Est-ce qu on peut enfin en placer une ?!
145 pages
Français

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Description





La parole libre d'un élu de terrain!




Notre démocratie est-elle vraiment la même pour tous ? Notre système républicain est-il encore efficace pour le plus grand nombre ? La parole de chaque Français est-elle équitablement prise en compte ?


Par sa double position de chef d’entreprise et d’élu local, Jean-François Périlhou est en prise directe avec les réalités du quotidien.
Sans langue de bois, il livre ses craintes concernant le déclin subi par notre pays et la fracturation de son unité. Pour surmonter le contexte de crise socio-économique, d'abandon de la ruralité, de disparition des traditions ancestrales et de défiance envers la classe politique, il revient à notre pays de se libérer des chaînes qui le paralysent.


Très attaché à sa terre du Midi, Jean-François Périlhou esquisse les contours de nouvelles méthodes de gouvernance, qu’il agrémente de diverses références et d’exemples concrets.


Le rejet de la pensée unique, des clivages partisans, des fonctionnements corporatistes ainsi que la mise en avant du bon sens et de l’intérêt général doivent être constitutifs de notre projet collectif. Outre les valeurs traditionnelles de notre République, l’authenticité, la proximité et la légitimité en formeront les piliers.


Un récit engagé et stimulant marqué du sceau de l'audace et du refus de la fatalité.







Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381533056
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-FrançoisPérilhou





Est-cequ’on peut enfin en placer une ?!
Auxgens du Midi
Préambule
Voilàvingt ans que je suis engagé dans ce qu’on appellecommunément l’action publique ou, plus simplement, lapolitique. Vingt ans que je vois défiler les gouvernementssuccessifs. Et la réalité froide et directe c’estqu’aucun d’eux n’a jamais fait concrètementévoluer notre quotidien.
Pire,ces dernières années ont essentiellement accouchéde crises et de déceptions populaires telles que lesoulèvement des gilets jaunes ou les révélationsde l’état d’impréparation du pays àl’occasion de l’épidémie de Covid-19. Avecen filigrane, le terrible spectre de l’abstention grandissantescrutin après scrutin, encore manifestée le 28 juin2020 avec un niveau de participation historiquement bas pour lesecond tour des élections municipales. Du seul fait de lacrise du Coronavirus ? Peut-être pas…
Cetterelative impuissance des décideurs nationaux à« changer la vie », comme l’exprimait leprogramme commun du Parti Socialiste en 1972, me pousse aujourd’huià mettre en avant mon expérience personnelle aux finsde faire des propositions pour modifier un peu les pratiques et lesréflexes quotidiennement constatés dans la vie publiquede notre pays. Fût-ce modestement…

Pourcela, il paraît nécessaire de rappeler quelques basesincontournables. L’étymologie du terme démocratievient de « démos » (peuple) et de« kratos » (pouvoir). C’est à dire« le pouvoir par le peuple », ou encore, plusprécisément, le pouvoir « dupeuple, par le peuple et pour le peuple » comme l’avaitexprimé Abraham Lincoln. Avec pour corollaire direct lepouvoir de critiquer, de penser, de proposer, de débattre,d’agir pour l’intérêt du peuple toutentier ; le fameux « intérêt général ».
Chacunde ces pouvoirs n’a originellement aucune raison d’êtreexclusivement détenu par une supposée élite dupeuple, comme cela semble pourtant être le cas depuis silongtemps, peut-être même depuis toujours…Notamment en France, nous le verrons plus loin.

Lescrises successives des bonnets rouges en 2013 et des gilets jaunes en2018 se sont précisément nourries de ce dramatique etpénible constat.
Lemouvement des bonnets rouges, en référence à larévolte bretonne du même nom survenue en 1675 etviolemment réprimée par le pouvoir royal de Louis XIV,est né le 18 juin 2013 à Pontivy, dans le Morbihan. Ila résulté d’un appel de plusieurs dizaines dechefs d’entreprise bretons demandant notamment l’allègementdes impôts et la diminution des contraintes administratives lesétouffant chaque jour davantage. L’installation desfameuses bornes écotaxes, devant alors permettre de taxer leflux des poids lourds polluants, a embrasé une régionoù, comme en Alsace par exemple, les autoroutes sont de touttemps demeurées gratuites. Le slogan « Vivre,décider, travailler en Bretagne » y est alorsmassivement apparu, venant illustrer un réel besoin généralde retour aux sources dans des conditions financières etmatérielles enfin décentes. Toutes ces revendicationslégitimes ne sonnaient déjà plus du tout commedes évidences pour nombre de Français, qu’ilssoient actifs ou retraités. Naturellement, le fort sentimentd’appartenance des Bretons à leur terre représentaitun terrain propice à l’éclatement au grand jourde ce « ras-le-bol ».
Cinqans plus tard, dans un même ordre d’idées, s’estouverte la séquence des gilets jaunes, un certain samedi 17novembre 2018, autour de centaines de ronds-points. Le détonateurde ce mouvement social majeur a été le prix excessif ducarburant, frappant de plein fouet les actifs des classes populaireset moyennes des zones rurales et péri-urbaines de notre pays.L’envolée des prix à la pompe impactait alorsleur pouvoir d’achat au premier chef, dans la mesure où,dans ces régions non urbaines, l’usage de la voiture està la fois fréquent, indispensable et représentesouvent de longues distances quotidiennes. À la différencedes dix ou quinze plus grandes agglomérations françaises,les transports en commun n’y existent pas ou insuffisammentpour en avoir un usage journalier.
Ilest à ce titre intéressant de constater que ce sontprécisément dans nombre de ces agglomérationsqu’Europe Ecologie Les Verts (EELV) a réalisé sesmeilleurs scores aux municipales de 2020 alors qu’ellesabritent le plus d’infrastructures dites de développementdurable telles que les bus, les tramways, les TER, les pistescyclables, les parkings relais, les aires de covoiturage…

