Agriculture et développement dans l est du Québec
459 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Agriculture et développement dans l'est du Québec , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
459 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Une forte déprise agricole a caractérisé l’histoire récente des régions périphériques et notamment celle de l’Est du Québec. L’évolution de cette agriculture régionale résultant davantage d’une transformation des conditions économiques et sociales de la production agricole que des contraintes écologiques, l’ouvrage retrace le processus historique d’implantation d’un modèle de développement agricole qui a accéléré la différenciation régionale de l’agriculture québécoise et l’avènement de régions rurales marginalisées où la modernisation de l’agriculture signifie aussi sa marginalisation.

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2011
Nombre de lectures 6
EAN13 9782760522749
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bruno JEAN
1985 Presses de l’Université du Québec C.P. 250, Sillery, Québec G1T 2R1
Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération canadienne des sciences sociales, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Conception graphique : Sylvain MOREAU Photographie de la couverture : Service de la cartographie du ministère de l’Énergie et des Ressources. L.2I L.32 / Q. 72306.46 1972, échelle 1 / 15 000
ISBN 2-7605-0346-1 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés ©1985 Presses de l’Université du Québec
e Dépôt légal — 4 trimestre 1985 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada
Préface
L’étude du milieu rural fut l’une des premières tâches que se sont donnée les sciences sociales en prenant racine dans la société québécoise. Dans la mesure où, jusqu’à une époque récente, la ruralité caractérisait les structures sociales et les représentations idéologiques de cette société, il était normal qu’une sociologie naissante se soit intéressée à ces questions. Le paradigme sociologique dominant, soit le passage de la société traditionnelle à la société moderne, pouvait trouver des applications ici ; il s’agissait alors de montrer comment opérait la transition inéluctable de la société rurale, associée au mode de vie traditionnel à la société urbaine, qui caractérise l’époque moderne. Les travaux prirent deux directions : premièrement, l’approche-monographique appliquée à l’étude de petites collectivités selon la tradition américaine léguée par R. REDFIELD et H. MINER ; deuxièmement, les études globales du monde rural de notre historiographie.
Avec la Révolution tranquille et l’essor des sciences sociales, les études rurales allaient laisser la place à un ensemble de travaux sur les nouveaux phénomènes sociaux liés à cette modernisation de la 1 société québécoise.La fin d’un règneallait de pair avec la fin de certaines préoccupations de recherche sur le monde rural. Au nombre des facteurs qui engendrent un renouvellement d’intérêt pour les études rurales actuellement, il faut signaler la visibilité sociale qu’aprise la question régionale au Québec et qui désigne implicitement les régions périphé-riques. Ces régions, dont l’occupation du territoire est plus récente, constituent autant de sociétés régionales où les traits de la ruralité marquent profondément leur histoire et même les débats contemporains
1. Titre du livre de Gérald FORTIN, qui rassemble ses différentes études du milieu rural québécois durant les années soixante.
VIII
AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT RURAL
sur leur modèle de développement. La décentralisation des sciences humaines avec l’installation d’universités dans ces périphéries n’allait pas tarder à instaurer une nouvelle tradition de recherche qui, à terme, devrait renouveler notre connaissance du Québec comme société globale par une meilleure compréhension de l’évolution des processus sociaux à l’échelle régionale.
En fait, il s’agit d’un pari ; il repose sur l’idée que si ces régions ont eu une histoire singulière au point de se présenter aujourd’hui avec une physionomie, une personnalité propre, ce qui n’exclut pas qu’il y ait des traits communs, il importe d’écrire cette histoire pour l’avancement des connaissances sur l’évolution de la société québécoise comme entité sociale. Pour notre part, c’est une volonté de comprendre l’un des mouvements sociaux contemporains les plus significatifs, la revendication régionaliste, qui nous a amené à réaliser la présente étude. Car, dans l’Est du Québec, ce mouvement social revendique la ruralité comme cadre de vie, comme modèle de développement régional visant l’institution d’une ruralité moderne et non-marginale. Si cet ouvrage appartient au champ de la sociologie rurale, c’est bien parce qu’il nous est apparu que la question régionale en cachait une autre, la question rurale. Aussi, cette étude participe au pari actuel de la pertinence des études régionales car il s’agit en fait de l’étude des transformations du milieu rural observables à l’échelle d’une région. Entre la monographie locale et la synthèse historiographique générale, il nous semble qu’il s’agit d’un niveau d’analyse nécessaire étant donné que ce phénomène desrégionsest constitutif de l’histoire de la société québécoise.
