Comprendre la guerre en Ukraine
56 pages
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Comprendre la guerre en Ukraine , livre ebook

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Description

L’issue du conflit ne dépend pas seulement de l’obstination des dirigeants.
Elle est largement conditionnée par la volonté des peuples et l’ardeur des combattants.
Constitué de questions simples suivies de réponses courtes, « Comprendre la guerre en Ukraine » aborde quatre thèmes éclairant les tenants et aboutissants de cette guerre de haute intensité inédite en Europe depuis 1945.
Tout d’abord, sont évoquées les racines historiques et géopolitiques du différent russo-ukrainien, ainsi que ses répercutions régionales et internationales. Ensuite, sont commentées les opérations militaires, de même que leurs tragiques conséquences humanitaires. Enfin, sont analysés les parcours et les personnalités de Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, les principaux protagonistes du conflit.
En une centaine de pages, cet ouvrage essentiel apporte les clés de compréhension d’une guerre qui remet en cause le fragile équilibre géopolitique du continent européen et du monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 septembre 2022
Nombre de lectures 40
EAN13 9782312125381
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Comprendre la guerre en Ukraine
Jean - Luc Lefebvre
Comprendre la guerre en Ukraine
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12538-1
Carte de l’Ukraine

Source : Encyclopédie Larousse .
Introduction
« Tant que je n’écris pas, je ne pense pas vraiment ! » avait coutume de dire le général de Gaulle. Cette citation rapportée par Alain Pierrefitte me revient à l’esprit alors que le taxi me raccompagne d’une invitation sur le plateau de la chaîne LCI . Dans le monde de l’information où l’image prime la parole, l’ellipse éclipse l’analyse et les petites phrases tiennent lieu de démonstration. Combien de fois aurais-je souhaité prendre le temps de la réflexion et aussi celui de la parole posée pour dénouer les fils d’une situation complexe : en trente secondes de micro avant interruption, ce n’est pas possible !
Ce 24 février 2022, je m’empare d’un stylo pour fixer les idées sur mon petit carnet lorsque le chauffeur m’interpelle :
– Monsieur, que faisiez-vous à la télé ?
– J’apportais quelques commentaires au sujet de la guerre en Ukraine.
– Alors, dites-moi, est-ce que la guerre va durer longtemps ?
– L’armée russe est puissante. Elle pourrait bien envahir le pays en quelques jours, mais elle aura du mal à occuper un pays de 44 millions d’habitants. Côté ukrainien, tout dépendra de la fermeté des autorités, de l’efficacité de l’armée et de la résilience de la population.
– Rassurez-moi : on ne va pas laisser faire l’invasion. L’ OTAN va-t-elle défendre l’Ukraine ?
– L’Ukraine n’est pas membre de l’Alliance atlantique, celle-ci n’a donc aucune obligation à défendre ce pays.
– Mais alors, jusqu’où ira Poutine ?
– C’est la question que tout le monde se pose. Si vous voulez vraiment mon avis, le président Poutine poussera son avantage jusqu’à ce qu’il soit stoppé par plus déterminé que lui. Si ce n’est en Ukraine et s’il n’est pas lui-même renversé, il faut se préparer à affronter militairement la Russie.
– Alors on a du souci à se faire ?
– Je crains bien que oui !
Le trajet est court et le dialogue ne peut se prolonger. Cette brève conversation me convainc qu’il est temps de « penser vraiment », car la situation en Europe est grave.
Dans les pages qui suivent, j’ai pris le parti de soulever un certain nombre de questions simples, de celles que m’ont posé ou pourraient me poser d’autres chauffeurs de taxi. À la suite de chacune d’elles, quelques clés de réflexion sont apportées, rarement une réponse irréfutable et définitive.
Au moment où cet ouvrage est édité, la guerre en Ukraine est loin d’être achevée, contredisant les prévisions de la plupart des experts lors de son déclenchement. D’une part, l’armée russe s’est révélée à la fois bien moins efficace que prévu et bien plus terrifiante que ce qu’autorise le droit de la guerre. D’autre part, la défense ukrainienne a fait montre d’une organisation, d’un courage et d’une efficience qui forcent l’admiration.
« Comprendre la guerre en Ukraine » commence par l’analyse historique et géopolitique de la situation. Quelques questions permettent de renforcer les connaissances des lecteurs dans ce domaine en apportant des éléments de discernement des causes profondes du conflit. D’autres interrogations portent sur les conséquences géopolitiques de celui-ci.
Ensuite, les considérations opérationnelles et humanitaires sont des éléments clés d’appréhension de la tragédie en cours. Plusieurs questions se rapportent à ces sujets.
Enfin, cette guerre constitue le paroxysme de l’affrontement de deux volontés antagonistes : celle de Vladimir Poutine et de ceux qui le soutiennent, celle de Volodymyr Zelensky qui porte les espoirs de la jeune nation ukrainienne aspirant à la vie, à la liberté et au rapprochement avec les démocraties européennes. Les personnalités et les motivations des deux présidents méritent d’être étudiées.
En définitive « Comprendre la guerre en Ukraine » ne répond probablement pas à toutes les questions que vous vous posez. Ce livre ne vous apporte pas davantage de réponses définitives. En revanche, il vous communique des informations pertinentes et propose des approches vous permettant d’affermir votre propre opinion sur ce tragique retour de la guerre entre puissances européennes, dont la possibilité semblait révolue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Histoire et géopolitique
