Afrique : contraintes et perspectives

Boure Jean-Noël Niane

Description

Depuis l'accession aux indépendances, l'Afrique est restée un continent sous-développé, à l'écart des importantes prises de décisions au sein des organismes internationaux qui régissent la gouvernance mondiale, un continent en proie à la violence, aux conflits et aux épidémies, mais aussi la terre des vols à haute échelle. Malgré les multiples générations dirigeantes qui se sont succédé à la tête des États africains, le schéma est toujours le même : des élites corrompues, amenées à renoncer à servir les intérêts de leurs peuples qui croupissent encore sous le poids de la misère et submergés par le désespoir, et de leurs nations, au profit d'une métropole qui continue de dépouiller et de dérober les richesses de ce continent. Cependant, force est de constater avec justesse l'hypocrisie de l'Occident dans la quête de développement de l'Afrique et son ingérence dans les affaires internes du continent africain. Avec une croissance démographique exponentielle en déphasage avec la création de richesses, la main-d'œuvre se renouvelle sans cesse et le manque d'infrastructures expose la jeunesse au sous-emploi et au chômage. Le problème de la légitimité, de la souveraineté et du retard dans le processus d'intégration des États africains aboutit à la marginalisation ainsi qu'à la détérioration du leadership de l'Afrique dans les relations internationales. Face à ces crises multiformes et multidimensionnelles qui entravent le décollage économique et aux nombreux et solides atouts capables d'assurer l'autonomie de ce continent, les dirigeants africains doivent prôner la bonne gouvernance afin de permettre la consolidation du processus de démocratisation et de renforcer l'État de droit en vue de bâtir ou d'améliorer l'environnement de développement.

Sujets

• Political Science
• Essays
• Western world
• Crise
• Développement
• Corruption
• Réflexion
• Occident
• Afrique

Informations

• Publié par: Mon Petit Editeur
• Date de parution: 10 décembre 2015
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342046281
• Langue: Français

Extrait

Afrique : contraintes et perspectives
Boure Jean-Noël Niane
Mon Petit Editeur

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Afrique : contraintes et perspectives
 
 
 
 
Introduction
 
 
 
Si la décolonisation a favorisé la liberté de l’homme africain, elle n’a cependant pas permis l’émergence des pays d’Afrique. Les peuples africains qui, au lendemain de cette longue marche de soumission et de domination étrangère, se voyaient entrer dans une nouvelle ère, se heurtent tous face à l’incapacité d’aller de l’avant, d’enregistrer des progrès positifs et d’user de leur indépendance pour mettre fin à leur dépendance vis-à-vis de l’occident, l’ancien maître colonisateur.
Le bilan largement négatif de l’Afrique après la décolonisation montre que les Africains doivent réfléchir aux voies et moyens de mener un nouveau combat, de nouvelles stratégies, pour illustrer leur indépendance dans leur politique de développement.
Si certains pays restent toujours sur la ligne de départ, refusant d’embarquer dans le navire du développement, d’autres s’appauvrissent de plus en plus et ceux qui dégotent la voie de l’excellence avancent plus lentement que les pas d’un caméléon, submergés par un certain nombre d’obstacles face auxquels un développement ne peut voir le jour. Si les peuples africains, spermatozoïdes du destin de l’Afrique n’arrivent toujours pas à féconder le développement, ovule d’une meilleure existence, c’est que le berceau, mère des hommes sombre toujours dans la souffrance.
Une crise des consciences, une mauvaise gouvernance, une défectueuse ou utopique vision politique, une anarchique gestion et exploitation des richesses, des obstacles conflictuels et autant de problèmes résistent au développement des pays d’Afrique.
La création de richesses en Afrique ne suit pas l’augmen­tation de la population, l’installation d’infrastructures suffisantes et appropriées négligée, ce qui accroît le fort taux de chômage des jeunes et expose l’Afrique à un développement inespéré.
La politique d’une agriculture suffisante pouvant asseoir l’autosuffisance sacrifiée au profit des villes, rend l’environ­nement africain défavorable au développement.
La force de l’ancien colonisateur continue toujours d’exercer son poids sur les terres d’Afrique et ce avec l’immense soutien d’hommes africains souvent pilotes ou opposants de la quête d’émergence de l’Afrique.
La multiplication des conflits sur les terres africaines orchestrés par des groupes armés défendant une « cause » et soutenus par des bras solides d’appartenance interne et externe, plonge l’Afrique dans la marche vers une nouvelle colonisation cette fois-ci appuyée par ses propres fils.
Les visions africaines qui constituent le cœur de l’émergence de l’Afrique doivent battre le rythme de l’Afrique pour songer au meilleur de ce continent.
 
Le développement de l’Afrique ne relève ni d’une politique étrangère encore moins d’une vision étrangère. Il est d’un ressort interne qui ne peut produire des effets que lorsque des conditions de stabilité et de bonne gouvernabilité sont déjà conglobées, c’est-à-dire des capacités d’élaboration de stratégies adaptées, mises en œuvre et partagées avec les composantes sociales concernées. Le développement de l’Afrique mise ses points forts sur des perceptions africaines, lesquelles reposent sur les potentialités et les ressources de l’Afrique, accompagnées par des perspectives purement africaines. Ce qui peut ou qui a amené au développement certains continents ne peut pas forcément développer l’Afrique. Car la vision politique de l’Europe ou de l’Amérique, inspirées par leurs ressources ne peut servir de modèle de développement pour l’Afrique du fait de la non-ressemblance des ressources économiques présentes dans chacun de ces différents continents.
L’Afrique a ses héros économiques qui doivent servir de modèle et constitués des sources d’inspiration pour tout dirigeant africain qui convoite le développement.
Le développement de l’Afrique implique la volonté de chaque nation africaine de bâtir autour de soi une économie solide, stable et durable. Il ne peut résulter que sur la volonté partielle de chaque pays africain à s’impliquer impérativement et sans faille dans la recherche du développement. L’Afrique ne peut aller mieux que si lorsque toutes ses nations le sont, mais la réciproque reste infondée et relativement fausse. L’Afrique se doit d’appeler ses composantes à la solidarité et à l’humanisme afin que naisse en chaque nation africaine l’envie d’épouser la prospérité et d’émerger. Chaque nation africaine représente un côté névralgique de l’Afrique. Et c’est simplement en essayant de protéger sa nation à l’abri des insécurités liées à la vie, à l’autosuffisance, aux conflits ou à l’économie que l’on protège l’Afrique de tous ces maux. Les Africains doivent prendre conscience que l’avenir de l’Afrique ne dépend que d’eux-mêmes et des dispositions qu’ils entreprendront dans leurs relations avec l’occident.
L’Afrique est dotée de plusieurs atouts de développement, seulement la question est de se demander si est-ce que les dirigeants africains sont-ils prêts à privilégier le développement de leurs pays au profit de leurs intérêts personnels. Tous ces nombreux atouts inexplorés et inexploités renforcent la perplexité du développement de l’Afrique, entravé par de multiples maux.
La médiocrité et l’irresponsabilité des dirigeants africains confortent la défaillance du leadership africain dans l’économie mondiale et enflamment la récurrence des détournements de biens appartenant au peuple ou des aides financières destinées aux couches vulnérables de la société africaine.
 
L’Afrique doit recouvrir sa liberté de décision et être sa propre tribune. Il doit rompre l’influence occidentale qui s’exerce sur lui et cesser d’impliquer ses anciens colonisateurs dans ses modes de fonctionnement. Pour ce, il incombe une reconsidération de l’Afrique dans sa manière de gérer ses problèmes internes. Il ...