Démantèlement tranquille : Le Québec à la croisée des chemins

Sous La Direction De Steve E. Fortin

Description

Le Québec se trouve à la croisée des chemins et l’élection de 2018 marquera un tournant crucial pour son avenir. Depuis le début du millénaire, on a délaissé le projet de société juste imaginé lors de la Révolution tranquille. Le Québec est entré dans une logique comptable d’administration des services publics ; la corruption et le débat identitaire ont accaparé presque toutes les tribunes, relayant aux oubliettes la construction d’une collectivité plus éthique, plus égalitaire.
À l’heure des choix, le Québec doit-il continuer de bâtir la société juste imaginée par les Lévesque, Lesage, Parizeau et Johnson, ou amorcer – certains diront continuer – son démantèlement tranquille ? Cet ouvrage propose différentes contributions qui visent non seulement à défendre le modèle social québécois, mais aussi à définir des pistes afin de l’actualiser.
Avec la collaboration de :
Marie-France Bazzo
Marc-François Bernier
Claire Bolduc
Camil Bouchard
Roméo Bouchard
Luc De Larochellière
Alexandre Deschênes
Kédina Fleury-Samson
Steve E. Fortin
Marilyse Hamelin
Stéphane Handfield
Gérald Larose
Claude Lessard
Ianik Marcil
Karel Mayrand
Simon-Pierre Savard-Tremblay
Marc Termote
Le Québec est à la croisée des chemins, et l’élection de 2018 lui indiquera une direction. Depuis le début du millénaire on a cessé de construire la société juste imaginée lors de la Révolution tranquille. Parmi les dernières innovations on compte, par exemple, les CPE, malmenés depuis, et l’équité salariale, cet idéal qui semble inatteignable.
Au cours des vingt dernières années, le Québec est entré dans une logique comptable d’administration de services publics, sans oublier que la corruption – et les dossiers éthiques en général – et le débat identitaire ont occupé une vaste partie de l’espace public. Ce faisant, le Québec, occupé à tout sauf au bien commun semble-t-il, a cessé de construire la société juste qui caractérisait son échafaudage sociétal jusque-là. De politiques de rigueur budgétaire en déficit zéro, le Québec a changé. L’austérité de 2014-2016 pourrait être le prélude à un démantèlement tranquille, déjà bien entamé, et qui risque de se confirmer à l’élection de 2018.

Sujets

• Political Science
• Essays
• Actualité
• Société
• Politique

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 24 août 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782764436523
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Projet dirigé par Steve E. Fortin
Conception graphique : Claudia Mc Arthur et Nathalie Caron
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Sophie Sainte-Marie et Chantale Landry
En couverture : Photomontage à partir d’une oeuvre de
maridav / 123RF.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d'édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L'an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l'art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.
L’auteur tient à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien financier.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Démantèlement tranquille : le Québec à la croisée des chemins / sous la direction de Steve E. Fortin. (Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-3650-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3651-6 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3652-3 (ePub)
1. Québec (Province) - Politique sociale - 21e siècle. 2. Québec (Province) - Politique économique - 21e siècle. 3. Néo-libéralisme - Québec (Province). 4. Impôt et dépenses publiques - Réduction - Québec (Province). I. Fortin, Steve, éditeur intellectuel. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
HN110.Q8D45 2018 971.4’05 C2018-941803-6
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2018
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2018.
quebec-amerique.com



« Il avait des allures de grand propriétaire terrien que le désœuvrement aurait poussé à offrir à l’État des services pour lesquels on a exigé, en tout temps, une compétence apparemment héréditaire. Sa belle éducation l’étoufferait sans doute si elle ne lui suintait pas par tous les pores de la peau. Il jette sur les hommes et les choses un regard à la fois intéressé et distant, généreux et sceptique. »
— Pierre Bourgault, en hommage à Jacques Parizeau, Nous , 1979.


INTRODUCTION
PAR STEVE E. FORTIN, CHRONIQUEUR, BLOGUEUR, COMMENTATEUR
Le Québec est à la croisée des chemins, et l’élection de 2018 lui indiquera une direction. Depuis le début du millénaire on a cessé de construire la société juste imaginée lors de la Révolution tranquille. Parmi les dernières innovations on compte, par exemple, les CPE, malmenés depuis, et l’équité salariale, cet idéal qui semble inatteignable.
Au cours des vingt dernières années, le Québec est entré dans une logique comptable d’administration de services publics, sans oublier que la corruption – et les dossiers éthiques en général – et le débat identitaire ont occupé une vaste partie de l’espace public. Ce faisant, le Québec, occupé à tout sauf au bien commun semble-t-il, a cessé de construire la société juste qui caractérisait son échafaudage sociétal jusque-là. De politiques de rigueur budgétaire en déficit zéro, le Québec a changé. L’austérité de 2014-2016 pourrait être le prélude à un démantèlement tranquille, déjà bien entamé, et qui risque de se confirmer à l’élection de 2018.
Effet de l’adoption de la Loi sur les élections à date fixe, le Québec se trouve en campagne électorale permanente depuis plusieurs mois. Les formations politiques sont dès lors en perpétuelle recherche de candidats, et chacune peaufine son programme électoral depuis longtemps. Ainsi, le positionnement politique des uns et des autres est, en grande partie, déjà connu.
Les propositions des formations politiques ont des différences marquées à cet égard avec la CAQ et le PLQ résolument campés du côté des approches néolibérales, et le PQ et QS qui mettent de l’avant des plateformes progressistes avec des propositions phares comme la gratuité de l’éducation, Pharma Québec, etc.
Au sein de notre vie démocratique, la période électorale est capitale pour différentes raisons. Le mode de scrutin qui est le nôtre est jugé désuet par la majorité des partis à l’Assemblée nationale, lesquels appuient une réforme du mode de scrutin. À l’heure actuelle, les citoyens sont appelés aux urnes, la plupart du temps tous les quatre ans, et le parti qui recueille la majorité des sièges – mais très rarement la majorité des voix – détient la quasi-totalité des pouvoirs. Sans de réels et tangibles outils d’imputabilité démocratique, le parti au pouvoir gouverne, à sa guise, pendant quatre ans. Respecte-t-il ses promesses ? Abuse-t-il de sa majorité parlementaire ? Qu’importe. Il est là pour quatre ans.
« LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ »
Ainsi, en période préélectorale, l’enjeu est capital. Il est impératif que la population soit informée des programmes, des positions, des grandes orientations qui seront proposées par les partis politiques. S’il n’est pas sexy d’annoncer en période préélectorale ses intentions de soumettre l’État à un régime draconien à base de politiques d’austérité, le cacher est, de fait, une entrave au droit de la population de savoir précisément dans quoi elle s’embarque en appuyant un parti ou un autre. Par exemple, à la suite de son élection en 2014, le Parti libéral de Philippe Couillard, pour justifier ses politiques d’austérité (ce qu’il nommera « rigueur budgétaire », bel euphémisme), a évoqué un « trou » dans les finances publiques, dont la justification a été largement contestée. Qu’à cela ne tienne, les citoyens du Québec ont goûté à la médecine austère des Martin Coiteux, Carlos Leitão et autres idéologues férus de ces recettes néolibérales.
La période électorale est capitale, aussi, car c’est le moment tout désigné pour dresser le bilan de ceux qui ont joui des leviers de gouvernance, notamment à l’aune des promesses qu’ils avaient faites et des décisions qu’ils ont prises.
En même temps, la population est appelée à s’instruire des grandes orientations préconisées par ceux qui seraient aptes à remplacer le parti au pouvoir. Et dans le cas de la prochaine élection, le positionnement politique est assez clair merci !
Quand le premier ministre Philippe Couillard a dressé le bilan de la dernière session parlementaire de la législature en cours, et sachant que la volonté populaire penche fortement vers le changement, il a en quelque sorte jeté la base du message qu’il entendait livrer aux Québécoises et aux Québécois : « Pour le renouveau, ça prend de la continuité. » Il faudra parler de cette « continuité » à ceux qui ont fait les frais de trois longues années de politiques d’austérité qui, encore aujourd’hui, laissent des traces. Quand il ne s’agit pas de profonds sillons. Cet ouvrage collectif en traitera, comme il ne fera pas économie de critiques d’autres gouvernements, antérieurs à celui de Philippe Couillard.
Actuellement, pour le chef du Parti libéral, l’enjeu de la « continuité » est double. Comme l’est aussi celui du « changement ». C’est que la Coalition Avenir Québec de François Legault a investi les terres électorales libérales. Et pas qu’un peu. Au sens propre et au sens figuré. Au plus fort de la valse des annonces de nouveaux candidats par le chef caquiste, on se demandait combien seraient issus du sérail libéral.
À bien des égards, ces deux formations partagent un positionnement politique similaire.
Fallait d’ailleurs voir les deux formations politiques, le printemps dernier, rivaliser afin de savoir laquelle aurait le meilleur plan pour privatiser la Société des alcools du Québec (SAQ). Ou laquelle proposerait la meilleure avenue afin de fragiliser, encore un peu plus, le réseau des Centres de la pe