El Narco-Amauta
129 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
129 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bolivie, le rêve brisé du narcocalero MORALES


Lorsqu'en juillet 2010, Valentin MEJILLONES, le grand prêtre Aymara ayant "couronné" le Président Evo MORALES, sur le site précolombien de Tiwanaku, tombe avec 240 kgs de cocaïne à son domicile, cela sonne comme un coup de tonnerre au sein de la société bolivienne. Mais une fois le "narco-amauta" rapidement libéré, le ménage sera fait au plus haut niveau de la FELCN, la Brigade des stupéfiants !


Cette anecdote judiciaire symbolise à elle seule, la nouvelle Bolivie de l'ère MORALES, qui durant 14 années est (re)devenue un narco-État aux mains d'une partie des producteurs de la petite "feuille sacrée", ceux qui alimentent la fabrication et le trafic de cocaïne : les "narcocaleros" du Chapare.


Comment en est-on arrivé là ? Comment et pourquoi la guerre menée par la DEA et les Américains au début des années 2000 a-t-elle accouché d'un tel revirement de situation.


-----------------


Jean-François BARBIERI, ex-policier antidrogue à Marseille, un temps attaché de Sécurité Intérieure en poste à l' Ambassade de France de La Paz, et désormais passionné par ce pays, nous livre son analyse. Il décortique le processus politico-sécuritaire lié à problématique de la feuille de coca, et de son dérivé diabolique : la cocaïne.


Il a été le témoin privilégié de la dérive d'un Pouvoir toujours plus corrompu, qui sous couvert d'une idéologie indianiste et un pachamamisme d'État, a bafoué tous les principes de la démocratie, avant de sombrer en cette fin d'année 2019.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mars 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368329726
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EL NARCO-AMAUTA
 
 
Comment la Bolivie sous l'ère MORALES, est (re)devenue un narco-État !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi qu-e tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Jean-François BARBIERI
 
 
 
 
 
 
EL NARCO-AMAUTA
 
 
Comment la Bolivie sous l'ère MORALES, est (re)devenue un narco-État !
 
 
 
 
 
Préface de Felix MOLINA OBLITAS
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
Je remercie particulièrement mes amis et collaborateurs
qui ont participé à l'élaboration de cet ouvrage.
 
 
Aurèle BARBIERI pour la couverture.
 
 
Maryse THIBON pour ses conseils et corrections.
 
 
Jean-Pierre LAVAUD, sociologue, grand connaisseur de la Bolivie où il a vécu et auteur d'un blog sur ce pays qu'il alimente régulièrement sur le site internet de Médiapart.
 
 
À tous mes amis boliviens pour leurs témoignages précieux…
 
 
À l'ex-Président Evo MORALES, lequel de par ses frasques verbales, m'a beaucoup aidé à insérer un peu d'humour dans cet ouvrage ô combien sérieux !
 
 
L'aspiration sincère de développement de l’humanité a porté avec elle un mal à tous les niveaux, un mal qui afflige chacun sans distinction de race, couleur de peau, croyance religieuse ou idéologie politique.
 
Et au cours des trois dernières décennies, ce sont précisément des idéologies faibles et à tendance socialiste qui ont été la proie de la forte incrustation de ce mal que nous appelons la cocaïne. La lutte frontale déclarée à la fabrication, le trafic et la consommation par tous les pays et les organismes internationaux a été insuffisante.
 
Avec l’échec des cultures de substitution censées remplacer la production de la feuille de coca, reconnue comme étant la matière première de la cocaïne, et produite par les trois pays andins, Colombie, Pérou et Bolivie, on s'est réorienté vers l'éradication, suivant ainsi la devise chilienne “ Par la force ou la raison ” .
 
Cette activité illicite du trafic de drogue, considérée comme un crime contre l’humanité, relève de la responsabilité partagée de toutes les nations.
 
N'ayant pu atteindre l’objectif recherché, les gouvernements engagés dans cette lutte, ont signé des accords et de coopération mutuelle pour mettre fin à la fabrication, à la possession, au trafic et à la consommation de cocaïne dans tous les pays.
 
À partir de là, les États et plus particulièrement la France et les États-Unis ont procédé à l’échange d’informations, avec des hommes entraînés pour cette mission spécifique. Au travers de leurs agences de gestion du renseignement et de leurs Ambassades, ils ont œuvré avec beaucoup d’ardeur contre ce mal. Mais à l'heure actuelle, le détournement politique de ces efforts destinés particulièrement à l’État Plurinational de Bolivie, a conduit à un échec total de cette lutte contre le narcotrafic.
 
Pour ne citer qu’un exemple : le cas NARCO-AMAUTA, JILAKATA ou MALLKU, l'autorité indigène originaire Aymara qui a remis à l'ex-Président Evo MORALES AYMA lors de son premier mandat, le sceptre de Pouvoir sur le lieu bien connu et sacré de TIWANAKU. Ce cas démontre bien la dichotomie dans l'action de la Justice avec cette affaire singulière contre un personnage connu comme étant un proche du Pouvoir.
 
Une opération menée au milieu de l’année 2010 vécue par un de ces hommes qui dans sa vie professionnelle, a affronté la dureté du narcotrafic : Jean-François BARBIERI, courageux policier sans frontières lequel a honoré la police bolivienne de sa présence à ses côtés durant quatre années consécutives.
 
Aujourd’hui, il illustre en quelques lignes la lutte inégale contre le narcotrafic, telle qu'elle était menée en Bolivie depuis l'affaire du narco-Amauta. Avec cet ouvrage très documenté, Jean-François BARBIERI nous sensibilise sur ce thème. Il est également l'auteur d'autres écrits et a encore beaucoup à de choses à nous exposer.
 