Le président Poutine justifie « l’opération militaire spéciale en Ukraine » notamment parce que l’Ukraine ferait historiquement partie de la Russie et ne saurait donc quitter sa sphère d’influence.
Le conflit déclenché en 2014 par l’annexion de la Crimée et le soulèvement sécessionniste d’une partie du Donbass est au cœur de nombreux enjeux géopolitiques. Pour mieux les appréhender, il faut d’abord se pencher sur l’histoire mouvementée du peuple « Rus », afin de comprendre si la « Petite Russie » et la « Blanche Russie » sont réellement indissociables de la « Grande Russie ». Ensuite, il convient d’examiner les conséquences de la révolution de Maïdan qui a exprimé la volonté du peuple ukrainien d’être admis au sein de la grande famille européenne, à la suite de la Pologne et de la plupart des pays d’Europe centrale, maintenant membres de l’Union européenne et de l’Alliance atlantique.
L’Ukraine fait-elle historiquement partie de la Russie ?
Fondé par les Vikings, un État slave nommé « Rus » ou « Ruthénie » se forme autour de Kiev. Au XI e siècle, l’État de Kiev s’étend de la mer Baltique à la mer Noire et de la Volga jusqu’aux Carpates. Après des luttes internes et les invasions mongoles, l’Ukraine du Nord-ouest est annexée par le Grand-duché de Lituanie (1362) qui repousse les Tatars jusqu’aux rives de la mer Noire en 1412. Certains historiens prétendent que cette influence nordique justifie les particularités des Biélorusses et des Ukrainiens par rapport aux Grand-Russes. En 1386, un mariage royal scelle l’union de Pologne-Lituanie qui aboutit en 1569 à la création de la République des Deux Nations qui comprend la partie occidentale de l’Ukraine contemporaine.
En 1648, une révolution paysanne aboutit à la constitution d’un État autonome : l’Hetmanat cosaque , dirigé par un Hetman élu. Le soutien de la Russie du tzar Alexis I er est formalisé par le Traité de Pereïaslav (1654).
Au XVIII e siècle, Catherine la Grande, annexe l’Hetmanat. La Galicie située à l’ouest de l’Ukraine contemporaine est rattachée à l’Autriche, puis à l’Empire austro-hongrois.
Au milieu du XIX e siècle, un mouvement nationaliste ukrainien se manifeste. En 1876, par l’oukase d’Ems, le tzar Alexandre II interdit l’usage de la langue ukrainienne dans l’Empire russe.
Après la révolution de 1917, l’Ukraine occidentale tente de prendre son indépendance et se dote d’un parlement, la Rada centrale, qui déclare la République populaire ukrainienne le 20 novembre 1917. Celle-ci est reconnue par la France et le Royaume-Uni. Cependant, les bolcheviks qui progressent créent une République ukrainienne concurrente dont la capitale est Kharkiv. Le traité de Brest-Litovsk (3 mars 1918) qui met fin aux hostilités sur le front est de la Première Guerre mondiale abandonne l’Ukraine aux Allemands. Il y a alors deux entités ukrainiennes : La République populaire ukrainienne occidentale ( WUNR ) et la République populaire ukrainienne ( UNR ) à l’est. Ces deux républiques signent un acte d’union le 22 janvier 1919 à Kiev. L’existence de cette nouvelle République ukrainienne est de courte durée puisque les bolcheviks lancent une nouvelle offensive sur l’est du pays tandis que l’armée polonaise s’empare de la Galicie orientale (à l’ouest). Le territoire de l’Ukraine devient alors le champ de bataille entre le Parti bolchevique et les Russes blancs. De 1918 à 1922, une partie importante du territoire ukrainien est contrôlée par une armée paysanne insurrectionnelle « l’armée noire » qui compte jusqu’à 100 000 combattants. Finalement, l’Ukraine est conquise par l’Armée rouge et ramenée dans le giron soviétique.
Le 30 décembre 1922, l’Ukraine devient un membre fondateur de l’Union des républiques socialistes soviétiques ( URSS ) aux côtés de la Russie, de la Biélorussie et de la Transcaucasie.
Entre 1931 et 1933, suite à la collectivisation des terres par les bolcheviks venus de Moscou, l’Ukraine est victime de l’Holodomor (extermination par la faim) qui fera périr près de 5 millions d’habitants – dont une moitié d’enfants – dans la région pourtant la plus fertile de toute l’ URSS . Durant les purges staliniennes de 1937-1939, plusieurs millions d’Ukrainiens sont exécutés ou envoyés au Goulag.
Conformément aux dispositions du pacte germano-soviétique du 23 août 1939, la République socialiste soviétique d’Ukraine annexe la région de Lvov lors du partage de la Pologne avec l’Allemagne.

Figure 1 : Partage du traité germano-soviétique de 1939.
La carte reproduite à la figure 1 est édifiante, car elle donne une idée de ce que devrait être, pour Vladimir Poutine, l’extension « naturelle » de la Russie à l’ouest, incluant notamment une partie de la Pologne et les trois pays baltes qui sont maintenant membres de l’ OTAN (Traité d’Athènes, 1 er mai 2004).
Revenons à l’été 1941 : l’Ukraine est envahie par les armées allemandes (opération Barbarossa). Après les souffrances imposées par l’ URSS , les Allemands sont d’abord reçus en libérateurs par une partie de la population ukrainienne. Lors de sa progression vers l’est, l’armée allemande rencontre une résistance de plus en plus forte de la part de la population locale. Comme partout, elle brûle les maisons, traque les partisans, assassine et déporte les Juifs.
En avril 1943, la division SS Galicie est constituée. Elle aurait compté près de 27 000 volontaires ukrainiens combattant l’ URSS au côté des Allemands. Vladimir Poutine fait référence à cette sinistre page de l’histoire ukrainienne bien connue des Russes pour réclamer la « dénazification » de l’Ukraine.
Après la reconquête par l’armée roug

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