Aufinal, la grogne des Français, pour des motifs convergents,s’avère de plus en plus récurrente. Elle suscitetoujours davantage de manifestations et, malheureusement, revêtdes formes toujours plus agressives, parfois même de violenceextrême, que tout républicain ne peut évidemmentaccepter. Je considère pour ma part que celui qui casse, quiagresse, qui pille ne peut en aucun cas être un bonnet rouge ouun gilet jaune. Au contraire, il salit, discrédite,disqualifie, élude même la cause originelle.Malheureusement, il est bien difficile, pour les gilets jaunes ou lesbonnets rouges sincères et pacifiques, de ne pas laisserinfiltrer leurs cortèges par des individus malveillants.

Encela, force est d’admettre que les organisations syndicales serévèlent davantage rompues à l’organisationde manifestations et de mouvements populaires. Elles en connaissentles rouages, les risques et sont dotées de services d’ordreefficaces et musclés. Malheureusement pour elles, les échecsde nombreuses « luttes sociales passées »,leurs excès parfois aussi, les effets d’un marchéde l’emploi de plus en plus flexible, le chômage et laprécarité galopants ont eu pour effet de siphonnerleurs effectifs et leur crédibilité chaque annéeun peu plus. Aujourd’hui, les syndicats ne sont plus trèsreprésentatifs des « travailleurs » etdoivent se résigner à devenir les simples suiveurs desmouvements sociaux qu’ils initiaient il y a encore quelquesannées. Et pour cause, les protestations de fin 2018 ne sontpas nées dans les usines mais sur les ronds-points. Dans unmarché de l’emploi consacrant de plus en plus laflexibilité, la sous-traitance, et donc la précarité,la grève est devenue le recours des forts. Alain Supiot,juriste, spécialiste du droit du travail et professeur auCollège de France, l’exprime en des termes trèsjustes dans son ouvrage L’espritde Philadelphie  :« Les pilotes d’Air France peuvent faire grève,mais pas les bagagistes sous-traités de Roissy ».Cette situation très inconfortable pour les formationssyndicales a pour effet mécanique de les évincer desgrands sujets de société. On peut dire que le peuple adésormais « pris les dossiers en direct »,avec tous les risques de débordement, d’absence deconsignes claires, de difficulté à mettre un terme àune démarche sociale que cela peut parfois générer…

Endéfinitive, nous ne pouvons que constater qu’à cejour tous ces mouvements populaires n’ont pas réellementpermis d’infléchir la dégradation du contexteéconomique et social national de quelque manière que cesoit.
Lavérité, c’est que l’élite sait mieuxque quiconque travailler les apparences et enterrer les problèmesdès lors qu’il s’agit de défendre sesprivilèges fondamentaux. « Si vous voulez enterrerun problème, créez une commission » disaitGeorges Clémenceau. Des décennies plus tard, noussommes même tombés jusqu’au « théorèmede Charles Pasqua » pour qui « quand on(était) emmerdé par une affaire, il (fallait) susciterune affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autreaffaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’àce que personne n’y comprenne plus rien ». Bref,chacun a parfaitement compris la logique fondamentale du mécanismedéployé.

Denos jours, l’avènement des nouvelles technologies del’information et de la communication, les NTIC, offre àquiconque la possibilité de s’exprimer auprès duplus grand nombre. Encore faut-il se donner la peine de véritablementsaisir cette opportunité, notamment par le développementde raisonnements posés et argumentés. Précisément,c’est ici ce que je m’apprête modestement àfaire,

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