Ne doutons pas qu’il poursuive sa réflexion pour ainsi contribuer à créer un plus grand esprit de lutte contre ce fléau mondial.
 
Colonel Félix MOLINA OBLITAS
Ex-Directeur Général de la FELCN
 
 
AVANT-PROPOS
 
 
La Bolivie d'aujourd'hui ne cesse de nous interpeller, tant par la beauté et la diversité de ses paysages, la richesse de sa culture, son folklore, que par son évolution politique récente.
 
La Bolivie d'aujourd'hui m'interpelle personnellement et particulièrement car c'est un pays où j'ai vécu durant quatre années de 2009 à 2012, témoin privilégié de l'évolution d'une société, fréquentant à la fois les hautes sphères de l'État, la communauté étrangère, la bourgeoisie locale et les gens du peuple, qu'ils soient d'origine européenne, métis ou indigènes. Mais ce pays aux multiples racines m'est devenu cher, et depuis mon retour en Europe je n'ai pu couper le cordon qui s'était formé entre nous. Je m’y suis rendu à plusieurs reprises afin de visiter les nombreux amis restés sur place, et je m'informe très régulièrement ce qu'il s'y passe, tant dans les médias locaux qu'auprès de mes contacts personnels.
 
Policier anti-drogue de formation durant de nombreuses années à Marseille, j'ai tenu le poste d'Attaché de Sécurité Intérieure à l'Ambassade de France de La Paz, chargé de la coopération technique et opérationnelle entre notre pays et la Bolivie (1). À ce titre il m'a été permis de suivre au quotidien la vie politique, économique et sociale, tous ces ingrédients ayant une incidence plus ou moins marquée sur les problèmes de sécurité, quels qu'ils soient. La sécurité des Français résidents et touristes en priorité, mais aussi des Boliviens eux-mêmes, au titre de la coopération et de l'amitié entre les peuples.
 
D'un certain côté, je suis devenu un peu bolivien, et c'est peut-être pour cela que je me sens touché par l'évolution que je juge préoccupante du pays. C'est peut-être pour cela que j'éprouve la nécessité de décrire et de dénoncer la dérive autoritaire et parfois criminelle du régime politique tel qu'il l'a été ces 14 dernières années sous l'ère MORALES et ses soutiens, qu'ils soient “cocaleros”, indigènes aymara, ou élites et penseurs se proclamant de Gauche.
 
Pourtant, à mon arrivée sur l'Altiplano en 2009, j'avais plutôt un à priori positif sur le personnage d'Evo MORALES et de son projet de société. Pas de “soldat MORALES” cher à l'humoriste Didier BENUREAU, mais le premier “Président indigène”, d'origine humble, syndicaliste comme son voisin LULA l’ex-Président du Brésil, élu démocratiquement, porteur d'un message de progrès, de justice sociale, voulant redonner leur fierté et leur indépendance aux boliviens face au “néo-colonisateur nord-américain”... Je ne pouvais être que séduit. Mais au fil des ans, et surtout au contact de la réalité du terrain, du quotidien, j'ai peu à peu déchanté. Puis j'en suis venu à analyser le pourquoi de ce sentiment. Pourquoi, moi un étranger, mais comme tant d'autres boliviens, j’étais déçu par la politique appliquée par ce Pouvoir aux mains d'une nouvelle caste. Et pourquoi, j'en viens désormais à dénoncer comment ce régime dit “socialiste” a instauré une “démocrature”, où les dirigeants cherchant à se maintenir en place coûte que coûte, y compris par la fraude électorale, ont fait sombrer le pays dans la violence et les affrontements de toutes parts, avant de fuir comme des voleurs !
 
C'est le cheminement et le résultat de ces analyses que je tente ici de présenter, le sombre tableau d'un Pouvoir corrompu et devenu autoritaire au fil des ans, lié au narcotrafic qu'il favorisait plus ou moins directement, avec toutes les manipulations, tous les règlements de compte et décisions sectaires prises par un petit comité que l'on pourrait qualifier de mafieux. Il faut également garder à l'esprit que ce lien des nouveaux maîtres de la Bolivie de l'ère MORALES, avec le monde criminel de la drogue, via les producteurs de coca (et sans doute un certain nombre de trafiquants) ne suffit pas, loin de là, à rendre compte de toutes les options politiques mises en place durant cette période. Un anti-impérialisme revendiqué, qui a jeté le pays dans les gueules des ours russes et dragons chinois. Un anti-américanisme inspiré des grands frères cubains et vénézuéliens, qui le rapproche de régimes peu recommandables tels que l'Iran ou la Corée du Nord.
 
Seul bémol à porter au crédit de MORALES et de ses amis, une situation économique en progrès, due en partie à une politique de volontarisme étatique et de redistribution bien loin de l'ultra-libéralisme qui se généralise chez nous, mais également due à une conjoncture favorable dans toute l'Amérique latine. Certes, la pauvreté recule, et ce n'est pas une mince affaire, mais partant de si bas on ne peut que progresser. Cependant le rythme de cette croissance et l'amélioration des conditions de vie des Boliviens semblent moindres que celles de ses propres voisins. Le fossé n'est ainsi pas prêt de se combler, et surtout à quel prix en termes de libertés individuelles et de respect de la démocratie !
 
 
 
Chapitre I
La problématique de la coca en Bolivie
 
 
La Constitution politique de l'État, écrite sous la Présidence d'Evo MORALES, alors chef de l'État plurinational de BOLIVIE, et promulguée le 7 février 2009, cite en son article 384 : “ L’État protège la coca originaire et ancestrale en tant que patrimoine culturel, ressource naturelle renouvelable de la biodiversité bolivie

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents