de parler de paix sans se référer à la guerre, au risque d’être traité de « bisounours ».
Le rapport mutuel entre ces deux réalités a fluctué au cours des siècles. On retrouve ce même type de tensions entre deux autres mots, lorsque l’on veut aborder la question des acteurs de la guerre et de la paix. L’histoire enseignée a longtemps évoqué uniquement « la paix des princes (ou des États) » Aujourd’hui, il devient plus facile heureusement de parler aussi de « la paix des peuples ».
Enfin, si l’on réfléchit sur le but à atteindre, nous nous retrouvons encore face à un nouveau dilemme : que faut-il chercher prioritairement à atteindre ? La « paix intérieure » ou la « paix extérieure », la paix avec soi ou avec les proches, dans la famille, ou dans la communauté, ou la paix avec tous les humains dans le pays et sur la planète ?
Comment ces concepts ont-ils évolué au cours des siècles ? Plus important, comment les réalités qu’ils recouvrent se sont-elles transformées ? Finalement, comment le curseur s’est-il déplacé entre ces deux conceptions du monde qui traversent notre histoire depuis des siècles, « ci vis pacem, para bellum » (si tu veux la paix, prépare la guerre) ou « ci vis pacem, para pacem » (si tu veux la paix, prépare la paix) ?
C’est ce voyage virtuel que je vous invite à partager avec moi, avec le souci d’aller au-delà des idées reçues, pour essayer de comprendre quelques grandes évolutions du monde, comprendre aussi pourquoi on me traite parfois d’irréductible optimiste dans des conférences, alors que je prétends être fondamentalement réaliste.
1 . Sondage YouGov réalisé aux États-Unis et dans sept pays européens (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Suède, Norvège, Danemark et Finlande) – Janvier 2017 – [en ligne], [consulté le 30 mars 2018], https://today.yougov.com/news/2017/01/05/people-major-western-nations-think-world-close-maj/
2 . Selon l’historien André Larané, éditeur du site https://www.herodote.net/Un_monde_moins_violent_que_jamais_-article-1193.php – [en ligne], [consulté le 30 mars 2018],
Chapitre 1 De quoi parle-t-on ? Et si on clarifiait le sens des mots ?
Côté pile : quand la guerre est omniprésente
C’est la guerre qui a toujours occupé les champs politique et historique, ce qui explique que la satisfaction d’avoir établi la paix grâce à la puissance et aux victoires militaires se retrouve tant dans le fameux «  code d’Hammurabi  » en 1730 avant J.C. ( 3 ) que dans l’«  index des entreprise s » de César Auguste, dans lequel l’empereur romain classe, parmi ses plus grandes œuvres, celle d’avoir établi dans le monde la «  paix romaine  » ( 4 ). Une paix, écrit-il, «  obtenue par des victoires  » ( parta victoriis pax ) ( 5 ).
Ce n’est pas un hasard si la littérature guerrière est abondante. Un des exemples les plus anciennement connus est «  l’art de la guerre » ( 6 ), traité de stratégie militaire en treize chapitres que la tradition associe à un général chinois nommé Sun Tzu, qui aurait vécu à la fin du VI e  siècle avant J.C. Ses préceptes, très généraux, qui touchent en partie à la guerre psychologique, sont encore étudiés dans des académies militaires aujourd’hui.
Cette fascination pour la guerre n’a pas disparu aujourd’hui. Dans les livres et les médias, c’est la guerre qui est exposée, décrite, disséquée et non la paix. C’est la guerre en Syrie et ses souffrances qui occupe les écrans, on ne médiatise guère, on n’analyse pas ou peu, le processus de paix en Colombie ou le processus de dépôt des armes au pays basque. Les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas, seule la dramatisation suscite l’attention, fait monter les audiences ou vendre du papier.
Faut-il banaliser le mot « guerre » ?
Si le mot «  guerre  » devient omniprésent dans notre quotidien, il recouvre des réalités diverses. Il peut conserver des connotations militaires (dans la guerre contre le terrorisme ou la cyberguerre).
J’accepte la notion de « cyberguerre » car elle recouvre les définitions habituelles appliquées à la guerre. Elle peut être menée par un gouvernement ou un groupe hostile comme le montrent les accusations portées contre la Russie lors des dernières élections américaines de 2016. Elle vise les installations d’un pays ou de ses industries, au travers de virus informatiques bloquant les ordinateurs et la production de centaines d’entreprises (voir le récent virus Petya en juin 2017). Elle peut provoquer des dégâts considérables et même de grosses pertes humaines si un virus atteignait les ordinateurs réglant la circulation aérienne, ou une centrale nucléaire…
L’emploi du mot «  guerre  » concernant le problème du terrorisme islamiste radical me laisse plus réticent. Le mot de « guerre » entraîne un schéma culturel et politique lourd de conséquences. Qui dit « guerre » dit « chef de guerre » et personnalisation extrême du pouvoir. Qui dit « guerre » dit propos bellicistes et vocabulaire guerrier. Qui dit «  guerre » dit mise en cause des libertés publiques. Pourtant l’action légale des États contre des actes terroristes ne doit pas s’exercer forcément par la guerre mais par l’action politique, juridique, policière et de renseignement. Elle peut être impitoyable et efficace si elle s’exerce avec détermination. Ainsi les criminels des attentats en France sont à traduire devant la justice française, la Cour pénale internationale si nécessaire, en cas d’implication d’un État, pour les mettre définitivement hors d’état de nuire.
Par contre, l’utilisation du mot «  guerre  » à tout propos entraîne une banalisation préoccupante : guerre économique ou commerciale, guerre des chefs, guerre des gangs, guerre de l’information, guerre des sexes… Avec les jeux vidéo, la guerre devient même virtuelle mais hante les représentations mentales de nos enfants. Comment leur montrer que la réalité de la guerre « pour de vrai » n’a rien à voir avec les mouvements, les cascades, les bruits et les flammes dans « Star wars » sur leur petit écran. Je me souviens de la surprise de mon petit-fils, après une longue discussion autour d’une douille d’un obus de 75 mm rapporté par son arrière-grand-père de Verdun, lorsqu’il apprit que lorsque la charge explosait, elle faisait des trous énormes dans la terre qui enfouissaient des soldats, et que les éclats d’obus arrachaient des mains, des pieds, le ventre…
Cette banalisation ne touche pas que les enfants. Elle conduit aussi, pour les adultes, à atténuer les réalités des guerres qui ont ravagé le XX e  siècle et ont provoqué des millions de victimes. Elle peut conduire à faire baisser le niveau de vigilance nécessaire devant toute résurgence du danger d’une vraie guerre, provoqué par exemple par la persistance d’un stock important d’armes nucléaires. Les rodomontades américano-nord-coréennes sont, par contre, porteuses d’une véritable menace mondiale.
La guerre moderne n’est pas un jeu : c’est une réalité terrible qu’illustrent la boue des tranchées de Verdun, les barbelés des camps de concentration hitlériens, les ruines d’Hiroshima, ses rares survivants, les Hibakushas. Ne banalisons pas la guerre !
Un monde où l’actualité est sur-dramatisée
L’utilisation sans discernement du mot «  guerre  » a une autre conséquence : celle d’i

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