7 contes dialectiques

Florent Ploquin

Description

Avec le recul du temps, certaines situations dont nous nous souvenons peuvent prendre une autre dimension. Ainsi, ce qui apparaissait au départ contradictoire et déraisonnable semble prendre une tournure dialectique une trentaine d'années après. Il convient donc de tirer son épingle du jeu en maniant les paradoxes, de façon à restituer cette dimension métaphysique.

Ces 7 contes dialectiques, basés sur des faits vécus, invitent donc le lecteur à réfléchir à des raisonnements souvent surréalistes.

Sujets

• Political Science

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 07 juillet 2015
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782332943002
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : [phone] – Fax : [phone]
Mail : [e-mail]
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-94298-2

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur
Aux Éditions EDILIVRE :
Le Testament Olographe, roman 2010
La Rançon du Bonheur, roman 2010
Le Jardinier Apostolique, roman 2013
Itinéraire d'un Penseur Atypique, contes 2011
Le Fantôme de l'Aéroport, essai sur le projet NDDL 2013
Croquis Intérieurs , poésie 2014
Libres Pensées, poésie 2014
Suggestions Automnales , poésie 2015
Aux Éditions MPE :
Le Miroir Récurrent, nouvelles 2010
Bagatelles Contemplatives , poésie 2010
Aux Éditions Arghos Diffusion :
L’Exception Française , essai (sur ebook uniquement) 2013
Le Marchand d’Espérance
Cela faisait plusieurs années que Stéphane Da Silva parcourait l’ouest de la France, sans d’ailleurs avoir de but bien précis. On était alors au milieu des années 90, et rien ne semblait pouvoir l’inciter à mettre un terme à son errance plus ou moins voulue. A sa majorité, il avait bénéficié d’une coquette somme d’argent, lui permettant de vadrouiller comme bon lui semblait. Un moment, il avait pensé faire carrière dans le théâtre, et il avait commencé à prendre des cours d’art dramatique dans la ville dont il était originaire, Caen. Ensuite, il avait simulé la folie pour éviter d’aller au régiment, car il détestait les armes. Puis il avait fini par abandonner son projet de carrière théâtrale. Pour vivre intensément son aventure intérieure, l’échappatoire biographique à laquelle il aspirait. Car ses parents ne vivaient plus ensemble depuis longtemps, et, étant fils unique, il choisit de profiter au maximum du capital dont il disposait. La jeunesse étant faite pour apprendre, il côtoya toute sorte de marginaux, notamment dans les gares, ou bien en faisant du stop sur les routes. En fait, il aurait largement pu se louer un appartement confortable et même s’acheter une voiture de frime, mais cela ne l’intéressait pas. Il préféra dès cette époque emprunter d’autres chemins que celui de la réussite facile, ou du confort matériel. Son mode de vie s’apparenta rapidement à celui d’un clochard de luxe, déménageant tous les quinze jours, et allant de ville en ville comme si c’était une fin en soi. Mais il justifiait son attitude, auprès des gens qu’il fréquentait, en expliquant qu’il désirait devenir une sorte de randonneur des chemins intérieurs, un aventurier par défaut pour ainsi dire, dédaignant la futilité pour mieux l’esquiver. L’anonymat était pour lui un bien précieux, dont il usait sans réserve, à la campagne comme à la ville. Même s’il eut parfois affaire aux gendarmes ou à la police, cela ne contraria en rien le déroulement de ses projets durant ces années-là. Ainsi, il constata que d’une ville à l’autre, d’un département à un autre, le paysage pouvait complètement changer en l’espace de trente kilomètres. Et cette perpétuelle différence, qui semblait avoir façonné le monde, le fascina pendant un temps. D’autre part, son aisance financière facilita beaucoup cette découverte, puisque son train de vie se réduisait souvent à peu de choses : un abri pour dormir, une baguette de pain et du pâté, quelques fruits ou du lait, et c’était à peu près tout ! Les hôtels-restaurants, il ne les fréquentait qu’à la mauvaise saison. Parfois aussi, il jouait au Crésus des halls de gare, auprès de ses amis les marginaux et les routards ; auprès de tous ceux qui avaient dit non à l’uniformisation du système, par choix et par conviction. Tout cela l’amena à parcourir 3 zones géographiques distinctes, qui étaient autant de régions administratives : la Basse-Normandie, la Bretagne et les Pays de Loire. Parallèlement à cela il lut aussi beaucoup, principalement les grands auteurs du vingtième siècle, Kafka et Beckett en tête. Que restait-il en effet comme liberté d’esprit, aux citoyens du monde postmoderne, à part les sphères de l’absurde et de la dérision ?
Quelques années passèrent ainsi, jusqu’au jour où, par un bel après-midi de semaine, Da Silva se retrouva dans le golfe du Morbihan, du côté de...