Nous nous sommes donné un programme de travail ambitieux. D’une part, étudier les manifestations contemporaines de ce mouvement social rural par l’analyse de certaines formes sociales nouvelles et renouvelées de la production agricole en mettant l’accent sur les entreprises agricoles communautaires mises en place par des organismes de développement communautaire ; il s’agit là d’un ensembled’agricul-tures périphériquespar rapport à un modèle dominant de développement agricole. Cette étude se retrouve en deuxième partie de l’ouvrage car il apparaît nécessaire d’analyser d’abord les conditions socio-historiques qui ont présidé à l’émergence de ces phénomènes. Aussi, en première partie, nous retrouvons une analyse historique du développement de l’agriculture e dans l’Est du Québec. Cette étude concerne le XX siècle ; il y a une
PRÉFACE
IX
part d’arbitraire dans ce choix qui tient à l’accès plus facile aux données statistiques. Mais, dans l’ensemble, on peut dire que le processus de transformation à l’œuvre dans l’agriculture régionale, soit cette lente intégration de la production agricole à la régulation marchande, s’y déroule durant cette période, donc avec un retard par rapport aux régions centrales. Par ailleurs, l’étude des nouvelles formes sociales de la production agricole en périphérie est tributaire de la conjoncture immédiate ; il s’agit d’expérimentations sociales instituantes, en effervescence, dont il est difficile de mesurer l’importance dans un processus de changement social. Comme la publication intervient souvent quelques années après les enquêtes sur le terrain, la réalité a souvent changé. C’est le cas de certaines entreprises agricoles communautaires qui sont disparues aujourd’hui. Le portrait que nous en avons fait remonte à 1981 ; plutôt que de reviser en profondeur ce chapitre, il nous a semblé qu’il pouvait apparaître tel quel car il manifeste un projet social, une vision possible du développement rural. Sa réalité symbolique est peut-être plus grande que sa matérialité empirique ; l’avenir nous dira si les pratiques sociales qu’il annonce se généraliseront. Mais il reste qu’en tant que discours, ce projet d’un développement rural alternatif pour les espaces ruraux des régions périphériques mérite d’être connu car il incarne, pour ceux qui vivent à la campagne, l’espoir qu’ils peuvent avoir prise sur leur destin individuel et collectif. Une recherche, depuis ses premières élaborations jusqu’à sa publication, n’est jamais un acte isolé. C’est en tant que membre du GRIDEQ (Groupe de recherche interdisciplinaire en développement de l’Est du Québec) et professeur à l’Université du Québec à Rimouki que j’ai entrepris cette recherche qui voulait répondre aux préoccupations véhiculées dans ces milieux. Outre cet environnement intellectuel stimulant, j’ai bénéficié d’une subvention du Fonds institutionnel de recherche de l’UQAR pour mes premières enquêtes sur le terrain à l’été 1978. La principale partie de la rédaction a été réalisée en 1981 et 1982 alors que je séjournais à Paris dans la cadre d’un congé de perfectionnement avec une bourse du Conseil de la recherche en sciences humaines du Canada. Les commentaires et les critiques de chercheurs du Groupe de sociologie rurale du CNRS m’ont été utiles. Je tiens à souligner le travail d’Hughes LAMARCHE qui a lu et commenté les premières versions de ce document. En 1983 et 1984, grâce à un financement de la Com-
X
AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT RURAL
munauté scientifique du réseau de l’Université du Québec, j’ai pu revoirtout le manuscrit avec Normand SEGUIN dont les remarques ont été très utiles à la mise au point du texte définitif. Finalement, sans les différents travaux liés à la cueillette des données et à leur traitement à quoi s’est livrée généreusement Johanne BERUBE, un tel travail n’aurait peut-être pas vu le jour. Enfin, je veux aussi remercier les intervenants des différents organismes régionaux qui m’ont accordé des entrevues ; j’espère que ces gens d’action pourront trouver utile un tel ouvrage qui leur est aussi destiné. Rimouski Bruno JEAN Avril 1984
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents